Moment vintage, avec la lecture de cette anthologie de 1988, présentant dix-huit nouvelles françaises des années 50 à 70. Si certains auteurs ont vu leur nom traverser les décennies, il faut reconnaître que certains sont largement tombés dans l'oubli… et pour cause… Ce recueil est, en 2023, passablement poussiéreux.
Dans une volonté commune de distinguer la science-fiction française de la production américaine, les textes présentés penchent nettement vers le style ampoulé au dépens de l'action et de l'aventure. Ce n'est pas une tare, heureusement, mais plus de 400 pages à ce rythme, c'est un peu lassant. de plus, fruit d'une époque, les thématiques tournent toujours autour des mêmes sujets : le voyage dans le temps et la peur de la bombe.
De fait, le lecteur passe d'une nouvelle à l'autre sans vraiment faire monter son cardio.
Quelques exceptions notables viennent cependant brisées la monotonie.
Philippe Curval, qui nous a quittés il y a peu, se fait plaisir avec « C'est du billard ! », nouvelle qui, avec le recul et la place actuelle des jeux vidéos, est plutôt rigolote. Pas de franche rigolade par contre avec le texte de
Jacques Sternberg, « Si loin du monde… », dans lequel l'invasion extraterrestre vire, pour l'envahisseur, au cauchemar. le moral est au plus bas également avec la triste et poétique nouvelle de
Julia Verlanger, « Les Bulles ». Jean Porte avec « Le grandiose avenir » joue avec cynisme sur le thème du voyage dans le temps et
Gilbert Michel clôt le recueil avec « Comme un oiseau blessé », dont la chute vaut à elle seule la lecture de ce texte malgré tout confus.
Cinq textes donc, sur dix-huit… Ça ne fait pas lourd…
Une lecture à recommander pour les nostalgiques d'un style ancré dans son époque et/ou des archéologues de la SF française.