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3,91

sur 3457 notes
Voici un petit recueil que j'affectionne, tout abîmé et annoté, trimballé partout, et sans cesse redécouvert.

L'absence totale de ponctuation permet une lecture toute nouvelle et changeante. Les poèmes sont modernes, riches, vivants, foisonnants de mythes oubliés et de références médiévales obscures (il est féru de récits médiévaux) se superposant à sa propre histoire.
Tout évoque la couleur, la vie et la mort et la fuite du temps. le monde est transfiguré,
"Au petit bois de citronniers s'énamourèrent
D'amour que nous aimons les dernières venues
Les villages lointains sont comme leurs paupières
Et parmi les citrons leurs coeurs sont suspendus".
Chaque poème, chaque strophe et parfois chaque vers d'un poème évoque est un vrai mystère à déchiffrer ou ressentir.
j'ai eu le plaisir, en le relisant, de retrouver au fond de ma mémoire les résonnances de certains vers que j'avais étudiés à l'université, et je suis toujours aussi étonnée par la modernité de cette oeuvre. Que serait-il advenu de cet artiste s'il n'avait pas été fauché par la grippe espagnole alors qu'il était encore si jeune?
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Au lycée, il y a bien longtemps, un de mes camarades me fit connaître la poésie d'Apollinaire, qu'il qualifiait de pleine de fantaisie et de rêverie. Et il me prêta un recueil de poèmes en livre de Poche, je ne me souviens plus si c'était Alcools ou un ensemble de poèmes choisis. Un autre me parla des Poèmes à Lou, dont il avait beaucoup apprécié le lyrisme d'amour fou et la sensualité.
C'est ainsi que commença mon voyage, qui se poursuit toujours, dans le vaisseau Appoll(o)inaire.
C'est un poète qui me touche par ses côtés extrêmes: fougue, voire exaltation, mélancolie, désespoir, mais aussi par sa merveilleuse capacité à associer de façon surprenante et quasi cinétique quelquefois, des images féeriques et oniriques, un poète de l'imaginaire revendiqué.
Et donc pas étonnant qu'il soit considéré comme le créateur du surréalisme, mot qui apparaît pour la première fois en sous-titre des "Mamelles de Tiresias", qualifié de drame surréaliste. Une partie de ses poèmes utilise en effet ce vecteur qu'est la divagation dans le rêve, l'inconscient, les associations d'idées.
Dans Alcools, pour simplifier, car c'est un peu plus complexe que cela, on peut dire qu'il y a des poèmes longs: Zone, Cortège, le Voyageur, L'Emigrant de Landor Road, Vendémiaire, qui sont les plus originaux, où la versification est fort libre, aussi bien la métrique que la rime, et formés souvent d'associations très libres et surprenantes d'images qui évoquent le cubisme....et le cinéma, deux tendances fortes de l'époque.
Il y a aussi de très beaux poèmes constitués de plusieurs parties, souvent les poèmes les plus mélancoliques, je trouve, dont les magnifiques Chanson du Mal Aimé, le Brasier, Les Fiançailles (mes préférés), et qui sont aussi des divagations poétiques de structure très libre.
Et puis, entre les deux, des poèmes souvent plus courts, parfois même très, très courts: un seul vers pour Chantre, et de facture plus classique, tels le cycle des Rhénanes, et À la Santé, poème relatant l'emprisonnement abusif du poète pour recel d'oeuvre d'art. Ils sont souvent plein de fantaisie, de rêverie, tel ce Clair de Lune magique ou Nuit Rhénane, l'Adieu, Marizibill, La Dame, la Tzigane, Annie etc...
Les poèmes du début Zone et de la fin Vendémiaire se répondent en quelque sorte, tout deux ayant pour thème central Paris et d'autres villes, divagation triste dans Zone, exaltation lyrique et "soif" universelle dans Vendémiaire.
Cette diversité ne fait pourtant de ce recueil un objet hétéroclite. Ce qui le traverse, je trouve, de bout en bout, c'est la quête folle de l'amour impossible et celle de l'identité.
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(Je recolle ma critique ici, étant donné que, trompé par une couverture identique, je l'avais précédemment attribuée aux calligrammes...)

Mon vieil exemplaire d'"Alcool" n'a plus d'âge ni de forme...
Cependant il ne me quitte pas depuis vingt ans.
La poésie qu'il recèle fonda la modernité du genre, et pourtant, elle n'oublie pas de payer son tribut aux formes classiques du poème. du vers libre donc, mais pas seulement...
Pour dire vrai, cela résonne comme la poésie des troubadours. Simple et limpide. Il y passe pourtant les ombres et les lumières du vingtième siècle naissant.
Outre que Guillaume se permet tout formellement, il n'est pas en reste sur le fond, préparant le terrain aux surréalistes qui le prendront comme père spirituel.
A lire mais surtout à garder dans sa poche pour y recourir à chaque instant de son existence.
Il y aura toujours des vers à trouver résonance en vous aux instants cruciaux.
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Superbe recueil de textes poétiques pour aller à la rencontre du grand Apollinaire.

Certains poèmes chantent, d'autres pleurent. Certains utilisent des mots de tous les jours, et d'autres sont plus hermétiques.

Mon sentiment en refermant ce livre... Une envie de me rendre sur les bords du Rhin.
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C'est toujours avec un certain plaisir que je reviens vers la poésie de Guillaume Apollinaire, non comme un passage obligé mais comme au hasard d'une flânerie, vers un lieu où irrésistiblement mènent les pas.

Commencé en 1898 par des poèmes de jeunesse "Eau de Vie", devenu plus tard "Alcools", connaît lors de son édition en 1913 un succès retentissant dans les milieux littéraires. C'est un recueil qu'Apollinaire a élaboré avec soin, choisissant l'ordre des poèmes non pas de manière chronologique ou thématique mais dans une recherche de rythme fait de contrastes, de séquences particulières.

Comme l'année de sa publication, "Alcools" a encore aujourd'hui tout pour étonner: écriture sans aucune ponctuation, alternant les vers libres et les octosyllabes, sans usage particulier de la rime, avec un lyrisme assez détaché. Les poèmes d'"Alcools" sont également marqués par une certaine érudition dans le choix des mots (les références bibliques, mythologiques et historiques sont nombreuses) qui créent comme des zones d'ombres dans la compréhension et la sonorité du texte, un manque d'unité.

La poésie de Guillaume Apollinaire peut-elle se lire sans aller à la rencontre du poète, de son histoire ? Peut-on apprécier la beauté du "Pont Mirabeau", de "La chanson du Mal-aimé", etc. sans chercher à voir les circonstances de leur écriture ? Oui, très certainement.

Cependant, la vie d'Apollinaire (la société et le milieu artistique qu'il côtoyait, ses relations amoureuses, ses voyages, le Paris du début du XXème, l'essor de la modernité, etc.) a beaucoup à nous apprendre sur sa poésie, sur les thèmes qui la composent. "Chacun de mes poèmes est la commémoration de ma vie" écrivait en 1916 le poète à André Breton. Ainsi, son oeuvre, et particulièrement "Alcools" est une fenêtre grande ouverte sur tout ce qu'a vécu et sur tout ce qui a inspiré le poète. Lire Apollinaire, c'est découvrir l'homme qu'il a été.

Ce que j'aime dans la poésie d'Apollinaire, c'est le mélange de classicisme et de modernité, cette concordance de l'Histoire et de l'intime, ce flux d'impressions et d'images né de la beauté lyrique des vers.

Guillaume Apollinaire portait en lui le bonheur et la nostalgie des êtres et d'une époque qu'il aimait par-dessus tout. Reste aujourd'hui son écriture, une poésie en partage, une poésie enchantée.

"Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau de vie"
(extrait de "Zone").
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Je suis toujours gênée pour émettre un avis sur un recueil de poésie. Il est rare qu'un recueil soit agréable à lire en une seule fois. Ce qui me frappe dans Alcools c'est le nombre de poèmes dont je me souviens quand je le reprends, il contient beaucoup de poèmes remarquables qui restent en mémoire. Et même pour le pont Mirabeau et La chanson du mal aimé, on peut parler de poésie qui ont leur place dans la mémoire collective grâce aux reprises en chanson. J'ai l'impression d'avoir appris au moins une dizaine des poésies de ce recueil, ce qui me paraît fort peu vraisemblable. En tout cas j'ai retrouvé avec plaisir Saltimbanques et La tzigane, Ainsi que Les colchiques, Automne et Mai, pleines de charme et de mélancolie. Et puis encore La Loreley et sa légende ainsi que les poésies rhénanes. Il se dégage une atmosphère étrange dans ce recueil, ou plutôt non, ce qui est étrange et un peu surprenant c'est que de ce mélange de poésies aux sujets si variés et aux formes assez disparates (d'un vers à plusieurs pages), il se dégage une atmosphère un peu sourde, un peu mélancolique, Et quelle musicalité ! Apollinaire n'est peut-être pas mon poète préféré, mais Alcools en tant que recueil est en bonne place dans mes favoris.
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Jamais je n'aurais imaginé terminer mes lectures de 2022 avec Guillaume Apollinaire.
C'est pourtant chose faite.
Les vers d'Alcools sont donc venus compléter une nouvelle année littéraire déjà très riche.
Sous le Pont Mirabeau coule la Seine... quel plaisir !
Et que dire du bonheur de découvrir "la Loreley".
Mourir si jeune, d'une vilaine grippe, alors qu'il avait tant à nous émerveiller encore.
Qu'il est bon de redécouvrir tous ces mots que le temps a effacés de nos mémoires, qu'il est bon de s'en étonner, qu'il est bon d'en chercher parfois le sens.
En poésie,  rien n'est désuet, tout est émerveillement.
Joignez-vous à moi et, à notre tour, levons nos verres à tous ces diseurs de mots qui soignent nos maux.
Consommez Alcools sans modération...
Merci à vous les écrivains.
Merci à vous les éditeurs.
Merci à vous les libraires.
Merci à vous les lecteurs.
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La biographie d'Apollinaire le présente comme un poète majeur, fondateur de la poésie moderne, lien entre les symbolistes et les surréalistes, qui renouvelle le lyrisme à une époque où la question de l'image est complètement revue grâce au développement de la photographie… En effet, il reprend les grands thèmes lyriques (le temps qui passe, l'amour, la nature, la mort) mais les traite avec modernité ; sa poésie, souvent très mystérieuse, peut être très simple ou au contraire très complexe. Apollinaire est contemporain de la remise en question du vers par les héritiers du symbolisme, influencés par le poème en prose et tendant déjà vers le vers libre.
Véritable autodidacte, très cultivé, il a été critique d'art et a fréquenté les grands artistes de son époque comme Marie Laurencin, le Douanier Rousseau, Picasso ou Max Jacob… En résumé, Apollinaire a vécu une existence très romanesque ; il laisse une oeuvre surprenante, innovante, très abondante dont plus de la moitié a été publiée à titre posthume.

Apollinaire a publié Alcools en 1912 ; ce recueil rassemble ses meilleurs poèmes écrits depuis 1901. En effet, à partir de 1910, Apollinaire a voulu réunir ses poèmes ; le premier titre envisagé était Eau de vie au singulier. Alcools au pluriel est un titre plus insolite qui correspond mieux à l'image de sa poésie. La chronologie d'écriture n'est pas respectée ; il y a plutôt une alternance de poèmes longs et courts, de factures modernes en vers libres et classiques en vers plus réguliers. La ponctuation est absente, supprimée ; la mort est omniprésente dans sa réalité, mais aussi sous forme fantastique ou métaphorique. le premier poème « Zone », en vers libres, peut être lu comme une introduction thématique et esthétique, une rupture avec ce qui se faisait avant :

« À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation
[…]

Soleil cou coupé »

Chez Apollinaire, la plupart du temps, les textes sont inspirés par une scène vue ou vécue. Des épisodes de sa vie transparaissent à la lecture des poèmes.
« le Pont Mirabeau » de 1912, est sans doute l'un des plus connus ; Apollinaire y évoque sa rupture avec Marie Laurencin. La mise en page des strophes du poème rappelle l'arche d'un pont, dans une approche visuelle annonçant les Calligrammes qui seront publiés en 1918 :

« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
[…] »

« Marie », véritable chanson, est également inspirée de sa séparation avec Marie Laurencin :

« […]
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine »

Apollinaire revient aussi sur son sentiment amoureux non partagé pour Annie Playden, la gouvernante de la Vicomtesse de Milhau chez qui il a été précepteur en Allemagne vers 1901-1902, époque des premiers poèmes d'Alcools, dont « les Rhénanes », suite de neuf textes qui rappellent le thème de l'alcool, des légendes allemandes et de la veine folklorique, des promenades sur le Rhin… Nous retrouvons aussi le souvenir d'Annie dans « La Chanson du Mal-Aimé », long poème élégiaque.
Dans « Les Fiançailles », long poème moderne, le poète livre un bilan de sa vie :

« […]
J'ai eu le courage de regarder en arrière
Les cadavres de mes jours
Marquent ma route et je les pleure
[…]
Pardonnez-moi mon ignorance
Pardonnez-moi de ne plus connaître l'ancien jeu des vers
Je ne sais plus rien et j'aime uniquement
Les fleurs à mes yeux redeviennent des flammes
Je médite divinement
Et je souris des êtres que je n'ai pas créés
Mais si le temps venait où l'ombre enfin solide
Se multipliait en réalisant la diversité formelle de mon amour
J'admirerais mon ouvrage
[…] »

Du 7 au 13 septembre 1911, Apollinaire est emprisonné à la Santé car il est accusé d'avoir volé des statuettes au Louvre et de complicité dans le vol de la Joconde. Il est libéré par son avocat mais pas acquitté ; attaqué par la presse, accusé d'être un métèque et un pornographe, il manque d'être expulsé. le non-lieu ne sera prononcé qu'en janvier 1912. Héritier de Verlaine, le poète écrit sur son incarcération, vécue comme un enfermement injuste et aliénant : « À la santé » est un poème autobiographique, découpé en six parties, une par jour en prison.

Le thème de l'automne, saison poétique par excellence, revient également très souvent, notamment dans « Les Colchiques », « L'Adieu », « Signe », « Automne malade»…

Ce n'est pas facile de faire une chronique sur un recueil de poèmes… Je me suis basée sur quelques notes et sur les passages soulignés au cours de mes lectures…
Apollinaire me touche particulièrement car il se veut tout à fait exemplaire de son époque ; il n'oppose pas, il ne refuse rien, il amalgame toutes les techniques possibles ; il oscille perpétuellement entre liberté totale et règles rigoureuses.
Sa poésie est orale, il faut dire ses poèmes, à haute voix, pour profiter des assonances, des jeux de mots et des ambiguïtés sémantiques ou polysémiques. Car Apollinaire aimait les mots, tous les mots qu'ils soient banals ou très recherchés, vulgaires, ésotériques, poétiques… Apollinaire n'a pas créé un langage spécifique, il a joué avec les mots, il les a brassés ; il a fait la même chose avec les sonorités et les significations. À nous lecteurs d'en tirer le plus de sens possible !

Dans la même édition figure le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, publié en 1911. C'est un livre d'artiste à quatre mains avec des gravures sur bois de Raoul Dufy. Je ne sais trop qu'en dire car les courts poèmes d'Apollinaire me paraissent parfois hermétiques ; il faut décoder toutes les références (avec les notes de fin) et les allusions biographiques ; on retrouve Marie Laurencin dans « La Colombe », par exemple… J'aime bien « L'Éléphant » où le poète compare l'ivoire à ses « mots mélodieux », « La Sauterelle » où la poésie devient « régal des meilleures gens », « le Poulpe » avec la métaphore de l'encre et du sang… Je souris quand le paon « se découvre le derrière »… En fait, ce bestiaire est descriptif par les gravures qui contiennent énormément de petits détails et allégorique et symbolique par les textes ; de plus, Orphée y figure parmi les animaux.
Enfin, quelques courts poèmes, réunis sous le titre Vitam impendere amori terminent le recueil ; ils sont de facture assez classique bien que sans ponctuations et célèbrent des thèmes lyriques (amour, crépuscule, cours d'eau, jeunesse perdue…)
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Ce recueil de poèmes reflète un monde moderne en pleine mutation: les progrès techniques, architecturaux et le renouveau artistique du début du XXe siècle.
Il semble qu'Apollinaire ait embrassé ce monde moderne. Mais, sa particularité, c'est qu'il a créé des liens entre le passé (l'Antiquité, les mythes) et la modernité (la Tour Eiffel, les progrès techniques).Le poète considère d'ailleurs que l'artiste se doit "d'embrasser d'un seul coup d' oeil le passé, le présent, le futur".
J'aime cet Apollinaire évoquant le Christ aviateur.
Ses mots sont ceux du quotidien:" Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut/ Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux". le monde moderne est non seulement "incorporé" à la poésie mais il devient poésie.
Il écrit dans l'Esprit Nouveau:" Nous pouvons espérer, pour ce qui constitue la matière et les moyens de l'art, une liberté d'une opulence inimaginable. Les poètes font aujourd'hui l'apprentissage de cette liberté encyclopédique. Dans le domaine de l'inspiration, leur liberté ne peut pas être moins grande que celle d'un journal quotidien qui traite dans une seule feuille des matières les plus diverses, parcourt des pays les plus éloignés. On se demande pourquoi le poète n'aurait pas une liberté au moins égale et serait tenu, à une époque de téléphone, de télégraphe sans fil et d'aviation, à plus de circonspection vis-à-vis des espaces".
Cette modernité est présente dans une écriture sans ponctuation, créant une esthétique de la surprise à travers des métaphores inattendues et sublimes.
J'aime sa poésie porteuses des mythes anciens et des mots quotidiens, faisant se rencontrer des temporalités bien différentes dans une écriture faite musique.

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Par souci de régionalité, j'avais acheté du pommeau à Noël pour l'apéritif. J'en propose donc.

Môman : C'est quoi du pommeau ?
Pôpa : C'est comme du pineau mais fait avec des pommes.
???



Restée à quai avec Lamartine, Baudelaire
Je me suis embarquée avec Apollinaire
Au fil des poèmes j'ai l'âme qui tangue
Mais ballotée mes émotions restent exsangues

La tête me tourne quand je vois la houle
Au loin qui se rapproche du navire
Le coeur au bord des lèvres à la dérive
Pas encore éméchée déjà saoule

Honte sur moi je ne suis pas fière
Je reste avec mon picon bière
Car je peux lâcher la barre
Nous ne lèverons pas les amarres





Ambiance musicale pour la poésie pleine de gouaille et de langueur mais de subtilités, pour le style déstructuré :

« […]
Et si toi aussi t'en as marre
Et que tu te seras servi au comptoir
Dans la belle brochette de baveux
Qu'ont tous la même couleur au fond des yeux
Et que tu m'emmènes chez toi
juste parce qu'il fait chaud
Et qu'il n'y a vraiment rien d'autre à foutre
Que de baiser
Un instant court instant
Un crachat dans le néant
Juste pour pouvoir dormir
Enfin d'un sommeil de plomb
Fais monter la pression Julie
Et pendant que t'y es
Mets-y un peu de picon
Fais monter la pression Julie
il est même plus question d'oubli
Allez sers moi
encore une fois
Serre moi
Tout contre toi tout contre toi

Et à mille bornes de l'espoir
Mais comblé pour un soir »

(extrait de « Julie » dans « La marmaille nue » de Mano Solo :
https://www.youtube.com/watch?v=RGWnHDkQfys )
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