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EAN : 9782264023285
220 pages
10-18 (12/09/1999)
3.81/5   16 notes
Résumé :
Ils furent quatorze, numérotés par chapitre, de " Bijou " à " Winkie ", prouvant par la variété de leurs langues, de leur culture et de leur vision du monde que la meilleure éducation, fût-elle germanique ou victorienne, peut donner naissance aux escogriffes les plus divers...
Elizabeth von Arnim (1866-1941), experte dans l'art de déclencher les fous rires, se montre aussi merveilleuse à retracer les biographies respectives de ses soupirants à quatre pattes e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un petit bijou de littérature animalière écrit en 1935 par Elizabeth von Arnim née en 1866 (née Mary Beauchamp d'origine anglaise, Elizabeth est son double littéraire) ; une très enthousiaste et sereine évocation des 14 chiens qui l'ont accompagnée depuis l'enfance. Une autobiographie renversée où les chiens sont les personnages du livre avec une photographie de la plupart d'entre eux. Car Elizabeth insiste, elle veut avant tout honorer ceux qui ont su l'aimer d'une entière et constante affection gratuite et généreuse. Un ami intelligent et un compagnon de jeux dont elle voue une adoration sans limite même si petite fille ou mère de famille, elle a pris conscience dans la douleur et la honte l'avoir négligé.
Ceux qui lui ont appris la sagesse, la tenacité et le courage ; Ceux pour qui elle s'est résolue à vivre "Dans le Vrai, Le Bon et le Beau" : Bijou, Bildad, Cornelia, Ingraban, Ingulf, Ingo, Ivo, Prince, Coco, Pincher, Knobbie, Chunkie, Woosie et Winkie.

Elisabeth évoque bien sûr ses proches et ses relations sentimentales mais toujours par petites touches digressives et à grandes enjambées par délà les lieux et les années.
La préface et les notes de F. Dupuigrenet Desroussilles sont donc très instructives sur le parcours singulier d'Elizabeth, des fastes mondanités du domaine de Poméranie, près de la Baltique de la fin du 19ième siècle, des vacances familiales en Suisse jusqu' à sa solitude d'écrivain en Provence au début des années 1930. Solitude heureuse "Il me suffit d'un rayon de soleil sur le visage, de la proximité du printemps, et de la présence d'un chien pour me sentir comblée au plus profond de moi-même".

Je peine à croire qu'Elizabeth s'est éteinte en 1941 lors de son exil aux Etats-Unis soit cinq ans seulement après la publication de son livre tant "Tous les chiens de ma vie" est rayonnant de paix intérieur et de vie.

Je remercie vivement Libfly et les éditions Bartillat Omnia Poche pour ce très beau moment de lecture.
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C'est l'un des livres d'Elizabeth von Arnim que j'ai le moins apprécié alors que c'est celui dont j'attendais le plus ! Etant également une amie des chiens, il me tardait de découvrir les amis à quatre pattes d'une femme écrivain aussi singulièrement indépendante et ironique. Mais, ce fut une petite déception. Même si l'on sent bien l'affection qu'elle a porté à ses différents chiens tout au long de sa vie, l'incorrigible Elizabeth ne parvient pas à s'effacer derrière ses animaux. Malgré ses tentatives pour se recentrer sur son seul sujet, elle avoue elle-même ne pas pouvoir s'empêcher d'écrire sur elle. Outre les descriptions des caractères de ses chiens, l'auteur émaille ses souvenirs de nombreuses anecdotes sur ses fort nombreux soupirants, et glisse quelques confidences, mi-figue, mi-raisin. Elizabeth von Arnim avait certainement l'habitude d'être le centre de son petit monde sur lequel elle dardait toujours ce regard acéré et amusé. Et lorsque la solitude prenait le pas - ce livre date des dernières années - elle compensait sa soif d'amour en reportant son affection sur ses bêtes.
Ma déception est due au fait que je m'attendais à autre chose, mais finalement Von Arnim reste égale à elle-même, et dans ses réflexions, on trouve la genèse de la plupart de ses romans.
Les amis des chiens n'y trouveront peut-être pas leur compte, mais les fans d'Elizabeth von Arnim, certainement.
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L'auteure a souhaité faire son autobiographie d'une façon légère et très drôle - bien que triste aussi parfois - car de son enfance à son entrée dans la vieillesse, elle a partagé la vie de quatorze chiens. Et dire que ses parents n'aimaient pas les chiens ! Ils préféraient les chats - plus indépendants. Elle a pourtant reçu en cadeau à l'âge de quatre ans un petit chien : Bijou offert par le soupirant de sa soeur. Elle ne l'a pas gardé longtemps, juste le temps d'une photo. Elle avait quatorze ans quand sa soeur lui a offert Bildad, un loulou de Poméranie. Son père étant parti travailler à l'étranger, elle a pu le garder un peu plus longtemps. Son troisième chien, Cornelia, un basset, lui fut offert par son premier mari, un allemand, et elle l'a beaucoup aimé car la chienne l'accompagnait dans ses longues promenades dans la campagne en Poméranie pendant que son mari vaquait à ses occupations. Ensuite, elle eut Ingrabam, un grand danois, qui s'est fait tirer dessus par un chasseur - le pauvre aimait trop les daims. Son cinquième chien Ingulf fut aussi un danois assez apathique, ce qui l'a décidée à en racheter deux : Ingo et Ivo. Comme elle a déménagé dans le Devonshire, elle a donné ses deux chiens. Arrivée là-bas, elle a racheté Prince, son huitième chien qui a eu le malheur de s'attaquer aux moutons et a été abattu par les autorités sans qu'elle ne puisse rien y faire. Ensuite elle est partie en Suisse et là, elle s'est entichée de Coco, le chien du concierge et l'a adopté. de là, cette belle réflexion : "J'aurais toujours des chiens et des livres pour me tenir compagnie". Son dixième chien, Pincher, fut un tueur de poules et sur les conseils de son garde-chasse, elle a fait faire ce qui faut et Pincher est devenu énorme et sans autre intérêt que la nourriture. C'est pourquoi elle eut rapidement le chien numéro onze, Knobbie, une chienne fox-terrier très enjouée. Puis le chien numéro douze, Chunkie, un petit sealyman, très joueur et amoureux de Knobbie, ce qui fait que deux chiots se rajoutèrent à eux deux : Woosie et Winkie. Woosie mourut renversé par une voiture et Winkie piqué par une tique. Elle vit désormais en Provence heureuse entourée de ses deux chiens. Chunkie a un bon esprit : il serre les dents et il tient le fouet de sa queue haut levé jusqu'à la fin. Chien plein de sagesse et de bon sens, il se contente de ce qu'il a plutôt que de se soucier de ce qu'il n'a pas. Et donc la narratrice a compris qu'il y aurait quelque chose de honteux à se montrer moins sage que son chien, à faire preuve de moins de ténacité que lui. Et elle a « fait un nouveau voeu. »
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Les Anglais ont trois passions : les jardins, les chevaux et les chiens.
Pour les chiens, cela date depuis des siècles. Il suffit de regarder les tableaux des plus grands maîtres britanniques pour en prendre conscience. Vous trouverez donc des chiens chez William Hogarth (Le peintre et son dogue, 1745), chez Thomas Gainsborough (La promenade du matin, 1785) ou même chez John Constable (A dog watching a rat in the water at Dedham). Au XIXe siècle, il y eut même des peintres animaliers, spécialisés dans les portraits de chiens. le plus célèbre d'entre eux est Edwin Landseer (1802-1873). Mais cet amour pour l'animal touche tout le monde, même les membres de la famille royale. le roi d'Angleterre Charles II, grand amateur d'épagneuls de petite taille, donna son nom à une race, celle des King Charles. Et Elisabeth II nourrit une véritable passion pour les corgis.
Il n'est donc pas étonnant qu'Elizabeth von Arnim, romancière anglaise (en dépit de son nom d'épouse), consacre un récit aux quatorze chiens qui l'ont accompagnée tout le long de sa vie. Depuis l'enfance et le pauvre Bijou - dont elle ne se souvient guère - jusqu' à Woosie et Winkie, elle nous raconte les différentes circonstances qui ont permis à ces compagnons de partager ses jours avec plus ou moins de bonheur. Certains ont disparu corps et biens. D'autres furent victime de la violence des hommes. Enfin, il y a ceux qui jouirent des moments de bonheur, très étrangement, pendant les périodes de solitude d'Elizabeth.
Nous rappelant régulièrement que ce n'est pas une autobiographie, mais bien un livre sur ses chiens, photographies à l'appui, il lui est impossible de faire l'impasse sur plusieurs événements, et surtout sur les hommes de sa vie (un certain nombre seulement). Tout d'abord, son père, autoritaire et très souvent absent. Puis son premier mari, Von Arnim, allemand, noble mais désargenté. Et ainsi de suite, elle égrène la naissance de ses enfants, la rencontre de Frank Russell, les déménagements successifs, les paysages sans cesse renouvelés. Au fil de pages, se dessine un destin aménagé pour la circonstance : Elizabeth von Arnim triche sur son âge, sur les caractères de ses « hommes », sur leurs sentiments envers elle. Si bien que les pages consacrées aux chiens, à leurs manies, à leurs jeux ou à leurs bêtises, deviennent des moments nourris par le sens de l'observation de l'auteur, même si elle n'échappe pas à un certain anthropomorphisme.
Une lecture bien agréable, rafraîchissante, pour le seul plaisir de décrypter ce qui peut lier à jamais un être humain et son animal de compagnie.
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Elizabeth von Arnim signe à la fin de sa vie ce livre de genre, une autobiographie à travers le prisme des chiens qui l'ont accompagnée toute sa vie. Elle nous présente dans l'ordre chronologique ses 14 compagnons. le premier "Bijou" lui fut offert pour "compenser" le départ de sa grande soeur, fraîchement mariée. Seule une photographie lui rappelle que cette "bestiole" comme elle le nomme à exister. le dernier, Winkie, un fox-terrier, cher à son coeur lui laissera un souvenir bien plus marquant. Les portraits successifs de ses chiens nous font parcourir l'existence de l'auteure, de la jeune épouse Von Arnim, qui trouve difficilement sa place dans le grand domaine de son mari en Poméranie à la vieille dame qui passe ses dernières années sous le soleil de la Côte d'Azur. Elle prend souvent des libertés avec la vérité, n'hésitant pas à forcer le trait ou à omettre certains détails pour rendre une scène plus drôle ou passer sous silence des épisodes qu'elle juge peu intéressants ou peu flatteurs.

Au début du "compagnonnage" avec ses chiens, elle les choisit de grande taille, des Danois qui provoquent de nombreux dégâts dans la maison et transforment chaque promenade en séance de gymnastique. Les derniers sont des Fox, plus petits, qui ont plaisir à se lover sur les genoux et prennent une place moindre dans une voiture ou un appartement. Certains passages sont comiques et montrent une maîtresse fort inexpérimentée, d'autres s'attachent au lien, très fort qui a existé parfois entre l'auteure et son chien. le livre n'est pas exempt de facilités, de phrases un peu toutes faites sur les chiens.

C'est une lecture sympathique, surtout pour les amateurs de canidés.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voilà pourquoi, reprenant à mon compte des vers sur lesquels je suis tombée il y a quelques jours, et qui me sont allés droit au coeur :
Je lève ici mon verre en l'honneur des bons chiens,
Qui n'ont ni pedigree ni ancêtres illustres,
Dont la race est douteuse et les manières frustres,
Je bois à la santé des simples plébéiens...
Je chante les façons fidèles et pudiques,
Les queues toutes frétillantes, et les grands yeux candides,
La loyauté, la foi, le courage intrépide
De nos amis les chiens, modestes et stoïques." *

* Lord Alfred Tennyson
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Aux côtés de Bildad, je connus un bonheur presque parfait. Contrairement à celle de Bijou, son arrivée marquait un tournant dans ma vie. Je l'aimais de tout mon cœur, persuadée qu'il ne saurait exister de plus parfait spécimen de sa race. Aujourd'hui, je me rends compte qu'il n'était sans doute pas le parangon de la gent canine, mais comment un loulou de Poméranie aurait-il pu l'être ?
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Les invités peuvent être, et sont souvent, des êtres délicieux, à condition qu'on ne les laisse pas prendre le dessus. Or, jusqu'à ce que le mois de mars et le changement de temps aient mis fin à leurs allées et venues - à leurs venues tout court, car ils ne s'en allaient guère -, ils eurent incontestablement le dessus dans la maison. En faisant mention de mes invités, je n'oublie pas que ce livre, n'étant pas une autobiographie, ne parle que de chiens. S'ils apparaissent dans ces pages, c'est uniquement en fonction de Coco. Sans Coco, ils ne seraient plus rien, et comme bien des êtres et des choses je les passerais sous silence.
La raison de leur présence dans ma petite maison si tranquille, la voici :
J'avais cinq enfants, et chacun avait le droit d'inviter deux amis pour les vacances de Noël. J'avais fait cette promesse dans l'enthousiasme des premiers jours, lorsqu'on avait posé les premières pierres de la maison, et j'étais encore bien décidée à la tenir. Mais deux amis multipliés par cinq, cela faisait dix amis, plus mes cinq enfants. Au total, j'allais donc avoir à m'occuper de quinze enfants. C'était peut-être beaucoup.
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Cette petite chienne produit de bien grands effets, me direz-vous. Certainement pas plus qu'un bouquet de lilas sous le soleil d'un matin de mai n'en provoqua chez une dame de ma connaissance. Elle avait décidé, ce matin-là, d'en finir avec une vie qui lui paraissait trop pesante, mais en faisant un dernier tour de jardin elle avait découvert ce bouquet de lilas et pensé qu'elle pourrait peut-être attendre un peu. Un monde capable de produire une pareille beauté ne devait pas se quitter à la légère, s'était-elle dit. En tenant dans mes bras la petite Knobbie, toute chaude et caressante, je songeai pour la première fois depuis des années que le monde était plein de bonnes et belles choses. Il ne me restait plus qu'à me remettre à leur recherche.
Je sentis le mot resolut me traverser l'esprit, comme si mon serment d'autrefois se retournait dans sa tombe.
Im Wahren, Guten, Schönen resolut zu leben...
Pourquoi ne pas essayer encore une fois, me demandai-je, la joue contre les douces oreilles de Knobbie ?
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Parents, maris, enfants, amants et amis ne manquent certes pas de mérites, fort grands même, mais enfin ce ne sont pas des chiens.
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Vidéo de Elizabeth von Arnim
La chronique de Gérard Collard - Elizabeth et son jardin allemand
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