J'avais découvert il y a deux ans
Sefi Atta avec «
le meilleur reste à venir », dans lequel , en prenant pour cadre la vie privée de deux femmes, elle nous présentait l'Afrique qui n'arrive pas à se développer malgré ses atouts et ses richesses, une Afrique supportant encore les traces de son passé colonial.
Dans « l'»ombre d'une différence », elle s'intéresse aussi à ses compatriotes expatriés à Londres ou vivant à Lagos, à leurs amours et peines de coeur, à leurs conditions de travail ou à leur pauvreté.
Son héroïne, Deola (Adeola Bello), la trentaine, est britannique mais se considère toujours comme nigériane. Célibataire sans enfant, elle travaille dans un cabinet conseil spécialisé dans les associations à but non lucratif.
Son emploi l'amène à faire des allers-retours entre Londres et Lagos…deux villes dans lesquelles elle ne se sent pas complètement chez elle.
Elle traîne avec elle un malaise indéfinissable, une distance avec les événements, avec la vie, qui ne la rendent pas très attachante et ne m'ont pas permis d'être bien à ses côtés.
J'ai été cependant ravi pas les passages dans lesquels
Sefi Atta nos dépeint l'Afrique et les Africains, et s'interroge sur les conditions de développement de ce continent et surtout du Nigeria riche de son pétrole, mais confronté à la corruption, et laissant des habitants vivre dans la pauvreté malgré le secours des organismes de charité….ce que j'avais déjà trouvé dans «
le meilleur reste à venir ». Mais aussi Londres, ville de plus en plus cosmopolite accueillant de nombreux nigérians
Une Afrique et un Nigeria devant, afin de faire face à la pauvreté « quémander à droite et à gauche? » Un continent se posant une question récurrente : « Pourquoi est-ce que l'Afrique est condamnée à l'aide humanitaire? » . Des pays s'interrogeant aussi, du fait de la religion à des questions relatives à la sexualité ou à l'homosexualité.
Ces oeuvres humanitaires apportent certes beaucoup d'argent mais qui, sans doute par ces apports et par ces disponibilités financières, n'incitent pas les africains à se prendre en charge, à investir dans leur développement économique.
Et j'avoue peu intéressé par les problèmes de coeur de l'héroïne, ses interrogations face à une maternité non désirée mais imposée par un préservatif défaillant, son désir d'enfant, ses rencontres avec d'autres nigérians, dont certains préoccupés par la préparation de leur mariage. Sauf quand ces rencontres et ces conversations me permettaient d'en savoir plus sur leur cadre et leurs conditions de vie.
Bien nulle part, elle hésite entre Londres et un retour au pays.
Semi-déception donc, sans doute due à la multiplication des personnages secondaires, à la frivolité de certaines de leurs conversations et des centres d'intérêt de plusieurs d'entre eux…et peut-être due aussi à des considérations et un état personnels qui ne m'ont pas permis d'être totalement disponible pour qu'elles me touchent.
La chronique du Nigeria et de ses habitants, expatriés ou vivant à Lagos m'a toutefois passionné.
C'est le point positif que je conserverai de ce livre que je relirai certainement quand mon esprit ne sera plus accaparé par ailleurs.
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