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EAN : 9782211205764
112 pages
L'Ecole des loisirs (27/10/2011)
4/5   21 notes
Résumé :

Anna avait sept ans quand le mur de Berlin est tombé. Elle vivait avec sa famille à Fürstenwalde, une petite ville d'Allemagne de l'Est. Grandir en RDA comme Anna, cela voulait dire jouer avec la même peluche Pittiplatsch que ses copains, se régaler de saucisses en bocal d'Halberstadt, faire des heures de queue pour avoir un kilo de bananes et s'extasier devant une voiture Trabant qui brinquebale ; c'était aussi rêver de... >Voir plus
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La chute du mur de Berlin en novembre 1989 et l'ouverture des frontières de l'Est ont été acclamées par des Occidentaux en liesse. J'avais vingt ans et je m'en réjouissais aussi, ne connaissant les effets de l'emprise communiste qu'à travers les informations véhiculées par nos médias. Ceux-ci présentaient les conditions de vie à l'Est comme abominables (pauvreté, pénurie, propagande, embrigadement des enfants, censure, arrestations…) et donc la Perestroika comme une délivrance. J'ai pris conscience récemment, avec le roman "Lena" (Virginie Deloffre), qu'il n'en était pas de même pour tous les résidants des pays communistes. Les réactions furent ambivalentes, même parmi ceux qui aspiraient à la liberté et au confort de l'Ouest. Il est en effet effrayant de devoir changer du tout au tout, de se retrouver livré à soi-même après avoir été encadré et pris en charge par le Parti, de se demander quel sera son nouveau sort, d'affronter le capitalisme diabolisé par la propagande communiste.

Audren s'est inspirée du témoignage d'une amie, Anke, qui a vécu jusqu'à ses sept ans dans l'ex-RDA, juste avant la chute du Mur. C'est à travers ces souvenirs d'enfance que l'auteur nous présente les années 80 en Allemagne de l'Est. Plus de vingt ans après, les sentiments de la jeune femme restent partagés, entre son bonheur d'alors de voir ses parents heureux, sa déception de renoncer au destin de patriote qui lui était promis, et ses difficultés pour s'intégrer dans son nouvel univers occidental à partir de 1990.

Le récit est à la fois simple et très instructif, aussi bien pour les adultes que pour les adolescents. Un roman parfait pour sensibiliser les enfants à cet épisode de l'Histoire, mais aussi et surtout au totalitarisme en général et au bien précieux que représente la liberté d'expression.
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Anna est une femme qui a passé son enfance en RDA. Elle raconte dans ce roman les « avantages » et inconvénients de cette vie. Un Etat tellement protecteur qu'il n'y avait pas de chômage, pas de problèmes de logements, pas de problème d'argent puisque l'Etat fournissait jusqu'au moindre stylo.

Son père était membre du parti unique, celui-là même qui faisait 100% aux élections puisque l'abstention et le vote blanc étaient interdits par la loi (sic !). La mère d'Anna faisait tout pour l'isoler dans ce « pseudo-eldorado » et bien que pas spécialement communiste, elle répétait : « le pays est bon, les gens sont heureux, on a ce qu'il faut à manger, l'école véhicule des valeurs saines… » Viktor, le frère d'Anna, croyait dur comme fer au communisme et était fier d'être membre des jeunesses libres du parti unique.

Bien qu'Anna constatait des fois des différences de mentalités chez ses amies (il paraît que c'est mieux à l'ouest !), elle se sentait libre, elle. Mais les gens de la Stasi lui faisaient peur quand même… Il paraît qu'ils mettaient des micros chez les gens et des fois, certains disparaissaient pour toujours…

Il était une fois dans l'est pourrait presque s'apparenter à un témoignage puisque c'est avec ce recul de l'âge adulte qu'Anna a pris conscience de la manipulation dont le régime est-allemand faisait preuve à l'égard des « Ossis ». C'est cet aspect qu'elle raconte tout au long du livre.
C'est intéressant et je le recommande aux jeunes pour découvrir ce qu'était la vie en RDA.
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Ce livre, s'il est considéré comme un roman n'est pas réellement une fiction, c'est un témoignage, c'est la voix d'une amie allemande dont les souvenirs ont inspiré les mots de Audren.

Sur seize courts chapitres, c'est la chronique au quotidien des premières années vécues en Allemagne de l'Est; la chronique d'une petite fille qui ne comprendra que plus tard le système dans lequel elle a été élevée jusqu'à ses sept ans, les silences de sa mère - " J'apprenais tant de choses qu'elle n'avait pas pu me dire avant. A cause de la peur. Cette peur que je ne connaissais pas. " - ce que signifie régime socialiste, liberté et endoctrinement; elle ne raconte pas une souffrance.

" Mon enfance n'était pas moche. Je ne veux pas l'oublier... mais je voudrais me souvenir d'autres choses que de ces images communes à tous les petits de l'Est. Je ne peux pas. le communisme, c'est peut-être ça aussi. La mise en commun de tous nos biens... "

Audren parvient parfaitement à rendre le goût doux-amer de ses souvenirs sans conscience politique. Les réflexions émaillent le récit avec un sens de la formule qui respecte le regard d'enfant et les considérations adultes, livrant une mise en perspective à la fois personnelle et historique remarquable, une forme " d'Ostalgie " peut-être, cette nostalgie de l'Est, comme la question est posée dans le premier chapitre, dans le dernier chapitre :

" J'avais laissé quelque chose à l'Est mais je n'arrive pas à déterminer ce qui me manquait, ce qui me manque encore... Peut-être était-ce juste l'enfance ? "

Ce récit relate concrètement - des instantanés, des polaroïds - la vie que menaient les Allemands de l'Est, l'organisation économique, la surveillance mais aussi la prise en charge totale, le pays satellite soviétique, les sélections d'enfants à peine scolarisés pour les compétitions, l'émulation, le rejet de la religion, la pensée unique...

" Dans notre pays, toutes les structures étaient reliées entre elles puisqu'une unique solution de vie nous était offerte, un seul moule dans lequel nous devions tous nous fondre. Chaque institution présente pour l'apparent confort du citoyen est-allemand était en fait l'un des tentacules de la pieuvre géante qui régissait nos vies. Pourtant, il ne m'a jamais semblé vivre sous la pression ou l'autorité du gouvernement. Les enfants s'adaptent à ce qu'on leur offre... et la plupart des adultes de RDA se comportaient de la même façon car l'Etat ne les a jamais laissés grandir. "

Il ne présente pas le contexte historique de la construction du Mur de Berlin ou celui de sa destruction. En revanche, y est précisé le vocabulaire rattaché ( Stasi, Mur de la honte... ), citées et traduites des expressions et la chanson " des jeunes pionniers ", puis raconté comment cette famille a vécu sa chute du Mur, le premier séjour à l'Ouest, l'étourdissement, l'espoir et la peur, les bonnes et les mauvaises surprises.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Il était une fois dans l'Est / AUDREN
Ecole des Loisirs – Octobre 2011 – 108 pages (Medium)
ISBN : 978-2-211-20576-4 - Prix : 8,50 €



Résumé : A travers les souvenirs d'Anna, nous découvrons la vie des Allemands de l'Est avant la chute du mur de Berlin ; Anna avait alors juste 7 ans.
Anna est heureuse. Elle attend avec impatience de pouvoir porter le foulard bleu des pionniers, elle rêve d'être championne de natation… et un jour son cadre rassurant s'effondre avec la réunification des deux Allemagnes.
Sa maman, par contre, s'en réjouit. Elle souffrait du manque de liberté et des privations, mais évitait d'en faire état devant ses enfants pour les préserver. En revanche, elle n'aimait pas être considérée comme citoyens de seconde classe par le reste du monde et par les allemands de l'Ouest en particulier.
Son père quant à lui va rapidement disparaître après la chute du mur et Anna aura toujours des doutes sur ses activités professionnelles sans doute liées à la Stasi.
Mots- cles: ALLEMAGNE DE L'EST, REUNIFICATION DE L'ALLEMAGNE, COMMUNISME, ENFANCE , AUTORITE PARENTALE/
Commentaires : Livre intéressant pour découvrir par les yeux d'un enfant la vie en Allemagne de l'Est avant la chute du mur de Berlin. Ce point de vue est bien différent de celui d'un adulte. On peut toutefois se demander si l'on peut apprécier ce livre lorsqu'on ignore ce que fut le communisme comme c'est probablement le cas de la génération née après la chute du mur. En effet, l'humour du livre tient au décalage entre les réactions de la petite fille et la réalité de la situation. C'est pourquoi on conseille ce livre à des élèves de troisième amenés par leur programme d'histoire à étudier cette période.
Pistes de discussion :
• La vie dans les pays communistes.
• La réunification de l'Allemagne : comment elle est vécue à l'Est et à l'Ouest.
• L'incompréhension entre les parents et leur enfant quand les parents prennent des décisions pour protéger leur enfant sans lui donner d'explication : le refus de la mère que sa fille fasse de la natation de manière intensive.
• Quelle ambiance peut-il y avoir dans une famille quand les parents doivent se méfier de leurs enfants qui peuvent les dénoncer à la police, volontairement ou involontairement ?



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Que représente pour une fillette qui n'a même pas sept ans de vivre en République Démocratique Allemande ? C'est grâce aux souvenirs de son amie d'enfance et de sa mère que l'auteure nous fait part des habitudes de vie d'une jeune allemande de l'Est avant la chute du mur de Berlin.

Même si la jeune Anna a appris à se méfier de tout le monde, car les délations, trahisons et espionnages foisonnaient, elle en garde un souvenir nostalgique où la douceur de vivre régnait, mais c'est peut-être tout simplement la nostalgie de l'enfance.
C'est le pays béni de oui-oui où la violence, le chômage, le sida n'existent pas. C'est le pays où dès la naissance, le formatage est présent, la scolarité et les exercices physiques obligatoires, l'appartenance au groupe des jeunes pionniers fortement conseillée.
C'est aussi le pays où son père travaille mais demeure d'une discrétion absolue sur ses activités. Ce père qui n'a pu, même après la chute du mur, se départir de la peur de la Stasi.

Bref ce kaléidoscope d'anecdotes est un très bon outil pour aborder avec de jeunes ados la période de la Guerre froide, la perestroïka et la fin du "mur de la honte".
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[…] le ‘Tournant’ s’était réellement précisé avec les élections du 18 mars 1990. Il s’agissait pour mes parents de leurs premières élections libres. Avant cela, ils avaient toujours été obligés de voter pour le Parti. L’abstention et le vote blanc étaient interdits par la loi. Dans les bureaux de vote, rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans l’isoloir, placé là pour laisser croire aux citoyens qu’ils pouvaient s’opposer à la liste imposée. La peur conduisait tous les électeurs à plier l’unique bulletin en deux, sans le modifier, et à l’introduire sagement dans l’urne. Depuis 1933, les Allemands de l’Est n’avaient plus voté librement ni réellement choisi leur gouvernement. (p. 105)
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La Trabi (diminutif de Trabant) était LA voiture du peuple en RDA. Le temps d’attente pour être propriétaire de son véhicule était de dix-sept ans en moyenne. En général, les grands-parents remplissaient un formulaire de demande à la naissance de leurs petits-enfants pour que ces derniers puissent conduire une voiture à leur entrée dans l'âge adulte. Mais l’Etats incitait les parents à fonder des familles nombreuses en leur versant de fortes primes, et les grands-parents ne pouvaient évidemment pas commander plus d’une Trabi dans leur vie. En effet, une voiture coûtait environ 8 000 Ostmarks tandis que le salaire moyen s’élevait à 700 Ostmarks par mois. (p. 27)
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[RDA, années 1980]
Parfois les gens disparaissaient dans notre pays. Ils ne mouraient pas mais on ne les revoyait jamais. Ils partaient à leur travail et ne revenaient pas. Disparaître : c’était cela que mes parents craignaient aussi. La force de vie, propre à chaque homme, se couplait ici avec une force d’existence, un refus d’être enlevé, séquestré, torturé… Qui savait vraiment ce qui se passait derrière le mot "disparaître", à part les membres de la Stasi et ceux du gouvernement ? Même eux n’étaient pas à l’abri. Un mot de travers, et on les prétendait en vacances prolongées à l’étranger… (p. 46)
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Ce que l'on appelait le Mur était en fait deux murs ou grillages, hauts de trois mètres cinquante, qui délimitaient une bande de terrain vierge d'une soixantaine de mètres de largeur et de plus de cent cinquante kilomètres de longueur, dénommée Kontrollstreifen.
Cette bande de sécurité était éclairée nuit et jour et comportait des miradors, des signaux de détection perfectionnés, un fossé antichar. Elle était gardée par des soldats qui avaient ordre de tirer sur les fugitifs et par des chiens.
Souvent j'avais plaint ces pauvres animaux qui passaient leur vie sur ce terrain fermé sans réaliser que, moi aussi, j'avais passé mon enfance dans un pays clos.

(...) (note : Après la chute du Mur de Berlin, décrit plus haut)
Je descendis des épaules de mon père. Il finissait par avoir trop mal au dos. A partir de cet instant, j'eus le sentiment d'appartenir à un grand moment de l'Histoire. Des épaules de mon père, j'avais tout regardé comme un film.
Le fait de poser mes pieds sur l'asphalte de la RFA m'offrit de nouvelles sensations. J'étais plus près du bruit, plus près de voitures étonnantes, bien différentes des Trabi, plus près des jolis vêtements que portaient certaines femmes, plus près des marchandises dans les magasins.

(...) A l'Est, tout était si gris. Ici, le monde semblait égayé, illuminé par la couleur. Même les façades des maisons et des immeubles étaient recouvertes de teintes joyeuses.

Nous marchâmes jusqu'au Kurfürstendamm, les Champs-Elysées de Berlin.
On reconnaissait facilement les citoyens de RDA. Ils s'empiffraient tous de bananes en déambulant sur l'avenue !
Mon père en acheta trois kilos et nous en offrit immédiatement.
Le grand magasin dans lequel nous fîmes ces courses était cent fois mieux approvisionné que notre respectable Intershop.
- De la lessive ! Il faut acheter de la lessive ! dit Maman. Elle faillit s'évanouir devant l'impressionnant rayon de produits ménagers.
- Mais comment peuvent-ils choisir ? remarqua-t-elle. Ca doit les rendre dingues ...
Elle reprit la marque de l'Intershop, par sécurité. La nouveauté l'effrayait un peu.

(...) C'était un jour paradis, un jour de fête sans fin.
J'avais l'impression qu'à l'Ouest tout le monde chanterait toujours et que l'allégresse qui nous avait tous envahis était une constante du caractère occidental. Sur ce point, je me trompais.
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Le gouvernement suivait une économie de plan. Et les plans étaient d'évidence mal élaborés. Il manquait toujours tant de choses dans nos supermarchés. Nous faisions souvent la queue au Kaufhalle du bout de la rue.
La viande était rare, les aliments disposés à même l'étal, sans emballage, sans protection, sans date de fabrication ou de péremption. Tout cela nous paraissait normal puisque nous n'avions pas connu autre chose.

Mes parents, eux, savaient qu'ailleurs la vie était différente car ils regardaient les chaînes de télé ouest-allemandes. Comme de nombreux concitoyens, ils avaient installé une antenne secrète sous notre toit. Mais ils attendaient de nous avoir mis au lit pour allumer le poste. Ils craignaient que nos bavardages d'enfants dans la cour de récréation ne nous trahissent.

Lorsque je découvris cela, le jour de la chute du Mur, je compris que leur volonté avait été de nous protéger mais je souffris qu'ils ne m'aient alors accordé aucune confiance. J'aurais su tenir ma langue s'ils me l'avaient demandé.

J'avais grandi dans un monde de paranoïaques. Nous devions nous méfier de tout le monde. Les délations, trahisons, espionnages, rapports secrets foisonnaient en RDA.

Un Allemand de l'Est sur cent était un IM (note : Inoffizieller Mitarbeiter ou collaborateur officieux) de la Stasi (note : le Ministère de la Sécurité d'Etat : service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage du régime de la RDA) et cette personne-là pouvait être votre voisin, votre patron, votre ami, votre institutrice ... n'importe qui
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Vidéo de  Audren
Le 27 mai dernier, nous étions avec une partie du Jury du Prix Audiolib 2022, la comédienne Françoise Gillard et de membres de l'équipe Nova Spot, dont la réalisatrice Audren. Les Jurées ont pu voir les coulisses de l'enregistrement d'un livre audio, écouter la comédienne lire des extraits de romans qu'elle a enregistrés pour Audiolib et... se prêter elles-mêmes à l'exercice, en studio ! Mais aussi échanger avec nous sur le livre audio et la sélection du Prix Audiolib 2022. Elles rendront bientôt leur verdict sur leurs livres audio préférés, on a hâte de les découvrir et de vous dévoiler les cinq finalistes le 10 juin prochain !
En attendant, retrouvez la liste des dix titres en lice : https://www.audiolib.fr/actualite/vous-devoile-la-selection-du-prix-audiolib-2022/
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