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3,89

sur 1460 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

LÉVIATHAN a peine refermé, je sais que j'ai adoré même si je n'ai pas saisi toute l'étendue de ce roman (et qu'il me faudra le relire encore plusieurs fois pour espérer en comprendre toute la portée).

Dans ce que j'ai compris, Paul Auster nous parle de la création littéraire en se dédoublant littérairement : Peter Aaron, n'est autre que Paul Auster dans son rôle d'écrivain et Benjamin Sachs (dont le prénom est aussi le nom du pseudo de Paul Auster pour son tout premier livre publié) représente la création.

Selon Wikipédia, "le Léviathan est un monstre colossal. Il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon d'anéantir le monde"... Et dans mon interprétation, le Léviathan de Paul Auster n'est autre que la création qui peut détruire l'écrivain quand il en manque mais qui peut bouleverser et changer la vie des lecteurs à travers ses livres.

"Parce que mes livres sont publiés, ai-je expliqué. Des gens les lisent, et je ne sais pas du tout qui ils sont. Sans même m'en douter, j'entre dans la vie d'inconnus, et aussi longtemps qu'ils ont mon livre entre les mains, mes mots sont la seule réalité qui existe pour eux." (p18*)

"Nul ne peut dire d'où vient un livre, surtout pas celui qui l'écrit. Les livres naissent de l'ignorance, et s'ils continuent à vivre après avoir été écrits, ce n'est que dans la mesure où on ne peut les comprendre." (p68*)

Encore un très grand livre de Paul Auster. En plus, j'adore quand il se sert d'éléments biographiques pour mieux nous perdre : "...et que même si ce sont des histoires vraies, elles sont aussi inventées. Ou que, même si elles sont inventées, elles sont vraies." (p212*)


LÉVIATHAN de Paul Auster
Traduit par Christine le Boeuf

Editions Actes Sud (GF) / Babel (poche)


* Édition Babel de 1994
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Après Joyce Carol Oates, Stefan Zweig , F Scott Fitzgerald, Faulkner je poursuis mon périple en terre inconnue.
Ouvrir un livre c'est un peu comme découvrir un nouveau monde, jouer les explorateurs. Cette fois je suis parti à la découverte de Paul Auster et son "Léviathan ".
Cet auteur m'a séduit tant par le style que par la trame de l'histoire.
Ce roman est pour moi un hommage à l'amitié; pas l'amitié virtuelle comme Facebook non je veux dire l'amitié avec un grand A.
Le roman commence par la mort de Ben Sachs dans l'explosion de sa bombe.
On va découvrir sa vie grâce à Peter Aaron autre écrivain. Leurs rencontre dans un bar, leur amitié naissante, le même désir de partage .
Au fil des chapitres la psychologie de Ben devient plus complexe laissant Peter dans le désarrois. Léviathan c'est l'Amérique, l'Amérique des coups tordus l'Amérique des années 80 de Ronald Reagan.
Sachs va devenir terroriste et s'attaquer au symbole de l'Amérique la statue de la liberté. Dans ce roman tous les personnages sont intéressants, ils vont apporter au fil du récit un morceau de la vie de Ben, leurs joies, leurs souffrances.
Je voulais terminer cette critique par une citation de Paul Auster : "ma mission d'écrivain c'est de faire ressentir ce qu'est un être humain."
Je voulais saluer mon ami FX qui m'aide à élargir mon univers littéraire.
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Dire que j'ai lu tant de livres de Paul Auster et jamais ou pas encore : Léviathan, pourtant il sera( je n'ai pas encore lu toute son oeuvre) certainement un de mes titres les plus chers avec notamment : Chronique d'hiver.
" Tes pieds nus sur le sol froid au moment où tu sors du lit et vas jusqu'à la fenêtre. Tu as soixante -quatre ans . Dehors, l'air est gris, presque blanc, pas de soleil en vue.Tu te demandes: combien de matins reste-t-il ?

Une porte s'est refermée.Une autre porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie. "

Si je cite cet extrait de Chronique d'hiver, c'est parce qu'il me semble en corrélation étroite avec le roman : Léviathan.
Tout comme d'autres lecteurs, j'ai cherché naturellement qui était Léviathan, surtout que ce nom est le titre de plusieurs romans de différents auteurs. Léviathan serait un monstre marin.
Mais alors qui est le monstre dans ce roman ?
La littérature, le fait et le pouvoir d'écrire ?
Léviathan met en scène deux écrivains : Peter, le narrateur et Ben Sachs qui devient l' ami indéfectible du premier.
On est un peu tenté d'ailleurs de se demander qui est qui ? Il y a tellement de l'un dans l'autre où de l'autre dans l'un qu'on se demande si les deux ne font pas qu'un. Un qui vit sa vie, un qui la rêve ?
Ben Sachs est d'une certaine façon le mentor de Peter, leurs vies se brouillent, s'entrecroisent autour de livres, de femmes, d'histoires parallèles.
Les deux hommes écrivent, Peter met longtemps à démarrer tandis que Ben est brillant, jusqu'au jour où il comprend qui il est et ce qu'il veut être réellement.
Paul Auster a l'art et la manière de nous balader dans ces histoires , d'un personnage à un autre, d'un homme à un autre homme, d'une femme à une autre sans jamais nous ennuyer, ni provoquer d' appitoiement
Les fêlures de l'âme sont magnifiquement mises en lumière , elles captent tous les non-dits de l'existence, tous les rejets d'enfance enfouis dans les mémoires.
On ne peut que s'attacher à ces hommes : Ben, Peter, ces femmes: Lillian, Maria et Fanny..
Vous l'avez compris, un livre qui nous ébranle, qui nous fait douter pour se dire un matin:

Une porte s'est refermée..Une porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie et as-tu réussi à être toi-même ?

Léviathan : Un nom qui résonne comme le cadran du Temps.
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Une fois de plus, le miracle Auster fonctionne : Dès la première ligne, on se coule dans les mots comme dans une rivière paisible et l'on se laisse porter par le récit. D'où qu'il parte et où qu'il aille, le plaisir vient de la traversée et de l'exploration des méandres.

Méandres qui nous entraînent cette fois-ci dans les errements de Benjamin Sachs, jeune écrivain taraudé par la quête de sens et le besoin d'agir contre la violence inhérente à son pays, l'Amérique, et que cette obsession conduira à la mort. Errements racontés par son ami Peter narrateur du livre, qui cherche à transcrire au plus près la vérité de Benjamin par-delà les accusations de terrorisme qui ne manqueront pas d'entacher son souvenir.

En contrepoint de cette sorte d'ascèse politique relatée à travers les yeux naïfs et compatissants de Peter, se dessine la brutalité du monde en cette fin de décennie 80 avec la chute du mur de Berlin et le ras de marée libéral aux Etats-Unis, sous le regard d'une statue de la Liberté mise en scène dans le roman comme le symbole d'un idéal perdu.
Et toujours l'incontournable New York, personnage préféré de l'auteur qui perd dans cette histoire son essence de cocon protecteur.

Miracle Auster: je n'ai pas cru une seconde à cette histoire à laquelle je n'ai pourtant pas cessé d'adhérer, tant est naturel le processus de métabolisation de la nourriture littéraire que propose l'auteur.
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Un inconnu a été mis en pièces par l'éclatement d'une bombe. Convaincu qu'il s'agit de Ben, Peter rédige un compte-rendu biographique de son ami, écrivain comme lui, presque son alter ego... Sous couvert d'une captivante enquête psychologique soutenue par une écriture remarquablement limpide se profile l'interrogation existentielle d'un écrivain américain contemporain qui dresse l'état des lieux.
Comme pour les autres romans de Paul Auster, je suis admirative devant la qualité de la description des protagonistes qui s'étend jusqu'à l'intimité.
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Peter Aaron est visité par la police car son nom a été retrouvé sur un terroriste, Ben Sachs. Il ne dira rien mais une enquête rapide lui permettra de découvrir qu'il est mort en préparant une bombe. Il avait connu Ben écrivain prometteur, mais qui suite à un accident avait tout arrêté malgré un contrat d'éditeur intéressant, changeant totalement de vie. Peter va remonter le temps, la mauvaise rencontre de Ben qui deviendra un improbable terroriste, plutôt gentil puisqu'il fait sauter des reproductions de la statue de la liberté.
C'est un de mes romans préférés chez Auster qui est un merveilleux conteur qui s'amuse ( et nous amuse) usant et abusant de gadgets comme Peter Aaron ( Paul Auster) nous jouant l'écrivain en panne d'inspiration qui devient terroriste en prenant la succession d'un homme pour lequel il estime avoir une dette. Comme souvent avec Auster, l'identité est au coeur du récit mais pas seulement, Léviathan est un enchevêtrement d'événements, de coïncidences peu vraisemblables mais peu importe on suit l'énigme jusqu'à ce que l'on comprenne finalement ce que voulait provoquer Ben par ses attentats, une autocritique de son pays!!
Auster au sommet de son art.
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Passé la colère des fins en queue de poisson de la trilogie newyorkaise, j'ai finalement racheté quelques romans d'Auster, par curiosité, parce que malgré tout la plume de cet homme m'a vraiment fascinée.
Parce que j'aime son écriture, j'aime ses histoires, l'atmosphère particulière dans laquelle il nous plonge.

Et cette histoire a une fin, et c'est absolument magnifique! Très bon signe cette fois, ça me fait mal au coeur de le refermer.

Je ne vais rien dire sur l'histoire. J'avais à peine lu la quatrième de couverture, et j'avoue que c'est un vrai bonheur de découvrir ces personnages au fur et à mesure. Donc je ne dirai rien, si ce n'est que cet auteur est mon nouveau coup de coeur!
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Un grand écrivain aux prises avec un sujet ambitieux magistralement traité.
D'abord une construction parfaite, thriller à l'envers qui donne l'identité du mort et remonte vers son histoire racontée par son meilleur ami qui mène l'enquête auprès des personnages clés, des femmes surtout qui ont compté pour eux deux, des doubles aussi. le narrateur relate avec minutie et profondeur quelques années de vie bouleversée de ce petit monde de l'intellegensia américaine des années Reagan et de leurs rêves perdus. C'est aussi l'explication de la genèse d'un récit avec les coups de hasard, les recherches vaines, les histoires qui s'entrecroisent, tout ce qui va livrer au final un livre à un éditeur ou au FBI. Magnifique!
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Couronné du Prix Médicis étranger, « Léviathan » est un texte emblématique de l'oeuvre de Paul Auster.

Ben Sachs est un écrivain engagé. Guidé toute sa vie par son regard posé sur une Amérique démystifiée et violente, il va pousser ses idéaux jusqu'à l'extrême et entreprendre des actions terroristes. Ben Sachs trouve soudainement la mort dans l'explosion d'une bombe. Mais comment une destinée peut-elle aboutir à un tel paroxysme ?

C'est la question posée par le narrateur, Peter Aaron, le plus proche ami de Ben Sachs, également écrivain. Il va remonter le fil de sa vie et tenter de résoudre le mystère de sa disparition.

Peter Aaron navigue entre l'évidence de leur première rencontre dans un bar New-Yorkais et des années d'amitié partagées. le narrateur décrit une autre facette de la vie de Ben Sachs : il raconte son ami, leur passion commune pour l'écriture et son parcours semé de rencontres fortes. Au-delà, Peter Aaron use du portrait de son alter ego pour se comprendre lui-même durant tout le roman.

Avec réussite, Paul Auster tisse une toile narrative dense et parvient à explorer la psychologie et les paradoxes de ses personnages. Portée par une plume envoûtante, ce roman retrace une histoire d'amitié profonde qui évolue au fil des années. Véritable enquête psychologique, Paul Auster, à travers son double narratif Peter Aaron, tente de comprendre la force des rencontres dans la destinée des hommes.

Un livre fascinant qui explore la psyché des personnages avec brio ! Je recommande chaudement !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Il est de ces livres qui vous marquent, vous bouleversent. Leviathan, ça m'a foutu une bonne claque dans la gueule. Ca m'a fait réfléchir, sur mon mode de vie, ma relation avec les autres, avec moi-même. Ca m'a ramenée à tout. Tous les bons et les mauvais moments, à la façon dont je pense. Je me suis posé des questions (je me répète un peu, pardon).
J'aime beaucoup le style de Paul Auster, j'adhère sans difficultés à ses histoires, et ça me fait un plaisir fou de savoir que j'apprécie les écrits d'un auteur encore vivant, et qu'il y en aura d'autres.
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