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EAN : 9782070203925
Gallimard (21/07/1936)
3.76/5   33 notes
Résumé :
Ayant accompagné son ami Buq dans l'ascension du clocher de la cathé-drale, le jeune Antoine se trouve à point nommé pour apercevoir à cinq heures sonnantes le notaire, maître Marguet, en train de fermer la fenêtre d'une mansarde dans sa belle maison au fronton Renaissance. L'action lui paraît fort naturelle jusqu'au moment où il apprend qu'à cet instant précis et dans cet endroit même a été perpétré un crime dont on accuse le nommé Troussequin.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Le Moulin de la Sourdine" débute à la sortie de l'école, par un défi que se lancent les membres d'un groupe d'enfants. Très vite, émerge du lot le petit Antoine Rigaud qui noue ici amitié avec le jeune Buquanant, gamin issu d'un milieu plus populaire et, partant, jouissant de plus de liberté après l'école et, bien sûr, le samedi.

D'ailleurs, dès le lendemain, Buquanant a pour projet d'emmener sa petite amie, Marie-Louise, tout en haut du clocher du village. Il propose à Antoine de les accompagner et Antoine, non sans peine car son père est très strict quant à ses fréquentations, parvient à s'échapper.

Et voilà que, tandis qu'il s'écarte discrètement pour laisser Buquanant et Marie-Louise marivauder en paix, son regard tombe sur la fenêtre de la mansarde, dans la maison faisant face à l'église. Une femme qui se débat, un homme qui se penche, une calvitie aisément reconnaissable ...

... Antoine vient d'assister au meurtre de la servante du notaire et l'assassin n'est autre que M° Marguet en personne.

Le secret écrase l'enfant mais le pire est encore à venir : les soupçons se portent tout de suite sur Troussequin, le SDF du village, qui effectuait ce jour-là un petit travail dans la maison du notaire. le malheureux a beau protester de son innocence, rien n'y fait : tout semble l'accuser ...

Sans avoir l'air d'y toucher, "Le Moulin de la Sourdine" dénonce l'impact désastreux de la religion sur la sexualité d'un homme qui, pourtant, est loin d'être une brute et nous est même bien souvent sympathique. En parallèle, Marcel Aymé pointe d'un doigt vengeur la façon exemplaire dont les notabilités d'une petite ville peuvent s'unir pour tenter de taire la vérité lorsque celle-ci risque de leur nuire. Même si la fin voit la libération de Troussequin, le rire ici résonne cruel et implacable. ;o)
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Un crime révoltant vient de mettre en émoi la population de Dôle.
Le théâtre de cet effroyable drame est une charmante demeure de style, le propriétaire n'est autre que maître Marguet, notaire de son état, qui s'est acquis une juste réputation de droiture et de bonté. La victime est Charlotte Richon, douce et candide créature qui servait chez maître Marguet depuis à peine six mois.
Marcel Aymé nous offre, avec ce malicieux roman, une enquête policière, prétexte à se moquer du milieu bourgeois et de ses petits arrangement électoraux.
C'est un ouvrage magnifique où le verbe ironique de l'auteur met en opposition la sincérité des quartiers populaires et les faux-semblants de la haute bourgeoisie. Mais avec Marcel Aymé rien n'est jamais aussi simple que ce qu'il paraît...
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« J'ai lu tous les livres de Marcel Proust, et ce que je voudrais, c'est égorger toute ma famille pour m'asseoir dans ses entrailles. »

Dans le Moulin de la Sourdine, Marcel Aymé, brodeur taquin, entrelace ses fils de couleur pour composer un motif des plus folâtres. Sur une trame narrative plutôt lâche, il enchevêtre les trajectoires de ses protagonistes reliés les uns aux autres comme les mailles d'une chaîne et son récit, ondoyant et flexible, parcourt le pavé d'une préfecture de Province. Il explore les rues gris plomb de sa ville haute, ses périphéries bleu chanci et les rougeoiements lubriques des lanternes de sa Malleboine, l'obligé quartier canaille.

De ses échevettes, il tire des portraits drôlatiques : une poignée de gamins (dont Pucelet, ineffable branleur qui « se fréquente » frénétiquement), Maillard, le brigadier municipal matamore, les filles à Tétère, une paire de gentille pouffiasses, et Trésor, leur frérot simplet, Troussequin, disgracieux bouc émissaire simiesque, un organiste sous-marinier en cave, une vieille bigote kleptomane, un édile calculateur et un notaire assassin, entre autres.

Point de secrets dans cet espiègle tissage : Marcel Aymé nous avertit dès l'amorce de son récit des sombres desseins de Me Marguet. Avec ce sadique consciencieux, l'écrivain crée un génial tueur pervers, vétéran piteux de nos serial killers (planification, hypercontrôle, égocentrisme, manque d'empathie, sexualité trouble : le parfait psychopathe).

De sautillants pas de côté -la marque de fabrique de l'auteur- poivrent ce récit policier pour en faire un Simenon givré. Inventif, insolite c'est une vraie réussite (hormis un titre insipide).

Aymé à perdre la raison…
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Depuis plus de douze heures que le crime était connu de toute la ville, Rigault n'en était pas encore informé. Il avait employé sa matinée du dimanche à désherber les allées du jardin, et, une heure avant midi, il envoyait son fils acheter un journal au plus proche bureau de tabac, près du pont de chemin de fer. Au retour, Antoine avait si pleine tête de Bug, de Marie-Louise, de leurs amours, et du quartier de la Malleboine où il avait pris pied la veille en descendant du clocher, qu'il ne songea pas à regarder le journal et le donna sans l'avoir déplié à son père. La commission faite, il alla s'asseoir avec un livre derrière un buisson du terrain vague, qui l'abritait du soleil et de ses parents...
(extrait du chapitre VIII)
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Ces gens là avaient la passion de la justice ... mais ce qu'on appelle les gens d'un certain niveau, ceux qui peuvent s'enorgueillir de ne travailler que d'une main, je ne vois pas qu'ils aient un amour bien farouche de la justice.
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Il en est des crimes, pensait il, un peu comme de la musique. Un chef d'oeuvre
contient tous les autres et il suffit d'en avoir commis un seul pour disposer de toutes les symphonies.
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Je suis un joli dégoûtant. C'est comme quand je me trouve sec en face d'un malade et que je prends mon air profond et que je griffonne une ordonnance illisible (pas à dire non, si j'ai une écriture de cochon, c'est bien que je l'ai voulu... une rouerie de métier comme le charabia des huissiers, l'argot des marlous, la cosmogonie hermétique, le latin des curés).
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Vidéo de Marcel Aymé
Il était une fois un petit café-restaurant, entre ville et campagne, refuge d'une poignée de drôles d'oiseaux que le monde moderne n'avait pas encore engloutis.
« On boit un coup, on mange un morceau, on écoute des histoires. Toutes activités qui s'accommodent mal du va-vite. Chacun offre son grain de temps au sablier commun, et ça donne qu'on n'est pas obligé de se hâter pour faire les choses ou pour les dire. »
Madoval, le patron, Mésange, sa fille, Comdinitch, Failagueule et les accoudés du zinc – braves de comptoir… « Pas des gueules de progrès », ces gens-là, mais de l'amitié, des rires, de l'humanité en partage et un certain talent pour cultiver la différence.
Jean-Pierre Ancèle signe un premier roman tendre et perlé comme une gorgée de muscadet, aux accents de Raymond Queneau ou de Marcel Aymé.
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