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EAN : 9782262032753
640 pages
Perrin (19/08/2010)
4.27/5   15 notes
Résumé :

Ils sont arrivés au Nouveau Monde, la chaîne au cou, les pieds entravés, réduits à l'état de sous-hommes. Esclaves... Quatre siècles d'asservissement, de ségrégation, de violences, de souffrances ont suivi. Quatre siècles de combats, pour reconquérir le statut d'être humain, imposer leurs droits, affirmer leur dignité... II n'y a pas si longtemps, lorsque Barack Obama était enfant, Martin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un essai plutôt complet qui explore en profondeur l'histoire des Noirs aux USA. Il se divise en 6 parties : Esclaves, gens de couleurs, negroes, noirs, afro-americains et américains.

Si le tout est très informatif, le texte de 2008 souffre un peu des 16 ans écoulés depuis sa publication. Comme les titres de sections l'indiquent, l'autrice a une approche très libérale/colour-blind sur la question du racisme. Peut être que le fait qu'elle soit française joue aussi sur le côté "ils sont simplement américains".

Et puis mon édition du livre se termine sur une belle note qui dit grossièrement "maintenant que Obama est élu, on peut sans doute dire que la question est réglée". Ce qui sonne particulièrement faux en 2024.

Bref, une histoire fouillée sur le sujet, mais quand même écrit avec une fin heureuse pour ne pas rendre le lecteur blanc trop inconfortable.
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Comme son titre l'indique cet ouvrage retrace toute l'histoire des Noirs aux États-Unis, ceci en 18 chapitres regroupés en 6 grandes parties. Chaque partie correspondant à une dénomination, d'« esclave » à « Américain (vraiment) ». Ces dénominations reflètent l'évolution de la pensée des Noirs sur eux-mêmes, mais chaque partie s'achève sur une des décisions juridiques qui ont ponctuées cette histoire.
Il est très clair et facile à lire, et cependant très instructif. Sans prendre parti, Nicole Bacharan présente les diverses approches des Noirs pour faire valoir leurs droits à l'égalité. Et les dissensions existant parfois entre les divers groupes luttant pour ces droits. Elle montre également que beaucoup d'hommes politiques ont évité de prendre position fermement en faveur de l'égalité des droits non par conviction mais par opportunisme électoral. Les réactions des blancs n'étant pas non plus coupées des problèmes économiques.
Comme beaucoup d'ouvrages bien faits, il permet de remettre en perspective des connaissances éparses et de donner une vision plus complète d'un sujet ou d'une personne que l'on ne connaît que par l'image donnée par les médias. J'ai été assez étonnée de voir que de Martin Luther King n'avait pas fait l'unanimité chez les Noirs. Que Jesse Jackson n'était peut-être pas si lisse que l'image que j'en avais et Malcolm X à l'inverse peut-être pas si violent qu'il m'avait semblé.
C'est un ouvrage qui donne envie d'en ouvrir d'autres pour approfondir les divers aspects abordés. C'est une qualité que j'apprécie beaucoup dans un livre.

Il se complète du texte intégral du discours de Washington de Luther King, d'une chronologie qui va du débarquement des premiers noirs en 1609 au discours en 2008 du candidat Barack Obama 45 ans jour pour jour après celui, fameux, de Luther King. Également d'une bibliographie très complète chapitre par chapitre mais uniquement d'ouvrages en anglais même pour les titres traduits, un ensemble de notes et un index des noms propres.
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Je suis particulièrement sensible à la cause des Noirs Américains qui ont subi l'esclavage, la ségrégation, l'oppression, l'humiliation, les brimades et les violences gratuites des Blancs. Je suis sensible à cette injustice peut-être parce qu'elle les relègue au rang de sous-hommes, comme – si je peux m'aventurer à un tel parallélisme – les juifs sous le IIIe Reich, simplement parce qu'ils n'étaient pas nés de la bonne race ou de la bonne ethnie. L'esclavage des Noirs Américains ne semble pas si éloigné – par certains aspects – de la déportation et de l'internement des Juifs, du reste. Et la ségrégation où la mention « colored » était apposée dans les lieux publics, pas très différente de l'inscription « Jude(n )» ou de l'étoile juive peinte sur les vitrines ou les habitations.
Dans des proportions différentes, je m'interroge sans réponse satisfaisante : comment cela a-t-il pu exister ? Cela peut paraitre naïf, mais ne pas se poser la question peut paraitre cynique.
J'ai lu quelques livres (romans et témoignages) sur la ségrégation raciale. Dernièrement, j'ai vu le documentaire « Je ne suis pas votre nègre » qui s'appuie sur le livre inachevé de James Baldwin et qui évoque la dure lutte des Noirs Américains pour prétendre à un traitement équitable et… pour cesser d'avoir peur. Car être Noir suffisait à se faire tuer (dois-je tout à fait l'écrire au passé ?). J'ai trouvé ce documentaire riche et c'est ce qui m'a amenée à vouloir en apprendre plus sur l'histoire des Noirs Américains. Je voulais comprendre comment ce racisme était né, pourquoi il a perduré si odieusement et pourquoi aujourd'hui encore on en trouve des exemples trop nombreux comme si ce racisme était culturel aux USA et collait aux esprits comme une glu malfaisante.
Malheureusement, ce livre ne m'a pas passionnée alors même que le sujet m'intéresse grandement. Les Noirs Américains : des champs de coton à la Maison blanche est un récit journalistique qui manque un peu d'âme. Il est rédigé comme une succession d'éléments mis bout à bout avec le détachement et le dynamisme pesant d'un livre d'Histoire. Il regorge de détails politiques que je me suis empressée d'oublier (se perdant à mon sens dans une exhaustivité peu éloquente) et ne comporte que peu d'illustrations de ce que humainement parlant les Noirs subissaient tout au long de l'évolution de leur lutte. C'est une manière trop froide d'aborder le sujet qui personnellement ne m'a pas convenue, car pas touchée. J'ai été étonnée que le « chapitre » de l'esclavage soit assez vite balayé alors même qu'il a perduré plus de deux siècles ! Par contre la période allant des années 50 aux années 60 est plus que longuement décrite. Certes il s'agit d'une période importante dans la lutte pour les droits civiques et on se rend compte à quel point elle a été complexe, mais une fois encore, les considérations politiques décrites par le menu m'ont perdue. Après l'esclavage assez peu développé, j'ai été surprise de constater que Malcom X fait figure d'anecdote dans ce livre. A peine est-il évoqué sur quelques pages (alors que Martin Luther King lui est très largement mis en avant).
Je dois quand même souligner que quelques passages ont happé mon intérêt (j'en ai d'ailleurs épinglés quelques-uns dans les citations) et c'est ceux-là mêmes qui dépassaient les longues descriptions des mouvements politiques et qui touchaient l'Humain. de savoir aussi que Bill Clinton a davantage été considéré comme le premier Président noir que Barack Obama.
C'est un livre intéressant à lire pour qui la politique passionne (ce n'est pas mon cas). Cela reste intéressant à lire pour s'instruire davantage sur cette thématique, mais pour ma part cette instruction fut laborieuse alors que j'ouvrais ce livre avec exaltation. le plus embêtant c'est que ce foisonnement de détails politiques fait perdre l'essentiel de ce qu'on en retiendra. Heureusement, à la fin du livre une chronologie sur ces 4 siècles d'Histoire nous est proposée, ce qui permet de resituer sur une ligne du temps les événements importants qui ont marqué l'histoire des Noirs Américains.
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Voici un commentaire qui résume bien cette magistrale histoire des Noirs américains:

En 6 grandes parties intitulées : Esclaves ; Gens de couleur ; Negroes ; Noirs ; Afro-Américains ; Américains (vraiment), l'auteur nous raconte l'évolution de la situation des Noirs américains, chaque « appellation » correspondant à une étape dans la longue marche qui va conduire des champs de coton à l'un d'entre eux à la Maison Blanche.
Le style est clair, le livre tout à fait lisible, et il nous renvoie à ce que les gens de plus de 50 ans ont encore en mémoire, pour une grande partie. L'auteur sait mettre en perspective, souligner à travers les divers leaders, notamment bien entendu Martin Luther King, combien il a fallu lutter pied à pied, ville à ville, pour éteindre le climat d'apartheid qui paraissait si normal aux Blancs pour arriver enfin à une égalité de droit et d'image, qui reste fragile puisque les Tea parties, une certaine renaissance du Ku Klux Klan et autres réactions collectives fragilisent la présidence d'Obama non seulement sur le programme politique, mais sur la couleur de la peau et sa religion supposée !
le chemin parcouru en quatre siècles est immense, mais il n'est sûrement pas terminé et ne le sera que quand d'une manière ou d'une autre, on ne saura même plus si le Président des USA est noir ou blanc, car cela, enfin, n'aura plus aucune importance.
Compte-rendu d'Yves Gounelle, paru dans la revue LibreSens n°194, mars-avril 2011
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A la fois savant et accessible, cet essai balaie 400 ans d'histoire, de luttes, et d'espoir pour celles et ceux arrivés en ces lieux bien avant les pères fondateurs d'une nation qui les a longtemps humilié et relégué au rang de moins que rien.
Pour celles et ceux qui suivent un peu l'actualité, Nicole Bacharan avait suivi, et analysé la campagne des primaires américaines en vue de la présidentielle 2008, ainsi que la campagne électorale à proprement dite.

Copieusement documenté et annoté, doté d'une abondante bibliographie cet ouvrage s'avère passionnant d'un bout à l'autre, et extrêmement instructif sur l'histoire douloureuse de cette communauté .Il est construit de manière chronologique, et se base principalement sur les appellations successives donnés aux noirs de ce pays.

Nicole Bacharan nous rappelle combien le chemin fut douloureux, semé de haine, de trahisons, de peur, ou d'indifférence venant de tous les strates de la société et ce quelles que soient les époques.

Les récents évènements (l'ouvrage s'arrête à la prestation de Serment de Barak Obama) montrent que dans un pays qui a –enfin- osé franchir le pas, les vieux démons ne sont jamais bien loin, et que loin s'en faut, la question raciale aux USA reste toujours d'actualité.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Jeune citadin venu de Chicago pour passer l'été chez son oncle dans la campagne du Sud, Emmett Till n'avait pas la moindre idée du piège qui l'attendait, il ne connaissait pas la règle du jeu et il se précipita sans comprendre contre le tabou suprême : l'interdit pesant sur la femme blanche. A Chicago, il fréquentait une école intégrée, il avait même une "petite amie" blanche. Du moins s'en vantait-il auprès de ses copains ébaubis de la campagne. L'un d'eux le mit au défi de seulement adresser la parole à une femme blanche. Sans faiblir, Emmett entra dans un magasin, acheta quelques bonbons, et salua la propriétaire d'un rapide : "Salut, chérie !"
Quelques jours plus tard, deux hommes, le mari et le beau-frère de la jeune-femme, vinrent chercher Emmett chez son oncle Mose Wright. On ne devait plus le revoir vivant. Son cadavre défiguré et mutilé fut retrouvé dans un bras du Mississippi, enchaîné au ventilateur d'une égreneuse à coton. Seule sa bague permit de l'identifier. Il n'était ni le premier ni le dernier Noir que l'on retrouvait dans une rivière du Sud, une balle logée dans la tête. Mais Emmett Till venait de Chicago. Sa mère, Mamie Till Bradley, remua ciel et terre pour que le corps fût ramené dans le Nord. Elle exigea que le cercueil demeurât ouvert pendant quatre jours : "pour que le monde entier puisse voir ce qu'ils ont fait à mon fils". La presse s'empara de l'affaire, Jet publia la photo insoutenable du cadavre d'Emmett. Toute une génération de jeunes Noirs ne l'oublia jamais. La mort d'un jeune garçon destinée à "servir d'exemple" exposa à la nation entière l'horreur tranquille du Sud profond.
(...)
Après une petite heure de délibération, le jury rendit son verdict : non coupables ! Carolyn Bryant, qu'Emmett Till avait osé appeler "chérie", et sa belle-soeur se jetèrent avec enthousiasme dans les bras de leurs maris qui avaient si bien défendu leur honneur.
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Il [le président H. Bush] adoptait une position militante contre l’action affirmative et niait la responsabilité du gouvernement en matière raciale. Le 4 mai 1991, il prononça à l’université du Michigan un discours qui donnerait le ton de sa campagne électorale pour tenter d’obtenir un second mandat l’année suivante :
« Quand le gouvernement essaie de servir de parent, ou de professeur, ou de guide moral, certains individus peuvent être tentés d’abandonner leur sens des responsabilités, et de croire que seul le gouvernement a la charge de secourir ceux qui sont dans le besoin. Mais s’il y a une chose que nous avons apprise pendant le dernier quart de siècle, c’est que nous ne pouvons pas généraliser la vertu. En réalité en accumulant loi après loi (…), nous avons amoindri la sensibilité morale de la population. Le règne de la loi a été remplacé par celui de l’échappatoire, l’idée que tout ce qui n’est pas illégal doit être acceptable. »
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Présentes en Champagne, en Argonne et sur tout le front de l’est de la France, ces unités venues d’outre-mer convainquirent par leur bravoure et leur fidélité. Beaucoup de soldats reçurent la Croix de Guerre à titre individuel ou collectif. […] La vraie liberté, c’était en France que ces soldats de la démocratie la découvraient. Populaires et bien accueillis, ils s’asseyaient à la terrasse des cafés, prenaient sans arrière-pensée les transports en commun et n’hésitaient plus à inviter quelques Françaises à partager leurs permissions. Ce comportement outrait les autorités américaines qui s’efforçaient vainement de mettre les Français en garde contre la bestialité incontrôlable des Noirs. Robert R. Moon, le successeur de Booker T. Washington à la tête de l’Institut Tuskegee, rendit visite aux troupes de couleur encore stationnées en Europe à la fin de la guerre, et leur laissa entendre que l’égalité entrevue en France ne saurait se prolonger à leur retour au pays.
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Mais King avertit que les marches ne cesseraient pas tant qu'il n'y aurait pas de concessions substantielles. Lors d'une grande réunion du Mouvement, le leader noir ne craignit d'ailleurs pas d'exposer publiquement son état d'esprit. Le visage marqué, s'épongeant fréquemment le front de son mouchoir, il déclara avec force :
"Je suis las de marcher ! Las de marcher pour quelque chose que j'aurais dû avoir depuis ma naissance ! (...) Je suis las de vivre chaque jour sous la menace de la mort ! Je n'ai pas le complexe du martyr. Je veux vivre aussi longtemps que n'importe qui (...) et quelquefois je commence à douter d'y parvenir. J'avoue que je suis fatigué ! (...) Je ne marche pas parce que cela me plaît, je marche parce que je le dois !".
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Le journaliste Alex Kotlowitz a raconté la vie d’une famille noire dans un quartier pauvre de Chicago, et rapporté la réflexion d’un des enfants, qui résume, avec une simplicité glaçante, une éducation reçue au milieu des balles perdues et des règlements de compte : « Si je grandis, je voudrais être chauffeur d’autobus. » « Si je grandis », et non « quand je serai grand ».
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• Au nom des femmes On se retrouve pour revivre ensemble quelques uns des meilleurs moments de l'émission, notamment quand Miou-Miou évoquait avec nous sa volonté d'être libre et indépendante, Carole Bouquet élevée comme un garçon manqué, Eva Longoria engagée contre le harcèlement ou encore Ariane Ascaride inspirée par le combat de l'avocate féministe Gisèle Halimi.
• Je ne serai pas là si…  Impossible de ne pas être ému lorsque André Manoukian évoque le passé de sa grand-mère arménienne, que l'historienne Nicole Bacharan découvre l'engagement de sa mère pendant la résistance. Autant de témoignages essentiels comme celui de Ginette Kolinka, rescapée des camps.
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