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EAN : 9782070449286
592 pages
Gallimard (15/01/2015)
4/5   30 notes
Résumé :
Comme l'annonce d'emblée sa traductrice et préfacière : «On n'en finit jamais de découvrir Ingeborg Bachmann». L'une des raisons est qu'elle a laissé derrière elle, du fait de sa mort soudaine, brûlée vive en 1973 dans sa chambre d'hôtel à Rome, des centaines de pages inédites.
Cette anthologie de son œuvre poétique a pour but de la révéler plus intimement, dans la vérité et l'acuité de sa démarche. Le présent volume n'a d'ailleurs pas d'équivalent, même en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

J'avoue avoir bien du mal à traduire mon ressenti , après lecture de cette anthologie très complète de l'énigmatique Ingeborg Bachmann. Autrichienne née en 1922, son traumatisme sera que son père a adhéré au parti national-socialiste. Amante de Paul Celan, elle n'aura de cesse de dénoncer les guerres, les injustices, à travers ses poèmes mais aussi ses oeuvres en prose. Elle mourra tragiquement et précocement de brûlures accidentelles, à 47 ans.

Je n'ai pas été touchée, ou très peu, par ses poèmes. Quelques-uns écrit dans sa jeunesse, où la recherche de lumière est pure, et d'autres, empreints d'une tristesse profonde m'ont plu mais je suis restée de marbre devant l'ensemble de sa production poétique. de marbre, j'utilise volontairement le terme car j'ai eu l'impression d'un bloc de pierre impénétrable, sans affects. Mais bien sûr, c'est une impression toute personnelle. Et peut-être que la traduction, si difficile en poésie, n'arrive pas à rendre la profondeur des mots.

La rencontre n'a pas vraiment eu lieu pour moi, j'espère qu'elle se fera pour d'autres lecteurs car la poésie d'Ingeborg Bachmann est exigeante, en quête d'absolu et mérite qu'on s'y attarde...
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Quelle force poétique incontestable !

Auteure autrichienne dont le père était nazi et qui en souffrait assez pour nous offrir une poésie pleine de souffrance mais tellement belle.

Sérieux bémol, le vocabulaire utilisé en français semble parfois plat et la rime manque. Le plaisir doit être d'autant plus grand pour le lecteur qui pourra lire le texte original de cette édition bilingue. Car en allemand, il est visible que tout rime et chante davantage. Difficile de traduire la poésie bien sûr.

Ceci n'empêche pas de s'imprégner de cette oeuvre notable. J'en recommande la découverte en tout cas !
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Je feuillette depuis quelques jours ce recueil d'Ingeborg Bachmann - amante et muse de mon bien-aimé Paul Celan- féministe, rebelle, agitatrice infatigable, à la mort tragique - elle succombe à ses brûlures dans une chambre d'hôtel romaine- et je cherche dans ses vers quelques éclats de cette colère, quelques morsures de cette intransigeance, quelques oracles de cette recherche- la belle était philosophe de formation, thèse sur Heidegger, etc...-mais les quelques pépites trouvées me déçoivent un peu..
C'est un peu trop lourd, un peu trop germanique pour mon goût...
Non que ce soit trop "dit" -ce qui tue, à coup sûr, la poésie- mais les images ne me parlent pas, le mystère est de plomb, opaque....pas de fulgurants trous d'air, comme chez Celan...
Il faut sûrement chercher encore, mais en poésie ce n'est pas comme en prose: on se fait vite une opinion. L'intuition nous guide plus que la raison, la sensation plus que l'idée.
La poésie d'Ingeborg reste pour moi comme son rude prénom: une gangue rugueuse dont je n'ai pas su extraire l'or...
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Je n'avais jamais rien lu d'Ingeborg Bachmann, jusqu'à ce qu'une amie férue de littérature allemande attire mon attention sur cette poétesse d'origine autrichienne. Tout le long de sa carrière, elle a connu bien d'autres auteurs, dont Paul Celan. En 1964, elle a reçu pour son oeuvre poétique le prestigieux prix Georg-Büchner. Elle est morte tragiquement en 1973.

Ce gros recueil donne un large aperçu sur son oeuvre poétique, dans sa continuité, entre 1942 (elle avait alors 16 ans) jusqu'en 1967; une partie a été publiée seulement en 2000, à titre posthume. Je trouve que ces textes sont souvent très difficiles d'accès, mais certains suscitent non seulement ma curiosité, mais aussi mon admiration.
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critiques presse (1)
Liberation
30 mars 2016
Son «lyrisme» féminin chante l’amour magnifiquement, mais aussi son versant noir.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
D'un pays, d'un fleuve et des lacs – V.

Qui sait quand ils tracèrent les frontières du pays
et autour des pins les barbelés de fer?
Le torrent éteignit la mèche en sortant de son lit,
le renard expulsa l'explosif de la terre.

Qui sait ce qu'ils cherchaient sur les crêtes et sommets?
Un mot? Dans notre bouche, nous l'avons préservé ;
en deux langues il rend un son plus beau et
quand nous ferons silence restera géminé.

Ailleurs sur les cols s'abaissent les barrières ;
ici on échange un salut, on partage un pain.
Chacun apporte une poignée de ciel et un drap plein
de terre, pour que guérisse la frontière.

Même si à Babel le monde devint confus,
on étira ta langue, et la mienne on courba –
les consonnes aspirées, les labiales qui nous narguent,
l'esprit aussi traversant la Judée les forma.

Depuis que nous bercent dans les choses les noms,
que nous faisons des signes et qu'un signe nous vient,
la neige n'est pas seulement d'en haut la blanche cargaison,
la neige est aussi le silence qui s'empare de nous.

Pour que rien ne nous sépare, chacun doit sentir
la séparation ; dans les mêmes airs subir la même incise.
Seules les vertes frontières et les frontières des airs
à chaque pas de vent nocturne cicatrisent.

Mais parler des frontières*, c'est ce que nous voulons,
même si des frontières traversent chaque mot :
le mal du pays nous les fera franchir,
alors, avec chaque lieu serons à l'unisson.

-

Von einem Land, einem Fluß und den Seen – V.

Wer weiß, wann sie dem Land die Grenzen zogen
und um die Kiefern Stacheldrahtverhau ?
Der Wildbach hat die Zündschnur ausgetreten,
der Fuchs vertrieb den Sprengstoff aus dem Bau.

Wer weiß, was sie auf Grat und Gipfel suchten?
Ein Wort? Wir haben'sgut im Mund verwahrt ;
es spricht sich schöner aus in beiden Sprachen
und wird, wenn wir verstummen, noch gepaart.

Wo anders sinkt der Schlagbaum auf den Pässen ;
hier wird ein Gruß getauscht, ein Brot geteilt.
Die Handvoll Himmel und ein Tuch voll Erde
bringt jeder mit, damit die Grenze heilt.

Wenn sich in Babel auch die Welt verwirrte,
man deine Zunge dehnte, meine bog –
die Hauch- und Lippenlaute, die uns narren,
sprach auch der Geist, deir durch Judäa zog.

Seit uns die Namen in die Dinge wiegen,
wir Zeichen geben, uns ein Zeichen kommt,
ist Schnee nicht nur die weiße Fracht von oben,
ist Schnee auch Stille, die uns überkommt.

Daß uns nichts trennt, muß jeder Trennung fühlen ;
in gleicher Luft spürt er den gleichen Schnitt.
Nur grüne Grenzen und der Lüfte Grenzen
vernarben unter jedem Nachtwindschritt.

Wir aber wollen über Grenzen sprechen,
und gehn auch Grenzen noch durch jedes Wort:
wir werden sie vor Heimweh überschreiten
und dann im Einklang stehn mit jedem Ort.


''Invocation de la Grande Ourse'' / "Anrufung des Großen Bären'', 1956.
pp. 259-261
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Le jeu est fini
     
... Éveillés au camp des Tziganes et éveillés sous la tente au désert,
le sable nous coule des cheveux,
ni ton âge ni le mien ni l'âge du monde
ne peuvent se mesurer aux années. ...
     
Seul qui, au pont d'or, pour Escarboucle, la fée,
se souvient encore du mot, a gagné.
Je dois te dire, avec la dernière neige,
au jardin, le mot a fondu.
     
Par tant et tant de pierres nos pieds sont si blessés.
L'un guérit. Avec lui nous voulons sauter,
jusqu'à ce que le roi des enfants, dans la bouche la clef
de son royaume, nous emmène, et nous allons chanter :
     
Qu'il est beau le temps où germe de la datte le noyau !
Toute personne qui tombe a des ailes.
C'est un dé rouge qui ourle le linceul des pauvres
et ta feuille de coeur sombre sur mon sceau.
...
     
-
     
Das Spiel ist aus
     
... Wach im Zigeunerlager und wach im Wüstenzelt,
es rinnt uns der Sand aus den Haaren,
dein und mein Alter und das Alter der Welt
mißt man nicht mit den Jahren. ...
     
Nur wer an der goldenen Brücke für die Karfunkelfee
das Wort noch weiß, hat gewonnen.
Ich muß dir sagen, es ist mit dem letzten Schnee
im Garten zerronnen.
     
Von vielen, vielen Steinen sind unsre Füße so wund.
Einer heilt. Mit dem wollen wir springen,
bis der Kinderkönig, mit dem Schlüssel zu seinem Reich im Mund,
uns holt, und wir werden singen:
     
Es ist eine schöne Zeit, wenn der Dattelkern keimt!
Jeder, der fällt, hat Flügel.
Roter Fingerhut ist’s, der den Armen das Leichentuch säumt,
und dein Herzblatt sinkt auf mein Siegel.
...
     
''Invocation de la Grande Ourse'' / "Anrufung des Großen Bären'', 1956.
Traduction de l'allemand (Autriche) par Françoise Rétif (éd. Gallimard 2015, extraits, pp. 244-247).
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“se rendre à l’épouvante
ne pas lui résister
d’une clarté d’étoile la chair
dans la bouche
le goût tiède
une érection, un membre bandé
[…]
Sur ta poitrine j’ai
lu ta messe,
dans tes yeux
je me suis métamorphosée, une
colombe, je m’y suis introduite
en volant
l’hostie était un
membre raide
[…]
l’Hostie, introduite dans la bouche
le membre, et un
qui ne déchire pas
les autres, l’astre
et l’astre des autres
les êtres humains sont infinis
ils ont le droit comme moi,
de ne pas mourir.”
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L'heure bleue


Le vieil homme dit : mon ange, à ta guise,
pourvu que tu apaises le soir ouvert
et marches un moment à mon bras,
que tu comprennes la sentence des tilleuls conjurés,
les lampes, boursouflées, dans le bleu compassées,
derniers visages ! le tien seul a son juste éclat.
Morts les livres, détendus les pôles du monde,
ce qui retient encore la marée si sombre,
la barrette dans tes cheveux, se détache.
Sans séjour, courant d'air dans ma maison,
sifflet de lune — puis en rase campagne le saut,
l'amour, entraîné par le souvenir.

Le jeune homme demande : et toi aussi toujours ?
Sur les ombres dans ma chambre jure-le,
et si la sentence des tilleuls est sombre et juste,
récite-la avec des fleurs et ouvre tes cheveux
et le pouls de la nuit qui veut se répandre !
Puis un signe de lune, et s'arrête le vent.
Les lampes conviviales dans la lumière bleue
jusqu'à ce que l'espace rompe avec l'heure vague,
et que sous les tendres morsures ta bouche sur ma
bouche
repose jusqu'à ce que la douleur te fasse la leçon :
vivant est le mot qui conquiert le monde,
le joue et le perd, et l'amour commence.

La jeune fille se tait, tant que le fuseau tourne.
Des talents d'étoiles tombent. Le temps des roses
s'écoule : —
Seigneurs, mettez-moi en main l'épée,
et Jeanne d'Arc ira la patrie délivrer.
Bonnes gens, à travers les glaces nous mèneront la nef,
je maintiens le cap que nul ne connaît plus.
Achetez des anémones ! trois souhaits le bouquet,
au souffle d'un souhait elles ferment la bouche.
Du trapèze très haut sous le chapiteau
je saute dans le feu du monde, à travers ses cerceaux,
aux mains de mon maître je m'en remets,
et il m'envoie charitablement l'étoile du soir.

p.299-301
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Curriiculum vitae

longue est la nuit

longue pour cet homme,

qui ne peut pas mourir, longuement

sous les lanternes des rues chancelle

son œil dénudé et son œil

aveuglé par le souffle de la gnole, et les relents

de la viande mouillée sous ses ongles

ne l’engourdissent plus jamais, O Dieu,

longue est la nuit.

Mes cheveux ne deviennent pas blancs

car j’ai rampé hors du giron des machines,

rouges roses le goudron m’a barré le front

et les mèches, l’on a étranglé la soeur blanche neige. Mais moi

le chef de tribu, je marche à travers la ville

aux dix fois cent mille âmes, et mon pied

est entré dans les âmes grouillantes sous le ciel de cuir,

de là

dix fois cent mille calumets de la paix

étaient pendus, froids, je me souhaite souvent

le repos des anges

des territoires de chasse, remplis des cris impuissants

de mes amis.

jambes et ailes écartées

avec la sagesse des joncs

les jeunes montaient par-dessus moi,

par-dessus le purin, par-dessus le jasmin

dans la géante nuit avec le secret des racines carrées,

souffle la légende de la mort

à chaque heure à ma fenêtre,

elle me donne le lait de la louve et renverse

le rire des anciens en moi dans ma vengeance, quand je dors

tombant sur les in-folios

dans le rêve honteux,

afin de ne pas me soucier de pensées,

jouant avec les glands d’où s’effilochent ces serpents.

nos mères aussi ont rêvé

de l’avenir de leurs hommes,

elles les ont vus puissants,

révolutionnaires et seuls,

pourtant après le recueillement au jardin,

tordus au-dessus des mauvaises herbes en flammes,

main dans la main avec l’enfant bavard de leur amour. Mon père triste

pourquoi vous êtes-vous tu jadis et n’avez pas réfléchi plus avant?

perdue dans les fontaines de feu,

dans une nuit proche d’une pièce d’artillerie,

qui ne tire pas, longuement maudite

est la nuit, sous les crachats

de la lune jaune amer, sa lumière bilieuse

donne un coup de balai dans la trace du rêve de puissance

au-dessus de moi (cela je ne peux l’empêcher)

au loin les traîneaux des histoires enjolivées passent.

ce n’est pas que je dormais: j’étais éveillé,

entre les squelettes glacés je cherchais le chemin,

je suis rentré chez moi, me suis promené avec le lierre

enlacé autour de bras et jambe et il blanchissait

les ruines avec les restes du soleil.

Je me tenais aux jours de fête

et seulement quand cela était loué

je rompais le pain.

En un temps vantard

on doit faire vite de passer d’une lumière

à une autre, d’un pays

à un autre, sous des arcs-en ciels

le cercle du compas dans le coeur,

du rayon la nuit prise.

Ouvert largement. Depuis les montagnes

on voit les mers, dans les lacs les montagnes

et dans les bancs des nuages

les cloches tanguent

d’un monde unique. Savoir de ce monde

m’est interdit.

Un certain vendredi cela advint

- je jeûnais pour ma vie,

l’air débordant de la douceur des citrons

et dans mon palais se planta l’arête -

là je détachais un anneau d’un poisson grand ouvert

qui, jeté au loin à ma naissance,

sombra dans le fleuve de la nuit et coula.

Je le jetais à nouveau dans la nuit.

Ah si je n’avais pas cette peur de la mort!

si j’avais eu le mot

(je n’aurais pas dû le manquer),

si je n’avais pas ce chardon dans le coeur,

( je n’aurais pas donner une ruade au soleil),

si je n’avais ce désir ardent dans la bouche,

( je n’aurais pas bu l’eau sauvage),

je n’aurais pas ouvert les cils,

( si je n’avais pas vu cette farce).

est-ce que les cieux se traînent au loin?

la terre ne me portait plus,

je reposerais déjà longuement silencieuse,

je reposerais déjà longuement,

là où la nuit me veut,

avant que les naseaux se gonflent

et que leurs sabots se lèvent,

pour de nouvelles ruades,

toujours pour la bataille, toujours la nuit

et aucun jour.

frère aimé

frère aimé, quand construirons-nous un radeau

et descendrons-nous le ciel?

mon frère aimé, bientôt la cargaison sera trop grande

et nous coulerons.

Mon cher frère, nous dessinons sur du papier

beaucoup de pays et des voies ferrées,

prends garde, avant ces lignes noires d’ici

tu sauteras très haut sur des mines.

mon frère aimé, alors je serai attachée au poteau

et je crierai

mais toi tu chevauches déjà de la vallée des morts

et nous nous enfuyons tous deux.

nous veillons au campement tzigane et veillons dans la tente du désert,

le sable nous coule dans les cheveux,

ton âge et mon âge et l’âge du monde

on ne peut les mélanger avec les années.

ne te laisse pas abuser par les corbeaux rusés

par la main collante de l’araignée et par la plume dans le buisson

et ne mange et ne bois au pays de Cocagne

la lueur mousse au fond des poêles et des cruches

seul qui sur le pont d’or de la fée

sait encore le mot, a gagné.

Je dois te le dire, il a fondu

avec les dernières neiges dans le jardin

De tant et tant de pierres nos pieds sont tellement blessés,

l’un guérit. Avec celui-ci nous voulons sauter

jusqu’à ce que le roi des enfants nous mène avec la clé de son royaume à la bouche,

et nous chanterons.

qu’il est beau le temps où germe le noyau des dattes!

Quiconque qui tombe, a des ailes.

il y a un dé rouge qui coud le linceul des pauvres,.

mon sceau sombre dans la feuille de ton coeur.

Amour, il nous faut aller dormir, sur la pointe des pieds, la pièce est finie,

les chemises blanches gonflent

père et mère disent, la maison est hantée

quand nous échangeons nos souffles

les ports étaient ouverts

les ports étaient ouverts. Toutes voiles dehors,

le rêve par-dessus bord, nous y sommes embarqués,

fers aux genoux et rires autour de nos cheveux,

car nos rames frappaient la mer, plus vite que Dieu.

nos rames frappaient les aubes de Dieu et partageaient les flots;

au-devant était le jour, et derrière restaient les nuits,

au-dessus était notre étoile,en bas sombraient les autres,

dehors se taisait la tempête, dedans poussait notre poing.

Seulement quand une pluie prit feu, nous guettâmes à nouveau;

des lances s’abattaient et des anges entrèrent,

fixant des yeux plus noirs dans nos ténèbres.

Nous étions là, anéantis. Nos blasons s’envolèrent:

une croix dans le sang et un plus grand navire sur notre cœur
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Vidéo de Ingeborg Bachmann
Rencontre autour des poétesses avec Diglee pour Je serai le feu : "une anthologie sensible et subjective, dans laquelle Diglee réunit cinquante poétesses et propose pour chacune d'entre elles, un portrait, une biographie, et une sélection de ses poèmes préférés" qui paraît le 8 octobre aux éditions La ville brûle.  On a parlé de désir, d'écriture, de Joumana Haddad, Audre Lorde, Natalie Clifford Barney, Ingeborg Bachmann, Joyce Mansour, Anna Akhmatova...
Les livres de cette anthologie sont réunis dans une sélection spéciale poétesses sur notre site Librest (https://www.librest.com/livres/selection-thematique-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb) : https://www.librest.com/livres/selection-thematiq ue-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb
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