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EAN : 9782757814963
61 pages
Points (27/08/2009)
4.37/5   23 notes
Résumé :
Dans les années 1970, l'avortement est un acte lourd de conséquences, condamné par la loi française et pratiqué clandestinement. Lorsqu'elle présente son projet de loi en 1974, Simone Veil fait face à une majorité de députés opposés à l'avortement. Malgré des débats houleux, parfois d'une grande violence, son discours finit par remporter l'adhésion. La loi sur l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) poursuit ainsi l'entreprise d'émancipation sociale de la femme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Petit livre avec deux grands discours qui nous permettent de nous rendre compte le chemin parcouru par les femmes ces 60 dernières années pour disposer de leur corps comme elles le souhaitaient sans se soucier de la morale trop bien pensante.

Le fameux discours de Simone Veil nous rappelle que l'évolution de la société se fait plus rapidement que les mentalités ou le système judiciaire.
Quant à celui de Lucien Neuwirth, il fait preuve d'une grande empathie pour les femmes et toutes les responsabilités qui leurs incombaient dans la sphère privée. Des propos très féministes et loin du paternalisme auquel on aurait pu s'attendre (son discours datant d'avant 1968).

Ces deux discours ont de quoi nous faire réfléchir au sujet de la perception des femmes dans la société civile et dans le système judiciaire français.
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Ce livre contient deux discours: celui de Simone Veil de 1974 pour le droit à l'avortement et celui de Lucien Neuwirth pour le droit à la contraception en 1967. le thème est donc la contrôle de leur fertilité par les femmes.
J'ai été étonnée de voir à quel point la natalité en tant que facteur démographique national prenait un rôle crucial: il leur a fallut rassurer l'Assemblée Nationale sur le risque d'aggravation de la baisse de la natalité, ce qui au final montre bien que les conceptions de l'époque étaient que les utérus des femmes ne leur appartenaient pas vraiment, mais qu'ils sont un outils de l'Etat.
"1920: loi nataliste interdisant l'avortement, la contraception et la diffusion de toute information anticonceptionnelle."

Je ne m'attendais pas à certaines réflexions de la part de Simone Veil et me demande dans quelle mesure elle le pensait ou l'a dit pour rassurer les hommes de l'Assemblée pour permettre une première avancée: que l'accomplissement des femmes passait par la maternité, qu'il ne faut pas rembourser l'avortement, que ça doit rester une exception car c'est forcément un échec et un drame etc.

Le livre est également accompagné de deux chronologies et elles sont utiles, intéressantes pour se rendre compte à quel point ces évolutions sont récentes, ces droits, ces acquis si neufs. En 1943, une femme a été exécutée pour avoir pratiqué des avortements. Ce n'est que depuis 1965 qu'une femme peut travailler sans l'accord de son mari.

Deux discours intéressants, dans une édition accompagnée d'introductions et de chronologies utiles.
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Ces deux discours marquent chacun une étape essentielle dans le combat pour le droit des femmes. Or il est intéressant de constater qu'ils sont prononcés devant une Assemblée à majorité conservatrice, par un député et une ministre qui font partie de cette majorité, et qui ont donc dû composer avec l'opposition, voire l'hostilité d'une grande partie de leur propre camp (c'est avec les voix de gauche que ces deux lois ont été votées).
Ce qui frappe donc dans ces discours, ce sont moins les arguments qui s'y trouvent que ceux qui n'y sont pas, et qui sont pourtant parmi les plus importants pour la réflexion actuelle sur l'avortement. Ainsi, Simone Veil ne se fonde pas du tout sur l'argument du droit pour la femme à disposer de son propre corps. Au contraire les aspirations individuelles des femmes sont sans cesse effacées derrière leurs supposés devoirs envers leur famille et la nation (faire de nombreux enfants), comme si la femme n'était pas encore vue comme un être doué d'autonomie. D'ailleurs, la sollicitude de Simone Veil envers les femmes souhaitant un avortement, immanquablement présenté comme un drame, reste assez infantilisante.
Le discours de Neuwirth est assez médiocre, et même confus ; on peine à comprendre ce qu'il cherche à démontrer. Celui de Simone Veil est brillant, car elle sait s'adapter à son auditoire, en se revendiquant du soutien de tout le Gouvernement et du Président de la République, et se montre pleinement à la mesure de l'événement.
Une dernière remarque concernant l'édition : ne pas respecter l'ordre chronologique et faire figurer le discours de Veil sur l'avortement avant celui de Neuwirth sur la contraception n'a aucun sens ! Au contraire, cela empêche de montrer comment la réflexion sur ces sujets a évolué en sept ans.

Enfin, une petite anecdote que j'ai apprise à l'occasion de cette lecture, quoique sans aucun rapport avec les deux discours : Lucien Neuwirth, résistant, a été fusillé en 1944 par les Allemands, âgé de vingt ans seulement, et a survécu car une balle a été arrêté par son portefeuille ! Et l'on se rappelle alors que ces débats essentiels étaient tenus dans une Assemblée où de tels héros n'étaient pas rares, et, en 1974, conduits par une rescapée de la Shoah.
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Importante lecteur qui nous permet de mesurer toute la difficulté de l'exercice porté par une grande dame.
Ce discours a d'autant plus d'écho, aujourd'hui, que nombre de pays affichent une régression face aux droits des femmes et notamment celui de disposer de son propre corps.
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Deux textes fondateurs, à mon sens de l'émancipation des femmes.
Celui de 1967 est d'une rare modernité, qui 50 ans après n'a pas pris une ride

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L’histoire nous montre que les grands débats qui ont divisé un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une étape nécessaire à la formation d’un nouveau consensus social, qui s’inscrit dans la tradition de tolérance et de mesure de notre pays.
Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l’avenir.
Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême.
Simone Veil
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1920: loi nataliste interdisant l'avortement, la contraception et la diffusion de toute information anticonceptionnelle.
1923: loi interdisant l'avortement, qualifié désormais de délit, et prévoyant des peines pour les personnes ayant provoqué l'avortement et celles y ayant eu recours.
1942: loi faisant de l'avortement un crime contre la sûreté de l’État, passible de la peine de mort (loi abrogée à la Libération).
30 juillet 1943: exécution de Marie-Louise Giraud, condamnée pour avoir pratiqué l'avortement sur vingt-sept femmes.
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Personne n'a jamais contesté et le ministre de la Santé moins que quiconque, que l'avortement soit un échec, quand il n'est pas un drame.
Mais nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours.
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Si l'on s'en tient aux principes généraux de la Sécurité sociale, l'interruption de grossesse, lorsqu'elle n'est pas thérapeutique, n'a pas à être prise en charge. Faut-il faire exception à ce principe? Nous ne le pensons pas, car il nous a paru nécessaire de souligner la gravité d'un acte qui doit rester exceptionnel, même s'il entraine dans certains cas une charge financière pour les femmes.
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l'obscurantisme ne favorise ni l'équilibre moral de l'individu ni celui d'une nation.

[Lucien Neuwirth]
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