Samuel beckett

Citer l'Irlande fait toujours penser à Samuel Beckett. Ce n'est certes pas le seul écrivain célèbre auquel ce beau pays a donné naissance, mais il constitue la vitrine indiscutable de la littérature irlandaise. Oscar Wilde, Jonathan Swift, Georges Bernard Shaw, James Joyce, Yeats, et tant d'autres noms qui ont brillé dans le ciel de la littérature universelle, sont issus de l'Irlande. Pour les lecteurs kabyles, c'est sans doute Muhend U Yahya qui lui a fait connaître ce géant, qu'est Samuel Beckett particulièrement célèbre pour ses pièces de théâtre, en adaptant son chef d'oeuvre en l'occurrence “En attendant Godot”. Muhya s'est senti proche de son style préféré prôné par Beckett, l'absurde.Samuel Beckett est romancier, poète et auteur dramatique né en 1906, à Dublin, d'une famille protestante. D'une école religieuse au célèbre Trinity Collège de Dublin où il étudie les langues romanes et le français. Attiré par la littérature dès son jeune âge, il fréquente James Joyce, un autre géant de la littérature Irlandaise. En 1929, il écrit son premier essai philosophique “Dante, Vico, Bruno, Joyce”, et “Proust”, un année plus tard, suivi d'un long poème “Whoroscop” en 1931.En 1932, il rompt avec sa famille, voyage en Europe et s'installe à Paris en 1938, où il s'adonne à de petits boulots de traduction pour survivre, il contribue à la traduction de “Finneganes Wake”, de Joyce. Beckett s'essaie au roman avec “Murphy” en 1938, après la publication de son recueil de poésie “Echos bones” en 1935.Durant l'occupation allemande, il prend part à la résistance à Paris, d'où il s'enfuit en1942, pour échapper à la Gestapo. C'est à cette période qu'il écrit son second roman “Watt”, qui ne sera malheureusement pas publié qu'en 1953. Après la guerre, il regagne la capitale française et publie trois romans en français avec l'aide des “Editions de minuit” et Jérôme Lidon. Il s'agit de “Mollay” (1951), “Malone meurt” (1951 et l'innommable (1953) qui lui ont valu un succès retentissant.Cette trilogie qui est accueillie avec enthousiasme parmi les critiques et les lecteurs de l'Hexagone, lui ouvre la voie pour la suite de l'écriture romanesque, d'où la publication de “Comment c'est” en 1961, “Merier et Carmier” en 1970. Cependant, il saute entre les deux aux nouvelles en 1967, avec “Têtes mortes”, et “Le dépeupleur”, en 1970.Beckett ne peut pas être cependant détourné de l'écriture dramatique et “En attendant Godot” est l'oeuvre capitale et l'une des pièces de théâtre les plus connues dans le monde. Ecrite en 1953 et mise en scène par Roger Blin la même année, cette pièce ne cesse jusqu'à aujourd'hui de susciter des interrogations et des commentaires variés. L'absurde se mêle aux questions philosophiques et à l'existentialisme. “En attendant Godot” n'a pas uniquement fait rire des millions de spectateurs, mais elle a marqué une rupture dans la littérature théâtrale et a ouvert la voie au courant du “théâtre de l'absurde”. “En attendant Godot” était directement écrite dans la langue de Victor Hugo. Elle met en scène deux clochards Estragon et Vladimir ainsi que le maître et son esclave Pozza et Luky les deux premiers attendent auprès d'un arbre sur une route de campagne, Godot qui ne viendra jamais et dont personne ne sait rien. Leur tentative de suicide se voit vouée à l'échec à cause de la non-disponibilité d'une corde, le fil qui fait office de ceinture à l'un d'eux, est loin de remplir cette ignoble mission, en n'étant pas assez solide, les deux comparses se donnent rendez vous le lendemain, dans l'espoir de trouver une corde assez résistante pour se pendre à un saule qui a perdu son feuillage, à moins que Godot ne vienne faire échouer, le plan. Les pièces de théâtre qui suivront, à savoir “Fin de partie” (1957), et “Oh! Les beaux jours” (1961), même si elles n'ont pas reçu l'écho escompté, n'ont pas diminué du style et de la vision de leur auteur. Cependant, Beckett et plusieurs critiques n'entendent pas les choses de cette oreille puisqu'ils considèrent que “Fin de partie”, est la plus aboutie parmi les oeuvres théâtrales sous l'apparente simplicité de cette pièce, se cachent des références diverses, lesquelles références, qui mettent en exergue des citations de Beaudelaire, de James Joyce, de la bible et de William Shakespeare. Selon les mêmes critiques, cette oeuvre monumentale donne naissance à des interprétations psychanalytiques et métaphysiques.“Fin de partie”, met en scène un aveugle vivant avec ses parents amputés des jambes. Hamm, le personnage central se fait servir par Clov, il n'arrête pas de demander l'heure et le temps qu'il fait, sans que son serviteur ne lui réponde correctement. Les autres oeuvres de Beckett sont : “Watt” roman (1953) “Pour finir encore et autres foirades”, 1976), texte en prose), “Mal vu mal dit” (1981, texte en prose), “Pas” (pièce de théâtre, 1978), “Catastrophes et autres dramadicules” (1982, recueil de pièces de théâtre), “Soubresauts” (1989, textes en prose). Etant intéressé par l'image, Beckett a tourné un film intitulé “Film” tout court en 1964 avec Buster Keaton, a écrit plusieurs pièces pour la télévision dont “Trio du fantôme” en 1977, “Mais les nuages…” en 1977 et “Quand “en 1981. Son oeuvre lui a valu le Prix Nobel de littérature en 1969. Beckett a tiré sa révérence en 1989 à l'âge de 83 ans, mais ses oeuvres resteront éternelles.