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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans son oeuvre colossale, le grand romancier brosse le portrait de la société du 19e siècle, dans toute sa diversité. En sociologue avisé, il prend sa plus belle plume pour décrire et tenter de décrypter minutieusement les codes sociaux qui régissent les relations humaines. Pour lui, tout a une signification précise dans le comportement des individus : la naissance, l'éducation, le tempérament, la classe sociale, l'emploi, les modes et les lieux de vie, les apparences physiques et vestimentaires, etc…
La Maison du chat-qui-pelote ne déroge pas à la règle. Augustine, la fille d'un drapier parisien tombe éperdument amoureuse de Théodore de Sommervieux, un jeune artiste peintre, croisé par hasard à l'occasion d'une exposition de peinture. En dépit des conseils de son père qui considérait cette union comme une mésalliance, la jeune femme n'écoute que son coeur. Mais l'amour rend aveugle et une fois la fougue passée, la vie de couple peut prendre parfois des tournures dramatiques. Augustine l'apprendra à ses dépens et perdra bien vite ses illusions…

Cette courte nouvelle écrite dans le style balzacien, très littéraire et réaliste, propose une lecture sans fard de la nature humaine de cette époque. Honoré de Balzac nous fait prendre conscience que l'habit ne fait pas le moine, que tout sentiment est éphémère, que les règles sociales établies depuis la nuit des temps ne changent guère et qu'il est illusoire de penser le contraire. Tout comme Jean de la Fontaine utilisait ses fables pour donner des leçons de morale, l'écrivain a choisi les études de moeurs pour sonder l'âme humaine et en dévoiler les forces et les faiblesses.
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Je n'ai que peu de lectures De Balzac comme référence mais je m'intéresse depuis quelques temps à cet auteur dont je découvre (enfin) les merveilles.
Il me semble donc pouvoir affirmer que cette nouvelle concentre les thèmes qui lui sont chers : les désillusions de l'amour, la goujaterie, le manque d'instruction des femmes, l'avarice, l'exercice du pouvoir entre les classes sociales.
Descriptions ciselées n'excluant pas l'humour voire l'ironie, personnages incarnés sans que la caricature alourdisse l'ensemble, la plume d'Honoré de Balzac est précise et immerge son lecteur dans un univers qui ressemble à un huis clos d'une frange de la société.
J'avoue avoir été touchée par le triste destin d'Augustine, aveuglée par l'amour, victime d'une société où la femme n'est qu'un faire-valoir.
Magnifique nouvelle.
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Je me suis toujours demandé ce que pouvait bien signifier l'étrange titre de cette nouvelle. Pendant longtemps elle m'a intriguée. Mais je n'ai jamais cherché car je me suis toujours dit que je le découvrirais en la lisant. Aujourd'hui c'est fait et je dois dire que j'ai eu un petit coup de coeur pour la boutique du chat-qui-pelote et la famille Guillaume !
Ça faisait quelques mois que je n'avais plus lu Balzac, et dès les premières pages, il m'a charmé à nouveau. Il nous entraine dans une petite rue commerçante du vieux Paris, devant la façade de cette boutique longuement décrite, on fait la connaissance de Monsieur Guillaume le drapier qui y exerce, son épouse et ses deux filles Virginie et Augustine. Une honorable famille de commerçant aisée dont évidemment le souci principal, comme toutes les familles, est le mariage des enfants.
L'histoire tournera autour d'Augustine. Un jour un jeune peintre passant devant la boutique s'amourache de la jeune fille et fera tout pour la revoir. Il ira même jusqu'à la peindre et l'exposer au Louvre ! Elle aussi tombera amoureuse de lui au grand dam de ses parents, qui tenteront vainement de la prévenir qu'un mariage de rang inégal ne peut être heureux... L'attachante Augustine va vivre une terrible traversée du désert.
La maison du chat-qui-pelote est la première nouvelle d'un recueil de quatre nouvelle aux côtés du Bal de Sceaux, La Vendetta et La bourse. J'ai lu que c'est Balzac lui même qui avait souhaité réunir ces quatre nouvelle ensemble et lorsqu'on les a toutes lues on comprend pourquoi et surtout on est à même d'apprécier la qualité de chacune et le lien qu'il y a entre elles. C'est dans ces lectures là que je me rends compte, plus vivement encore, que Balzac est un véritable peintre de son temps. Il l'est toujours bien évidemment, mais ici je l'ai ressenti de façon plus forte, car ces quatre nouvelles mises côte à côte forment, je trouve, une sorte de fresque picturale formidable. le thème du mariage au XIXe est un sujet qui me fascine particulièrement, car je le trouve porteur de tant de questions sous jacentes, de tant de vérités sur ce qui définit une société et sur la limite entre l'individu et la société en tant que communauté. En surtout pour les femmes (particulièrement dans les deux premières nouvelles) pour lesquelles le mariage est un prolongement voir un accomplissement de leur identité, véritable carcan dans lequel même lorsqu'elle essaient de faire leur propre choix, celui-ci s'avère entravé ou perdu d'avance par le poids des convenances (de tous bords).
Pour cette nouvelle, Balzac m'a happée du début à la fin, j'ai adoré retrouver sa plume, conséquente oui, bien garnie oui, et pourtant si évocatrice, si douée à nous faire ressentir les moindres soubresauts de l'âme. Ah un génie !

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Encore une histoire d'amour entre un jeune peintre et une belle jeune
fille, mais au contraire de la bourse que je viens de lire, cette magnifique nouvelle est bien plus sombre; elle aurait été inspirée à Balzac par les malheurs de sa soeur.

La Maison du chat-qui -pelote, nom de l'enseigne d'une boutique de négociant en tissus, ou comment l'amour ne résiste pas à la différence de condition sociale, surtout si l'homme ne fait pas d'effort.

Devant une boutique tenue par un certain Monsieur Guillaume et sa femme, boutique dont Balzac nous donne la description minutieuse et pleine de vie, un jeune homme passe tous les jours pour y contempler une superbe jeune fille. Cette jeune fille, c'est Augustine, l'une des deux filles du couple de drapiers, aussi belle que sa soeur aînée Virginie est laide.
Le jeune homme, c'est Théodore de Sommervieux, un peintre de la noblesse « qui monte », et que les Guillaume, après beaucoup de réticences, accepteront comme gendre, à la condition que leur premier commis, dont ils veulent faire leur successeur, épouse la grande soeur, la laide Virginie.
La suite est bien cruelle, car, après une lune de miel de deux ans, la pauvre Augustine, malgré ses efforts, n'arrive pas à s'intégrer au milieu de son mari, qui d'ailleurs la délaisse et ne fait rien pour l'aider. Elle ne trouve que peu de soutien de sa famille, qui ne se pardonne pas l'erreur d'avoir accepté ce mariage contre raison.

Et la fin est bien triste., je n'en dis pas plus.

Comme toujours, au delà de sa capacité à peindre les atmosphères des lieux et des métiers, Balzac se montre un formidable analyste de cette société où l'on ne franchit pas impunément certaines barrières; mais n'est-ce pas encore et toujours d'actualité, les barrières d'origine sociale, ethnique, religieuse n'existent-elles pas toujours?
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Cette nouvelle est un petit bijou.
Balzac juge l'institution du mariage avec un pessimisme tour à tour empreint d'humour et de gravité, où le grotesque côtoie le tragique. Les parents d'Augustine sont l'archétype des bourgeois méprisés par l'auteur, catholiques hargneux mais travailleurs, qui poussent l'austérité jusqu'à l'avarice, et qui ne voient dans l'établissement de leurs filles qu'un investissement qui scèle leur retraite bien méritée et le début de l'ennui.
C'est également un regard sur le monde élitiste de l'art, où Augustine, épouse enviée du grand homme, se trouve rapidement isolée, humiliée de sa propre ignorance et délaissée par un mari qui ne se rend compte que trop tard que la jolie figure qu'il a convoitée ne s'accompagne pas d'un sens esthétique et spirituel supérieur.
C'est enfin un émouvant hommage De Balzac à sa jeune soeur, victime elle aussi d'un mariage malheureux, et dont un mystérieux et évident ami, tel celui d'Augustine, venait probablement visiter régulièrement la dernière demeure.
Le récit s'accompagne de nombreuses considérations en contexte sur l'homme ou la société, jugements moraux et peintures de moeurs en phrases définitives qui annoncent la fresque sociale colossale de la Comédie humaine.
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« Pour arriver au bonheur conjugal, il faut gravir une montagne dont l'étroit plateau est bien près d'un revers aussi rapide que glissant ». Autour d'un petit commerce appelé « la maison du chat qui pelote », Théodore, peintre aux aspirations mondaines va s'éprendre d'Augustine, la fille du commerçant…
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. « Ce récit écrit en 1829 sera placé, plus tard, par Balzac en ouverture de la "Comédie Humaine". On y retrouve la trame de ce que seront les romans la composant et l'on y croise déjà les héros d'autres épisodes. Tout y préfigure la grande oeuvre De BalzacBalzac, comme toujours avec son génie nous montre que finalement, aujourd'hui rien n'a changé » .

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. La longue scène d'exposition qui ouvre le roman ainsi que ces descriptions minutieuses et détaillées ne me rebutent plus bien au contraire. On entre dans l'oeuvre par la description de la maison « par une matinée pluvieuse de mars » pour y lire ensuite le nom sur l'enseigne de cette « maison décrépite » : Guillaume. Osmose entre personnages et cadre de vie.
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. J'ai aimé ce début énigmatique, ce type de construction qui resserre l'action jusqu'à une fin rapide, doublée d'une ellipse de six années, j'ai aimé cette Augustine qui telle une chrysalide sort de son cocon pour s'ouvrir à la passion. Les tribulations de ce tableau, sa migration, ce talisman qui ne pourra opérer puisque, détruit, laisse bien évidemment présager le pire. Une montée rapide vers le bonheur et une lente descente vers le malheur pour Augustine.
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Je lis Balzac dans un total désordre, sans fil rouge ni chronologie. Est-ce un tort?
Pas sûre, mais en découvrant ce petit joyau qui ouvre la Comédie humaine, je me suis fait la réflexion que c'était dommage de n'avoir pas commencé par passer le porche de cette Maison du chat-qui-pelote pour se chauffer les papilles, tant on s'y régale (rien que le titre est un petit bonheur savoureux).

Il y a tout ce que, opus après opus, j'ai appris à aimer chez Balzac : d'abord cette langue somptueuse, qui coule comme de l'eau bien que d'une densité et d'une exigence rare; une manière unique de poser un décor (ces fameuses descriptions qui me rebutaient jadis), où le descriptif d'une devanture ou d'un vêtement en dit autant qu'un essai fouillé ou long portrait; des personnages et des situations sociales si universelles que c'est à chaque fois un jeu malicieux que de les transposer dans toutes les époques.
Quant à l'histoire, j'ai adhéré d'emblée, j'adore quand Balzac égratigne la mesquinerie bourgeoise autant que quand il s'émeut de la souillure que la société verse sur les âmes pures.

Ce court roman ou longue nouvelle, au format accessible car bref et à l'intrigue impeccable (et implacable) serait-il la meilleure porte d'entrée sur l'oeuvre De Balzac?

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Cette longue nouvelle (ou court roman) sert pour l'auteur de premier texte à sa "Comédie humaine".
Le ton est donné, Balzac est un écrivain à l'oeil acéré et aucun détail ne lui échappe. Malgré cette profusion la lecture est plaisante et même addictive.

La Maison du Chat qui pelote est une boutique de tissu. Monsieur Guillaume, marchand drapier a deux filles qu'il doit marier selon l'ordre de naissance. L'un d'elle épousera le premier commis et l'autre un aristocrate tombé fou d'amour de la demoiselle.

Les deux filles connaîtront deux destinées bien différentes.
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Puisque Adam a vendu le paradis pour une pomme

Cette nouvelle qui ouvre La Comédie Humaine est, osons le mot, un petit bijou. L'air de rien, d'abord superficielle, elle est d'une grande profondeur et d'une redoutable limpidité, actionnant tous les leviers de la véracité.

Non aguerri à ces phrases du passé qui devaient être familières aux lecteurs de l'époque, longues, complexes et élégantes, il fallait parfois m'y reprendre à deux fois pour en démêler le sublime sens. J'en tire comme réflexion que trop de littératures modernes ont ramolli mes sens cognitifs, m'ont passablement abruti. Se concentrer sur une phrase fuselée pour traverser les nuages du ciel cérébral ne devrait pas être un effort.

Le recul qu'entretient Balzac avec ses personnages, tout en développant une morale éternelle, est l'apanage d'un maître qui garde distance pour mieux affirmer ses observations de la vie.

La maison du chat qui pelote est avant tout une vieille enseigne, une draperie du fond des âges dont les propriétaires, les Guillaume, laisseront leur fille Augustine épouser un peintre aristocrate après avoir été les témoins de l'amour véritable que cette dernière lui porte. Bien sûr ce sera la catastrophe.

L'éducation, liée à leurs différentes classes sociales, sera fatale et éloignera progressivement Augustine de Sommervieux. La diatribe que Madame Guillaume assène à l'encontre de Sommervieux après avoir découvert son caractère adultérin est proprement géniale, digne d'une grande scène de théâtre.

Pour conclure, la meilleure entrée en matière que je pouvais imaginer pour entamer La Comédie Humaine. Les déboires d'Augustine, la promptitude de Virginie et de Lebas, la tolérance contrôlée des Guillaume, la liberté cynique de Sommervieux, la compassion et les conseils de la duchesse de Carigliano, tout m'a séduit dans cette nouvelle bien ouvragée De Balzac.

Le génie patrimonial fait flamber sa première lumière, gageons que la suite brûle de la même chandelle.


Samuel d'Halescourt
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Très belle et longue nouvelle qui commence par une description superbe et pleine d'humour de la maison et se poursuit par une cruelle histoire d'amour où la pauvre Augustine découvre à ses dépends et au prix de ses illusions que l'on ne quitte pas sans risque son milieu ici du commerce au milieu « artiste » . La Duchesse de Carigliano qui lui « pique » son mari Théodore est un personnage itératif de la Comédie Humaine .J'aime beaucoup cette nouvelle.
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