Encore une histoire d'amour entre un jeune peintre et une belle jeune
fille, mais au contraire de
la bourse que je viens de lire, cette magnifique nouvelle est bien plus sombre; elle aurait été inspirée à
Balzac par les malheurs de sa soeur.
La Maison du chat-qui -pelote, nom de l'enseigne d'une boutique de négociant en tissus, ou comment l'amour ne résiste pas à la différence de condition sociale, surtout si l'homme ne fait pas d'effort.
Devant une boutique tenue par un certain Monsieur Guillaume et sa femme, boutique dont
Balzac nous donne la description minutieuse et pleine de vie, un jeune homme passe tous les jours pour y contempler une superbe jeune fille. Cette jeune fille, c'est Augustine, l'une des deux filles du couple de drapiers, aussi belle que sa soeur aînée Virginie est laide.
Le jeune homme, c'est Théodore de Sommervieux, un peintre de la noblesse « qui monte », et que les Guillaume, après beaucoup de réticences, accepteront comme gendre, à la condition que leur premier commis, dont ils veulent faire leur successeur, épouse la grande soeur, la laide Virginie.
La suite est bien cruelle, car, après une lune de miel de deux ans, la pauvre Augustine, malgré ses efforts, n'arrive pas à s'intégrer au milieu de son mari, qui d'ailleurs la délaisse et ne fait rien pour l'aider. Elle ne trouve que peu de soutien de sa famille, qui ne se pardonne pas l'erreur d'avoir accepté ce mariage contre raison.
Et la fin est bien triste., je n'en dis pas plus.
Comme toujours, au delà de sa capacité à peindre les atmosphères des lieux et des métiers,
Balzac se montre un formidable analyste de cette société où l'on ne franchit pas impunément certaines barrières; mais n'est-ce pas encore et toujours d'actualité, les barrières d'origine sociale, ethnique, religieuse n'existent-elles pas toujours?