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sur 2707 notes
De la naissance au tombeau, Chabert n'aura été qu'un pauvre hère en quête de ce que tant d'autres ont essayé d'abandonner : une identité. Confié dès ses premiers pleurs aux soins d'un hôpital d'enfant, celui qui deviendra le préféré de Napoléon n'a aucun nom et ne peut revendiquer aucune patronyme. Il choisira la France, Napoléon et l'armée pour famille et se fera tout seul. Au sommet de la gloire, Chabert est célèbre pour ses qualités de meneur, estimé par ses soldats et passionnément aimé par son épouse. Puis vint la bataille d'Eylau et la mort. Car Chabert, tout vivant qu'il soit dans la fosse où furent jetés les cadavres de la charge qu'il mena, est mort pour tout le monde en cette année 1807. Commence alors le lent processus qui doit le conduire jusqu'à Paris où, d'une ville à l'autre, il est malmené, rejeté et parfois emprisonné. Tous le montrent du doigt et le traitent de fou dès lors qu'il se présente ici ou là sous le nom d'un mort. L'homme n'a qu'une ambition : regagner sa maison pour y être reconnu. Mais, en 1817, l'Europe n'a plus les formes qu'on lui connaissait en 1807 ; la Restauration a balayé l'Empire et Chabert n'a plus aucune place dans ce régime qui s'applique à effacer méthodiquement toutes les traces du passage de Napoléon. Chabert y a perdu sa fortune, sa maison, ses biens, sa femme et jusqu'au nom de la rue où il vivait. Ses tractations auprès de Derville, avoué honnête touché par sa situation, le mettent en garde sur l'insupportable système juridique qui devra trancher la question de son identité. Reste alors le dernier espoir, celui du coeur, qui le sauvera certainement du néant : être reconnu par sa femme. Riche, puissante, remariée et mère de deux enfants, la Comtesse Ferraud est belle comme au premier jour. Mais voilà bien longtemps qu'elle ne pense plus à Chabert. L'amour, c'est une affaire de pauvre. N'est-il pas aussi bien mort, en définitive ?
Un Balzac très court mais d'une étourdissante puissance où tous les thèmes de l'infamie humaine trouvent leur place. Une vision sans concession de la réalité. A dévorer !
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Un grand classique de la littérature française, mais un classique qui mérite largement ce titre.

L'histoire d'un homme qui perd tout et qui, même après nombres de trahisons réussit à s'en sortir plus fort et à avancer.

Je n'ai pas les mots pour vous dire comme cette lecture m'a touchée... Je ne peux que vous le conseiller.
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En ce moment, je suis dans ma veine classique, et après avoir longtemps hésité, j'ai choisi de continuer à découvrir le génie De Balzac à travers ce petit roman.
Le résumé est clair mais voici ce que je rajouterai : le colonel Chabert, à son retour à Paris, s'adresse à un avoué, M. Derville, qui par charité, l'aidera.
Mais quelle désillusion pour ce pauvre soldat ! Il arrive dans un Paris où des changements politiques ont eu lieu : adieu Napoléon et retour à la Restauration, autant dire que les soldats de son type ne sont plus les bienvenus. En plus, du temps s'est écoulé : l'administration le juge mort et enterré et ne souhaite pas étudier son cas ; sa femme s'est remariée et détient une large partie de sa fortune. Lui qui croyait être accueilli comme un héros, le voilà considéré comme un paria, un homme dont la présence gêne plus qu'elle n'arrange. La justice elle-même semble être source de complications : a-t-il le droit, ou même la légitimité, de retrouver son nom, sa femme et sa fortune ? A priori oui, mais non…
Chabert est décrit par l'auteur comme un être passif, un soldat habitué aux règles militaires et qui se retrouve perdu dans la vie en société. Son sacrifice à la guerre n'est payé en retour que par de l'ignorance et par des tromperies de son ancienne épouse. Mais il m'a quand même agacé : je l'ai trouvé naïf, candide, généreux au point d'être stupide. Il souhaite rester honorable, méprise sa femme mais à quel prix ! Pourquoi ne pas avoir au moins lutter pour récupérer une partie de sa fortune ?
Par son attitude, il me rappelle vaguement le père Goriot, tout aussi intègre mais faible, aveugle et bête. Je suis peut-être cynique mais à quoi sert l'honneur si on est réduit à vivre comme un mendiant ? Si le droit est avec nous mais qu'on y renonce, qu'on l'abandonne pour des grands principes « dans les nuages » ? Bref, j'arrête de polémiquer et je retrouve mon calme!
Le style d'écriture est très riche, soutenu, avec cette fois-ci un vocabulaire spécifiquement juridique à un certain moment qui peut se révéler ardu. Les premières pages – comme tous les Balzac lus à ce jour - semblent compliquées, mais il faut persévérer un peu et ne pas abandonner tout de suite.
A lire ? Oui quand même car il est court et parce que c'est écrit par Balzac, ce grand génie !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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apres avoir lu il ya quelque mois deja "les chouans" je me suis replonge sur une enieme oeuvre de balzac.
le colonel chabert est un roman assez court relatant la vie de cet ancien officier de la garde napoleonienne qui fut laisse pour mort lors de la bataille d eylau
lors de son retour a paris, apres quelques annees, il va perdre son identite, sa femme, sa fortune, personne ne croit cet homme,caril n aura pas de preuve pour justifier son identite.
il va faire appel a un avocat maitre derville(personnage recurrent dans la comedie humaine) pour l aider a retrouver son honneur.

cette oeuvre fait partie de la comedie humaine. il s apparente quand meme a un vibrant hommage aux anciens grognards de l empire,
j ai adore ce roman !!!!!! balzac est a mon humble avis le plus grand ecrivain de tout les temps et un fin observateur critique de la societe de son temps


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Le colonel Chabert, ou la descente aux enfers d'un homme qui, alors qu'il parvient à regagner les berges du Styx, et qu'il pourrait saisir la main amicale qu'un samaritain lui tend, fait le choix de la misère et du naufrage, se laissant dériver jusqu'au néant social.

Le colonel, un homme brisé par la vie qui lui a par le passé apporté la gloire et le bonheur, reste animé au début du livre par une dernière fibre d'espoir et d'énergie, qui l'amène maladroitement auprès de la bonne personne : Derville, un homme de loi, animé par son intérêt propre, mais aussi par le respect des institutions, et une bienséance morale et bourgeoise qui l'amèneront à prendre pitié de ce malandrin qui a tant servi le pays.

Face à cette figure rationnelle, qui sait présenter au vieux colonel abîmé par les événements ses intérêts et la stratégie pour les atteindre, s'érige la comtesse Ferraud. Celle-ci, comme tant d'autres personnages du Naturalisme du XIXème, a gravi les échelons grâce à la séduction et à un usage impitoyable de celle-ci en vue d'obtenir et préserver ses intérêts.

Contraire de la figure froide et bienveillante de maître Derville, elle est la Passion incarnée, celle qui sait aller réveiller au fin fond du colonel les sentiments les moins raisonnables, et s'en servir comme des liens inoxydables pour ligoter le colonel et ainsi s'en débarrasser à jamais.

Et si finalement, le colonel était un personnage tout romantique ?
Chevalier de l'épopée impériale, dernière geste des héros au coeur vaillant, il avait épousé une jeune femme par amour, par-delà la condition de cette dernière, par-delà le qu'en-dira-t-on, par-delà ses intérêts de long terme. Sa première mort, celle de laquelle il ressuscite, l'a transporté dans un monde nouveau, qu'il ne reconnait plus. Ce nouveau monde, où intrigues factieuses, bureaucratie, tromperies et intérêt individuel priment, n'est pas le sien. le romantisme est mort, et avec lui, Chabert.
Aussi, la comtesse, de prime abord responsable de la nouvelle défaite du colonel, n'est en réalité qu'un moyen, un moyen par lequel cette nouvelle époque se débarrasse d'un personnage qui n'a rien à y faire. Et celui-ci accepte son destin sans guère protester - malgré tous les efforts de Derville - car, dans le fond, il connait cette triste vérité, et s'y plie.

Le colonel Chabert, c'est aussi, comme bien souvent avec les romans De Balzac et de ses congénères, une belle reconstitution du Paris du XIXème, quand la misère absolue fréquente le faste le plus étalé, et quand les hommes de droit doivent régler des problématiques d'époque : les tribulations issues des changements de régimes, et les querelles de fortunes des uns et des autres (noblesse d'Empire, noblesse ancienne, noblesse nouvelle etc).

Je reprocherais à ce livre d'être finalement bien court, et de ne présenter qu'un nombre très limité de péripéties et de personnages. J'aurais apprécié que le personnage de la comtesse soit plus développé, notamment sur sa relation avec Chabert : on aurait pu faire durer le suspens, ce qui n'est pas le cas ici. Dès leur premier entretien seule à seul, elle l'envoûte aussitôt.

Doit-on finalement plaindre ce pauvre colonel ? Sans doute, oui, sur un point.
Celui de ne pas être mort en héros, la première fois. Chabert incarne l'Empire, il est l'Empire. Sa mort sur le champ de bataille, c'était l'évidence, et il n'est pas parvenu à l'atteindre. Jamais il n'aurait pu revenir dans le Monde, car celui-ci n'était plus le sien. Alors, de héros, il passe à vaurien, que Derville n'aurait pu sauver. Derville est le chevalier des temps modernes, celui d'une époque faite de droit, d'argent et de conciliabules. Il a vu en Chabert un lointain aïeul, dont les outils étaient autres, et a tenté de l'aider... en vain.
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C'est l'histoire d'un héros Napoléonien déchu, et renié par sa propre femme, qui voit dans sa disparition momentanée l'occasion de l'abandonner définitivement. Mais, en plus de l'histoire d'un particulier, à mon sens Balzac souhaite évoquer le destin de toute une nation, de l'étoile brillante que fut Napoléon, et qui n'est plus qu'un souvenir dont on a honte, et dont on n'est même pas digne, à l'époque où il écrit. L'histoire s'intrique dans un micmac judiciaire orchestré par ce cher avoué Derville.
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très bon classique De Balzac , sans doute moins ardu que d'autres titres mais quel régal dans cette satire de la société d'être et de paraître où il ne fait pas bon être vivant quand on vous croit mort.
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. La terrible histoire de ce héros de l'empire qui revient d'entre les morts pour se faire proprement éradiquer par sa femme reprend un thème que l'on retrouve dans toutes les guerres , la réapparition de celui qu'on a cru mort et dont la survie n'est pas vraiment fêtée. Les ressuscités dérangent … Balzac le traite avec une particulière grandeur . J'ai aimé l'adaptation cinématographique avec Fanny Ardant et Depardieu .
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Un bon petit livre, redécouvert après cinq ans, abandonné en seconde, je l'ai lu très facilement et j'ai beaucoup aimé cette histoire, la vie et l'aventure folle du Colonel Chabert. J'ai beaucoup aimé et je vous le recommande, pour débuter Balzac il est simple et très amusant.
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Une pièce sans intérêt qui vous prend la tète des les début. Les professeurs des écoles ne devraient pas le faire lire en classe après on s'étonne que nos enfants n'aiment pas lire.
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