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sur 2734 notes
Un ancien grognard qu'on croyait mort à la bataille d'Eylau, ressurgit à Paris et se présente à l'étude de Maître Derville pour faire valoir ses droits. La bataille séduit le jeune avoué et c'est du côté de la femme de Chabert qu'il se tourne. Les deux époux finissent par se rencontrer, révélant au colonel la nature arriviste et intéressée de cette de femme qu'il a « enlevée » du Palais-Royal, c'est-à-dire d'un lieu de prostitution.
Balzac peint, à travers ce retour inopiné du vieux soldat napoléonien, le tableau que la restauration pouvait offrir aux anciens bonapartistes. C'est le retour, sous Louis XVIII, des intrigues de cour, des petites ambitions personnelles.

" Madame Ferraud n'aimait pas seulement son amant dans le jeune homme, elle avait été séduite aussi par l'idée d'entrer dans cette société dédaigneuse qui, malgré son abaissement, dominait la cour impériale. Toutes ses vanités étaient flattées autant que ses passions dans ce mariage. Elle allait devenir une femme comme il faut." (70)

Ainsi, promptement remariée à un Comte, l'ex-madame Chabert, devenue « comtesse Ferraud » est aussi à la merci d'un abandon de son mari visant la pairie à travers la fille d'un sénateur. Chabert, au contraire, incarne une ascension due à la valeur militaire, soldats que Napoléon a honorés :

"Si j'avais eu des parents, tout cela ne serait peut-être pas arrivé ; mais, il faut l'avouer, je suis un enfant de l'hôpital, un soldat qui pour patrimoine avait son courage, pour famille tout le monde, pour patrie la France, pour tout protecteur le bon Dieu. Je me trompe ! j'avais un père, l'Empereur ! Ah ! s'il était debout le cher homme ! et qu'il vît son Chabert, comme il me nommait, dans l'état où je suis, mais il se mettrait en colère. Que voulez-vous ! notre soleil s'est couché, nous avons tous froid maintenant." (50)

De même le personnage du colonel possède cette capacité de pouvoir se contenter d'une vie monacale et austère pourvu qu'il eût du tabac contrairement à son ex-femme qui a la hantise de retomber dans l'ornière, leur seul point commun étant leur basse extraction. Symboliquement s'opposent donc deux moyens d'assumer l'ascension sociale et Balzac se place clairement du côté du vieux soldat déchu de ses droits, l'auteur, en bon libéral, chante les vertus et les valeurs de l'Empereur exilé, avec d'autant plus d'efficacité qu'il les oppose à celles de la Restauration.
Le colonel Chabert est un court roman ou une longue nouvelle et s'inscrit dans les « scènes de la vie privée » de la Comédie Humaine, vie privée qui permet à Balzac de faire oeuvre d'historien voire de sociologue de son siècle. On notera que ce que l'on a souvent reproché à Balzac en particulier et aux écrivains du XIXème en général, est cette propension aux longues descriptions. En fait l'auteur se plaît à inscrire une histoire dans une autre comme il inscrit les siennes dans L Histoire et ces descriptions en font justement sa force sinon son charme.


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J'ai adoré ! Non pas parce que c'est Balzac, ce n'est pas forcément lui que j'aime le plus dans les grands auteurs du XIXème siècle. C'est parce que c'est un livre parfait si l'on veut se remettre dans l'ambiance de la Restauration après celle de l'Empire.
L'édition Folio précise qu'il y avait beaucoup de Chabert à l'époque, le nom, comme la situation.
Cette version, comme d'habitude, est une vraie mine d'or, elle va jusqu'à relever les tics du romancier. Parfait avant d'entamer un autre de ces chefs-d'oeuvre.
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Quand le colonel Chabert revient de la guerre, il trouve sa femme remariée avec un homme riche, d'une condition sociale supérieure, et mère de deux enfants qui, évidemment, ne sont pas les siens, situation qui n'est pas sans rappeler celle de Martin Guerre.
Un roman court du maître du réalisme très agréable à lire mais pas drôle du tout.
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Le chef d'oeuvre d'un homme qui revient et que l'on croyait mort. Un pitch qui a depuis été repris et repris d'Hugo à Dumas.
Pas grand chose à dire de plus que d'autres ont déjà souligné. Roman court, puissant et habile, on se prend d'une affection folle pour ce pauvre colonel Chabert.

Cette empathie se mue parfois en irritation tant cet héros de la guerre est par trop généreux et altruiste. J'ai préféré les Illusions perdues.
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Lecture tardive de ce roman que beaucoup ont dû étudier à l'école...

Je suis content de l'avoir découvert à l'age adulte... car je ne l'aurais probablement pas apprécié plus jeune...

Très belle histoire touchante de ce colonel disparu aux yeux de la société, et qui va tenter de retrouver son passé...

Malheureusement, le société est sans pitié et n'a pas hâte de ressusciter les morts...

une bonne satyre De Balzac sur l'être humain et son égoïsme....

A découvrir !
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Mes souvenirs de lecture concernant Balzac datent du lycée...et surtout de lectures imposées. Balzac était synonyme de lenteur, grandes descriptions qui ne font pas avancer l'action... Décidé à relire des "classiques", Balzac se devait d y figurer et j ai décidé d'en découdre avec le Colonel Chabert.
Alors oui je ne fus pas déçu de mon souvenir, les descriptions sont là ! Dans les 10 premières pages, la description de l étude d avoués est un modèle du genre...et surprise c'est avec bonheur que je lis (et même relis) ce passage. La précision, l'ambiance, le style, tout me plaît et j'ai l impression d être assis au milieu de l'étude. Et tout au long de cette lecture, ces moments de description m ont ravi et non, ils ne ralentissent pas l histoire, ils la sublime. Et non, ce n est pas lent, c'est avec joie que j ai suivi les péripéties de ce Colonel mais aussi de son conseil, mi ange, mi démon (ce personnage est passionnant). J'ai vibré pour cette histoire grâce au talent De Balzac, à son écriture qui était une (re) découverte. du bonheur.
A suivre...Balzac le retour !
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le colonel chabert est un livre plein de rebondissement, il a plusieurs comique comme le comique de geste ou de situation . Enfin ce livre est un peu trop dur à comprendre , je le recommande fortement pour les amoureux des lettres et de la littérature !
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L'un des romans les plus accessibles De Balzac. Passés les détails sur la finance, l'histoire cruelle se comprend très bien. Un vrai Balzac : une histoire-thème forte, des descriptions vives, parfois un peu acides, une approche psychologique indémodable, un style daté mais fort.
Amenées de façon simple par Balzac, son histoire et sa finale sont plus complexes qu'il n'y parait (choix de vie, acceptation, l'avoir et l'être etc.). A lire absolument.
Lien : https://livre.fnac.com/a1088..
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Le colonel Chabert fait parti des "classiques" De Balzac. Il s'agit d'un court roman fictif qui s'appuie sur une histoire qui aurait pu arrivé. le colonel Chabert, personnage bien réel et mort à la bataille d'Eylau est mis en scène dans cet ouvrage. C'est un retour d'entre les morts puisque Balzac imagine un retour de ce personnage qui, déclaré mort, va vivre dans la misère en essayant de retrouver son nom, sa gloire et sa fortune.

Ce livre est un récit très court (moins de 80 pages) que l'on peut lire d'une traite. C'est une histoire émouvante où, en peu de pages, Balzac parvient à nous transmettre l'essentiel : le retour d'un soldat de l'Empire dans le contexte de la Restauration. Indésirable pour l'armée, indésirable aussi pour sa femme qui a refait sa vie. Une lente descente aux enfers pour ce colonel pourtant glorieux sur le champs de bataille. On ressent bien la souffrance de ce personnage et on ne cesse de lui souhaiter un happy end. L'ambiance est très bien décrite, une vraie réussite. Une histoire incroyable mais qui nous rappelle bien les déboire de la justice, on imagine sans peine les galères administratives d'aujourd'hui lorsqu'un nom est mal orthographié ou autre alors imaginez au XIXème siècle dans un monde en pleine mutation !

Un bémol toutefois pour l'édition du livre de poche qui, dès la première page de l'introduction nous dévoile la fin du roman... une vraie déception.

Un incontournable qui mérite qu'on lui consacre les quelques heures de lecture !
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Paris, pendant la Restauration: un homme, marqué par les épreuves, se rend chez un notaire pour faire reconnaître son identité et retrouver sa fortune, alors qu'il est déclaré mort depuis plusieurs années.
Le colonel Chabert est une oeuvre que je trouve triste et d'une certaine manière pesante. C'est le combat d'un homme généreux face à une femme qui ne pense qu'à son argent et à sa position dans le monde, et à une société qui ne lui fait plus de place.
On s'identifie à cet homme qui cherche à recouvrer ses droits et son nom, alors que tout est contre lui, et l'on se demande avec lui comment sortir de cette situation. On se pose aussi la question de notre réaction, si à la place de ce notaire, c'est nous qui écoutions le récit du colonel, et je me suis demandée comment j'aurais réagi à cette écoute: l'aurais-je cru ou l'aurais-je rejeté?
J'ai beaucoup aimé ce récit, même si j'aurais souhaité un autre dénouement pour cet homme.
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