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sur 2718 notes
Déclaré mort à la bataille d'Eylau, en 1807, le Colonel Chabert, comte d'Empire réapparaît en 1817 après plusieurs années de soins à l'étranger et pense ingénument qu'il va recouvrer son identité, son patrimoine et son mariage, mais malheureusement pour lui, les temps ont changé, le nouveau régime a oublié l'Empire. Sa femme, héritière de l'ensemble des biens s'est remariée avec le comte Ferraud issu d'une famille de la vieille noblesse et elle n' a pas l'intention de changer sa situation et encore moins reconnaître comme son mari ce vieil homme réapparu de nulle part...
Le Colonel Chabert apparaît comme l'empêcheur de tourner en rond. Résigné et généreux, il abandonnera ses droits pour éviter le scandale qui pourrait rejaillir sur sa première femme, sans aucune reconnaissance de cette dernière.
Une nouvelle émouvante où, au travers du destin du vieux Colonel Chabert, Balzac confronte deux mondes qui ne peuvent plus cohabiter : celui de Chabert un homme du peuple, incarnant la réussite par le mérite, symbole des valeurs de l'Empire, une société qui permet l'ascension par l'engagement, le courage et le respect de la parole et l'autre, la Restauration qui a remis en selle les aristocrates, revenus pour la plupart d'exil qui ne cherchent qu'à reconquérir leur prestige passé.
Avec cette nouvelle Balzac propose une étude moeurs en épinglant la médiocrité de Mme Ferraud et avec elle le régime de la Restauration en lui opposant la grandeur d'âme de son premier mari et celle du régime d'Empire.
Un texte poignant qui rend hommage aux perdants qui gardent la tête haute.
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Imaginez deux secondes votre retour au pays, alors que tout le monde vous croyait mort sur le champ de bataille depuis plusieurs années. Des exclamations de joie seraient les bienvenues, ainsi que quelques larmes de bonheur. Et bien que cela offense votre modestie habituelle, vous accueilleriez cette fois-ci les qualificatifs de béni des dieux et de miraculé avec une certaine indulgence.

Malheureusement pour le colonel Chabert, cette situation idéale est entravée par plusieurs obstacles : l'administration l'a déclaré mort, et n'est pas d'humeur à changer d'avis aussi facilement ; si le colonel était le bras droit fidèle d'un empereur, il se retrouve aujourd'hui face à un roi, qui ignore tout de lui ; sa femme a épousé son amant, s'est constitué une solide fortune avec l'héritage qu'elle a reçu, et a maintenant deux enfants. Bref, la société toute entière se porte beaucoup mieux avec un Chabert mort qu'avec un Chabert vivant, et n'entend pas se laisser contrarier par la vulgaire réalité des faits.

Habitué à rugueuse franchise de l'armée, et ayant rempli ses devoirs de soldat et d'époux, le colonel a bien du mal à comprendre pourquoi son comportement n'est pas payé de retour, et les voies tortueuses de la justice ont de quoi le surprendre : on l'encourage à être vivant, mais pas trop, à réclamer l'argent qui lui appartient, mais pas tout, à laisser sa femme qui lui a juré fidélité vivre avec quelqu'un d'autre. le fait qu'il soit dans son bon droit sur toute la ligne ne semble impressionner personne.

Le portrait que Balzac nous livre est finalement assez cruel : un homme qui a été intègre toute sa vie et qui ne reçoit comme récompenses que manipulation, tromperie et complications juridiques. Ce récit souligne également la fragilité de la position sociale, qui ne tient que par la bonne volonté des pairs. Quand ils tournent le dos au colonel, il ne reste plus que les anciens frères d'arme pour lui offrir un bout de pain.
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Ce livre, il faisait partie des livres obligatoires à lire pour l'école.

Quelle année ? Oh... Ben... Là, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...

Sans exagérer.

Je me souviens de ma grimace en apprenant que je devais lire du Balzac. De Balzac, moi ?

Soupirant, je commençai le roman, assez court, du moins.

Je n'ai pas soupiré longtemps, je vous le jure. Prise dans le roman, je me souviens l'avoir dévoré, pestant et jurant contre l'injustice qui frappait ce pauvre colonel.

Son épouse indigne ? Elle aurait mérité de vivre ce qu'il a vécu : enterré dans la fosse, considéré comme "mort" alors qu'il était vivant.

Vous vous imaginez enterré, vous ? Moi, ça me fait froid dans le dos.

Vous vous imaginez en train de gratter pour sortir de la fosse, vous ? Avec des cadavres vous entourant ?

Et ensuite, au lieu de l'accueil qui devrait vous être réservé, vous n'êtes plus rien, vous n'existez plus.

Le cauchemar !

Lorsque j'avais refermé le livre, je m'étais dit, un peu tard, que je ne devrais plus critiquer les livres avant de les avoir lu. J'en suis sortie sonnée, dégoutée de cette injustice avec l'envie de hurler.

Aucun regrets de lecture !

Préjugés... quand vous chevauchez à mes côtés.
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Pauvre Colonel Chabert !
Laissé pour mort sous un tas de cadavres à la bataille d'Eylau, il doit prouver qu'il est bien vivant. En dix ans, il n'est plus qu'un fantôme chassé de tous, un survivant de l'épopée napoléonienne. Personne ne veut le reconnaître pour des histoires de gros sous. Car le Colonel Chabert est riche, donc personne ne veut plus de lui y compris sa femme qui, ayant hérité de ses biens et s'étant remariée à un aristocrate, entend bien conserver la jouissance du patrimoine de son soit-disant défunt mari.
Elle prétend ne pas le reconnaître et l'accuse d'être un usurpateur.
Le Colonel fait alors appel à un avoué nommé Derville pour défendre ses droits.
Chabert est un homme droit et intègre, aussi devant la cupidité et la mauvaise foi des autres y compris de sa femme, las de toutes ces injustices, il renonce à poursuivre son bon droit et se laisse glisser dans la pauvreté sans reconnaissance de qui que ce soit.
Petit roman dur et cruel qui dénonce les travers et la médiocrité de la société au temps De Balzac, il nous laisse un arrière goût d'amertume devant la cupidité et l'indifférence humaines.
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Pour « reprendre contact » avec Balzac, j'avais besoin d'un roman très bref tant j'avais en souvenir l'époque ou adolescente je m'étais ennuyée à la lecture de quelques une de ces oeuvres, le lys dans la vallée, notamment.
Le choix du colonel Chabert fut judicieux car j'ai été littéralement absorbée par le triste sort de ce personnage, héros d'une campagne Napoléonienne.
Une oeuvre courte mais dense.
Un livre intemporel.

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Le colonel Chabert, un court roman De Balzac paru en 1844, est un hommage aux Grognards de Napoléon premier.
Le style De Balzac est là, reconnaissable et puissant. On y retrouve à la fois la richesse du vocabulaire tout autant que ses descriptions réalistes et minutieuses des vêtements et des décors.

Ce qui m'a intéressé lors de la lecture de cet ouvrage, c'est le talent de Balzac de prendre pour base de son récit des histoires réelles et d'en fomenter une fiction destinée à dépeindre un contexte historique et à explorer la noirceur de l'âme humaine.

Un ouvrage rapide à lire, et qui néanmoins n'en est pas moins qu'un classique à découvrir.
Lien : http://jeanmarc06.wixsite.co..
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Ce court roman est comme un concentré de l'art balzacien à travers le regard toujours narquois du narrateur sur les vices et les faiblesses des hommes de son temps. Les questions, pas toujours simples, de droits de succession et de procédures judiciaires assombrissent un peu l'intérêt du novice, mais pour les passionnés d'histoire du XIXe siècle, le Colonel Chabert est une inévitable pépite.

Lecture de l'édition Étonnants Classiques, Flammarion, édition adressée à un public scolaire, donc accompagnée de documents annexes: chronologie, commentaires, illustrations.
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Sans aucune doute, un des courts romans les plus connus De Balzac. Un homme habillé de loques débarque dans l'étude d'un célèbre notaire parisien. Il affirme être le colonel Chabert, un officier napoléonien officiellement mort durant la bataille d'Eylau. Gravement blessé mais survivant, l'homme mettra de nombreuses années à rejoindre la capitale française. Il demande à recouvrer ses droits, son nom, sa fortune et sa femme. Si l'avoué croit en son histoire, sa veuve (qui ne l'est plus) refuse la nouvelle situation. Remariée avec deux enfants, sa fortune et celle de son mari ont fructifié. S'ensuit une bataille juridique et une guerre psychologique autour du vieil homme. Balzac montre ici le contraste entre un héros des guerres napoléoniennes, finalement soutenu uniquement par un grognard sans le sou, alors que la nouvelle noblesse de la Restauration refuse de reconnaître l'existence de cet homme. Il montre la lâcheté et surtout la cupidité de l'ex-veuve, qui tentera par tous les moyens de sauver sa nouvelle situation. Une attitude qui dégoûtera le soldat au point qu'il renonce finalement à ses droits. La différence est saisissante entre l'endroit où il vit et la maison secondaire de son ex-épouse où elle l'héberge provisoirement. Une sombre vision de la justice où tout se négocie, où tout est calculé selon les intérêts de chacun excepté la victime, l'avoué préférant une négociation à l'amiable (où le colonel devra réduire ses ambitions sur ses droits) plutôt qu'un procès qui s'annonce long et coûteux (pour lui-même) mais qu'il est pourtant sûr de gagner. Ce n'est pas un hasard si ce livre est un des plus célèbres de l'écrivain car sans aucun doute un des plus réussis.
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Qui est ce mendiant qui demande audience auprès d'un célèbre avoué parisien ?
Il se prétend se nommer Chabert, déclaré mort au combat lors d'une des nombreuses boucheries de Napoléon. Frappé d'amnésie, défiguré il revient alors que son épouse légitime est remariée et mère.
Les preuves de son identité établies, vient l'heure de la médiation avec l'ex veuve. Celle- ci craint l'étalage de l'affaire sur la place parisienne mais aussi les débours pécuniaires que le retour de l'époux impose.
Les femmes sont rusées pour défendre leur biens et ce pauvre Chabert est-il bien apte à se défendre ?

Un texte habilement construit, Balzac mène son histoire bon train avec une fin énigmatique.
Le thème fut repris de multiples fois sous toutes les déclinaisons, au théâtre, romancé au ou cinéma. le retour de l'absent a toujours été un thème bienvenu.







Personnages

– Maître Derville : Avoué de justice

– Comte FERRAUD (ou FÉRAUD) :

– Comtesse FERRAUD : en 1819, cela fait près de vingt ans qu'elle a épousé le comte Ferraud.

– Louis Vergniaud : l'ami de Chabert, le seul fidèle



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S'il n'y avait qu'une citation tirée de ce roman De Balzac pour résumer ce livre, ce serait celle-ci : "J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! " Roman dans lequel un colonel laissé pour mort lors d'une bataille revient parmi les siens dix après et combat maintenant pour retrouver son identité.
Roman passionnant doté de forte Nature Humaine.
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