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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Voilà un (court) récit plein de verve rabelaisienne et d'humour molieresque!
Avec aussi, entre les lignes, une critique sans pitié de toutes celles et ceux qui, de toutes les époques, et la nôtre n'est pas en reste, cherchent à nous arnaquer, en nous faisant miroiter des profits merveilleux avec des produits financiers (la crise des « subprimes » n'est pas si loin); bref, de la dérive de ce monde capitaliste dans lequel souvent on ne nous vend que du vent.

Félix Gaudissart, que l'on a vu dans César Birotteau, et qui réapparaîtra dans le Cousin Pons, est pour Balzac le portrait type du Commis-Voyageur, grand bonimenteur qui embobine ses clients dans son flot de paroles, et que ceux qui le connaissent surnomment, non sans ironie, l''illustre Gaudissart. Après avoir vendu des articles de mode et des chapeaux, le voilà reconverti dans la vente de produits d'assurance, et aussi d'abonnements à des journaux pour enfants.
Imbu de lui-même, il se voit faire fortune, monter dans l'échelle sociale, et pourquoi pas devenir ministre!
Cependant, après de multiples pérégrinations en France, notre commis voyageur va visiter la Touraine que connaît bien l'auteur,, Vouvray plus précisément. Là, l'illustre Gaudissart fera la connaissance de « l'un de ces railleurs indigènes dont les moqueries ne sont offensives que par la perfection même de la moquerie, et avec lequel il eut à soutenir une cruelle lutte .» Ce Monsieur Vernier, teinturier de son état, va lui jouer un mauvais tour, et notre commis-voyageur découvrira, avec colère, être « l'arnaqueur arnaqué ».

Cette nouvelle truculente se lit vite et avec plaisir. Évidemment, on n'est pas ici au niveau de Gobseck, de la Duchesse de Langeais, et de tous ces textes « romantiques »: La femme abandonnée, La fille aux yeux d'or, La Maison du Chat qui pelote, etc…
Néanmoins, il y a de la part De Balzac, une critique sous-jacente et plutôt acerbe d'un capitalisme frénétique qui vend des rêves pour des réalités, et cela fait que cette nouvelle est, je trouve, toujours actuelle.
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Décider le lire ou relire (cela prendra le temps que cela prendra…) l'intégralité de la Comédie humaine d'Honoré de Balzac me permet de découvrir des textes méconnus et, bien souvent, de véritables pépites.
L'Illustre Gaudissart est un court récit qui met en avant deux types de personnages, le commis voyageur et le fou, et illustre, sur le modèle de l'arroseur arrosé, une petite revanche de la province sur Paris…

Petite parenthèse : voilà qui m'a fait penser aux Physiologies, en vogue dans les années 1830-40. Il s'agissait de fascicules de petit format, illustrés, bon marché. Ces livres de consommation courante étaient tous conçus sur le même patron nominal : Physiologie de X. Ainsi on y trouvait dépeint des types particuliers : la dévote, la vieille fille, la femme adultère, l'épicier, l'étudiant, etc.
Pour celles et ceux que cela intéresse, je conseille la lecture en ligne de Les Français peints par eux-mêmes, Encyclopédie morale du dix-neuvième siècle :
https://www.bmlisieux.com/litterature/bibliogr/curmer01.htm)

« Gaudissart était un homme de trente-huit ans, de taille moyenne, gros et gras, comme un homme habitué à rouler en diligence ; à figure ronde comme une citrouille, colorée, régulière et semblable à ces classiques visages adoptés par les sculpteurs de tous les pays pour les statues de l'Abondance, de la Loi, de la Force, du Commerce, etc. Son ventre protubérant affectait la forme de la poire ; il avait de petites jambes, mais il était agile et nerveux ». La description physique que Balzac fait de son personnage, très visuelle mais caricaturale, n'est pas très attrayante même si Jenny, sa maitresse, s'en accommode. Il faut bien avouer que tout lui réussit et qu'il jouit, à Paris, d'une belle renommée.
Car, grâce à son éloquence, Gaudissart est capable de vendre n'importe quoi, des chapeaux, des assurances, des abonnements à des journaux, des placements financiers, etc…, à n'importe qui. Je reprends les mots De Balzac pour étoffer le portrait du commis-voyageur : « dans sa parole se rencontre à la fois du vitriol et de la glu : de la glu, pour appréhender, entortiller sa victime et se la rendre adhérente ; du vitriol, pour en dissoudre les calculs les plus durs ».
La révolution de 1830 a marqué une évolution dans les activités de Gaudissart ; il a cessé de vendre des objets pour s'atteler à la propagation des idées et des mots, pour ce faire l'homme de la Monarchie du juillet et éclairer le pays même si, en creusant un peu, on se rend compte que son argumentaire, efficace au premier abord, reste très superficiel.

Un jour, ses affaires emmènent Gaudissart à Vouvray, en Touraine, et ses grands airs et son assurance donnent une idée plaisante à un notable local : pourquoi ne pas l'envoyer chez Margaritis, un vieux vigneron devenu fou, dont l'obsession est de vendre des pièces de vin qu'il ne produit plus depuis longtemps.
Le récit prend alors des accents rabelaisiens pour décrire le cadre et moliéresques pour retranscrire le dialogue entre les deux protagonistes : c'est savoureux, pleins de calembours et de quiproquos, tant les réponses du fou s'imbriquent finement dans le boniment du commis voyageur.
La farce va prendre des allures de tragédie mais, fort heureusement, l'aubergiste, un ancien grenadier de la garde impériale, saura calmer le jeu.

Une bonne leçon pour l'illustre Gaudissart ? Sur le moment, sans doute. Sur la durée, j'en doute !

Un texte à connaître et à faire découvrir !

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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L'illustre Gaudissart est un gros malin, du moins le pense-t-il. Commis-voyageur prospère, il pense profiter des soubresauts de 1830 pour assurer sa fortune et son avenir.
En plus des châles et chapeaux de Paris, il accepte de commercialiser lors de ses tournées provinciales des assurances vie, nouveau produit de la finance de l'époque. Mais il ne s'arrête pas là : il se lie alors avec des saint-simoniens (croyance mystique au progrès technique et à l'industrialisation, pour faire court) et les républicains pour vendre des abonnements de leurs revues respectives. Ce qu'on appelle « manger à tous les râteliers ». Mais l'affaire va se révéler plus compliqué face au bon sens provincial de ses interlocuteurs. .

Voici un court récit particulièrement truculent, à rapprocher des Contes drolatiques, qui nous montre un Balzac caustique et critique vis-à-vis d'une société capitaliste alors en plein avènement. le personnage se voyait déjà accéder au parlement grâce sa gouaille et son entregent et se ridiculise dans une pantalonnade digne des meilleures commedia dell'arte.
Qui a dit que Balzac était ennuyeux ?
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L'Illustre Gaudissard est une courte histoire De Balzac qui est très sympathique à lire. Ce court livre a réussi à me mettre le sourire aux lèvres.
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Comment le commis voyageur, Félix Gaudissart, se fait rouler par des tourangeaux du côté de Vouvray (Vernier et le fou Margaritis).

un pamphlet ironique
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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