Brigitte Banjean nous a déjà offert deux recueils de nouvelles, dont plusieurs ont été primées. Elle a sorti «
Verbis » en juin 2021, son premier roman.
Et dès la première page, comment ne pas ouvrir grand ses yeux !
« Cherche écrivant(e)
Sensible et intéressant(e)
Pas sérieux s'abstenir.
Envoyer courrier à
Vincente Gonzales
21 rue
Frédéric Mistral
13100 Aix-en-provence »
L'autrice vient de nous proposer une petite annonce des plus énigmatiques, et tant le titre que les neuf premières pages promettent de prime abord un roman excitant et original autour du monde des mots, des livres, de l'écriture.
Nous suivrons Vincente, l'héroïne, que la vie mènera au Québec, à Aix-en-Provence et à Paris au travers des années 60, 80 et 2019.
Nous nous interrogerons sur cette étrange rencontre avec Sylvain. Risque-t-elle de bouleverser le quotidien de cet homme créatif dont le cerveau droit, siège de la créativité et des émotions ne demande qu'à se faire entendre ? « Je ne connais pas le mythique syndrome de la page blanche car je ne m'offre à l'écriture que lorsque les mots sont là, dans le stylo et qu'ils réclament à sortir ».
Quant à l'énigmatique romancier Philippe qui croise Vincente en librairie et décide de l'accompagner visiter le Père Lachaise, quel rôle jouera-t-il dans cette histoire ?
Ce livre est bien plus qu'un cri d'amour aux mots que l'autrice chérit tant, il est une ode à la vie, celle qui se croque, se déguste à tous les âges de l'existence, avec ses merveilleux comme ses douloureux moments, ses
histoires d'amour, ses amitiés sincères, ses vies de famille, ses tourments intérieurs. Et son désir, son besoin d'écrire que certains ressentent tellement fort et qu'ils doivent assouvir sous peine de passer à côté de leur vie, de leur être.
L'intrigue est perpétuellement présente, nous laissant à chaque fin de chapitre avec un nouveau questionnement.
De nombreux auteurs sont cités,
Rimbaud,
Proust,
Prévert,
Sempé,
Hemingway,
Bertrand Boileau et bien d'autres. Ce livre est un peu leur monde, après tout… La lecture est présente partout, tout le temps, l'écriture est le fil conducteur de cette histoire (avec ou sans stylo, objet précieux à qui elle dédie un monologue de quatre pages absolument inoubliable !).
Laure Adler a écrit « les femmes qui écrivent vivent dangereusement ».
Brigitte Banjean fait partie de ses femmes. Attention donc, danger ! Elle pourrait bien nous donner envie de lire, d'écrire, de s'entraider, d'aimer, d'être aimé et… de braver la vie et ses écueils !