Le royaume enchanté

Etes vous prêt a appuyer sur « lecture » et écouter ces cassettes retrouvees.

Que racontent elles ?

Ecoutez la voix d'Harley Mann homme de 90 ans qui va vous livrer toute son histoire passee., avant de devenir un magnat de l'immobilier.

La vie en 1910, en Floride au sein de la communauté des shakers.
Cette communauté religieuse a ces propres règles : hommes et femmes sont séparés, l'abstinence sexuelle est prônée, chaque homme et femme de cette communauté est responsables de certaines taches, tout cela est régi par les fondateurs de ce mouvement religieux issu des quackers a l'origine.
Le jeune Harley verra son adolescence bouleversée entre Sadie jolie jeune femme qui vient remettre en cause sa vie de celibataire.

Cependant, la vie est elle si simple dans cette communauté ?
La croyance est elle est elle plus forte que les sentiments amoureux ?
Comment cette communauté pouvait elle continuer a exister dans le futur avec ce principe de relation sexuelle interdite ? Pas de nouvelle generation de shakers.

J'ai beaucoup aime cette lecture qui m'a sorti des polars et des thrillers.
La narration au moyen de une cassette par chapitre est fluide.
Ce roman est très riche en matière de communautés religieuse ms dans le sud des etats unis et pousse a consulter internet.
La vie d'Harley est touchante.

Si vous souhaitez un instant d'évasion, de douceur, hors du temps partez faire la connaissance des shakers sur leur terre .

En 1999, Russell Banks (Le Russell Banks romanesque, pas le vrai) trouve des bandes magnétiques sur lesquelles Harley Mann, spéculateur immobilier à Saint-Cloud, Floride, a enregistré le récit de ses années de jeunesse. Aîné d'une famille pauvre de Ruskinites, il a vécu après la mort de son père dans la plantation Rosewell où, avec sa mère et ses frères, ils ont connu l'esclavage. Les shakers de la Nouvelle Bethanie, en payant leurs dettes, les ont libérés de la plantation. La famille reconnaissante a intégré la communauté de skakers, où elle a connu une autre forme d'esclavage, beaucoup plus doux et insidieux... Harley Mann raconte sa jeunesse chez les shakers, ses doutes, et son conflit intérieur entre loyauté aux préceptes de sa communauté (Travail, bien commun et abstinence sexuelle) et ses aspirations de jeune homme.


Le "royaume enchanté" du titre, c'est les terres sur lesquelles la communauté Shaker a bâti son domaine, c'est aussi le parc Disney en Floride, construit sur ces mêmes terres, après leur rachat par la Walt Disney company. Les valeurs de Disney sont pourtant en totale contradiction avec la doctrine Shaker. Cela place d'emblée le récit dans une perspective ironique qui fait écho aux questionnements incessants d'Harley et à la thématique de l'hypocrisie. Peut-on vivre dans une société utopiste comme celle des Shakers et être réellement ce que l'on donne à voir ?


Un excellent roman, le dernier de Russell Banks, disparu en 2023.

Un Magic Kingdom (titre de l'oeuvre originale) construit comme un parc à thèmes. Un Disney World façon Banks.

Russel Banks nous a quitté en janvier 2023 en nous laissant avec cet ultime livre paru aux Etats-Unis peu avant sa mort et en France en janvier 2024. Pour ce livre il est pleinement dans le frictionnel. Il a un plan pour le lecteur, un plan pour l'hameçonner. Pour ceci il part d'une archive audio du début des années 1970. Il va l'utiliser pour dérouler ensuite sa fiction. Il agence son histoire de façon anachronique, tout est rangé, organisé, ordonné comme à l'époque du document audio dont il est question.
Il m'a un peu rappelé ‘'Pourfendeur de nuages'' paru en 1998, mais en moins pénitent puisqu'il parlait des abolitionnistes de l'esclavage et davantage la tête dans les souvenirs. On sent qu'il ne peut, ne veut pas laisser s'en aller le passé. Ses récits s'y accrochent avec toute la ferveur d'un écrivain du siècle passé mais qui parle aux lecteurs du siècle présent. On a l'impression d'être dans les années 1970, tant les détails sont chiadés.

Les thèmes sont ceux annoncés en 4eme de couv., l'amour, la foi, la mémoire et l'imagination. Rien de moins dans ce livre de près de 400 pages, et pourtant aucun excès de zèle, aucun essai d'emprise sur notre cerveau ; juste une fiction, juste un rappel de ce qui a existé et dont on a peu ou pas assez parlé. Un récit tout en équilibre et modestie mais une histoire puissante de son pays. Des histoires qui permettent de mesurer le chemin parcouru depuis.

L'histoire se base sur des enregistrement d'un certain Harley Mann qui enregistre sa propre histoire. Il en entend parler en 1999 lors de l'ouragan Irène qui a fait des ravages te causé un grand nombre de morts. Un demi-siècle plus tard, à 81 ans, le narrateur est emporté vers ses souvenirs à lui. Il évoquera sa vie, ses origines de son enfance dans le Sud à Orlando à ses transferts de Géorgie vers la Floride, de la vie des quakers à celle des shakers, du dur labeur des uns à celle des croyants que la foi transcende. « Des puits de sagesse et de pitié ».
On chemine ainsi à ses côtés en abordants de grands sujets sociétaux dont cette histoire d'esclavage qu'il n'a toujours ni rangé, ni digéré, ni ôté à sa honte d'homme. Poignantes évocations.

Pierre Furlan, le traducteur, a rendu ce texte fluide, juste quelques tournures de phrases qui m'ont laissées quelque peu perplexe. On finit par s'y habituer en se disant que le traducteur à très certainement voulu se coller au style choisi par Russell Banks. Je crois me souvenir que c'est lui qui a traduit la majorité des Banks en français.

Honte à moi, je n'ai toujours pas lu ‘'American Darling''. Faut quand même que je pousse mamie dans les orties et que je le note dans ma PAL.

Citations :
« Je suis le genre de Républicain ou de Démocrate qui s'inscrit en tant qu'Indépendant, le protestant ou le catholique qui ne pratique plus et coche la case ‘'chrétien'', l'Anglo-Américain qui se voit comme simplement Américain, l'être humain de sexe mâle qui se croit juste humain, Le Blanc qui ne pense pas avoir de couleur.  Telle est la personne que j'ai été pendant la plus grande partie de ma vie d'adulte et dont, au fil des ans, j'ai pris la voix.»
« J'ai appris que ceux qu'on fait travailler presque littéralement à mort ne désirent que très peu la compagnie des autres. Tels des animaux blessés, ils veulent surtout qu'on les laisse tranquilles, qu'ils puissent se blottir dans un coin pour tenter de récupérer assez d'énergie pour continuer à vivre un jour de plus. »
« Harper's Greek où rugit la lumière,
Là, ma chérie, pour toujours on vivra.
Et puis dans la nation des Indiens on ira.
Tout c'que je veux dans c'te création
C'est jolie femme et grande plantation. »

Voilà un roman qui m'a énormément plu, tant par l'histoire qu'il raconte que par l'écriture de Russel Banks.
Je l'avoue tout de suite, c'est la première fois que je lis cet auteur ! Je commence donc avec son ultime parution et si ce dernier ne semble pas aussi bien noté par le lecteurs de Babelio que de nombreux autres, alors j'ai hâte de les découvrir.

Russels Banks met en scène un auteur qui lui ressemble beaucoup et qui découvre de vieilles bandes magnétiques sur lesquelles un certain Harley Mann raconte son existence et notamment ses jeunes années au sein d'une communauté de Shakers, une secte installée en Floride.

Le jeune Harley et ses frères et soeur n'ont jamais connu d'autre existence que la vie en communauté puisque leurs parents, puis leur mère restée veuve, ont toujours appartenu à un mouvement : Les Ruskinistes puis à la mort du père une expérience désastreuse dans une plantation de Rosewell et pour finir, la nouvelle-Béthanie, où va se dérouler la fiction.

Cette petite communauté est régie par des lois extrèmement strictes et dirigée par deux "doyens" shakers : l'Ainé John et l'Ainée Mary.
Les deux ainés prennent soin de Sadie, une jeune femme atteinte de tuberculose. Une très jolie jeune femme...

Harley Mann et sa famille vont donc s'intégrer à cette nouvelle vie...mais les élans du coeur sont parfois incontrolables et une suite d'évènements vont s'enchainer qui vont avoir des répercussions dramatiques sur la communauté toute entière et sur le destin de tous.

J'ai vraiment aimé ce livre. Outre le contexte historique et l'intérêt pour le mode de vie parfaitement retranscrit, le récit est très prenant et addictif.
L'écriture m'a également parue à la fois très fluide et travaillée. Les phrases sont bien tournées, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.

Long article sur Télérama qui me propulse dans des communautés américaines que je ne connaissais pas, les Ruskinites, les communistes de Waycross, le servage à Roswell et enfin les Shakers de la Nouvelle Béthanie. Donc très instructif quoique répétitif. le sud de la Floride est très bien décrit en toutes saisons. le principe des lettres, des journaux intimes retrouvés des décennies plus tard me lassent, Ici ce sont des bandes enregistrées sauvées de la destruction. Nous avons un amour impossible avec l'attente de l'âge approprié, les secrets, la maladie, les lois et règles, les événements climatiques, etc. Au milieu du fonctionnement de cette dernière quasi-secte la place des croyants endoctrinés et intransigeants mais aussi les membres hypocrites, les tractations, la perversité de la puissance. de l'intérêt dans ce dépaysement mais sans véritables émotions.

Russel Banks nous livre une saga, centrée sur Harley Mann, vieil homme nous raconte sa vie sur 15 bobines, famille restreinte à sa mère, son frère jumeau, deux autres frères sa petite soeur. Rustinikes qui à la mort du père sont recueillies chez les shakers, en Floride, communauté pieuse, abstinente, radicalement puritaine, qui exploite un vaste domaine au tout début du 20ème siècle.
Nous sommes plongés au coeur de la ferme, de cette région, de l'économie, des moeurs de l'époque, nous suivrons l'éducation, l'édification, les apprentissages d'Harley.
L'ensemble constitue une fresque intéressante, magnifiquement décrite, nature, bêtes des boeufs aux abeilles, progrès agronomiques. C'est aussi et surtout une profonde réflexion sur les motivations profondes, les contradictions, les conséquences de la grande pauvreté, des impacts sur les personnalités du mode survie.
La forme choisie nous invite aussi à réfléchir sur les réminiscences, ce que nous retenons, sur ce qui a été marquant, les enfouissements, les résurgences…
Le poids de l'éducation, les figures d'attachement, au plan personnel, en bref ce qui constitue la trajectoire de tout être humain sont très bien décrits, le grand intérêt est aussi d'être plongé pleinement et de manière très vivante bien servie par l'oralité du récit à l'époque des pionniers et de l'édification des USA dans sa grande diversité.
Bonne lecture !

A travers de ce roman fleuve, Russell Banks nous narre, l' histoire d'Harley Mann qui, après un court passage dans la communauté des Ruskins va vivre avec frères, soeur et sa mère dans la rigoriste communauté des shakers. Comme dans beaucoup de sectes, les relations sexuelles sont interdites mais Harvey Mann tombe éperdument amoureux de Sadie Pratt, jeune femme tuberculeuse. Russel Banks s'est beaucoup documenté sur cette communauté aux dérives sectaires qui fut cependant très influente. Il utilise un procédé narratif original : il s est imaginé retrouvant des enregistrements des témoignages d'un personnage qui demeure cependant fictif...et c'est bien là que réside le talent de ce grand écrivain américain disparu dernièrement de nous donner le sentiment d'avoir vécu lui-même la vie d'un jeune homme dans une communauté austère.
Lien : https://www.babelio.com/livr..

J,aime beaucoup cet auteur mais ce livre-ci m,a déçu. Trop long et l'histoire d'amour ne m'a vraiment pas accrochée. J'ai été intéressée par la commune des Shakers, j'ai beaucoup appris et fais des recherches pour en connaitre plus sur eux. Mais tout le reste fut décevant. Beaucoup de longueurs qui n,ajoutent rien à l'histoire. pour quelqu'un qui veut s'initier à cet auteur, je ne recommande pas ce livre.

La famille Mann n'avait pas atterri par hasard en Floride. Soixante-dix ans auparavant, ses ancêtres s'étaient installés en Géorgie dans la colonie utopiste de Waycross fondée par des adeptes radicaux de la doctrine anticapitaliste de John Ruskin. Une colonie que la famille avait quittée, en raison des conditions communautaires devenues sordides, pour pire encore, la plantation Rosewell, où elle avait fort heureusement fini par entrer en relation avec les shakers.

Ces shakers étaient les membres d'une branche du protestantisme, issue des quakers, née au début du XVIIIe siècle, qui en raison de la persécution dont ils avaient fait l'objet en Angleterre avaient émigré aux États-Unis. Si leurs moeurs particulièrement austères (célibat obligatoire, propriété privée interdite, frugalité, chasteté, égalitarisme) n'avaient pas empêché leur mouvement de connaître un succès assez rapide, le renouvellement biologique impossible serait à l'origine de leur déclin inexorable.

Pourtant après leur expérience désastreuse à la plantation de Rosewell, cette organisation n'était pas pour déplaire à la famille Mann, désormais composée de la mère et de ses cinq enfants, le père étant mort peu de temps avant leur installation à Rosewell. Toutefois au fil du temps l'aîné des garçons en s'enticheant d'une jeune femme allait braver l'interdit absolu des shakers...

À la lecture de ce récit de Russel Banks écrit au crépuscule de sa vie, inspiré de la véritable histoire d'une colonie shaker installée en Floride il y a presque un siècle, on peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles les communautés religieuses ou séculières séduisent autant d'Américains, et ce malgré leur caractère utopique, leurs contraintes et pour certaines, qui s'apparentent franchement à des sectes, leurs manipulations évidentes. Peut-être est-ce une recherche de valeurs et d'idéaux auxquels se raccrocher dans une société tournée vers le dieu argent, ou qui sait ? pour certains est-ce un reste du Pacte du Mayflower et du puritanisme des Pilgrims Fathers. En tous les cas un questionnement pour moi qui ne suis pas américaine et qui suis attachée à ma liberté 😊

Une plongée dans la vie de la communauté religieuse des Shakers, en Floride, au début du siècle dernier. Roman richement documenté où l'auteur lui-même semble éprouver une certaine fascination pour ladite communauté. Russell Banks a découvert les Shakers pendant ses études et il avait déjà écrit une première ébauche du roman dans les années soixante.
J'ai souvent pensé à Proust. Non pas pour la forme, mais pour les thèmes de la mémoire et de la jalousie. Cette plongée dans le passé, via des souvenirs du principal narrateur, explore avec justesse les processus par lesquels nous nous remémorons notre jeunesse.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..