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La Culture tome 12 sur 12
EAN : 9782253183501
744 pages
Le Livre de Poche (19/11/2014)
4.09/5   63 notes
Résumé :
Les Gziltes, une civilisation galactique alliée de la Culture depuis dix mille ans mais qui a choisi de ne pas la rejoindre, ont pris la décision collective de suivre la voie empruntée par des millions d'autres civilisations avancées : la Sublimation. Quitter l'espace normal et rejoindre un niveau plus élevé dont on ne sait pas grand-chose mais où tout est possible, où la vie est plus complexe et plus riche. Infiniment. Mais à quelques jours de la Sublimation des Gz... >Voir plus
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Le dernier, mais non des moindres

La Sonate Hydrogène constitue le dernier chapitre du cycle de la Culture, qui s'est en tout étalé sur un quart de siècle et 8 romans (9 si on compte Inversions, 10 en comptant le recueil de nouvelles). Et mille fois hélas, par « dernier », je ne veux pas seulement dire « dernier en date », mais bel et bien « ultime ». Iain Banks, l'auteur, nous a hélas quittés, victime d'une forme rare et très agressive de cancer diagnostiquée très tard. le fan du cycle, dont je suis, attendait donc cet ultime volet avec une certaine émotion, mais aussi avec une certaine appréhension : ce volet final allait-il être à la hauteur des attentes ? Précision importante, l'auteur ne se savait pas (à ma connaissance) malade lors de l'écriture de ce roman, et donc il ne clôt en rien l'histoire de la Culture. Peut-être que, s'il avait vécu plus longtemps, il aurait rédigé un dernier volet au cycle, pour lui donner une certaine forme de conclusion, mais nous n'en saurons probablement jamais rien. Donc, la Sonate constitue « juste » un roman de plus dans l'univers de la Culture.

Ceci étant posé, que vaut ce livre ? Tout est dans le titre de mon commentaire : c'est peut-être, par la force des choses, l'ultime volet du cycle de la Culture, mais en tout cas on peut sans problème le classer parmi les meilleurs romans du cycle.

Pour les connaisseurs du cycle, justement, sachez que la Sonate a pas mal de points communs avec Excession, que ce soit sur la forme (le « tchat » entre Mentaux de vaisseaux) ou une partie du fond (là aussi, un groupe de Mentaux se forme pour enquêter sur des événements inhabituels -précisons qu'il ne s'agit pas de la Bande des Temps intéressants d'Excession, puisqu'elle est explicitement évoquée et mise « hors de cause »-). Ceux qui ont apprécié ce volet du cycle risquent donc fortement d'apprécier la Sonate, tandis que ceux qui ne l'ont pas aimé risquent d'avoir, de fait, un peu plus de mal. La Sonate poursuit d'ailleurs la tendance amorcée à la fin de Les Enfers Virtuels et assez nouvelle chez Banks de faire référence explicitement à des personnages d'autres romans du cycle (jusque là, à part des références assez régulières à la guerre Idirane et le cadre commun -la Culture-, chaque roman était largement indépendant des autres). de même, suivant la tendance initiée dans Les Enfers Virtuels, nous en apprenons plus sur un autre des au-delà (à part les Virtualités) vers lesquels les habitants de la galaxie peuvent se diriger, à savoir la Sublimation (nous en reparlerons).

Autre caractéristique marquante : c'est le roman du Cycle le plus orienté combats et action, à l'exception peut-être d'Une forme de guerre. Combats de vaisseaux, entre drones, androïdes ou même, pour la première fois, impliquant un avatar de vaisseau, il y en a pour tous les goûts et à toutes les échelles. Il est d'ailleurs fascinant de découvrir la puissance d'un avatar, qui n'étaient jusque là jamais entrés en action. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce sont des « clients sérieux ».
Au niveau des combats de vaisseaux, ceux de la Culture font encore la preuve de leurs considérables capacités, même si, pour la première fois, l'un d'eux perd un combat face à un adversaire pourtant largement inférieur. Comme quoi, même la Culture n'est pas toute-puissante. Remarquons d'ailleurs que même s'il ne prend pas part à l'action, le plus gros vaisseau de la Culture jamais décrit par Iain Banks fait une apparition remarquée : avec ses 200 km de long et ses 13 milliards d'habitants, l'Empiriste fait son petit effet tout de même. Au chapitre nouveautés technologiques, remarquons au passage l'évocation de deux nouveaux types de Mentaux de vaisseaux, une conscience de groupe d'esprits biologiques téléchargés et un mental hybride culture / alien.

Plus qu'un aspect martial renforcé par rapport à la moyenne du cycle, on a aussi le sentiment que le roman est soit plus, soit mieux rythmé que la plupart de ses prédécesseurs. On pourra par contre émettre une légère critique sur la fin, le « grand secret » se révélant au final plus que fade. Mais peu importe, ce qui compte, ce n'est pas la destination, mais le voyage. Et quel voyage ! Un roman du cycle de la Culture, c'est avant tout un panel extraordinaire de machines fabuleuses, d'extraterrestres étonnants, de mondes étranges, de personnages hauts en couleurs et de noms de vaisseaux pittoresques. Sur ce plan, la Sonate constitue probablement le sommet du cycle : plus encore que dans les autres livres consacrés à la Culture, on en prend plein les yeux. La variété des personnages a de quoi laisser rêveur : une militaire à quatre bras, son familier en forme de cape intelligente, un avatar de vaisseau, un androïde persuadé qu'il est dans une simulation tout au long du roman, un individu réputé avoir dix mille ans, un adepte des reconstructions physiques aux goûts disons… extrêmes, etc. Bref, du pur Banks, mais puissance dix même par rapport aux « standards » du cycle.

Un mot sur l'histoire : nous en apprenons désormais beaucoup sur la Sublimation, un procédé dont nous entendions en fait parler depuis le tout début du cycle. Il s'agit d'une méthode consistant, pour une civilisation, à quitter l'espace-temps « normal » pour des dimensions supérieures, autrement inaccessibles, où l'existence est plus riche, plus complète, et surtout éternelle. C'est un concept bien connu en SF, ne serait-ce que chez Clarke. Alors qu'une race cousine de celles ayant formé la Culture va se sublimer, une autre race, comme il est de coutume de le faire en pareil cas, vient lui révéler un secret qu'elle lui cachait avant qu'elle ne parte vers le Sublime. Mais le vaisseau messager est détruit, et pire encore, la faction qui a eu connaissance de l'événement voit son QG détruit… par un vaisseau ami ! Mais le crime ne restera pas impuni, car dans les deux cas, les vaisseaux de la Culture ont bien vu que quelque chose clochait, et ils mènent donc l'enquête. Enquête qui va les mener à travers la moitié de la galaxie vers un membre de la Culture réputé vieux de dix mille ans, et pouvant confirmer le secret. D'où la mise en place d'un groupe de vaisseaux coordinateurs, et les nombreux dialogues entre eux qui parsèment le livre. Bien entendu, les meurtriers vont essayer de cacher leur crime, les espèces en concurrence pour s'emparer de la technologie et des territoires abandonnés post-Sublimation vont en venir aux mains, et qui va se retrouver au milieu ? Mais la Culture bien sûr !

Bref, pour résumer, un très bon ultime roman du cycle de la Culture, rythmé, intéressant, et nous en apprenant plus sur deux grands thèmes, la Sublimation et les origines de la Culture. C'est peut-être un peu facile, mais j'ai envie de conclure en disant que grâce à ce bon texte, nous assistons à une très belle Sublimation… de la Culture. Elle nous manquera, en tout cas.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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9ème et sans doute hélas ultime roman de la "Culture" : apothéose de la curiosité moteur de la vie.

Publié en octobre 2012, le neuvième roman du cycle de la Culture pourra (hasard de l'écriture...) faire figure d'apothéose pour Iain M. Banks. Pas nécessairement en termes de pure qualité narrative ("Une forme de guerre" reste difficile à égaler) ou de machiavélisme noir de l'intrigue ("Excession" ou "Des enfers virtuels" sont de sérieux concurrents), mais parce que cet (hélas très probablement...) ultime roman met sans doute en scène le coeur même de la Culture, ce qui au fond la fait exister et avancer, à savoir la curiosité comme art de vivre et de penser.

Les Gzilt, une civilisation fort proche et d'un niveau technologique sensiblement équivalent à la Culture, qui furent même, des centaines d'années auparavant, au nombre des systèmes ayant discuté ensemble de la fondation de la Culture elle-même, avant finalement de décliner poliment l'offre qui leur fut faite de se joindre au creuset en création, se préparent à "sublimer", à rejoindre ce stade ultime des populations qui ont tout vu, tout entendu, tout fait, et qui aspirent collectivement à se dissoudre dans ce mystérieux nirvana où les ont précédé tant d'autres civilisations du plus haut niveau de technologie et de maturité.

Une jeune réserviste de l'Armée (dans cette société Gzilt qui présente le curieux miroir militaro-techno-démocratique du communisme libertaire de la Culture, tout citoyen ou presque est réserviste), avant tout musicienne en voie de réaliser, juste avant la Sublimation, l'oeuvre de sa vie, à savoir une exécution parfaite de la légendaire et réputée injouable sonate Hydrogène du compositeur T.C. Vilabier, va se trouver bien malgré elle entraînée dans un tourbillon totalement frénétique, à quelques jours du point final de sa civilisation, engendré par une folle quête de vérité "in extremis", où l'on découvrira à ses côtés le jeu forcené des factions gzilt ayant décidé de promouvoir envers et contre tout la sublimation, l'étrange périple d'un ermite de la Culture à la longévité surprenante, et qui pourrait à ce titre détenir dans sa monstrueuse mémoire des secrets fondateurs que l'on croyait oubliés de tous, et enfin, toujours, le charme et le ravissement d'un groupe informel d'IAs de la Culture (lointaine réminiscence des cercles ad hoc d' "Excession") bien décidés à SAVOIR et COMPRENDRE ce qui se passe...

Banks étant un vrai romancier, les réflexions intenses qu'engendre la lecture ne sont jamais chez lui présentées en digressions indigestes ou en bavardages d'essayiste, mais bien tissées dans la trame même du récit : rôle social et psychologique d'un outre-monde, fatigue morale d'une civilisation, inventivité et curiosité comme moteurs (et au passage, comme condition nécessaire de la possibilité d'IAs fortes et bonnes, pour verser sa pièce au débat "Strong AI / Friendly AI" qui continue à enflammer cogniticiens, prospectivistes et chercheurs en singularité)... tout cela nous rappelle une fois de plus que Banks, pour avoir choisi un "théâtre des opérations" situé "ailleurs et demain", et comptant parmi les plus flamboyants, efficaces et intelligents des space operas, nous parle toujours et avant tout d' "ici et maintenant".

Banks est grand, je le savais, et il ne m'aura donc jamais déçu.
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Dernier des tomes de la Culture, cette sonate hydrogène m'a plongé dans un état d'esprit étrange dont je parlerai ... après vous avoir un peu raconté l'histoire.Autour de la Culture, il y a d'autres civilisations tout aussi avancées. Parmi celles-ci, les Gzlitres sont considérés comme des amis, essentiellement parce qu'ils ont failli faire partie des géniteurs de ladite Culture.Aujourd'hui, les Gzlitres subliment, ou plutôt franchissent la singularité, ou passent à un niveau supérieur de réalité. Bref, ils disparaissent de l'espace conventionnel. A cette occasion, certains secrets sont révélés. Dont l'un qui concerne leur livre religieux le plus important. Certains veulent voir cette révélation aboutir, et d'autres non, bien sûr. Au mileu de tout ça, Vyr Cossont, colonel réserviste, mélomane avertie, va être envoyée à la recherche d'un Culturien qui aurait participé à la création de la Culture, et en saurait plus sur ce secret. Et la sonate hydrogène là-dedans ? Si je vous en parlait, je gacherai, je pense, l'une des parties essentielles de la lecture dune oeuvre de [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] : la surprise, l'inattendu.Je disais plus haut que ce livre m'avait conduit à un étrange état d'esprit. Et c'est vrai : [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] est mort il y a peu, et ce roman est réellement le dernier tome du cycle de la Culture. En effet, malgré un certain renouveau du space op, je ne crois pas qu'on puisse voir émerger un jour un talent semblable à celui de l'écossais. Je ne dis pas qu'il atteint un pinacle insurpassable. Je dis que sa voix, sa façon de traiter les multiples altérités accessibles dans le cadre d'une hypercivilisation pan-galactique est authentiquement unique. Et on s'en rend compte à nouveau dans ce roman qui multiplie, je trouve, les tours de force.Vous cherchez des décors absolument baroques, totalement inconcevables, et pourtant absolument présents ? Il y en a de la première page (une écharde de planète parfaitement rendue par la couverture de Manchu) au dernier chapitre, avec toutefois une ... oh bon sang, je viens de réaliser un truc que je dois vous dire. La sonate hydrogène nous parle donc d'un atome contenant un proton et un électron. Et le décor est à l'avenant : - une base spatiale en orbite très basse autour d'une planète, et tournant à une vitesse folle - un dirigeable circulant dans les tunnels d'une ville ceinturant l'équateur d'une planète - et une microrbitale (je laisse Banks vous raconter les détails)Ces décors ont en commun, d'une certaine façon, leur analogie avec l'hydrogène. Et je suis sûr que si je creuse, je verrai ce schéma dans d'autres parties du roman.Et je regretterai encore plus la disparition de l'auteur.Quant au récit, qui marie un peu d'action, beaucoup de contemplation, et tout autant d'introspection, je dirai qu'il es parfaitement banksien. Et en plus, en plus, les mentaux font assaut de politique et de groupe de pression, rappelant d'une façon évidente mais subtile, qu'[b:Excession|12013|Excession (Culture, #5)|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/books/1288930712s/12013.jpg|1494164] était avant tout une critique de la manipulation politique, mais effaçant toutefois ce côté un peu cynique au profit d'une réflexion sur la connaissance en tant que pouvoir.En vérité, je pourrai en dire encore bien des choses, et c'est bien tout le problème de l'oeuvre de [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] : elle me plonge dans la réflexion, l'émerveillement, l'introspection, le tout en même temps, avec tellement de facilité et de puissance que c'en est désarmant.Autrement dit, je suis fan, définitivement. Tellement même, que j'envisage de lire les oeuvres hors SF de [a:Iain Banks|7628|Iain Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1374456581p2/7628.jpg]
9782910899349"
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Un livre de SF Space Opera écrit par Iain Banks. Autant dire que ce bouquin est chargé d'une émotion toute singulière puisqu'il termine le cycle de la Culture et qu'il est le dernier écrit par l'auteur.
Ce véritable monument, car c'en est un, se lit vite malgré ses 740 pages, le style est accessible et c'est fichtrement épique et prenant. Néanmoins, comme souvent avec Banks, c'est le début qui coince un peu, le temps pour l'auteur de poser les bases de sa narration. Il faut admettre l'idée d'être un peu perdu pendant les 50-100 1eres pages. Ensuite, c'est du bonheur en pack de 12.
Le synopsis tourne autour d'un des concepts phares de l'auteur : la sublimation qui désigne le processus, pour des individus, des sociétés voire des civilisations entières, de quitter le monde réel en se "téléportant"/"numérisant" dans un monde virtuel où ils deviennent des êtres éthérés (à priori) immortels. Ce concept, abstrait aux 1ers abords, connaît un regain d'estime car il fait écho au principe actuel (mais non récent) du métavers.
Le chapitrage est construit comme un compte à rebours à 23 jours de la sublimation de la civilisation des Gziltes. En toute logique cette sublimation devrait se dérouler sans encombre mais c'est sans compter sur l'imagination débordante de Iain Banks. Il nous mène dans un récit truculent, avec de l'action, des intrigues, du suspense et un imbroglio politico-diplomatique où se croisent des personnages hauts en couleurs comme Vyr Cossont aux 4 bras, M.QiRia l'homme qui avait 10 000 ans et bien entendu les vaisseaux essentiels dans ce tome. Chez Banks les vaisseaux sont des individus à part entière car incarnés par leur IA (appelée Mental) qui elle même possède ses propres avatars. Un vrai coup de génie, et l'auteur les bichonne avec des noms "à coucher dehors" (N'allez Pas Confondre, Chutes de Pression, C'est Toujours Mieux Que de Bosser...) ce qui les rend sympathiques.
Enfin, pour un livre publié en 2012, on s'étonne des idées visionnaires de l'auteur qui flirte avec le concept de métavers, évoque de façon moderne le principe du uploading, ou s'interroge sur le "Problème des Sims" (sic) : dans une simulation, plus on crée des êtres virtuels réalistes, qui ressemblent de plus en plus à des êtres réels, plus se pose le problème de leur statut. Une réflexion qui commence justement à pointer son nez dans l'univers des jeux vidéo (les PNJ dans les "meuporg" ont-ils des droits ?) et dans celui du métavers (statut juridique des avatars).
En somme, un superbe livre de SF qui, par son rythme épique qui vous tient en haleine, ses concepts futuristes qui tiennent la route, ses réflexions sur le devenir de l'humanité (et de l'IA) , est à ranger directement dans le panthéon des meilleurs ouvrages du genre.
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La Sonate Hydrogène est l'ultime roman du cycle de la Culture, qui en compte donc au total neuf, auxquels on peut ajouter quelques nouvelles sorties dans L'Essence de l'art. Il en partage l'essentiel des caractéristiques, et des qualités. Iain M. Banks a su renouveler le genre du space opera . Dans ses romans, il y a du souffle, du chatoyant, de l'astucieux, du grandiose. Et aussi de l'humour et une vision. Une vision ? Les civilisations technologiquement très avancées évoquées par Banks ont dépassé, de par le seul effet du progrès technoscientifique, toutes les variantes de l'exploitation de l'homme par l'homme (de l'humanoïde par l'humanoïde, ou de l'alien bizarre par l'alien bizarre, pour être plus exact), les autoritarismes et les totalitarismes, et même, assez souvent, les notions de pouvoir politique, économique ou militaire. La Culture, civilisation principale sur la scène galactique, est une société anarchiste pure, plutôt anarchiste individualiste, dans laquelle des individus autonomes et libérés du travail se regroupent librement selon leurs affinités et leurs projets. Elle est aussi dépourvue de religion et de toute idéologie aliénante. L'anarchie est fille de la science, n'est-ce pas ?
Voilà un écrivain de speculative fiction optimiste, bien dans la tradition inaugurée par H.G. Wells, l'ancêtre spirituel de tant d'auteurs britanniques. Ce qui ajoute beaucoup au plaisir ressenti à le lire.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"Le vaisseau retourne vers nous à vitesse accrue" dit l'avatar Berdle
"mais nous devons encore gagner du temps avec le colonel. Je vais lui parler".

"Parle lui tant que tu veux" dit-elle.

"Androïde ou avatar dans le corridor, ceci est le Colonel Agansu. M'entendez vous ? A vous".
" Colonel Agansu" envoya Berdle, " à quoi devons nous tant d'attention destructrice ?"
" Ah. A qui ai-je le plaisir de m'adresser?"
" Puisque vous connaissez mon nom, est-ce bien necessaire, Colonel ?"
" Je vous accorde que ce n'est pas absolument indispensable. Cependant, pour respecter les formes nous ferions aussi bien d'échanger nos noms, ou tout au moins des sobriquets."
" Je ne vois pas en quoi cela changerait nos échanges d'information ou de projectiles."
"Je ne voudrai pas donner l'impression que nous allons devenir amis, monsieur. Mais un degré de civilité ne nous empecherait pas d'accomplir nos devoirs."
" Ou de décharger nos armes" remarqua Berdle.
"Dont vous semblez fort dépourvu, après la déstruction de votre nanomissile, et la perte de votre compagnon au fond de la cage d'ascenseur. J'ai bien envie d'envoyer le robot de combat dans votre direction, juste pour voir ce que vous êtes en mesure de lui opposer. Je me rends bien compte que Mme. Cossont est relativement vulnérable, en comparaison avec vous même. Le robot est plutôt perplexe en vous voyant survivre à ce qu'il croyait être une tir mortel en plein milieu du corps. Mme. Cossont va bien ?"
"Fort bien. "
" Vous savez, je crois que je vais..."
....
" Vous feriez bien d'être un peu plus prudent, Colonel;nous sommes mieux équipés que vous ne le croyez."
" Vraiment ?" le Colonel avait l'air amusé.
" Oui, nous sommes en train d'activer nos forces, Colonel, vous avez ma parole."
" Certainement. Je suis sûr que cela arrangera tout, dans votre situation. Cependant, contrairement à moi, vous n'avez pas de vaisseau ami dans les parages. Je dispose aussi, comme vous l'avez sans doute remarqué, d'un robot de combat très performant."
" Est-ce que ... le robot vous est cher, Colonel ?"
" Ha, seigneur... la fine ligne séparant la bravade acceptable de la fanfaronnerie ridicule. Vous venez de la franchir.Vous vous en tiriez bien, avant."
" Je suis désolé de vous décevoir, Colonel Agancu."
....
"Ah, ca y est" annonca l'avatar pendant qu'une lumière crue, aveuglante, jaillit autour du robot de combat. Le Colonel en scaphandre blindé commenca à se retourner pendant que le robot se désintégrait en disparaissant dans un torrent de feu actinique. " Les munitions à antimatière sont brutales", commenta Berdle. "C'est cru, ce n'est pas raffiné. Pas vraiment souhaitable pour un environnement civil tel que celui-ci. Mais c'est tout ce que j'avais sous la main".



(pp.419 à 425, traduction libre. La guerre en dentelles, mais avec nanomissiles à ogives matière/antimatière - Messieurs les Anglais, nous tirerons les premiers ! )
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Fzan-Juym était le QG du Régiment depuis près d'un millénaire. Plus ou moins sphérique, d'un diamètre de quelques kilomètres, le satellite avait été un astéroïde du système d'Izon, un roc parmi des dizaines de millions d'autres. Au début, après qu'on l'ait évidé, pour en faire le QG, on l'avait laissé plus ou moins dans son orbite originale dans la ceinture d'astéroïdes intérieure du système d'Izon, profitant de la présence de tant d'autres cibles potentielles, au cas ou quelqu'un aurait été assez idiot pour vouloir l'attaquer. Plus tard, avec l'amélioration des technologies, l'avantage de faire partie d'une masse d'astéroïdes devint nul.... Ainsi Fzan-Juym fut reéquipé, réaménagé et amélioré, remorqué jusqu'à Eshri, mis en orbite basse autour de cette planète, après quoi l'on abaissa encore l'orbite - kilomètre par kilomètre, puis mètre par mètre et enfin millimètre par millimètre, jusqu'à ce que son orbite se trouve un kilomètre sous la surface de la planète, volant dans un des canyons les plus profonds et les plus larges en existence... sa course assurée par un réseau d'AI's et toute une série de systèmes propulsifs.

(pp.113-114, traduction libre)
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La vingt-sixième Sonate pour Cordes de T.C.Vilabier, destinée à un instrument encore à inventer, la MW1211 donc, était mieux connue sous le nom de "Sonate Hydrogène"...Au coucher du soleil au-dessus des plaines de Kwaalon, Vyr Cossont, lieutenant colonel de réserve, jouait, assise, une partie de la Sonate Hydrogène sur un des rares exemplaires survivants de l'instrument développé spécialement pour l'interpréter, l'Hendécacorde - appelé communément "Onze Cordes" - instrument notoirement complexe, tempéramental et, de plus, quasi atone. .. Mesurant plus de deux mètres de haut sur un mètre de large et un mètre et demi de profondeur, l'interprète était assise à l'intérieur, sur une petite selle,.. utilisant les jambes pour former les deux tiers d'un socle sur lequel reposait l'instrument, socle dont la troisième jambe était un rond de bois, comme une canne trop épaisse.... Le Onze Cordes exigeait une interprète ayant quatre mains.

( PP.11,12,14 - traduction libre)
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Le colonel Cagad Agansu, du régiment du Système Solaire - mieux connu sous le nom de "Premier Régiment" - ... était couché à l'intérieur du vaisseau 7Uagren, entouré de couches concentriques de protection et de calcul, comprimé, matelassé, protégé, isolé et branché sur les systèmes et les fonctions ultra-rapides du vaisseau... Une personne atteinte de claustrophobie se serait mise à hurler.Cette idée était venue au colonel la première fois où il s'était couché dans son scaphandre blindé et la coquille de protection individuelle s'était refermée autour de celui-ci . La pensée le fit sourire. Ce qui déplacait d'un rien les gels et mousses remplissant l'espace entre son visage et l'intérieur de son casque blindé, mais le colonel trouva cela rassurant... Un autre système, indépendant du scaphandre, était prêt à remplir ses poumons de gel pressurisant, pendant que son sang était oxygené par une machine. Au cas où le vaisseau lui ferait subir des accélérations telles que les arrangements actuels ne seraient plus adéquats.
A coté de l'officier, à a peine un mètre de distance .... se trouvait le robot de combat Uhtryn, son seul compagnon pour cette mission, si l'on excluait le vaisseau 7Uagren lui-même.

(pp.189-190, traduction libre).
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Le vaisseau Zoologiste prit un air embarassé. Après un temps, il dit : " Quand l'on revient du Sublime, c'est comme si on laissait derrière soi tous ses sens sauf un, tous ,sauf un, enlevés, arrachés...alors qu'on était habitué à en avoir des centaines." Il fit une pause. " Imaginez" dit-il, s'adressant au vaisseau Caconyme, " imaginez être un humain - même un humain basique, non modifié ou augmenté : lent, limité fragile, avec seulement quelques possibilités perceptuelles. Imaginez alors avoir tous vos sens neutralisés, sauf le toucher, et presque toute votre mémoire effacée pendant que vous y êtes, même le language, limité désormais au babillage de nourrissons. Puis l'on vous exile vers une planète aquatique au climat tempéré, habité seulement par des éponges et des méduses, pour y nager comme vous pouvez, dans un monde sans angles durs, même presque sans rien de solide du tout." A nouveau, le vaisseau Zoologiste fit une pause. " Voilà comment c'est de retourner du Sublime vers la Réalité".

( pp.175-176 - traduction libre de l'anglais).
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Video de Iain M. Banks (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iain M. Banks
Hélène Collon, c'est LA traductrice de Philippe K.Dick, qui vient d'achever la nouvelle traduction d'Ubik paru aux Éditions J'ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaires ».
Hélène Collon est avant tout une grande lectrice qui porte haut les couleurs de la science-fiction avec l'imagination comme horizon.Embarquement immédiat pour un cours magistral de SF !
NB : Hélène Collon a reçu le grand prix de l'imaginaire de la meilleure traduction en 1994 pour L'Homme des jeux de Iain Banks.Elle a également été lectrice à de nombreuses reprises pour le Centre national du livre, qui se fie à son regard acéré.
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