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EAN : 9782221195628
324 pages
Robert Laffont (04/01/2018)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Oliver Orme, vous le savez sans doute, est un peintre dont le talent est reconnu dans le monde entier. Ce que vous ignorez encore, c'est qu'il a cessé de peindre, en proie à des doutes esthétiques. Et qu'il a passé sa vie à voler des choses de valeurs diverses à son entourage, non par cupidité mais par goût, éprouvant un plaisir quasi érotique à subtiliser des objets. L'un de ces objets subtilisés à d'autres, en l'occurrence à son ami Marcus, est Polly, dont il fait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quelques années après ce qui est sans doute son grand chef d'oeuvre parmi quantités de grands romans , La lumière des étoiles mortes, John Banville, auteur irlandais de grand renom, qui a été multiprimé (Booker Prize 2005, prix Kafka 2011) revient avec un autre formidable roman non pas sur un guitariste, contrairement à ce que le titre et la couverture (plus prévisible que celle dont on vient de parler) laisse supposer mais sur un peintre, Oliver Orme.

Comme on sait que Banville a lui aussi voulu peindre avant de se tourner vers l'écriture on se dit que ce nouveau roman a forcément quelque chose de

Un peintre qui a été jadis très talentueux et au succès considérable mais dont l'aura et l'inspiration se sont faites plus rares.
C'est l'occasion pour Orme de raconter les évènements, de remonter le passé, de redécouvrir avec un regard neuf ceux qui l'ont entouré .

La guitare bleue est le portrait subtil d'un homme ravagé par les remords qui voit se profiler à l'horizon la vieillesse , laissant gloire et notoriété loin derrière lui.

On se laisse avec grand plaisir emporter par la prose lumineuse de Banville ! Une plume délicate, picturale. et si les pages de la Guitare bleue sont émaillées de références à d'illustres peintres

Un roman tout en nuances,plein d'autodérision, sur l'incapacité d'un homme à aimer véritablement et qui sort des vérités aussi absolues que celles ci : «On découvre toujours de nouvelles façons de souffrir.»

Et le roman de Banville d'être le croquis délicat et élégant d'un homme rongé par les remords qui s'est éteint et qui rumine sur lui-même avec assez d'autodérision, assez de sarcasmes pour ne jamais sombrer dans le pathos.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un auteur irlandais de renom, John Banville, une guitare bleue en couverture , il ne m'en fallait pas plus pour faire la connaissance de O O O , d' Oliver Orway Orme si vous préférez. Orme , le peintre ou plutôt l'ex-peintre car il a posé ses pinceaux depuis quelques mois, depuis qu'il est resté "bloqué" devant la toile. Mais aujourd'hui quand commence ce récit la peinture n'est pas son problème , il est en fuite . Il n'est pas parti bien loin je vous rassure , il a juste traversé l'estuaire et laissé derrière lui sa femme Gloria, ses amis Marcus Petitt et Polly son épouse. Il a fui comme à son habitude , parce que cette fois-ci il n'ose pas affronter les conséquences de son vol ! Eh oui, notre grand peintre a une autre passion : le vol. Oh il ne vole rien de valeur , que des objets inutiles , pour le plaisir , rien que pour le plaisir . Mais voilà son dernier vol .... c'est Polly , l'épouse de Marcus...
C'est l'occasion pour Orme de raconter les évènements de se raconter , de remonter le passé, de redécouvrir avec un regard neuf ceux qui l'ont entouré . La cinquantaine bedonnante , le cheveu qui se fait plus rare, il ne se considère pas comme un Apollon loin de là mais essaye comme le lui a conseillé Gloria d'être honnête au moins avec lui-même et ne ne pas mentir....Roman d'amour oui sans doute, mais plus le portrait subtil d'un homme ravagé par les remords qui voit se profiler à l'horizon la vieillesse , laissant gloire et notoriété loin derrière lui.
Voilà maintenant il n'y a plus qu'à se laisser porter par la prose lumineuse de Banville ! Une plume délicate, picturale. Banville a lui aussi voulu peindre avant de se tourner vers l'écriture et si les pages de la Guitare bleue sont émaillées de références aux peintres qu'il apprécie ,il le fait avec une rare élégance. Un roman tout en nuances, de couleurs, de sentiments, de luminosité irlandaises, sans oublier la bière brune. Un roman qui ne peut que réjouir les esthètes et les amateurs ... Un régal
Un immense merci aux Editions Robert Laffont via NetGalley pour cette somptueuse lecture.
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Traduit de l'anglais (Irlande) par Michèle Albaret-Maatsch

Je pourrais introduire ce billet en reprenant mot pour mot les premières lignes de ma chronique (en 2015) du roman "Impostures" : amertume lancinante, confident désabusé vêtu d'un cynisme exquis, souvenirs sensuels. John Banville ne déroge pas ici aux narrateurs consternants et un peu drôles : Oliver Otway Orme – O O O – est un peintre qui se dit barbouilleur et qui ne peint plus ; il apparaît très familier, humain si vous voulez, en dépit de la passivité flegmatique de ses ruminations solipsistes. le bonhomme est aussi cleptomane, par jeu dirait-on, façon d'absorber le monde pour en faire, comme le peintre, quelque chose de plus coloré, vital : imaginez la quintessence à laquelle accède soudain tout objet subtilisé.

"Un boa constrictor, c'était moi, énorme gueule grande ouverte avalant lentement, lentement, essayant d'avaler, s'étouffant sur cette énormité. Peindre, comme voler, était un effort qui n'en finissait pas d'échouer. À voler les biens d'autrui, à pondre des croûtes, à aimer Polly : les trois en définitive."

Car il y a encore une maîtresse, Polly, chipée elle aussi à son ami horloger Marcus. Et tout a basculé, Orme qui fuit la peinture veut aussi fuir Polly car Marcus a des soupçons. Gloria, mégot à la bouche, l'impassible épouse du couple défait après la mort de leur petite fille, complète le carré principal. Avec même un vieux prince comme joker. Banville maîtrise de manière très élégante, fines et brèves incises, un scénario auquel on est suspendu dès l'entame du dernier tiers de lecture. Mais autant le dire, ce n'est pas l'important car chez l'Irlandais le plaisir gît dans les digressions, vagues fantasmes, méditations sur les blessures et regrets amoureux du narrateur. Claude Fierobe l'a bien compris sur "En attendant Nadeau" : "Le sujet du livre n'est pas cette histoire-là, mais celle de l'écriture". Et c'est un régal.

Avez-vous jamais noté la manière dont Banville croque ses personnages ? On se réjouit d'en voir apparaître de nouveaux pour les découvrir crayonnés. Tenez : "Dodo, dont j'ai oublié le nom complet si tant est que je l'aie jamais connu – Dorothy machinchose, je présume –, c'est la compagne de ma soeur depuis des années. C'est une petite costaude avec un étroit visage pointu de bouvreuil et un regard perçant qui vous déconcerte son monde. Une concoction de cheveux d'un blanc pur et tire-bouchonnés lui chapeaute fièrement la tête, tel un halo en sucre filé." (Hommages à la traductrice, en passant).

Les références à la peinture sont constantes et nombreuses dans "La guitare bleue" (John Banville s'y était d'abord destiné). Il invoque des toiles oû l'on retrouve ses personnages puisque l'on verra Gloria et Polly dans le (premier) "Déjeuner sur l'herbe" de Manet tandis que vous imaginerez mieux Marcus dans un autoportrait de Dürer (l'androgyne avec les boucles fauves) ou plus âgé, dans les Christs souffrants de Grünewald.

Et la guitare bleue ? C'est encore le mécanisme alchimique qui, comme le vol d'un objet, confère une autre intensité, "Les choses telles qu'elles sont changent sur la guitare bleue", écrivait le poète américain Wallace Stevens (épigraphe). Banville vers la fin du livre y vient : "Qui sait, le vieux barbouilleur têtu réapprendra peut-être [...], tandis que debout sur le côté, dans mon costume de Pierrot, je plaquerai des accords mélancoliques sur une guitare bleue."

Les accords mélancoliques de la phrase chez John Banville sont indiscutablement un bonheur de lecture.

Lien : https://christianwery.blogsp..
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J'avais découvert l'auteur avec son magnifique « La Mer ». Je retombe sous le charme de son écriture (et mention spéciale à la traductrice qui a fait un travail remarquable)
C'est l'histoire d'un homme qui avait deux centres d'intérêt : voler (pour le plaisir) et peindre. Mais attention le vol comme il le conçoit est un art et il se doit de respecter certaines règles pour qu'il en ressorte la jouissance qu'il en attend. Et cela va loin… car en plus du vol d'objet, il y a aussi le vol de la femme de son ami… D'ailleurs le but ultime, tant en ce qui concerne la peinture et le vol, c'est de s'approprier les objets ou les éléments, de les assimiler, et dans le cas de la peinture, de les intégrer et de les faire revivre différemment.
Mais c'est surtout le portrait d'un homme qui n'a plus goût à rien, qui est torturé, qui est déchiré à l'intérieur et qui traine sa vie derrière lui comme d'autres trainent leur ennui. Son couple n'en est plus un, il a perdu sa petite fille, rien ne va plus avec sa maitresse, il a perdu le goût de peindre… C'est le portrait d'un homme rongé par la culpabilité, qui n'a plus goût à rien.
L'auteur peint avec des mots l'âme torturée de son personnage, il emprunte ses couleurs à la nature et ses descriptions aux peintres. le personnage principal étant un peintre ayant abandonné ses pinceaux,, le roman est parsemé d'évocations de peintres (Tiepolo, Manet, Daumier, Courbet, Poussin, Matisse … )
Magnifique portrait d'un homme en perdition. L'auteur est un peintre des émotions, de l'intime… L'histoire est un peu longuette par moment, mais l'important c'est la plume et non les petits ( et grands) drames qui se succèdent au fil des pages.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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critiques presse (1)
LeFigaro
17 janvier 2018
John Banville est un sacré styliste. Dans La Guitare bleue, son dernier roman, les phrases chatoyantes se bousculent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« J'ai envie de te peindre », ai-je dit ou plutôt lâché.
Elle m'a jeté un coup d'œil soupçonneux.
« Me peindre ? s'est-elle exclamée en ouvrant de grands yeux. Qu'est-ce que tu racontes ?
— Juste ça : j'ai envie de te peindre. »
Mon cœur cognait de manière très inquiétante, il cognait vraiment, à la façon d'une énorme grosse caisse.
« Ah oui ? Avec deux nez et un pied qui me sortirait de l'oreille ? »
J'ai ignoré ce sarcasme sur mon style.
« Non, j'ai envie de faire ton portrait – un portrait de toi telle que tu es. »
Elle me considérait toujours avec un amusement sceptique.
« Mais tu ne peins que des choses, a-t-elle rétorqué, pas des gens, et quand ça t'arrive, tu leur donnes l'air de choses. »
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Le travail, Olly, m'a t - il dit tristement, je n' ai que le travail pour sortir de mon angoisse.
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