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EAN : 9791030800210
224 pages
Le Dilettante (26/08/2020)
3.4/5   24 notes
Résumé :
Les champs opératoires sont les champs les plus beaux, surtout quand on restaure l’ossature malmenée des stars ou les squelettes déviés des galeristes chics, et ce, au sein d’une fort sélecte clinique new-yorkaise, et j’en connais certains qui sont de purs régals, vous permettant d’exercer votre goût des arts et votre aptitude à la sculpture. C’est ce qu’a longtemps pensé le chirurgien Thomas Haberline, héros de La Position de schuss et scalpel roi de la clinique Sh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Thomas Haberline, chirurgien orthopédiste, a eu la chance (ou pas) de croiser un jour sur son chemin professionnel une galériste connue souffrant d'un hallux valgus, le succès thérapeutique de cette intervention banale l'avait alors propulsé au devant de la scène de la jet-set new-yorkaise. Oui mais voilà ce succès facile ne le comble plus, et il se rêve écrivain. Et pour booster ce départ vers une vie nouvelle de création, il suit l'exemple des plus grands, Hemingway, Bukowski, Faulkner…et s'alcoolise consciencieusement et systématiquement pour que jaillisse en lui l'énergie créatrice. Si celle ci se fait attendre, les dégâts collatéraux, eux, surgissent rapidement.


Epinglant avec beaucoup d'ironie le milieu huppé de la grande Pomme, Loris Bardi malmène ses personnages avec tendresse. Impossible de lui en vouloir à cet anti-héros qui conserve une once de naïveté dans sa recherche de l'épanouissement. On croise aussi de belles figures de femmes, dont Valentina, la galériste, et ses tentatives de rapprochements sino-américains, aux confins de l'art du commerce.

C'est drôle, enlevé, et jubilatoire. Une charmante comédie déjantée, qui a tout d'un roman américain, sinon le format que l'on aurait volontiers souhaité plus consistant. Un premier roman remarquable.

Merci à Babelio et aux éditions dilettante pour leur confiance.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les états d'âme du mâle blanc dominant

C'est souvent avec humour que les éditions le dilettante présente ses nouveaux auteurs. Lorsque Romain Puértolas y a publié son premier et savoureux roman, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, une pastille présentait l'auteur comme un mystérieux aventurier qui avait officié dans plusieurs métiers tout aussi saugrenus les uns que les autres. La notice biographique de Loris Bardi mentionne, quant à elle, que l'auteur de 45 ans a pour unique comparaison avec Victor Hugo, Tristan Bernard et Charles Nodier que d'être né à Besançon. Une incursion dans sa biographie nous apprend qu'il a réalisé des films expérimentaux et un documentaire, et qu'il a produit plusieurs créations sonores souvent diffusées sur le service public. Il situe son premier roman, La position de Schuss, aux États-Unis, et plus précisément à New-York.

Le chirurgien orthopédique Thomas Haberline a côtoyé la jet-set via sa pratique professionnelle. Il a même eu une liaison avec une des galeristes new-yorkaises les plus en vues, Valentina Cavalli. Sa première patiente célèbre a été en 1984 Laura Brannigan, qui souffrait alors d'un hallux valgus. Alors qu'il la raccompagnait chez elle, ils ont été pris en photo par un paparazzi et le médecin s'est retrouvé à la une d'un hebdomadaire américain de divertissement. Sa réputation décolla alors, et il se retrouva avec un portefeuille conséquent de patients célèbres. Cette soudaine réussite lui monta à la tête et il se piqua de velléités artistiques, tout en se rendant compte que le choix qu'il avait fait dans ses études de l'orthopédie était liée à sa fibre artistique de sculpteur en herbe. Divorcé d'avec son épouse, il accueille une semaine sur deux son fils Daniel, avec qui les relations deviennent de plus en plus distantes.

Le personnage principal de la position de schuss est le prototype même du mâle blanc dominant. Thomas Haberline est un bourgeois américain entre deux âges et divorcé. Sa carrière professionnelle est une réussite apparente, même si elle cache un mal-être patent. Il enchaîne, voire cumule, les conquêtes féminines, souvent plus jeunes que lui, sans vouloir a priori s'attacher. À l'instar de personnages fictionnels comme le Nathan Zuckerman de Philip Roth, double fictionnel de l'auteur, il semble le reflet d'une société patriarcale qui ne se pose pas beaucoup de questions. Cette figure semble tout de même aujourd'hui un peu caduque, et va en tout cas à l'encontre de l'image des jeunes bobos sensibles et métrosexuels. Autant dire qu'il n'est pas vraiment attachant, et que ses problèmes d'alcool et les plaintes qui vont en découler ne bouleversent pas le lecteur.

C'est à se demander si un des aspects les plus intéressant de la position de schuss ne situe pas du côté des figures de l'art et du spectacle que le livre met en avant. Dès les premières pages, l'apparition de Laura Brannigan, tout aussi rapide que ne fut sa carrière, est assez savoureuse. Quant à savoir si elle a vraiment souffert de l'oignon que mentionne l'auteur, comme il l'écrit dans une courte postface, « Tout ce que je me suis permis de dire à [son] sujet […] n'est que pure fantaisie ». Il en est de même pour l'artiste contemporain français Michel Blazy, dont certains critiques disent que son oeuvre représente « une idée singulière du vivant », et que Loris Bardi s'amuse à dépeindre de façon un peu ironique. La scène qui fait intervenir Jonathan Franzen n'est pas moins piquante, même si on est en droit de se demander si elle est une référence habile ou bien un léger accès de présomption de la part de l'auteur.

Ces manifestations bling-bling, si elles sont un peu faciles, participent tout de même au charme que l'on peut trouver à La position de schuss. le livre est placé sous le signe de l'humour, qui court dans l'ensemble des chapitres du roman. L'auteur semble en perpétuel décalage avec son personnage, et si la première personne est la plupart du temps employée, l'irruption soudaine de la troisième personne du singulier frappe le lecteur. La description de ce petit monde un peu vain, si elle manque de l'acidité dont sait faire preuve un Bret Easton Ellis, possède tout de même son petit grain de causticité. Et étonnement on finit par s'attacher bon an mal an à un personnage qui a l'air de se bonifier en cours de roman. L'écriture de Loris Bardi, si elle n'est pas flamboyante, est tout à fait fluide, et la longueur modérée du livre nous entraîne dans des péripéties sympathiques et divertissantes.
Lien : https://panodyssey.com/fr/ar..
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Sans trop m'étendre sur l'intrigue pour ne pas spolier et parce qu'il y a déjà beaucoup d'indications dans la présentation de l'éditeur et les informations sur le roman, je reviendrai plutôt ici sur mes impressions de lecture et elles sont très positives.
J'ai passé un excellent moment de lecture et de divertissement avec La Position de Schuss : Loris Bardi nous livre un premier roman vif et rythmé qui propose une réflexion intéressante sur l'art, le processus créatif, les angoisses qu'il peut engendrer, le tout servi par une écriture claire et accessible à tous. C'est un roman qui se lit vite et facilement.
Les mésaventures alcoolisées et les déboires du personnage principal, Thomas Haberline, auquel tout réussit mais qui s'entête à vouloir devenir écrivain en font un personnage attachant, profondément humain - car en proie à de nombreuses failles et à une sacrée crise existentielle - mais aussi très drôle : tout au long du roman on se plaît à moquer son excentricité et ses facéties, sa complaisance envers lui-même et on se délecte des situations cocasses auxquelles il prend part "à l'insu de son plein gré". La cadre de la Jet-Set américaine renforce ce côté mordant en offrant moult occasions de manipuler l'ironie.
Le style d'écriture est clair, facile à lire.
La narration a un côté cinématographique qui propose une alternance de passages racontés à la première personne du point de vue du personnage principal comme dans un zoom et de passages racontés à la troisième personne, permettant de défocaliser de Thomas Haberline et de son ressenti pour avoir une vue plus globale de son environnement et des personnages qui évoluent à ses côtés, comme pour élargir le plan à ce qui se trame autour de lui.
Les références artistiques sont nombreuses et variées qu'il s'agisse de musique, d'écriture ou d' art contemporain (mention spéciale pour le passage sur les Beatles, instructif et hilarant à la fois) . le fait d'avoir intégré dans le roman des artistes réels comme Blazy ou Franzen permet d'ancrer le roman dans le réel et de lui donner plus de vraisemblance.
La Position de Schuss est un roman agréable dont les pages se tournent d'autant plus facilement qu'on a très envie de savoir ce qu'il va advenir d' Haberline qui a méticuleusement bousillé tout ce qui lui apportait un peu de stabilité dans la vie... Parviendra-t-il enfin à écrire quelque chose ? La fin m'a beaucoup plu, mais sur elle, je n'en dirai pas plus !

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Comme souvent, les critiques vous promettent un livre «  grisant et réjouissant  »; curieusement, la critique du Masque et la Plume m'a donné envie de plonger dans le livre, mais je soupçonne les critiques enthousiastes de ne pas l'avoir vraiment lu...
En réalité, pour ma part, j'ai trouvé l'ouvrage inutile et barbant , écrit fort platement, dénué de message , inintéressant, ne satisfaisant que son auteur, parsemé de lieux communs ( « un prélude de chopin se fit entendre au loin, mon esprit s'envola qq secondes »), de quelques scènes de sexe plates et pornographiques avec une prof en robe moulante ( « je n'eus pas d'autre choix que de prendre son cul' à pleines mains »), de descriptions ennuyeuses et de considérations complaisantes.
L'homme, qui se veut poète, va voir des oies bernaches qui campent sur l'East river : « outre ma seule présence il se jouait quelque chose entre elles et moi que je ne voulais briser par aucune action humaine ».
L'auteur s'avoue enfin que « J'ai tellement de choses en moi. Tellement de matière et si peu de mots »
Oui, c'est clair.

Suggestion therapeutique : s'abstenir de publier, c'est un manque de modestie. Un journal intime en cas d'urgence devrait suffire.
Pronostic : sombre. Un livre qui ne franchira pas le seuil des semaines .
Les points intéressants : franchement, je vois pas. La perte de temps est absolue.
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Thomas, chirurgien new-yorkais réputé n'est pas heureux dans la vie et souhaite concrétiser une nouvelle étape de sa vie en devenant écrivain. Selon lui, l'état d'écriture doit nécessairement s'accompagner d'ivresse. Alors Thomas va tout mettre en oeuvre pour devenir alcoolique ! Au risque de tout perdre...
L'auteur s'est amusé dans ce premier roman à entremêler les destins de personnages de fiction avec des célébrités du monde de l'art (Branigan, Franzen, Michel Blazy).

Un texte qui questionne la place de l'artiste dans la société. Il y a ceux qui orientent toute une vie vers une pratique artistique, ceux qui ont connu le succès et qui l'ont perdu, ceux qui veulent devenir artiste et fantasment une condition. Que reste t-il de tous ces gens-là, à la fin, au son d'Abbey Road ?

Belle écriture, fluide et enlevée, très visuelle.
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critiques presse (3)
LeFigaro
17 septembre 2020
On se régale à accompagner les déboires du bancal Thomas Haberline. [...] Un antihéros, excessif et attachant, qui laisse penser que son créateur est promis à un riche avenir littéraire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
16 septembre 2020
Coup d'essai aussi maîtrisé qu'érudit, La Position de schuss nous met (presque) à genoux d'admiration.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
16 septembre 2020
Le roman de Loris Bardi, lui, séduit par son intelligence, à condition d'apprécier de cet esprit voltairien constant, qui plane sur des personnages rendus aussi misérables que les aimait Flaubert.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'allais ECRIRE.
La virginité de la page ne me freina pas une seconde […]
Mes doigts bougeaient sur le clavier sans aucune suspension et produisaient en rythme une composition musicale discontinue qui excluait toute réflexion. Je fus embarqué par un courant d'une intensité jamais éprouvée jusqu'alors. La masse d'eau rentrait par tous les orifices de mon corps pour en ressortir aussitôt sans nullement m'asphyxier […] J'étais devenu cet être aquatique qu'est le fœtus dans ses eaux primordiales. Littéralement rempli de mots, je parvenais à les expulser sur la page avec une facilité qui dut me faire croire sur le moment que j'étais devenu ce que je voulais être : un écrivain.
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Il faut de nombreuse années pour se dépêtrer psychologiquement d'une réussite professionnelle comme celle que j'ai connue. Je m'étais persuadé que tout allait bien et que mon accomplissement se résumait à un compte en banque bien rempli et à des amis célèbres. Cette perception ouatée de la réussite, je devais l'entretenir sans mesurer l'affection sinistre et silencieuse qui grandissait en moi.
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J'ai fait le con. Je bois. Je veux dire pour écrire, je bois de plus
en plus et les équipes s'en sont rendu compte. Je bois parce que c'est le seul moyen pour oser. Et je n'ose toujours pas
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Voilà, je me l'étais avoué. Par le biais de mon ex-femme, la seule personne de cette ville susceptible de me délivrer de ce mal, je m'étais avoué deux choses. J'allais tout foutre en l'air, c'était irrémédiable, et j'allais tout foutre en l'air pour ne rien en faire.
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