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3,89

sur 5047 notes
Encore une belle histoire que je savoure là. Une plume délicate, un air de conte mêlé aux charmes rencontrés dans Pereira prétend. La lecture se fait comme une balade, une itinérance douce et tranquille. jusqu'à réaliser un tissage de merveilleux, de sensualité, de poésie. Je vais me souvenir longtemps de sa délicatesse.
Ne laissez pas passer ce livre. ( Paru en 1996 en France )
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Cette histoire est narrée comme un conte à la poésie langoureuse. La langue est simple mais méticuleuse. le récit est court et pourtant, en tournant la dernière page, on garde l'impression d'avoir vécu une vie, ses longueurs et ses impatiences, ses merveilles et ses émois, d'avoir vu les saisons défiler et les années marquer leur empreinte dans les coeurs. Une nostalgie douloureuse habite cette histoire, similaire à la nostalgie qui hante son personnage principal, Hervé Joncour, qui achète et vend des vers à soie, enchaîne les voyages à l'autre bout du monde, depuis la France jusqu'à ce Japon qui s'ouvre à peine et gronde de querelles intestines. En France, Hervé Joncour, qui vend des vers à soie, abandonne derrière lui à chacun de ses voyages une épouse aimante à la voix de velours, et qui l'attend toujours. Au Japon, Hervé Joncour, qui achète des vers à soie, découvre un désir interdit, se charge d'une attente impossible, s'abandonne à la mélancolie de ce qui ne peut exister. Tiraillé entre les deux pôles d'une existence dont il est le témoin passif et contemplateur, Hervé Joncour amasse en richesse ce qu'il perd en joie. Ce récit d'une finesse rare se déroule tel un fil de soie et se conclut dans une poésie tragique qui rappelle la fragilité des êtres, des liens, et du temps qui passe.
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Voilà une belle heure de passée hors du temps avec ce texte magnétique, à la fois dense et aérien, entre épure d'une estampe japonaise et récit de voyage initiatique.
Je me suis surprise à plonger sans retenue dans la toile de cette histoire parfaitement construite, calligraphiée avec subtilité, d'une traversée du voile, d'un envoûtement au bout du monde.
En reste en impression la caresse soyeuse du regard d'une mystérieuse geisha, qui poursuit après la lecture et rend mélancolique.
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Comment faire petit et mignon ?
Comment écrire la beauté et la souligner ?
Comment, comment, comment a-t-il fait pour résumer l'amour et le voyage, le temps et la distance, l'affection et le parfum, le lent délitement des sens et la passion qui dure ? Et ce, en si peu de pages ?
En écrivant au mot juste, maçon d'une histoire qui de fils de soie en fils de soie, trace l'existence en fils brodé d'or et de soit…
Un grand livre caché dans un petit roman…
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Quel magnifique roman !... Une écriture aussi belle, aussi mélodieuse, tant de sensibilité, d'impressions et d'émotions ne pouvaient que m'enchanter.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur force l'admiration. La beauté, la puissance et la poésie du style, la sensibilité de l'auteur ne pouvaient que m'impressionner !
Il faut dire que l'écrivain est l'un des rares à pratiquer encore cette forme de littérature qu'est l'art pour l'art, l'art pour la beauté de l'art, par-delà le sens.
Et, en la matière, c'est un maître. Avec peu de mots, peu d'événements et peu de personnages, sans autres arguments en sa faveur qu'une parole puissante et l'impression que le temps passe, il crée une oeuvre immersive et enchanteresse, d'une rare poésie.
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Dans le soyeux de ce texte, il y a l'amour. L'amour d'une femme aux prises avec son inquiétude. Celle de ne pouvoir, et de ne vouloir même, retenir un époux qui part à l'autre bout du monde chercher le remède au fléau qui menace son industrie.

Derrière le soyeux de ce texte, il y a l'angoisse de cette même femme, de le savoir peut-être y trouver ce qu'il ne cherchait pas : une volupté insoupçonnée, une volupté tout orientale.

Derrière le soyeux de ce texte, il y a la détresse d'une femme en mal d'enfant. La détresse de ne savoir dire sa détresse. Une histoire intime diluée dans la vie industrieuse des hommes.

Derrière le soyeux de ce texte, il y a une douleur qui s'exprimera de la façon la plus inattendue et le plus touchante. Peut être un peu trop tard, comme toujours.
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Deuxième incursion, pour moi, dans l'univers exquis d'Alessandro Baricco, tout en finesse et en poésie, et deuxième franche réussite qui forcément en appelera d'autres !

L'histoire se déroule ici à la fin du XIXème siècle, autour d'Hervé Joncour, un héros-voyageur dont on ne sait finalement presque rien, sinon qu'il importe chaque année dans le sud de la France des vers à soie pour alimenter les filatures de la région.
Mais les précieux bombyx sont un jour atteints de maladie. Pour préserver la qualité exceptionnelle de sa production, M. Joncour est contraint de partir s'approvisionner au Japon qui, "en ce temps là, était effectivement à l'autre bout du monde".

Une quête en quatre temps, quatre aller-retours vers un ailleurs plein de mystère et d'exostisme, les prémices d'une romance, et toujours une écriture délicate, légère comme la soie.
A partir de quelques personnages à peine esquissés, d'un échange de regards, d'oiseaux colorés et de métaphores savoureuses, Baricco nous propose une évasion hors du temps, et sur des fondations pour le moins minimalistes, il parvient à bâtir une histoire envoûtante, comme ces tuniques de soie si fines qu'elles semblent "tisées de rien".

Voilà donc un roman court mais d'une indéniable sensualité, qui confine même à l'érotisme dans les derniers chapitres.
Du grand art.
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Une oeuvre courte, pleine de poésie, où le rythme de l'écriture, sa forme et sa musicalité en font un livre très plaisant à lire. On y suit dans les années 1860, les pérégrinations d'Hervé Joncour, ardéchois, qui se rend au Japon, à l'autre bout du monde. Ces voyages se font juste avant le début de l'ère Meiji qui ouvrira les portes de l'archipel à l'Occident et à la modernité. Hervé Joncour s'y rend à quatre reprises pour y acquérir des oeufs de vers à soie. La pébrine menace l'activité florissante des séricicultures de Lavilledieu, sa ville natale. Là-bas, à l'autre bout du monde, il rencontre Hara Kei et tombe sous le charme de sa maitresse, dont on sait seulement que ses yeux n'avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d'une jeune fille. La guerre qui finira par éclater rendra ces voyages trop risqués et d'autant moins nécessaires que Louis Pasteur trouvera le moyen de conjurer la maladie qui touchait alors les vers à soie en France. Ne restera pour Hervé Joncour que le souvenir d'une liaison aussi brève qu'intense, vécue là-bas à l'autre bout du monde. Souvenir auquel une lettre, écrite en japonais, pleine de sensualité et d'érotisme donnera une réalité tangible qui l'accompagnera tout le reste de sa vie et de l'amour qui l'unit à sa femme Hélène.
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En lisant ce livre, j'avais l’impression de lire un conte qui aurai pu commencer par : Il était une fois... J'y ai trouvé plusieurs ingrédients : simplicité, fluidité, agréables répétitions et de la douceur...Beaucoup de douceur. Un roman si délicat qu'on a l'impression d'avoir de la soie entre les mains...
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Ce livre parle du désir de l'autre, soudain, inattendu, non consommé, et qui fait basculer la vie dans la nostalgie, d'un moment non vécu. Et c'est ainsi qu'anesthésiée, l'âme, prisonnière, devient incapable d'entrevoir l'amour fou, réel, vivant à ses côtés.
Raconter l'histoire serait préjudiciable au lecteur vierge de ce roman. Mais osez le voyage, glissez vous au côté d'Hervé Joncour, acheteur de vers à soie, vivant son destin de manière nonchalante et répétitive, jusqu'à ce qu'un séjour au Japon, pays producteur d'une soie, si légère qu'elle évoque la douceur de la peau, fasse envoler son âme tels ces oiseaux bleues qui accompagnent sa route.
A tous ceux qui ont connus l'amour à l'état brut, quand il est trancendé par l'acte physique, l'auteur, nous fait cadeau d'une lettre magnifique qui fait ressurgir une emotion vibrante. Un livre à garder près du coeur.
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