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EAN : SIE145784_737
(30/11/-1)
3.88/5   12 notes
Résumé :
Les Souvenirs d'un officier de la Grande Armée, publiés en 1923 par Maurice Barrès, contiennent les souvenirs d'un de ces braves qui ont fait la gloire de la Grande Armée : son grand-père.
Suivons-le en 1804, cette année où Bonaparte devient empereur. Jean-Baptiste rejoint le corps des vélites à pied de la Garde. Il est emporté par un ouragan de fer et de feu qui dévaste tout sur son passage : Austerlitz, Eylau, Friedland, Tilsitt… Des victoires vite éclipsée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Il parcourt le monde, il amasse des thèmes qui devaient d'autant plus le frapper qu'il appartenait à une race immobile. »
Dans les années 20, Maurice Barrès publie le journal de son grand-père, Jean -Baptiste Auguste Barrès, qui retrace sa vie de soldat, puis d'officier au mérite dans la Grande Armée.
C'est l'histoire d'un jeune homme qui s'engage davantage par défi que par désir. Un jeune homme que la Révolution arrache à la petite ville où les siens vivaient depuis des siècles. Ce paysan, attaché à sa terre, cet homme immobile, va marcher l'arme au poing jusqu'à « l'extrémité du monde civilisé ». Ce sont des hommes de cette trempe qui ont fait de l'aventure napoléonienne cette sublime et cruelle parenthèse. Pour lui et ses congénères, l'Empereur est une sorte de Dieu vivant, un Dieu Olympien et étrangement familier qu'on vénère malgré les souffrances endurées en son nom. Lors du retour de Napoléon de l'ile d'Elbe, Jean-Baptiste Auguste Barrès ne se posera aucune question. Il se mettra, comme s'il s'agissait d'une évidence, au service de son Empereur jusqu'au désastre final. Mais ce rêve déchu valait peut-être encore mieux que de supporter toutes les humiliations de la terreur blanche et la morgue imbécile des monarchistes revenus d'exil.
Très vite, par la force des circonstances, Jean-Baptiste Auguste Barrès se transforme en guerrier, dur à la peine, au coeur endurci, et à l'instinct poussé de survie. de temps à autre, au fil de ses marches interminables à travers l'Europe, il retrouve son âme d'enfant quand il voit pour la première fois la mer, des palmiers, où quand son régiment se fait charger par des boeufs sauvages.
Sa guerre ! c'est une guerre au ras des pâquerettes ; il avance, il recule, il se dissimule dans les ténèbres, il charge baïonnette au fusil, sans rien comprendre, ni trop savoir si son armée connaît la victoire ou la défaite…
Le style est plat, parfois morne, mais c'est, je crois, cette platitude qui nous fait mieux comprendre les trois obsessions du soldat : survivre, manger, dormir…
Au lendemain de la bataille d'Eylau, Jean-Baptiste Auguste Barrès, couvert de boue et de sang, exténué, affamé, raconte avec des mots simples ce moment d'extrême abandon où il regrette de se trouver parmi les vivants plutôt que parmi les cadavres. Un épisode poignant qui vaut bien toutes les envolées lyriques et les fulgurances de nos grands écrivains quand ils racontent leur guerre…

Challenge XIXème siècle 2016
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Jean-Baptiste-Auguste Barrès raconte ici ses trente années de carrière militaire sous le consulat, l'Empire, la Restauration, les 100 jours, la seconde Restauration et la Monarchie de Juillet.
Restés longtemps dans les placards de sa descendance, ces carnets seront publiés 73 ans après sa mort, par son célèbre petit-fils, Maurice Barrès, romancier, polémiste, nationaliste, antidreyfusard et antisémite. L'introduction de ce dernier, qui ne parle pas de ses orientations politiques, est assez intéressante. On sent le besoin, en 1922, de publier les mémoires de son grand-père alors qu'il est mort à 62 ans, que son père est également mort à 62 ans, et qu'il arrive lui-même à cet âge. Et en effet, il mourra un an plus tard, en 1923, à l'âge de... 61 ans.
Quant aux mémoires de Jean-Baptiste-Auguste elles-mêmes, mon intérêt à leur égard fut mitigé. S'il écrit très correctement, l'auteur n'est pas un écrivain et la narration reste souvent très factuelle, surtout au début, sur les années napoléoniennes. Il manque la saveur des anecdotes qui fait généralement tout le sel de ce genre d'ouvrage. On en trouve bien quelques-unes, mais plutôt dans la seconde moitié, lorsqu'il est question de la Restauration, de la révolution de 1830 et de la Monarchie de Juillet. Sans doute la mémoire de l'auteur était-elle plus fraîche sur ces sujets ?
En bref, un ouvrage à conseiller plutôt à ceux qui sont déjà de grands passionnés de cette période, les autres risquent de s'y ennuyer quelque peu.
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Je ne fais pas partie de la secte des adorateur de l'Empereur, en cette année de bicentenaire le hasard seul a présidé à cette lecture fort intéressante.
Il s'agit du journal d'un soldat établi par Maurice Barrès au début du 20ème siècle à partir des notes de son grand-père.

Nous vivons donc à travers lui les événement politiques et militaires qui se succédèrent de l'Empire à Louis Philippe.
L'angle évolue avec la carrière du militaire. D'abord ballotté dans la confusion des champs de bataille, prenant du galon il finit par exercer des activités plus déterminantes.
L'amateur de stratégie militaire ne trouvera pas son bonheur ici, l'intérêt du récit à mon sens se trouve dans l'envers du décor qu'il nous révèle.

Les manigances des uns et des autres, grands et petits, pour obtenir grades et prébendes alors que Napoléon est au zénith, puis la fortune tournant, les défections, les trahisons mais aussi quelques indéfectibles fidélités.

Ces manifestations mesquines de la nature humaine ne s'éteignent évidemment pas avec l'Empire.
Barrès avec un certain humour, nous fait état des retours de bâtons et des multiples collusions dont il a été témoin lors des différentes Restaurations.

Le récit est riche d'anecdotes, de détails de la vie militaire et de remarques pratiques sur les contrées visitées qui contribuent à donner corps à cette période au-delà de l'inévitable panégyrique Iéna, Friedland, Wagram et autres sinistres hécatombes.

Un regard passionnant sur la période

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Voici un mémoire de Jean-Baptiste Barrès qui retrace son épopée pendant plus de 30 ans au service de l'empire puis des différents rois à la Restauration.
Barrès décide d'écrire son quotidien dans des carnets dès son admission chez les vélites, nouveau corps crée par Napoléon. C'est au sein de ces vélites que Barrès va faire ses premières armes et se confronter au quotidien de soldat. Il vivra la grande époque de l'empire puis sa chute mais son histoire ne s'arrête pas là puisqu'il écrira jusqu'à 1834, retraçant ainsi les moments forts des changements de régimes.

Ce livre est une grande ressource pour comprendre le quotidien du soldat, entre ses moments à la caserne, sa découverte de Paris et surtout ses longues marches à travers toute l'Europe. Barrès décrit son quotidien, ses difficultés et se montre très réaliste sur la situation qui l'entoure. Doté d'un grand sens de l'honneur il n'hésite pas à critiquer le comportements des autres y compris de ses supérieurs. Il livre également son ressenti des évènements qu'il vit : les batailles, les trois glorieuses, ses rencontres avec Napoléon et les rois sont autant d'anecdotes intéressantes pour le lecteur. On pourrait toutefois reprocher des manques de précisions à certains moments où l'on souhaiterais en savoir un peu plus. Les batailles sont également simplement évoquées et il est difficile de se projeter véritablement d'autant plus que Barrès est dans la garde impériale et ne participe pas activement à toutes les batailles.
Son récit après la Restauration, qui au départ ne m'intéressait pas tellement, s'est révélé être une très belle découverte. Il fait part de précisions et de témoignages très intéressants. de plus son récit des trois glorieuses mérite d'être lu, c'est sans doute le passage le plus complet de l'auteur.

Je recommande ce livre à tous les amateurs de l'épopée impériale, une plongée au temps de Napoléon à parcourir les routes d'Europe dans les pas de Barrès. Foncez !
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Maurice Barrès publie en 1923 les mémoires de Jean-Baptiste Barrès, son grand père qui a servi pendant 30 ans au sein de la Grande armée.
Au service de Napoléon Ier puis des différents Rois jusqu'en 1834, cet homme n'a vécu qu'avec la guerre et que pour la guerre.

30 ans de service sans aucune séquelles physiques relèvent de l'exploit. Au temps où les canons et les armes à feu réalisaient de grande blessure parfois inguérissable, cela relève de la chance.

De la chance, Barrès en a eut : de simple soldat, il finira officier (Lieutenant-Colonel).

Ces souvenirs sont poignants, tout au long du livre, on découvre le quotidien du soldat et ses horreurs. Ses rencontres avec l'Empereur, son parcours à travers l'Europe, sa loyauté envers l'armée jusqu'à son congé officiel.

Un ouvrage très intéressant et d'une lecture aisée. Maurice Barrès a eu une excellente idée en publiant les cahiers de son grand père. il permet à celui qui a eut un aïeul grognard d'avoir une idée de ce que pouvait être les guerres Napoléonienne et le service militaire.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quand j'eus passé le pont, je vis pour la première fois un champ de bataille. Ce spectacle me glaça d'effroi, mais l'état que j'avais embrassé devait me faire oublier tout cela. La plaine était couverte de cadavres, presque tous Autrichiens. Dans le village, dans les rues, dans les maisons, dans les jardins, tout était garni de morts. Pas un coin qui ne fut arrosé de sang. Nous fûmes logés militairement. Je n'ai pas pu me coucher de la nuit, faute d'espace pour m'asseoir sur le plancher. Les maisons étaient pleines de blessés, sans habitants et dévastées. Je ne mangeai rien de la journée ; je ne pus même pas faire sécher mes habits qui étaient pourris d'eau. Quatre jours après, ils ne l'étaient pas entièrement.
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On se battait dans les rues, dans les jardins, dans les maisons ; les balles arrivaient sur les boulevards. Je ne pourrais dire comment il se fit qu’en allant d’un point à un autre pour soutenir mes voltigeurs, je me trouvai seul, entouré d’ennemis et près d’être saisi. Je m’esquivai par la porte d’un jardin, et après avoir marché quelques temps, je me trouvai seul du bataillon sur le boulevard, au milieu de l’armée dans la plus complète déroute. Je suivis le mouvement, sans savoir où j’allais, je passais le pont qui était fermé à l’entrée par un des battants de la grille en fer, et encombré de cadavres qu’on foulait aux pieds. Enfin je me trouvai de l’autre côté, porté par la masse des hommes qui se sauvaient. C’était une confusion qui faisait saigner le cœur.
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J'étais donc à Paris, dont je rêvais depuis tant d'années ! Il me serait impossible de rendre compte du plaisir que j'éprouvai, quand j'entrai dans la capitale de la France, dans cette grande et superbe ville, l'asile des beaux arts, de la politesse et du bon goût. Pendant les quelques jours que j'y restai, je fus assez embarrassé pour définir les sentiments que j'éprouvais, et me rendre compte des impressions que me causaient la vue de tant de monuments, de tant de chefs-d'oeuvre, et cet immense mouvement qui m'entraînait. J'étais souvent dans une espèce de stupeur, qui ressemblait à de l'hébètement. [...] Il faut sortir comme moi d'une petite et laide ville, quitter pour la première fois le toit paternel, n'avoir rien vu de véritablement beau, pour comprendre et concevoir toute ma joie, tout mon bonheur.
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Le 14 juillet, comme nous allions arriver à Brandebourg, une partie des équipages de l'Empereur, escortés par les gendarmes d'élite, passa dans nos rangs. Un chasseur du bataillon cria : "Place aux immortels !" Il s'en serait suivi une vive querelle, si les officiers n'étaient pas intervenus. Cette mordante épigramme était répétée à tous les passages des gendarmes depuis Iéna. C'était parce que cette troupe d'élite, étant chargée de la police militaire du quartier général impérial et de la garde des équipages de l'Empereur, ne paraissait jamais au feu, qu'on l'avait baptisée du nom d'immortelle. Cette insulte était injuste, mais que faire contre une opinion répandue ? Cependant, après la bataille d'Eylau, l'Empereur ordonna qu'un jour de bataille les gendarmes auraient un escadron en ligne. Les hommes se firent tuer à leur poste, mais cela ne tua pas la plaisanterie.
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... je dois me féliciter de ce que la fortune ne m'a pas été plus contraire, et remercier la Providence, puisque j'ai la satisfaction de me retirer du service sans aucune infirmité ni blessures graves : c'est une grande compensation et un inappréciable bienfait pour mes vieux jours.
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