Nous avouons, nous n'avions plus en tête l'élève Madeleine du Pensionnat de Saint-Denis.
Toutefois, l'auteure
Gwenaële Barussaud fera preuve d'astuce, raccrochant les wagons à coups d'événements déja familiers, pour nous lecteurs qui avions déja dévoré le reste de la série.
Nous reprendrons la naissance de l'héritier de Napoléon, la création d'une délégation d'élèves sélectionnées pour féliciter l'Empereur et lui offrir une chorale.
Si Marie était douée en peinture, Madeleine semble avec d'excellentes prédispositions pour chanter comme un rossignol.
Cela aura t-il une importance pour son avenir?
Les débuts du roman sembleront en tous cas d'un bonheur mitigé: nous savons que la mère de Madeleine, veuve d'officier, a des problèmes de santé et que finalement Madeleine est bien là où elle est, au pensionnat.
Elle et ses deux soeurs ( c'est la seule du lot d'héroïnes qui aura aussi à se soucier de cela: la famille).
Le statut de Madeleine et ses soeurs sera encore différent de celui d'Héloïse dont le père était mort au combat. Celui de Madeleine a disparu et cela, selon nous, laissera toutes les chances de croire aux miracles dans les pages à venir peut être.
Tout est bien annoncé, Madeleine sera le personnage le plus délicat et timide, même si elle est l'aînée de sa famille. D'ailleurs, pour cela, elle saura se montrer forte pour montrer l'exemple. Nous l'apprécierons.
Toujours dans la complémentarité des tomes de la série, si certains d'entre eux faisaient juste mention des revers des troupes de Napoléon, contre toute attente avec ce personnage, le volume de Madeleine fera plus clairement référence à l'ambiance des fronts, puisque son père est ( ou était) médecin-militaire.
Un autre angle intéressant pour le sujet Napoléonien fil rouge de la série.
D'une manière complètement inattendue, oui, l'aventure de Madeleine la conduira à devenir la voix des disparus ou capturés d'une bataille en Espagne à laquelle son père aurait participé.
Notre jeune demoiselle si douce et si discrète sera par un concours de circonstance poussée hors des murs de l'école ( d'une façon un peu différente de Léonie qui fut renvoyée) et elle s'accordera une mission propre à laquelle seulement les familles des disparus auront coeur à savoir.
Où sont les soldats perdus de la bataille qui ne sont jamais revenus?
La juste cause de cette nouvelle aventure de la série permettra d'enrichir encore le double-propos, civil et militaire, familial et Napoleonien, de ne pas considérer ces éléments humains de bataille comme des pièces négligeables.
Que restait-il des batailles hormis les victoires sur les conquètes?
Le projet de
Gwenaële Barussaud aura été finement, efficacement mené de bout en bout de la série, avec tact et émotion.
Nous aboutirons avec ce dernier tome à la phase finale du destin de fond accordé à Napoléon, l'exil loin de tous après ses victoires, ses défaites mais surtout le désaveu du peuple français.
Le tome concluera là-dessus tout en offrant encore une fois une romance tendre qui adoucira la dure situation.
Une série coup de coeur, vraiment.