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EAN : 9782707349262
176 pages
Editions de Minuit (05/10/2023)
3.38/5   33 notes
Résumé :
Il est impossible de croire sérieusement, comme les deux héros du célèbre film d'Hitchcock Fenêtre sur cour, que leur voisin aurait tué sa femme, puis l'aurait découpée en morceaux devant les fenêtres ouvertes d'une trentaine d'appartements. Mais leur délire d'interprétation n'a pas pour seule conséquence de conduire à accuser un innocent. Il détourne l'attention d'un autre meurtre - bien réel celui-là - qui est commis devant les spectateurs à leur insu et mérite l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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"Et si Hitchcock s'était trompé ?"

Un Pierre Bayard sans peur ( et sans reproche) en contre plongée sur le film "Fenêtre sur cour"... Sous les yeux d'Hitchcock, car le réalisateur est présent. Dans le film; Hitchcock remonte la pendule dans un des appartements faisant face à celui du héros: Jefferies ( James Stewart ).

"Cette capacité plus grande du cinéma à montrer la réalité présente en fait deux avantages. Sur le plan policier, tout d'abord, elle constitue un défi à l'intelligence...au point d'être par moments, aveuglé par l'évidence de son spectacle ?"

"Il détourne l'attention d'un autre meurtre – bien réel celui-là ..
Le héros soupçonne Lars Tornwald, son voisin, d'un meurtre ( hors caméra) alors que le public découvre dans la cour, un chien mort, étranglé ...

Et si Hitchcock s'était trompé?
Le véritable meurtre de "Fenêtre sur cour" n'est pas celui hypothétique d'Anna, l'épouse invalide de Lars Thorwald ( le coupable selon James Stewart?) ,mais du ... chien, « Puppy ».
"Le crime était presque parfait." Un crime impuni...

L'auteur pose la question des droits des animaux ( "Aucun animal n'a été maltraité dans ce film!".) Tandis qu' Hitchcock montre, dans le panoramique inaugural, un chat qui va sauter de balcon en balcon, puis se glisser dans les appartements...
Un cas de voyeurisme passionnant, via les yeux du félin!

"Un meurtrier ne ferait jamais défiler son crime devant une fenêtre ouverte. "Lisa Carol Fremont,( Grace Kelly) " la fiancée de James Stewart.
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Au détour d'une discussion familiale pendant le dîner d'hier, notre fille nous lance sur le trilemme d'Agrippa, également connu comme trilemme de Münchausen. Notre discussion glisse alors sur le syndrome de Münchausen, que les enfants ne connaissaient pas et d'autres sujets connexes avant que chacun de nous n'aille vaquer à ses occupations.

Ce matin, en continuant et achevant ma lecture de Hitchcock s'est trompé de Pierre Bayard, je tombe sur le chapitre IV intitulé le syndrome de Münchausen, qui joue un rôle dans la contre-enquête de Pierre Bayard sur le film d'Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour.

Comme Obélix tombé bébé dans la marmite de potion magique, je suis tombé, il y a quelques années de cela, dans l'univers littéraire Bayard [1] - mais contrairement à Obélix qui ne peut (presque) pas boire de la potion magique, je continue à lire les livres de Pierre Bayard, voire à boire ses thèses, ses interprétations et ses contre-enquêtes.

Dans ce dernier livre qu'il définit comme un « roman policier » (p. 11), Pierre Bayard explique son propos ainsi

« Contrairement aux autres livres que j'ai consacrés à la critique policière, celui-ci portera sur le cinéma, ce qui, sur bien des points, devrait changer la donne.
Alors que la littérature semble ouvrir à l'imagination du lecteur de larges espaces de liberté – en particulier en raison de ses descriptions souvent incomplètes –, le cinéma peut laisser le sentiment de tout offrir à la vue et de limiter de ce fait les interstices propres à favoriser la construction de lectures alternatives.
Cette capacité plus grande du cinéma à montrer la réalité présente en fait deux avantages. Sur le plan policier, tout d'abord, elle constitue un défi à l'intelligence, puisqu'il s'agira ici, non seulement d'établir l'innocence d'un homme injustement accusé, mais de prouver qu'un meurtre a été commis sous les yeux de tous, y compris du spectateur, dans l'indifférence générale.
Or – et tel est l'autre intérêt de ce déplacement de la littérature vers le cinéma – c'est bien cette question du voir qui se trouve ici en jeu, une question que le cinéma pose avec une plus grande acuité que la littérature. Que voyons-nous au juste dans le monde quand nous croyons l'observer et, dans le même temps, que nous arrive-t-il de manquer en lui, au point d'être par moments aveuglés par l'évidence de son spectacle ? » (p. 18-19)

Pierre Bayard s'attaque en effet ici à une contre-enquête au sujet d'un film, Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock. À son habitude, il déploie son appareil d'analyse et de critique policière à base de quelques concepts et théories (biais de confirmation, de cadrage, d'enquête, syndrome de Münchausen, autonomie des personnages, …) afin de montrer que les spectateurs et téléspectateurs et également l'auteur se sont trompés. Mobilisant les concepts et théories précédemment cités ainsi que la littérature sur le meurtre en chambre close, Pierre Bayard nous embarque dans un véritable roman policier où la victime du meurtre est assez étonnante et permet à l'auteur de traiter de thème d'actualité comme la manipulation collective.

Je ne sais pas où placer exactement Hitchcock s'est trompé dans l'univers littéraire Bayard - certains des livres m'ont moins convaincus pris indépendamment de l'univers littéraire Bayard. Cela n'est pas très important en fait. le plaisir de lecture est bien présent, l'incursion dans la littérature sur le meurtre en chambre close plaisante mais courte, la victime du véritable meurtre est étonnante, l'auteur esquisse [2] un projet pédagogique d'enseignement de la critique policière afin de former à l'esprit critique et de lutter contre différentes formes de manipulation collective.

[1] J'utilise ce terme en le calquant sur l'univers cinématographique Marvel dans la mesure où Pierre Bayard a créé un univers d'analyse de la critique policière dans ses différentes contre-enquête et qu'il mobilise les concepts développés ici ou là dans ses différents livres. Il y a comme un système ou un appareil chez Bayard dans lequel chacun de ses livres vient se placer en ajoutant une couche d'analyse.

[2] Pour être honnête, dans le dernier paragraphe de moins de dix lignes.
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Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis dans les rayons d'une libraire un livre dont je ne connaissais pas l'existence qui semblait parler de mon film préférée : Fenêtre sur Cour.
Le synopsis indique que c'est une autre enquête dans l'univers du film pour découvrir ce qu'il s'est réellement passé.
En joie, de la découverte d'un tel livre je me précipita pour le lire.
Malheureusement, la limite entre l'amusement et l'agacement est très fine et elle fut vite dépassée. Ce livre ne contient en réalité que dix pages sur cette enquête parallèle et tout le reste essaie de décrédibiliser celle du film en nous expliquant pourquoi elle ne tient pas et divers analyses. Bien que les propos soient intéressants pour la plupart, cela devient vite agaçant car une fiction est une fiction, un film n'a pas besoin d'être vraisemblable pour exister.
Hitchcock disait "Demander à un homme qui raconte des histoires de tenir compte de la vraisemblance me paraît aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter les choses avec exactitude"
Je ressorti déçu de cette lecture moi qui m'attendait à m'amuser en lisant une théorie sur ce film que j'aime tant.
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J'avais apprécié la lecture de « la vérité sur ils étaient dix » d'Agatha Christie qui revisite l'enquête du roman et propose une alternative à la solution retenue par l'autrice. Selon les mêmes principes d'analyse de l'intrigue, Pierre Bayard s'intéresse ici au film « fenêtre sur cour » d'Hitchcock en passant au crible le scénario et les images assemblées pour faire croire que. Cette façon de décortiquer les scènes, les attitudes, les personnages est amusante et s'appuie sur des notions parfois un peu ardues à suivre, de sociologie, de psychologie, de psychanalyse, de biais cognitifs divers et variés...L'auteur nous concocte un polar dans le polar qui démolit la crédibilité du meurtre de la femme de Thorwald et on se demande si Hitchcock n'aurait pas du s'assurer ses services pour rendre son scénario plus véridique ! Sauf que l'oeuvre du cinéaste ne repose pas sur une vérité absolue, mais sur une illusion crédible bien balancée qui suffit à donner du plaisir au spectateur.
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Un essai grotesque et ridicule dont l'argument-maître de l'auteur est : Moi, si j'avais tué ma femme, je ne m'y serais pas pris comme ça. Moi, j'aurais fermé la fenêtre, moi, je n'aurais pas gardé son alliance. C'est ce qu'on appelle avoir compris le film! S'ajoute un charabia de psychanalyse de bazar, et beaucoup de vanité de la part de ce piètre auteur.
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critiques presse (4)
LaCroix
15 décembre 2023
Fidèle à sa manière, Pierre Bayard décrypte le génial "Fenêtre sur cour" d’Alfred Hitchcock afin d’en déconstruire brillamment l’intrigue et les conclusions.
Lire la critique sur le site : LaCroix
OuestFrance
22 novembre 2023
Et si le meurtre de « Fenêtre sur cour » d’Alfred Hitchcock n’était pas crédible ? Une hypothèse de – et « à la » – Pierre Bayard…
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Marianne_
21 novembre 2023
Hitchcock nous a-t-il tout dit ? Et ses personnages lui ont-ils tout avoué ?
Lire la critique sur le site : Marianne_
LesInrocks
17 octobre 2023
Un récit touffu, haletant, fougueux et d’une drôlerie intrinsèque, qui se dévore comme un bon polar.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Contrairement aux autres livres que j’ai consacrés à la critique policière, celui-ci portera sur le cinéma, ce qui, sur bien des points, devrait changer la donne.
Alors que la littérature semble ouvrir à l’imagination du lecteur de larges espaces de liberté – en particulier en raison de ses descriptions souvent incomplètes –, le cinéma peut laisser le sentiment de tout offrir à la vue et de limiter de ce fait les interstices propres à favoriser la construction de lectures alternatives.
Cette capacité plus grande du cinéma à montrer la réalité présente en fait deux avantages. Sur le plan policier, tout d’abord, elle constitue un défi à l’intelligence, puisqu’il s’agira ici, non seulement d’établir l’innocence d’un homme injustement accusé, mais de prouver qu’un meurtre a été commis sous les yeux de tous, y compris du spectateur, dans l’indifférence générale.
Or – et tel est l’autre intérêt de ce déplacement de la littérature vers le cinéma – c’est bien cette question du voir qui se trouve ici en jeu, une question que le cinéma pose avec une plus grande acuité que la littérature. Que voyons-nous au juste dans le monde quand nous croyons l’observer et, dans le même temps, que nous arrive-t-il de manquer en lui, au point d’être par moments aveuglés par l’évidence de son spectacle ?

Prologue, p. 18-19
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Et si Hitchcock s’était trompé ?
Une telle question est apparemment absurde, dans la mesure où il semble aller de soi qu’un créateur règne en maître sur son œuvre et se trouve donc mieux placé que quiconque pour savoir ce qui s’y est effectivement produit.
Des voix se sont pourtant élevées ces dernières années, de plus en plus nombreuses, pour contester cette toute-puissance et affirmer, exemples à l’appui, qu’il pouvait arriver à un créateur de méconnaître des pans entiers de sa propre œuvre.
Une thèse encore plus crédible si l’on accepte l’idée – ce que je ferai ici – que les personnages de fiction disposent d’une marge d’autonomie importante et qu’il leur arrive d’accomplir des actes à l’insu de celui qui leur a donné naissance, et donc, par exemple, de commettre des meurtres sans qu’il en soit informé.

Prologue, p. 17
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Mais leur délire d’interprétation n’a pas pour seule consé­quence de con­duire à accuser un innocent. Il détourne l’attention d’un autre meurtre – bien réel celui-là – qui est commis devant les spectateurs à leur insu et mérite l’ouverture d’une enquête.
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