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André Sylvain Labarthe (Préfacier, etc.)
EAN : 9782859564391
Ramsay (02/01/1999)
3.97/5   16 notes
Résumé :
André Bazin était un jeune critique au moment de la sortie à Paris de Citizen Kane, en 1946. C'est sans conteste l'un des films qui l'a le plus marqué à cette époque et les cinéphiles vont reconnaître en Orson Welles, jeune metteur en scène brillant, inspiré, mal accepté par l'industrie hollywoodienne, l'un des auteurs les plus novateurs du cinéma d'après-guerre. André Bazin gardera toujours intacte son admiration pour Welles et lui consacre son premier livre dès 1... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Deux auteurs pour cette présentation : Truffaut (texte datant de 1978) et Bazin (1958, après la sortie du film La Soif du mal).
Truffaut est le préfacier. Son propos bref et nerveux, d'une sensibilité en résonance avec ma mémoire cinéphile, éclipse en quelque sorte la section principale de ce livre, c'est-à-dire la « courte biographie critique », une centaine de pages, signée André Bazin. Par contraste, celle-ci me paraît plutôt scolaire.

La présentation de Bazin s'intéresse à l'expérience d'OW pour le théâtre, à la nostalgie de l'enfance qui sous-tend les deux premiers films (Citizen Kane et La Splendeur des Ambersons), à la passion pour l'univers de Shakespeare, à l'ambiguïté des héros, à la difficulté de trouver le financement etc. Quant aux aspects techniques, il est question de profondeur du champ et contre-plongée, du montage comme « moment capital de la création » …

A la fin je découvre les entretiens – quelle bonne surprise ! C'est dense, passionnant, touchant. Ayant lu ses témoignages plus tardifs (1983), je m'étais heurtée au cabotinage et à la grosse tête de ce cinéaste hors norme.

Extrait de la biographie critique de Bazin :
L'ambiguïté « domine toute l'oeuvre de Welles. [ ] Ne nous étonnons pas si les deux films shakespeariens de Welles [ ] plaident l'innocence pour Macbeth et la pitié pour Othello. Non pas tant la grandeur dans le mal – bien que la grandeur y soit -, mais l'innocence dans le péché, la faute ou le crime. » p126

Extraits des entretiens :
« Question : Vous êtes donc un ‘self-made cameraman', si l'on peut dire ?
Réponse : Je n'ai subi qu'une fois l'influence de quelqu'un : avant de tourner Citizen Kane, j'ai vu quarante fois La Chevauchée fantastique [ ]. A l'époque, à part John Ford, j'admirais Eisenstein – mais pas les autres Russes – Griffith, Chaplin, Clair et Pagnol : par –dessus tout, la Femme du Boulanger. Aujourd'hui j'admire le cinéma japonais, Mizoguchi et Kurosawa. » p190
« Pour mon style, pour ma vision du cinéma, le montage n'est pas un aspect, c'est l'aspect. [ ] le seul moment où l'on peut exercer un contrôle sur le film est le montage. Or, dans la salle de montage, je travaille très lentement, ce qui a pour effet de déchaîner la colère des producteurs qui m'arrachent le film des mains. » p142

*

« Welles : Chaque artiste est dans une situation inconfortable. le plus grand danger pour un artiste est de se trouver dans une position confortable : c'est son devoir de se trouver au point d'inconfort maximal, de chercher ce point.
Bazin : Faut-il voir une illustration de cet inconfort dans la façon dont vous dirigez vos acteurs ? Ils sont souvent en équilibre instable, dans une posture précaire.
Welles : [ ] Il y a deux grandes écoles de metteurs en scène : celle où le metteur en scène domine l'acteur et le terrifie pour en faire sa chose, et l'autre, dont je suis : je ne cherche pas à dominer, tous mes interprètes vous le diront. [ ] » p180
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[Extrait de la préface de François Truffaut]
[Le jeu d’Orson Welles dans Othello] Il s’agit, pour le personnage qu’il incarne, de marcher vers la caméra mais pas dans l’axe, de se déplacer comme un crabe, en regardant de l’autre côté ; le regard ne va presque jamais dans les yeux du partenaire, mais au-dessus de la tête, comme si le héros wellesien ne pouvait dialoguer qu’avec les nuages. p28-29

[ ] Tournant le dos au côté solennel à la Eisenstein ou au côté académique et guindé à la Laurence Olivier, refusant de verser dans le ‘genre noble’, OW a moins cherché à faire un chef d’œuvre qu’un film vivant. En filmant Othello comme un thriller, c’est-à-dire en le rattachant à un genre populaire, OW, me semble-t-il, s’est rapproché davantage de Shakespeare. p31
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[Extrait de la préface de François Truffaut]
Orson Welles avait tourné La Dame de Shanghai pour montrer aux gens d’Hollywood qu’il était capable de faire un film normal, or il démontra le contraire, et d’abord à ses propres yeux ! [ ]

C’est ainsi que Macbeth, avec lequel il retrouve liberté, pauvreté et génie, intacts, inaugure la trilogie shakespearienne d’Orson. Personne n’a mieux parlé de ce film que Jean Cocteau : ‘Le Macbeth d’OW est d’une force sauvage et désinvolte. Coiffés de cornes et de couronnes de carton, vêtus de peaux de bêtes comme les premiers automobilistes, les héros du drame se meuvent dans les couloirs d’une sorte de métropolitain de rêve … ‘ [ ]

Dans Macbeth, le principe de l’univers clos fonctionne parfaitement ; l’humidité artificielle suite sur les bâches, [ ] la machine à faire la fumée envoie un brouillard qui diffuse et dramatise la lumière [ ]. P29
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Videos de Andre Bazin (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andre Bazin
François Truffaut est à l'honneur de cette Grande table : cinéaste majeur de la Nouvelle Vague et auteur de 21 longs métrages, il a aussi été critique aux Cahiers du cinéma aux côté de son père spirituel André Bazin et de la bande des Jeunes Turcs : Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Jacques Rivette et Eric Rohmer.
Pour en parler, Axelle Ropert, journaliste, scénariste et réalisatrice. Elle a contribué au livret du coffret DVD "François Truffaut, la passion cinéma" (Arte Editions, disponible à partir du 17 novembre) contenant 8 films restaurés, dont "La Mariée était en noir" ou "L'Enfant sauvage". Olivier Père est quant à lui directeur général d'Arte France Cinéma et directeur de l'Unité Cinéma d'Arte France. C'est lui qui a coordonné l'édition du coffret.
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