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sur 1198 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un fauteuil de paralytique, deux poubelles, une chambre avec, en haut des grands murs gris, deux fenêtres ouvrant sur le monde extérieur. Un escabeau pour aller voir.

Assignés à résidence quatre hommes - quatre créatures qui s'accrochent encore à leur humanité présumée.

Hamm, le paralytique aveugle - il a le suprême chic de regrouper les deux infirmités généralement disjointes dans l' expression familière qui les évoque- Il porte autour du cou le signe de son pouvoir: un sifflet, comminatoire et strident, qui déclenche le mouvement et les déplacements harassés de Clov, son esclave, un être famélique et docile.

Clov et Hamm, Hamm et Clov...couple dérisoire aux noms symboliques: le marteau et le clou...

Dans les poubelles, plus très réactifs, Nagg et Nell, les géniteurs de Hamm . De temps en temps ils soulèvent leur couvercle respectif pour réclamer au pauvre Clov, décidément homme à tout faire, leur pitance -une bouillie peu ragoûtante qu'ils ingurgitent avec des bruits de succion gourmande, de leur bouche édentée... A ces deux-là, il reste la tendresse et les souvenirs d'un amour vieux comme eux, et qui, comme eux, ne veut pas mourir.

Qu'attendent-ils?

C'est simple: Clov attend les coups de sifflet de Hamm, Nagg et Nell attendent leur bouillie, Hamm attend que Clov , juché sur l'escabeau lui annonce enfin que quelque chose ARRIVE... mais tous attendent que CELA finisse...

Fin de partie est l'image littérale du tragique de la condition humaine.
Mais c'est aussi l'image-miroir du temps de la représentation théâtrale et des attentes du spectateur- en quête du divertissement qui le tirerait enfin hors de son angoisse existentielle...

Dans le cas de celui de FIN DE PARTIE, c'est raté: tout le ramène au contraire à cette angoisse, mais avec la dérision et l'humour noir ravageurs de Beckett en prime. Ce qui permet au spectateur de mettre à distance, pendant quelques heures, le spectacle, sans cela insupportable, de notre commune déréliction, et du lent naufrage, de l'émiettement subreptice qui finissent toujours par y mettre un terme..

Voilà pourquoi, même si FIN DE PARTIE n'a rien d'une comédie musicale à grand spectacle, et si, à côté, En attendant Godot fait figure de parade de cirque avec numéro de clowns, jongleurs de chapeaux, pantalonnades et séance de dressage pour grand fauve -le monologue de Lucky!- je conseille d'aller VOIR Fin de partie plutôt que de le lire: jamais la tragédie d'exister n'a atteint, à mes yeux, un tel degré d'absurdité, jamais elle n'a paru aussi férocement drôle...

Et le fin du fin de Fin de partie, c'est sa fin..mais je préfère vous laisser sur votre faim, plutôt que d'en donner, bêtement, le fin mot...
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On ne peut pas résumer Fin de partie, simplement parce qu'il n'y a pas d'intrigue, pas d'histoire au sens propre. Ce sont quatre personnages - Clov et Hamm, Nagg et Nell ; c'est un lieu clos - car au dehors, c'est "Mortibus" ; c'est une boucle sans fin ; c'est un temps inexistant ; c'est surtout des répliques, des dialogues, des relations entre les personnages magnifiquement mis en scène par le génie de Beckett.
Fin de partie, c'est aussi la mise en évidence de la misère de la condition humaine dans tout ce qu'elle a de plus ignoble, de plus inutile. Oui, l'homme est inutile, la vie est un fardeau (Hamm dira à son père : "Salopard ! Pourquoi m'as-tu fait ?"), et l'attente d'une mort qui semble refuser de se montrer : Hamm prie pour que ça ne "rebondisse pas", et si "quelque chose suit son cours", si "ça avance", les personnages continuent d'attendre, mais en vain : la fin de la pièce est un écho au début, et si quelques éléments peuvent faire penser qu'en effet, ça va finir, l'impression de boucle et d'éternel recommencement nous fait réaliser que ce n'est pas fini. Clov l'annonce lui-même, dès la première (et somptueuse) réplique de Fin de partie : "Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir." Fin de partie nous raconte une fin qui n'en finit pas de finir, et qui au fond, semble ne jamais vouloir s'achever.
Mais, plus que tout encore, Fin de partie est l'éloge du théâtre le plus fascinant qui existe. Cette pièce, si elle s'éloigne du théâtre traditionnel comme le théâtre shakespearien (d'ailleurs, Beckett y fait de multiples allusions : "Mon royaume pour un boueux", dira Hamm), est en fait au plus proche du théâtre, car c'est dans cet art qu'elle puise toute sa force. Les personnages sont des acteurs en train de jouer (Clov sert "à donner la réplique" à Hamm, qui se demande : "Pourquoi cette comédie, tous les jours ?"), comme le suggère la première pantomime de Clov ; ils dialoguent dans cet espace exigu qu'est la scène de théâtre. Les objets, le décor, les mouvements comptent davantage que les paroles et que l'intrigue, preuve évidente que c'est au coeur de l'essence théâtrale que Beckett puise toute la force de son oeuvre.
Fin de partie, pièce en un acte emplie de métathéâtralité (théâtre dans le théâtre), combine tous les thèmes chers à Beckett : la condition humaine faible et misérable (on n'est pas sans penser à Pascal en lisant la pièce), les relations entre individus, le langage qui perd sa splendeur et se déconstruit ("tout est a - (bâillements) - bsolu"...), et surtout le théâtre. Car Fin de partie, en tant que pièce qui va à l'encontre du modèle théâtral ordinaire (personnages vides, absence de scène d'exposition et de fin, langage déconstruit, aucune intrigue, références classiques détournées tel le couple maître-valet qui devient le couple parodique Hamm-Clov, etc.), est en fait le théâtre en lui-même. C'est ça qui en fait un chef-d'oeuvre, et même très certainement supérieur à En attendant Godot.
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Je suis fan de Beckett et j'ai adoré cette pièce. A chaque fois je découvre d'autres richesses dans ce texte de l'absurde qui commence par la fin eh eh!
Ham qui ne peut pas marcher, Clov qui ne peut pas s'asseoir, les vieux dans les poubelles. Comme pour toutes les pièces de théâtre on peut lire le texte mais surtout il faut voir cette pièce jouée. C'est vivant le théâtre quoi!
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Lue et étudiée il y a plusieurs années, j'en ai vu une représentation il y a quelques jours... Pièce que j'aime beaucoup, on peut en faire une lecture apocalyptique, s'amuser des jeux sur le langage, et, quand on est amateur de théâtre, s'abreuver de sa très grande théâtralité, et ce, malgré le minimalisme beckettien d'éléments.

Tous ses petits passages sont inoubliables... Ce qu'il y a dehors, Nell et Nagg, la mort brutale de Nell, qui frappe incontestablement le lecteur, l'histoire interminable d'Hamm, le dilemme de Clov...
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Première chose : Honte à moi d'avoir mis si longtemps avant de lire Fin de partie. Je ne sais ce qui m'a retenue, ce qui m'a empêchée, ce qui m'a fait hésiter -dirait Beckett. J'ai toujours été une grande amoureuse de la littérature (et donc du théâtre) de l'absurde ; j'ai toujours été une grande amoureuse de Beckett lui-même, par suite. Sa belle figure, si caractérisée, si contrastée, parfois peut-être, plus expressive que ses récits sans queues ni têtes (parce que lui, déjà, il en a une de tête). Je me rattrape tout de même sur l'intensité et l'envie que j'ai ressenti dans ma lecture vorace et rythmée de cette pièce. Après tout, comment lire Beckett autrement qu'en le dévorant ? J'aurai mangé la couverture si elle n'était pas si belle. Avaler du Beckett, c'est pas bien dur, ça passe tout seul (quand on est déjà préparé à ce que peut être du Beckett ; quand on est novice c'est autre chose : c'est amer et ça gratte le fond de la gorge). On est même pas tout à fait rassasié une fois la pièce consommée, on en redemanderai encore s'il y avait un peu de rab'. La beckettoboulie n'est pas donnée à tout le monde, c'est une maladie qui se mérite. Pour cela, il ne faut pas compter les calories. Avaler sans compter. Lire sans rechigner. Toutes ces phrases collées les unes aux autres, se balançant d'une bouche à l'autre dans un rythme jamais entraînant, toujours empêché, toujours hésitant, encore tremblant : il faut le supporter. L'estomac ne doit pas être trop fragile, sinon c'est le drame (il pourrait avoir régurgitation -et si l'on est allergique : tremblements). de mon côté, tout va bien, je suis infectée depuis longtemps. Les mots de Samuel rebondissent avec légèreté en mon intestin grêle, j'en ferai presque une sieste. Après quelques minutes de digestion déjà, après coup, je me sens repue. La pièce est bien faite, jolie à voir et à manger : les mots sont encore chauds en moi et je peux sentir leur odeur singulière de lucide désespoir (celui qui nous donne le rictus, ou même le fou rire). C'est comme un relent de pêche trop mûre au soleil, avec une pointe d'acidité, ou bien, parfois, un remugle de caféine. J'adore lire du Beckett. Ça se voit d'ailleurs : après une bonne lecture comme celle-ci, je me traîne, en pleine digestion, dans l'appartement, le sourire au lèvres, le ventre en plein ravissement et l'esprit, oui, presque, dans une sorte d'extase. Probablement ais-je l'air un peu idiote à ce moment-là. Comme toute personne sortant du restaurant, trop gavée, soûlée d'une nourriture délicieuse, les mains collées sur une grosse bedaine bien remplie.

Il faut bien expliquer, a minima, pourquoi j'aime tant l'aliment-Beckett. Faisant partie de mes plats préférés (les cyniques, les sceptiques, les désespérés, les extralucides, les obscènes, les railleurs, les tordus, etc.), il est évidemment toujours le bienvenu dans mon assiette, et quelque soit sa forme du jour (Beckett-amer, Beckett-absurde, Beckett-fou, Beckett-dangereux, Beckett-cynique, Beckett-joueur, Beckett-tricheur...). Les phrases sont incisée, entrecoupée de monologues fous et dépressifs, de soliloques incompréhensibles, de mots lâchés soudainement, sans raison, et de soupirs. S'il y en avait deux, comme lui, je serai en surpoids. J'en mangerai sans cesse, sans m'arrêter, irraisonnablement.
Il semblerait que ce soit une fois parvenu dans mon gros intestin que Samuel me soit le plus profitable, d'un point de vue pratique. J'en viens à ce stade de ma digestion, à penser, réfléchir, retourner, embrasser, recoller, rechercher, stopper, sur le texte même qui marmite en mon sein. Vous voyez où je veux en venir : c'est le moment où Beckett nous redonne quelque chose. Jusque-là, des phrases absurdes, scintillantes d'une beauté esthétique et sombre. Un bonheur pour toute personne légèrement (ou totalement) atteinte de dépressivite (dépression rapide et souvent accompagnée d'une poussée d'hormone de bonheur, complètement stupide, absurde dirait-on). Après ces beaux mots (des mots purs, innocents, presque), après l'ingestion, vient la macération, la décoction du texte et des idées. Bon, je sais, je ne suis pas censée parler d'idée ou de sens (certainement pas de concept) ici. Mais, même si l'absurde répugne au sens, il nous en donne un certain : celui de ne pas en avoir. le sens du rien, le sens du tout, le sens d'un joli mélange un peu fou-fou. Un sens peut-être brisé, rompu (on suppose la fin d'un temps, la fin de la terre, l'apocalypse, le plus rien, la suite de la vie, dans cette pièce -ou alors juste la folie). C'est un peu Les bas-fonds de Gorki, le côté social en moins. Ici, pas de distinction de classes, aucun statut, pas de dénomination claire. S'il y a domination de l'un sur l'autre (Hamm sur les trois autres personnages surtout), on ne sait même pas pourquoi, au nom de quoi il serait le dominant. Tout comme Clov, qui tente désespérément de trouver en lui le courage de se rebeller (de partir). Ce serait bien, ce serait beau, ça aurait drôlement de sens, mais il ne le trouve pas, ne sachant où chercher, ni pourquoi il le chercherait. Et d'ailleurs, quand il s'en va pour de bon (à la fin de la pièce ; fin de la partie, qui a gagné ?), l'objectif même de sa fuite a perdu tout son sens. A quoi bon ? Se répète-t-on. D'accord, s'en aller, mais, diable, Clov, pour aller où ?

M'enfin, bon, bref. Tout cela pour dire que j'adore Beckett. Que je le digère lentement, et que je savoure bien cette digestion. D'ailleurs, ceci, écrit-là, est probablement une partie du résultat de cette belle marinade. En même temps, je ne prévois rien de particulier, comme Beckett (ou ses personnages surtout), je ne laisse rien au sens ni à la providence. Je fais un gros legs au hasard, au gré du vent, qu'il se débrouille avec tout cela. Comme dit Ki-Taek dans Parasite de Bong Joon-ho (oui, ça fait un peu "surfeuse de la vague" mais je me le suis remis hier soir, il est donc en train de se mélanger dans mon tube digestif avec Samuel...) : "Ki-woo, tu sais quel genre de plan ne rate jamais ? Ne pas avoir de plan. Pas de plan. Tu sais quoi ? Si tu fais un plan, il n'aboutira jamais".
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J'aime cette pièce en particulier pour son humour noir, le rythme marqué par les silences et l'usage virtuose du langage, pourtant simple. Ce texte est une source généreuse d'inspiration pour le jeu et la mise en scène.
Avant de finir séparés, les personnages de la pièce, comme en chute libre dans un gouffre infernal, donnent l'impression d'être désespérément accrochés les uns aux autres dans l'espoir d'un vain réconfort auquel ils ne croient pas eux-mêmes.
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J'ai lu cette pièce je ne sais combien de fois en une année ! hé oui j'ai eu de la chance de l'avoir au bac français.
A chaque relecture je l'appréciais de plus en plus, découvrant de nouveaux détailles, étudiant une partie particulière ... cette pièce ne fais que confirmer que j'adore l'absurde ! J'adore les personnages, le rythme de cette pièce à la fois long et répétitif et d'autre fois rapide.
C'est une des pièces que j'aimerais beaucoup voir en "vrai" car le mouvement a une place essentielle. C'est un auteur que je serais ravie de retrouver dans une autre pièce !
C'est une pièce que je conseille à tous et toutes !
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Décidément, je me découvre une passion pour Samuel Beckett. Après ma découverte de En attendant Godot, qui a commencé à me retourner la tête, j'ai continué mon 180° avec Fin de Partie, que plusieurs lecteurs m'ont recommandé (sur Babelio notamment). Et non seulement je ne suis pas déçue, parce que j'ai adoré la pièce, mais en plus j'ai l'impression qu'elle confirme la direction de "Théâtre de Science-fiction". J'imagine qu'on peut interpréter la pièce de beaucoup de façon différentes, tellement elle est riche et étrange ; mais si vous la lisez en partant du principe que les personnages (sur)vivent dans un monde post-apocalyptique, ça fonctionne pile poil. Et du coup, il y a un jeu passionnant tout au long de la lecture, c'est de tenter de reconstituer le puzzle de ce qui a pu se passer. Beckett sème des indices un peu partout ; la fin de l'humanité, le langage qui se délite... Et puis, cette histoire que Hamm raconte, de l'homme et de son petit garçon à recueillir (dont on devine qu'il s'agit de Clov), elle ne vous fait pas penser à La Route, de Cormac MacCarthy ? le parallèle m'a d'autant plus troublée que la pièce et le roman se déroulent dans un monde où le soleil est mort ou caché par des cendres... le fait de transposer le traumatisme de la guerre dans un univers de science-fiction me faisait également penser à la vague de mangas fantastiques / horrifiques qui a déferlé dans l'édition japonaise après les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki... comme si l'horreur des actes humains ne pouvait véritablement se concevoir qu'avec la distance d'un monde plus éloigné de notre quotidien. Bref, encore de nombreuses pistes à creuser, c'est riche, ça fait réfléchir, c'est passionnant !
Lien : http://chezradicale.canalblo..
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Fin de partie est une pièce que j'ai vu quatre fois - interprètée par des acteurs de plus de beaucoup de renommée (Michel Bouquet, Charles Berling et Serge Merlin) ou moins connus (mais avec autant de talent) Jacques Pabst, Arnaud Chabert, Sandrine Bauer. Cette pièce m'ennuie – vous me direz, pourquoi y retourner? J'aime comprendre ce qui m'échappe dans une oeuvre estimée par beaucoup...
Et, j'ai enfin été récompensé de mes efforts, il m'est apparu que tout le théâtre de Beckett sous des noms qui veulent donner à penser - de Godot (god) à Hamm (âme), est une suite de digressions autour d'une discussion entre Lear et son fou (acte 4, scène 1) Fool you gave me nothing for't. Can you make no use of nothing, nuncle?
Lear Why, no, boy; nothing can be made out of nothing.
Le fou Tu ne n'as rien donné pour ça. Ne peut on trouver une utilité à rien, mon oncle?
Lear Non, mon garçon; rien ne peut être fait à partir de rien.
Le nothing de Shakespeare peut se traduire par néant, et aussi – usage très fréquent chez lui – par le sexe féminin, et les sens de ce 'nothing can be made out of nothing' deviennent vertigineux et impossibles à traduire. Beckett, me semble-t'il, est un funambule sur un abîme de mots vertigineux.


© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Rentrer dans l'univers de Samuel Beckett n'est pas chose aisée mais une fois qu'on y est, on s'installe et on est bien car ses textes nous amènent à la réflexion ; cela devient jubilatoire même si on ne peut pas tout expliquer, comme dans « Fin de partie ».

Ce huis-clos dans lequel seul Clov peut se déplacer (même s'il a beaucoup de mal) se situe dans la demeure de Hamm, dans un contexte post-apocalyptique où il ne se passe rien : immobilisme et enferment caractérisent cette pièce. D'ailleurs, la didascalie « Un temps » est souvent écrite tout au long du texte.

Représentée la première fois dans une mise en scène de Roger Blin en 1957, « Fin de partie » est une pièce dans laquelle Beckett va plus loin encore qu‘ « En attendant Godot » en peignant une vie tragiquement réduite à sa pauvreté essentielle. Aveugle et cloué à son fauteuil roulant, Hamm n'a pas d'autre jeu que celui de tyranniser Clov. Ce dernier a une position ambiguë puisqu‘il est le serviteur de Hamm, parfois jusqu'à l'esclavage mais aussi son fils adoptif. Près d'eux, Nell et Nagg, les parents de Hamm n'en finissent pas d'interroger leurs souvenirs. Cela donne un univers lugubre, pitoyable et cocasse, où l'absurdité et la vanité de notre monde sont mises à nu.


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