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EAN : 9782253177463
168 pages
Le Livre de Poche (05/02/2014)
3.9/5   24 notes
Résumé :

Partir. S'engager comme matelot à bord d'un navire qui va de port en port pour découvrir le vaste monde : telle est la décision de Petia, le petit garçon des Neiges bleues qui, devenu jeune homme, fait le grand saut vers l'inconnu.

Lui qui a vécu toute son enfance en Sibérie, loin de sa patrie, lui qui a perdu père et mère, choisit d'éprouver une nouvelle fois la force du destin. Au bout de l'océan l'attendent de nouveaux drames, au goût ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après Les Neiges bleues qui relatait avec une extraordinaire poésie son enfance en Sibérie, où sa famille polonaise avait été déportée en 1939, Piotr Bednarski poursuit sa narration autobiographique avec la réalisation de son rêve de toujours : devenir marin. Il a désormais vingt-quatre ans. Ses parents sont morts en exil et c'est avec ses grands-parents qu'il est revenu dans les Marches de l'Est, cette partie orientale de la Pologne attribuée à l'Ukraine et à la Biélorussie en 1945. Lui qui, depuis ses cinq ans, a d'abord vécu déplacé avant que ce ne soit le déplacement des frontières qui fasse de lui un étranger sur sa terre natale, a décidé de partir encore, appelé par le vent du large.


Il ira d'engagement en engagement, de chalutiers en cargos, goûter le sel de la vie en même temps que celui de la mer. Son apprentissage commence dans la violence, quand l'équipage de son premier bateau se croit maudit par la présence à bord du Juif qu'il est. Ce ne sera donc pas seulement à la rudesse de la vie en mer, avec ses campagnes de six mois à rendre fou entre tempêtes infernales, brouillards et icebergs, prisonnier d'« un camp de travail d'où on ne s'échappe pas, à moins de mourir » - et en effet, omniprésente, la mort n'y pardonne pas la moindre erreur -, avec ses escales noyées dans l'alcool pour boucher « les trous béants, ouverts par la réalité » et se « garder de la folie », mais également au tout aussi cruel et dangereux commerce des hommes - et des femmes -, que, dans le huis clos de la vie à bord, et de port en port, Petia va devoir se frotter.


Toujours au fil de courts chapitres stroboscopiques qui, en moins de deux cents pages, réussissent à brosser un tableau d'ensemble d'une impressionnante densité, la langue magnifique de poésie de Piotr Bednarski nous entraîne dans quelques bas-fonds des comportements humains qui ne parviennent pas à obscurcir la part la plus lumineuse de l'humanité à laquelle il s'accroche. Il y a d'abord la formidable affection qui le lit à ses grands-parents, touchants dans la simplicité de leur sincérité et dans leur dignité de personnages meurtris ; puis quelques liens forts d'amour, de solidarité et d'amitié ; enfin, d'une façon qui pourra déconcerter, une très présente quête spirituelle qui vient peupler la vie de Petia, en particulier quand l'alcool ou la fièvre s'en mêlent, de rêves mystiques et de conversations avec anges et démons.


Si les immenses qualités de plume de l'auteur et l'intensité de ses pérégrinations maritimes rendent cette lecture aussi fascinante qu'agréable, ses divagations mystiques ont chez moi suffisamment rompu le charme pour qu'hélas, la magie des Neiges bleues fonde quelque peu sous l'effet du sel contenu dans ce second volet. Un goût de sel n'en reste pas moins un grand livre, empli d'un indéniable talent.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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C'est âgé de 24 ans que nous retrouvons Piotr Bednarski que nous avions rencontré dans son livre autobiographique « Les neiges bleues »
La mer est ici son leitmotiv, il s'engage alors en tant que marin pêcheur. On va le suivre de port en port et on fera escale avec lui en Irlande, en Islande ou autres terres. Il va faire des rencontres, vivre des drames, des moments durs, cruels, tristes, mais il restera toujours debout et aura toujours la force d'avancer et d'y croire.
Ce récit est écrit avec une plume d'une délicatesse proche de la sensualité.
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J'ai beaucoup aimé "Les neiges bleues" où Piotr Bednarski racontait sa vie au goulag où ses parents sont morts.
Dans "Un goût de sel", il raconte sa vie d'après.
de retour en Pologne, il décide de s'embarquer à bord de bateaux de pêche. Et, il ne lui sera pas fait de cadeau!

J'ai aimé cet homme franc, droit, intègre. "Traite chaque jour comme le premier, et essaie de ne jamais te sentir vieux". Et, c'est ce qu'il fait, malgré tout ce qui lui arrive, il garde son regard prêt à reconnaître le charme de ce que la vie lui offre.

Belle écriture, à lire!
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Un Goût de Sel commence quelques années après "Les Neiges Bleues"et se présente comme sa suite.
Nous retrouvons Piotr Benarski après les événements racontés dans son premier livre autobiographique.
Il a maintenant une vingtaine d'années et vit chez ses grands- parents adoptifs, Catherine et grand- père Théo qui a survécu à Auschwitz.
Il a une grande passion : la mer.
Il décide de s'engager dans la marine marchande."La mer m'enivrait.
Je l'aimais d'un amour au premier regard. Aucun amour n'est simple, mais l'amour de la mer est le plus difficile. C'est un défi, une épreuve. Elle est belle et tendre, cruelle et inflexible. Elle octroie généreusement le ciel, mais fait aussi cadeau de l'enfer. Et si on la néglige , elle tue."
Il part donc un jour, à l'aventure, sans argent, prend le train sans billet destination: la mer......
Il s'embarque sur le chalutier du capitaine Willy.....
Chaque épisode raconté en chapitres courts et intenses le verra confronté à l'indifférence, à l'ignorance, à la cruauté, au racisme,il fera des rencontres inattendues qui lui donneront raison de ne jamais désespérer.....Le récit est émaillé de décès tragiques et de drames.
Mais le plus important dans ce petit livre c'est la beauté et l'élégance du style.
L'écriture est un enchantement, les phrases sonnent juste, elles sont ciselées, sculptées, la poésie affleure à chaque page comme dans "Les Neiges Bleues".
L'émotion est palpable, la langue est riche et magistrale.
Elle sait laisser libre court au talent d'évocation du poète.
Il faut lire "Les neiges bleues "avant "Un Goût de sel."



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C 'est le deuxième roman de Piotr Bednarski publié en France que je lis et c 'est toujours un plaisir de caresser avec douceur ce moment de lecture ....
Après le Neiges bleues ou Piotr narre son enfance dans un camp Russe Un goût de sel relate sa vie de Marin avec sa poésie mélancolique et un témoignage sans artifice ...Un récit très bouleversant liant son enfance Russe avec ses Grands Parents présents qui enchantent les souvenirs avec la culture des ses aînés .La religion suit les péripéties de notre Héros au fil des chapitres pour le guider vers un destin qu'il choisira ...Il a cette force en lui pour réaliser sa destiné ...Chaque petites histoires nous emportent dans la cruauté perverses de la vie de Piotr .la mort de ses beautés .sa noyade puis la dureté de sa vie de Marin ....
Piotr reste cet homme vagabond de sa vie au service des autres ....
Un roman excellent ...
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Cela avait toujours été une joie pour moi de partir naviguer. La mer recèle tant de promesses, de quoi assouvir toutes les imaginations. Elle est comme la religion ; plus ardemment on prie, mieux on se rend compte qu’on n’arrivera jamais au bout, qu’un horizon ouvert et illimité sera toujours devant. Et là-haut, derrière cette limite, il y a Dieu. Peut-être est-ce pour cette raison que tant de mystiques créent leur langue particulière. En mer, des hommes dotés de telles possibilités, on les appelle des benêts. J’étais un de ceux-là.
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Le vent forcissait, aussi bien les nuages que la météo à la radio ne promettaient ni paix ni accalmie, mais le filet plongea de nouveau et le chalutier recommença comme un bagnard à labourer les vagues que couvrait déjà la blancheur de renoncules printanières. Le vent s’emparait de brassées de ces fleurs, arrachait leurs pétales pour les transmuer en particules de brume.
Toute tempête est majestueuse. Et effrayante, comme le feu dans le Sinaï. J’avais eu l’occasion de voir des icônes orthodoxes et d’éprouver leur magie ; la mer me faisait un effet semblable. J’avais souvent l’impression que le chalutier, comme le char de feu du prophète Élie, nous emportait au ciel.
J’avais vingt-quatre ans et ne craignais rien hormis Dieu ; la tempête était pour moi une sorte d’aventure, une épreuve, elle révélait une réalité sans cesse changeante et elle m’exprimait aussi. La mer m’enivrait. Je l’aimais d’un amour au premier regard. Chaque voyage était comme la sortie d’Égypte et l’errance dans le désert. Aucun amour n’est simple, mais l’amour de la mer est le plus difficile. C’est un défi, une épreuve. Elle est belle et tendre, cruelle et inflexible. Elle octroie généreusement le ciel, mais fait aussi cadeau de l’enfer. Et si on la néglige, elle tue.
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À trois heures du matin je passai la barre au bosco. Les projecteurs éclairaient la mer des deux bords du bateau. La beauté de l’eau arctique se muait en éclaboussures, en creux et en collines écumeuses. On n’y trouvait pas la caresse de la terre. L’océan ne connaît pas la tendresse, il est comme un puissant animal qui guette la moindre faute de l’homme pour le dévorer. Il exploite chaque faux pas, il se glisse dans toute fissure pour que son sel soit plus proche du sang de la vie humaine. Peut-être garde-t-il la mémoire de l’homme, la mémoire du fait que nos très lointains ancêtres le trahirent pour la terre, qu’ils préférèrent la verdure de l’herbe et le bleu du ciel. Oui, ils le trahirent, or on ne pardonne pas une trahison, elle fait mal jusqu’à la mort. L’océan vit, et se souvient.
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Aucun amour n'est simple, mais l'amour de la mer est le plus difficile. C'est un défi, une épreuve. Elle est belle et tendre, cruelle et inflexible. Elle octroie généreusement le ciel, mais fait aussi cadeau de l'enfer. Et si on la néglige, elle tue.
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-Quand tu auras fini de manger un tonneau de sel, l'inspiration viendra. Commence par la Sibérie, décris ton enfance. C'est un bon thème, grand-mère m'a beaucoup parlé de ces temps-là.
J'eus comme un coup au cœur et je me sentis rougir. J'avais cherché partout, mais mon enfance, je n'y avais pas pensé. Or n'est-ce-pas dans l'enfance que se prennent les décisions qui engagent toute la vie et forment le destin ?
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