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sur 2449 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela pourrait commencer comme un fait-divers, « Femme assassinée par son mari à coups de couteau, sous les yeux de leur fille ». Deux minutes pour lire l'article, deux minutes pour s'indigner, et c'est tout.
Philippe Besson adopte ici le thème « à la mode », si ce mot n'est pas trop incorrect ni insultant : le féminicide.
Et il a raison, car il le fait avec toute la profondeur, toute la psychologie possible.

Nous entrons dans le coeur du grand frère, celui à qui la petite soeur a téléphoné juste après le drame : « Papa a tué maman ». Phrase terrible provoquant une onde de choc qui n'en finira pas, qui n'en finira jamais.
Heure après heure, nous suivons le cheminement de la pensée et des actes du frère qui s'inquiète tellement pour sa petite soeur…et il a raison !
Les premiers jours sont décrits avec minutie, puis les premières semaines, puis un an après, puis deux ans après, le tout parsemé de retours en arrière sur la jeunesse des parents, leur rencontre qui n'aurait jamais dû se produire.

C'est terrible, c'est douloureux au-delà de l'imaginable. Et comme ce n'est pas un fait-divers, j'ai été soulagée de refermer le livre.
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Léa, 13 ans, téléphone à son grand frère, étudiant à Paris : «Papa vient de tuer maman ».
Lorsqu'il reçoit un appel affolé de sa soeur lui annonçant que leur mère a succombé sous ses yeux aux coups de leur père, il pare au plus pressé : appeler la police et sauter dans un TGV pour retrouver Léa.
En chemin, surgit le remords d'être parti depuis cinq ans, laissant sa cadette seule avec leurs parents, un couple aux relations tourmentées..
Une fois sur place, le jeune homme est confronté à l'effroyable réalité : le pavillon familial encerclé par les gendarmes, le corps sans vie de la défunte gisant sur le sol de la cuisine ; son père fugitif, recherché pour meurtre ; sa soeur, mutique, enfermée dans son traumatisme.

Avec des mots d'une simplicité indéniable, Philippe Besson se livre à l'autopsie d'une famille ordinaire, d'un homme et d'une femme qui jeunes, se sont aimés et qui petit à petit ont renoncé à leurs rêves.
L'auteur de "arrête avec tes mensonges" nous fait partager l'éventail des sentiments ressentis par ces deux adolescents, victimes de ce qui porte le nom savant d'uxoricide.
Philippe Besson s'empare de ce sujet de société qui ne cesse d'assombrir l'actualité, mais le fait sans voyeurisme aucun, en romancier du sensible,
Il réussit à y apporter un éclairage singulier, adoptant le point de vue des orphelins de mères tuées par leur conjoint, dont on ne parle que trop peu souvent
Avec pudeur et sensibilité - mais sans sensiblerie- ce roman, inspiré de faits rééls, raconte avant tout la difficulté de vivre l'après, pour ces victimes invisibles.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bizarrement, les féminicides font couler moins d'encre qu'un attentat terroriste. Pourtant, il y a des coupables et des victimes.

Se sentirait-on moins concernés par des hommes qui tue des femmes, que par des terroristes qui tuent aveuglément plusieurs personnes à la fois ? Ou bien ce sont les médias qui donnent plus de voix à un attentat qu'à des assassinats de femmes ?

Avant, lorsqu'un homme tuait sa femme, sa compagne, les journaux titraient "Il l'aimait tant qu'il l'a tué" et, comme bien des gens, j'ai mis du temps à me rendre compte de l'ineptie et de toute la fausseté de ce titre.

Non, il ne l'aimait pas, il n'aimait que lui, il n'a pas supporté que cette femme lui tienne tête, qu'elle veuille le quitter, qu'elle en aime un autre et pour se venger, il l'a assassinée. L'amour qu'il lui portait était toxique, mortel et personne n'a entendu les plaintes de la femme, personne n'a vu les signes ou pire, tout le monde a fait semblant de ne rien voir.

Avec ce roman de 200 pages, Philippe Besson frappe fort, là où ça fait le plus mal. En donnant la voix à un jeune homme, appelé par sa petite soeur parce que "papa a tué maman", il nous plonge dans l'enfer que vont devoir vivre ces deux enfants, il met le doigt là où ça fait le plus mal, versant du sel dans la plaie, pour qu'un jour, on puisse voir les symptômes et agir avant le drame.

Pas de pathos dans la narration, dans l'écriture, pas de surenchère dans le drame, juste ce qu'il m'a paru être un bel équilibre dans ce récit où l'auteur décortique ce qui arrive après le meurtre (la visite chez les flics, l'organisation des funérailles, la vie après, le deuil, le stress post-traumatique, les questionnements, les regrets, les remords, l'impression qu'on aurait pu faire quelque chose, le procès…) et tout ce qu'il s'est passé avant, comme signes avant-coureurs, que personne n'a vraiment vu, qui ont été minimisés et que le père, violent, s'était bien gardé de crier sur tous les toits.

J'ai été horrifiée d'apprendre que le père assassin conservait les droits sur ses enfants mineurs, alors qu'il est un meurtrier… D'ailleurs, dans ce roman, bien des choses m'ont glacées d'effroi, à tel point que je ne saurais toutes les citer. Cela m'a révoltée, donné envie de vomir. Il était temps que j'apprenne…

Dans ce roman, j'étais en territoire inconnu, venant d'une famille banale où les violences conjugales n'ont jamais eu lieu (ni dans ma vie de femme mariée).

Ce roman est puissant, glaçant, c'est un coup de coeur tout en étant un coup de poing. Voilà qu'un drame atroce débouche sur une lecture captivante, émouvante, marquante.

Un comble, me direz-vous, qu'il faille un roman parlant d'une histoire vraie, d'un drame épouvantable, pour qu'il décroche plein d'étoiles à la cotation. C'est la preuve qu'il était bien écrit, d'une belle justesse.

Par contre, j'aurais aimé entendre d'autres voix que celle du fils de 19 ans, notamment celle de sa petite soeur de 13 ans, témoin du crime. de plus, j'étais persuadée que l'auteur avait dit, lors de l'émission de la Grande Librairie, qu'il avait donné la parole au père assassin. J'ai dû rêver (ou confondre avec un autre des romans présentés sur le plateau)…

Pourtant, j'aurais aimé qu'on lui donne la parole, à ce meurtrier, non pas pour lui trouver des excuses, mais pour tenter de comprendre ce qui avait basculé cet homme dans cette violence extrême (17 coups de couteau, tout de même !). L'auteur donne quelques pistes, mais j'aurais aimé avoir toutes les voix dans le récit.

Un magnifique roman, qui m'a mis de l'eau dans les yeux et dont j'ai bien du mal à décrire les émotions qui m'ont assaillies durant ma lecture. de la colère, de la rage, de la haine, l'envie de gueuler sur le système défaillant qu'est la police, la justice, les lois…

Et de la tristesse, beaucoup de tristesses devant toutes ces vies fichues irrémédiablement, tout ça à cause d'un homme qui avait peur d'être abandonné et qui ne savait pas aimer sans violence. Non, ce n'était pas un fait divers, c'est plus grave que ça et non, ce n'était pas de l'amour.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un magnifique roman de Philippe BESSON, une écriture sobre, sans surenchère sur l'horreur ou l'hémoglobine… Et pourtant, ça fait froid dans le dos…

Un jour, Léa, 13 ans, appelle son frère aîné pour l'informer que leur père vient de tuer leur mère.

Comment peut-on se relever d'une telle abomination ? Comment imaginer qu'une adolescente de treize ans puisse être le témoin du meurtre de sa mère par son père ? Comment ne pas culpabiliser lorsqu'on est le frère et qu'on ne vivait pas sur place, qu'on n'a pas su voir (voulu voir?) et protéger sa mère puis sa soeur ?

Un sujet très bien traité sur le féminicide, la culpabilité et le lien familial. Malgré l'horreur, le père reste le père, celui qu'on est censé aimer, un acte même aussi horrible peut-il effacer tout sentiment ? Il y a aussi le besoin de comprendre ; les choses auraient-elles pu être évitées ? Y-a-t-il eu des signes précurseurs que personne n'a voulu voir ?

Léa, qui est témoin du drame va devoir témoigner. Pour la plupart des gens, ceci ne sera qu'un fait divers qui un jour sera oublié, pour la police c'est une enquête, mais pour les enfants c'est un drame qui les marquera à vie.

Certains se relèvent d'un tel traumatisme, d'autres pas.

Ce roman pose aussi la question de l'entourage et de la gendarmerie ; il est important d'être à l'écoute et de venir en aide aux femmes qui se sentent menacées, sans banaliser les actes de violences. Oser intervenir lorsqu'on a un doute sur une maltraitance, la signaler…

Un roman triste et émouvant sur le féminicide que je recommande.

À lire en écoutant une musique qui vous réconforte, près d'un plateau garni de madeleines et d'un thé orange Jaipur.

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«Papa vient de tuer maman»

Après l'accident de train Paris-Briançon, Philippe Besson continue d'explorer la société française à l'aune de ces faits divers. Son nouveau roman raconte le désarroi de deux enfants face à un féminicide. Habilement construit, il éclaire tout à la fois les failles du système et la violence d'un tel traumatisme.

C'est à Paris que le narrateur apprend la bouche de sa petite soeur Léa, 13 ans, qui a assisté au drame et a trouvé le courage d'appeler son frère: «Papa vient de tuer maman.» Un choc qu'il lui faut rapidement digérer pour venir au secours de l'adolescente désormais seule aux côtés du cadavre. Leur père a pris la fuite sans un mot pour sa fille qu'il a aperçu une fois le crime commis.
Dans le TGV qui le conduit à Blanquefort, berceau de la famille, il prévient les gendarmes et s'assure de la sécurité de Léa qu'il préfère ne pas assaillir de toutes les questions qui trottent dans sa tête.
Arrivé sur place, il prend rapidement conscience de l'horreur de la situation en voyant les badauds se rassembler autour de la scène du crime et en apprenant que sa mère s'était fait saigner de dix-sept coups de couteau. Après avoir reconnu le corps à la morgue, accompagné sa soeur chez les gendarmes pour son interrogatoire, elle qui reste le seul témoin du drame, il retrouve son grand-père maternel qui, après avoir perdu son épouse, perd sa fille unique.
Si pendant le dîner, ils prennent tous bien soin de ne pas évoquer le drame, chacun des protagonistes doit maintenant se confronter aux questions, comment cela a-t-il pu se produire et pourquoi? Comment n'a-t-on pas vu venir la chose? Qu'aurait-t-il fallu faire ? Ce sentiment de culpabilité va d'abord perturber le narrateur, parti à l'opéra de Paris cinq ans plus tôt pour y intégrer le corps de ballet, vivre sa passion pour la danse, mais aussi laisser ses parents se disputer et sa petite soeur assister impuissante à ces tensions croissantes.
Tout en retraçant le parcours de Cécile Morand, la fille du buraliste, et de son mari, persuadé que son épouse était désormais sa chose, celle sur laquelle il pouvait passer toutes ses colères et toutes ses frustrations, Philippe Besson nous propose – comme le titre du roman le suggère – de ne pas nous attarder aux gros titres de la presse. Sur les pas des enquêteurs et aux côtés de la famille, l'enquête qui se déroule va apporter son lot de révélations. Sur les silences et les dysfonctionnements de la machine judiciaire, mais aussi sur le quotidien de deux enfants qui doivent désormais vivre avec l'image d'une mère lardée de coups de couteau, d'un père qu'ils ne veulent plus voir, d'un grand-père qui tente de les secourir de son mieux. En le lisant, on voit s'incarner tout un jargon. On saisit la violence d'un féminicide, on appréhende la rouerie du pervers narcissique, on comprend la difficulté de traiter le choc post-traumatique.
Tout aussi réussi que Paris-Briançon, ce roman s'inscrit dans le droit fil de Sa préférée de Sarah Jollien-Fardel, l'une des révélations de l'an passé, qui racontait aussi l'emprise d'un mari violent sur son épouse. On lui souhaite la même réussite !


Lien : https://collectiondelivres.w..
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« Pauline elle est discrète, elle oublie qu'elle est belle
Elle a sur tout le corps des taches de la couleur du ciel
Son mari rentre bientôt, elle veut même pas y penser
Quand il lui prend le bras, c'est pas pour la faire danser »
Bigflo et Oli, « Dommage » (p. 7)

Lorsque s'ouvre le roman, le narrateur, un jeune homme de dix-neuf ans, apprend par sa jeune soeur de treize ans que leur père vient tout juste de tuer leur mère. Un féminicide. Dix-sept coups de couteau qui dévastent à jamais leur existence. Se plaçant du côté de ces victimes collatérales, Philippe Besson s'attache à décrire les états tant émotionnels que psychologiques que vont traverser les enfants de Cécile, attirant ainsi notre attention sur les conséquences d'une telle tragédie pour ceux et celles qui la subissent: le choc et la sidération, la dissociation face aux souvenirs traumatiques, la douleur d'avoir été si brutalement privés de leur mère, l'ambivalence et la colère envers leur père qui non seulement a tué mais se pose en victime, la culpabilité d'avoir détourné le regard, le stress post-traumatique qui guette et ses comorbidités… Lu en quelques heures, j'ai apprécié la justesse du ton avec laquelle l'auteur a traité de ce sujet tristement d'actualité, rendant bien compte de l'expérience psychologique des victimes dont on ne parle que peu, et la façon dont il porte à notre attention la violence conjugale comme une responsabilité collective. En exergue, un extrait de la chanson « Dommage » de Bigflo et Oli dont la vidéo m'avait particulièrement bouleversée…
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Un roman court et percutant par un auteur Philippe Besson que je n'avais encore jamais lu.

Un roman qui se lit en ressentant l'extrême choc de ce féminicide qui marque le tout début du livre, nous faisant percuter cette réalité brute de ce drame extrêmement violent. le meurtre d'une maman.

Un roman qui se met à la hauteur des enfants qui prennent l'impact de ce meurtre de leur mère par leur père. C'est à la hauteur d'une fratrie, d'une soeur, d'un frère et d'une grand-père que l'ont va suivre cette histoire.

J'ai "aimé" (pas cette terrible histoire bien sur) cette façon qu'à Philippe Besson de nous faire rentrer dans l'intimité de cette famille. Par tous les sentiments de sidération que traversent les enfants, par cette plongée dans l'horreur
Par toute cette impuissance qui ravage la famille et par les dommages qui en découlent de toutes les manières possibles sur les enfants. Comme un tsunami qui va tout dévaster avec les dommages collatéraux énormes.

Par les côtés ambivalents de l'amour que l'on peut porter à un père au delà de l'atroce perpétré.

Avec des blessures, des errements. Avec la police et ces gros sabots (oui il reste du travail à faire pour la prise en charge des victimes...), parfois, avec la justice si longue, si brute parfois aussi…

Avec tout ce que peut comporter de douleurs ces drames qui fracassent tout sur leur passage, bien plus que l'on pourrait imaginer rien qu'en lisant un article de fait divers relatant le visible seulement.

D'où cet excellent titre : Ceci n'est pas un fait divers
Merci Philippe Besson, d'avoir donner la parole à ces enfants, d'avoir creuser en profondeur dans les sentiments humains de ce fait d'hiver. D'avoir pu nous immiscer dans la psychologie des protagonistes de ce drame.

Car en effet, souvent les faits divers nous parviennent comme de des évènements presque éphémères et insignifiants et qui nous font oublier parfois tout ce que ça engendre pour ceux qui restent.

J'ai lu ce livre il y a longtemps déjà et je n'arrivais pas vraiment à en parler... Oui il m'a bousculé ce livre … Énormément.

Merci à NetGalley et aux Éditions Julliard

Quant à vous, je vous invite à lire ce livre et non pas les faits d'hiver dans les journaux car oui ceci n'est pas un fait divers !

#Cecinestpasunfaitdivers #NetGalleyFrance
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J'ai découvert la plume de cet auteur il y a peu de temps et je dois dire qu'il peut raconter ce qu'il veut, je suis prise dans l'histoire du début à la fin.
Mais lorsque j'ai vu le résumé de celui-ci, je me suis dit que ça serait trop dur à lire. Je ne l'avais donc pas mis dans ma PAL. Puis, une amie me l'a recommandé chaudement et j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de le rajouter à ma PAL.
Comme il m'a été pioché dans le cadre du challenge Pioche dans ma PAL, j'ai saisi ma boite de mouchoirs et me voilà partie.

Ce roman se base sur des faits réels.
Une jeune fille de 13 ans appelle son frère de 19, pour lui dire que leur père vient de tuer leur mère.
De la rencontre des parents, leur vie quotidienne, les non- dits, les pas vues, jusqu'au drame fatidique et ce que ça va entrainer pour chacun d'entre eux, l'auteur sans jugement, nous montre toute l'horreur d'une telle situation.
Il parle bien évidemment des violences faites aux femmes, des féminicides, des plaintes qui deviennent des mains courantes..."il y en a tellement, elle n'avait aucunes traces, je ne l'ai pas prise au sérieux..."
Cette manière différente dont on gère une telle situation en tant que victimes collatérales, proches, voisins, simple connaissance.

Une tragédie qui laisse des traces même sur nous, simple lecteur, ceci n'est pas juste une lecture.
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Oh non, ce n 'est pas juste un fait divers.
Ce sont deux vies brisées ajoutées aux deux vies des faits.
'Papa vient de tuer maman »
Voilà ce que Léa, 13 ans, annonce au téléphone à son frère, 19 ans.
Il prend aussitôt le train de Paris à Bordeaux.
Et là, l'horreur, la lente descente aux enfers.
Ils n'en sortiront pas indemnes.
Dans des drames comme celui-ci, on parle beaucoup des victimes, des coupables, mais on parle peu des enfants.
Partant d'un réel féminicide, Philippe Besson use de toute sa sensibilité pour sortir de l'ombre les victimes collatérales d'un tel meurtre abominable.
Il le fait avec un grand tact.
Les tourments incessants d'un grand frère démuni, sa culpabilité de n'avoir rien vu venir.
Le traumatisme indélébile d'une adolescente qui a assisté à la scène.
Une mère morte.
Un père en prison.
Plus de parents.
Juste eux deux et leur grand-père, aucun ne sachant comment se sortir de ce drame.
L'écriture est simple et belle et s'emploie à donner un éclairage plus large sur l'horreur de ces féminicides.
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Le narrateur est un jeune homme de 19 ans. Il a quitté sa province bordelaise pour intégrer la prestigieuse école de danse de l'Opéra de Paris car il a réussi les examens d'entrée. Tout va bien pour lui jusqu'au jour où il reçoit un coup de fil de sa petite soeur Léa, 13 ans, qui lui annonce : « Papa vient de tuer maman ».

Moment de bascule tragique. Histoire d'un féminicide.

Le récit est serré, sobre et bien construit. A travers une cinquantaine de courts chapitres, nous allons suivre le parcours de ces deux enfants, détruits, perdus, obligés de faire face à la rudesse de la vie.
Ils doivent répondre du mieux possible aux interrogatoires de la gendarmerie, ils ne peuvent plus rentrer chez eux (maison sous scellés), il leur faut affronter le regard de leur père, lequel a fui honteusement après son crime à l‘arme blanche.
Le décor est planté et les souvenirs remontent à la surface, les bons et les mauvais.
Ils doivent se reconstruire, vivre avec cette douleur, mais peut-on se reconstruire ? Je pense plus particulièrement à Léa qui était présente et qui a entendu la violente dispute, puis la suite…
Le récit se poursuit jusqu'au jugement et à la condamnation de leur père, obligés qu'ils sont de revivre ce drame.

Vous ne serez pas insensibles aux maux de Léa, qui, avant de quitter la barre, termine par ces mots :
« Quand je me suis penchée sur ma mère, elle n'était pas morte. Il lui restait juste assez de force pour agripper mon bras… Elle a essayé de parler mais elle n'y est pas arrivée. Alors, comment vous dire… ses yeux ont parlé pour elle… Parce qu'elle avait compris qu'elle allait mourir. Parce qu'elle avait compris qu'elle ne serait plus là pour nous protéger. Finalement, elle a réussi à articuler le début d'une phrase : « Promets moi de... » Juste après, sa tête a roulé, c'était fini… Et moi, je saurai jamais quelle promesse je dois tenir. »


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