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EAN : 9791091365789
268 pages
Le Realgar (01/07/2019)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Deux hommes, deux vies. L'un, Ravier, peintre novateur et à l'écart des modes, l'autre, Thiollier, industriel et photographe estimé. Tout les sépare : situation sociale, caractère, et presque 30 ans d'écart en âge. Pourtant une amitié naît, se développe, s'installe. Pourquoi, comment ? La biographie éclaire mal les mystères de l'existence. Pour comprendre, il faut un roman.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un immense Merci aux éditions le Réalgar et à l'équipe de Babelio qui, dans le cadre de l'opération Masse critique, m'ont offert ce livre si précieux.

« Ravier a une envie de peindre qui l'enrage ». « Son geste prend de l'ampleur, le poignet s'assouplit……..il lâche ses coups, il avance à découvert. Il a l'impression d'être sur un champ de bataille et de marcher tête haute en se moquant de la balle qui va le tuer. Il ne pense plus, il peint. Jamais il ne s'est laissé aller avec autant de liberté. » « il est ivre de lumière. »

« Thiollier chassera seul, sans meute. Et sans souci des convenances. Les politesses l'exaspèrent, la bienséance l'horripile, il se fout de l'étiquette, le bon ton l'emmerde et il ne se cache pas pour le dire. Et qu'on ne lui parle pas de savoir-vivre : sa vie et son savoir, pas besoin de les lui imposer, il les inventera lui-même ». Il est jeune, fougueux, bourré d'envies et de talents divers, il est pressé et soucieux de ne pas gaspiller le temps qui lui est donné.

Ce roman, biographie légèrement arrangée, ou plutôt légèrement complétée de François-Auguste Ravier et de Félix Thiollier, je l'ai dégusté lentement. Je me suis immiscée le plus discrètement possible entre ces deux personnages, pour tenter de saisir ce qui les a différenciés, ce qui les a unis, ce qui a servi l'amitié jamais démentie entre ces deux bourreaux de travail, ces deux serviteurs de la nature, ces deux amateurs d'art, ces deux artistes de talent. Deux paires d'yeux avertis, deux fous d'amour pour la vie et pour ses surprises esthétiques, deux chasseurs, deux passionnés faisant fi de la raison et du caractère convenu des chemins tracés dès la naissance, deux intuitifs volontaires et convaincus :

Ils ont très souvent pris des risques Ils ont créé, l'un des aquarelles, l'autre des photographies, discipline nouvelle et peu connue. Ils ont tous deux produit un travail abouti, s'essayant parfois l'un dans la discipline de l'autre et vice et versa. Ils se sont stimulés posant leurs doutes, leurs manques et leurs souffrances dans un pot commun et s'appuyant sur leurs forces insoupçonnables pour ne jamais s'arrêter.

« Ils étaient cousus dans la même étoffe ».

Certaines personnes s'appliquent à faire de leur vie un roman. J'ai l'impression que Jean-Noël Blanc a choisi les bons personnages pour cela. L'auteur qui parle de « la pudeur râpeuse » qu'il aime mettre dans ses nouvelles, a tenu les mots en laisse pour les contenir. Ils sont puissants ces mots, évocateurs, bougons parfois tout comme les personnages qu'ils définissent, et efficaces. Pour les adoucir quelques notes soyeuses ou espiègles posées ça et là, un trait d'humour de temps en temps, un parfum tellement profond qu'il ressemble à la nostalgie ou à la tendresse mais vite la frénésie s'empare à nouveau de la plume.

J'ai lu et relu certaines lettres remarquables de Ravier bourrées de talent et de personnalité. Des morceaux choisis.

le récit est vivant. Les respirations sont là. Pas une minute d'ennui pour le lecteur. C'est vif et de belle facture. J'ai l'intime conviction que l'auteur ne s'est pas ennuyé non plus. La matière est dense. le sujet passionnant.

Une pensée très personnelle m'anime. J'ai vécu à Saint-Etienne quelques années à partir de 1993. J'ai planté à mains nues dans cette ville attachante des racines qui ne sont pas celles de ma naissance.…Elles ont fait fleurir cette partie de ma vie. J'ai retrouvé l'histoire paradoxale de cette région, les métiers à tisser la soie, le Grand Cercle de la place de l'Hôtel de ville, Les expressions imagées, la grand-rue et ceux que l'on y rencontre, les découvreurs, les techniciens, les ouvriers et les contemplatifs….

Mieux encore…..
J'ai eu la chance de croiser Jean-Noël Blanc , son épouse Blandine Blanc, qui tenait une jolie petite librairie pleine de surprises et de pépites près de l'église Sainte Marie. Je me souviens précisément de ses conseils de lecture.

La demeure de Poncins est toujours habitée par les descendants de Félix Thiollier.
De nombreuses peintures de Ravier figurent régulièrement sur les catalogues des commissaires priseurs lyonnais.

Quelle histoire ! je ne suis pas prête d'oublier ces deux grands hommes, dont j'avais tout-de-même beaucoup entendu parler. Ils font partie intégrante de l'Histoire de St Etienne et de la façon dont bat le coeur de ses habitants.
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Quelle joie de découvrir ce 25 septembre dans ma boîte aux lettres cette nouvelle publication des éditions Réalgar [ **Je rectifie; l'éditeur précise en fin de volume ...qu' une première édition de cet ouvrage a paru en juillet 2016]

Tous mes remerciements à cette maison d'édition, que je découvre par la même occasion et à Babelio [ envoi de la dernière Masse critique]...

Découverte démultipliée, car ce roman restitue les destin de deux artistes méconnus, avec une ville centrale contrastée et omniprésente dans la narration: Saint-Etienne.Les deux artistes en question: Jean-Baptiste RAVIER, peintre novateur à l'écart des modes; et Félix THIOLLIER, industriel stéphanois dans la rubanerie et la passementerie, photographe audacieux, estimé et reconnu à son époque ! Une rencontre et une amitié vont naître entre ces deux hommes, que pourtant tout sépare : 30 ans de différence, la situation sociale...le caractère...

Le récit romancé offre le récit alterné de ces deux existences ,en parallèle. Ce roman fort "renseigné" , au demeurant, nous offre en sus, des illustrations liées aux deux artistes [dont on aurait aimé avoir des dates, lieux, précisions, complémentaires...Là, on savoure chaque oeuvre ou détail de peinture ou cliché, en devinant l'artiste... puisque chacun exerçait, en amateur, l'art de l'autre !!]

Jean-Baptiste Ravier, ours mal léché...se fichant comme de colin tampon de se faire connaître, excella dans l'art du paysage :Admirateur de Turner, de Corot, il compose par la couleur, négligeant le plus souvent les lignes, privilégiant ombres et lumières. En cela, il peut être considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme....

Tout est promesse dans ce livre... puisque je découvre jusqu'aux patronymes des deux artistes... L'auteur affectionne les longues phrases, les détails descriptifs. Ce qui nous vaut des reconstitutions assez truculentes de la vie quotidienne à l'époque, à Paris, mais aussi en province [dans la région de Saint-Etienne ] Jean-Noël Blanc prend plaisir à dénicher un vocabulaire choisi, pouvant nous sembler désuet, mais qui finit de planter très fidèlement le décor ...!

"Les souffrances de la peinture non plus . Parce qu'au fond, à bien y réfléchir, si tu en baves autant à l'atelier c'est parce que la direction où l'on s'acharne à te conduire n'est pas celle qui te convient .Ils ne rêvent que de scènes de genre, d'Histoire vernie et boutonnée, de grandes machineries qui vous débitent au mètre de la musculature de héros et de demi dieu "(...)

Deux destins d'artistes, qui se cherchent, s'interrogent, se remettent en question... A travers le chemin mouvementé de l'un et de l'autre, on voit à quel point la condition et la reconnaissance d'un artiste ne sont pas une mince affaire ! On est plongé dans les querelles, les modes et conventions artistiques...les remous politiques incessants, en ce 19e siècle

"(...) mais je n'irai pas jusqu'à suivre Leconte de Lisle, vous avez vu qu'il réclame l'exécution de Courbet et d'autres artistes, "l'ignoble ramassis de peintres qui l'escortent ", ce sont ses mots à lui, il vise Corot, Manet, Renoir, voyons monsieur je désapprouve ces enragés de rouges qui mettent Paris à feu et à sang mais il faut laisser les peintres en dehors de ces folies, comment pourrions-nous vivre sans les bonheurs qu'ils nous procurent ? "(p. 136)

De très intéressants questionnements sur ce tout jeune art que représente la Photographie, accompagnés de comparaisons avec cet autre, plus ancien, qu'est la peinture !...Mais ces deux artistes, chacun dans leur art, sont subjugués, avant tout, par le "Paysage"...

"L'académisme a la vie chevillée au corps. Les paysages peints ne vibrent pas. ils sentent toujours l'atelier, le savoir, la construction : des corsets qui étouffent. François -Auguste s'isole pour travailler. Son rêve le tourmente;(...) L'important est de regarder. S'immerger dans le paysage. Admirer. C'est une fringale. Elle ne se rassasie jamais. Il se goinfre de paysages, il en ingurgite à pleines ventrées." (p. 86)

D'abondants remerciements à Babelio, Masse critique, aux éditions Realgar... qui a réédité et fait partager ce roman palpitant, des plus enrichissants, sur L Histoire, et l'évolution des Arts dans ce 19e bouillonnant , dont la mise en présence de ces deux artistes des plus dignes d'intérêt!!

Une très belle prose qui nous raconte le 19e français, l'Art, les remous politiques et rebellions sociales, mais avant tout l'histoire de deux personnalités, artistes méconnus, talentueux, chacun dans leur domaine, "ours mal léchés" tous les deux, qui deviendront en dépit de leurs nombreuses différences, les meilleurs amis, l'un, l'aîné de près de 30 ans..., François-Auguste Ravier, représentant malgré ses réticences, le "maître " de l'autre !... toutefois, Félix Thiollier houspillera son ami pour qu'il fasse un effort afin de s'exposer hors de sa région, lui fera rencontrer ses connaissances artistes, et écrivains...Et une grande omission de ma part : une ville à découvrir (dont j'ignorais quasiment tout !) : Saint-Etienne , largement décrite dans ses particularismes et transformations...!!

"Aucun doute : le peintre vient de passer une étape. Il s'est donné une liberté qu'il n'avait jamais osé prendre. On dirait qu'il a saisi au col la peinture et l'a secouée jusqu'à ce qu'elle avoue. Qu'elle avoue quoi ?
Que l'exactitude n'est rien, et la sensation tout. Qu'un paysage est une émotion. Que la lumière est une danse. Que le ciel chante. Qu'il existe une musique de la peinture, et que cette musique vous emporte." (p. 180)

J'ai été chercher , regarder les clichés de Félix Thiollier, industriel, érudit, mécène, photographe, historien, archéologue... Il était, entre autres, surnommé "Le photographes de Mines "...Ses photographies
sont magnifiques, à la fois riches d'informations... et très esthétiques...A travers la poésie de ses paysages...On ressent le "Peintre" qu'il aurait tellement voulu être...En parallèle, j'ai été voir les peintures de François- Auguste Ravier...des paysages forts...originaux dans leur style !

Bravo et Merci encore à Jean-Noël Blanc d'avoir remis à l'honneur ces deux artistes complexes et passionnés que sont Ravier et Thiollier... dans un récit au rythme soutenu et non conventionnel. Une découverte singulière et enthousiasmante de cet écrivain que je lis pour la toute première fois, grâce aux éditions Réalgar, dont je vais suivre désormais les publications, avec attention....!



****voir liens : http://www.maisonravier.fr/collection-permanente/

https://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/aux-musees/presentation-detaillee/page/1/article/felix-thiollier-33534.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=29d93ae23a

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François-Auguste Ravier (1814-1895) est destiné au notariat par son père qui l'envoie faire des études de droit. Mais François-Auguste ne rêve que de dessiner et peindre. Toute sa vie sera consacrée à chercher la bonne lumière, à tenter de peindre ce qu'il a dans la tête, exigeant et insatisfait.

Félix Thiollier (1842-1914) est un industriel stéphanois, fils d'industriel qui se passionne très tôt pour la photo et les arts en général. Il rencontre beaucoup d'artistes, de peintres dont Ravier. Ils deviennent amis.

Personnellement, je ne connaissais aucun des deux personnages, j'ai beaucoup appris. Jean-Noël Blanc a choisi le roman pour parler de leur amitié, se donnant donc quelques libertés avec la vérité, peut-être assez peu d'après ce qu'il écrit en post-face. François-Auguste Ravier fut un peintre en perpétuelle recherche d'absolu, de représenter sur la toile ce qu'il avait en tête. En attendant son "grand ouvrage", il produit des "casseroles" : "... jusqu'ici je n'ai fait qu'accumuler des notes et des documents, et le grand ouvrage, mon Dieu, le grand ouvrage, je crains que la mort ne soit là bien avant." (p.159). Pour atteindre cet objectif, il refusa de montrer ses oeuvres dans des expositions, des salons, ne voulant montrer que le meilleur. Bien que, devenu une référence, voire même un précurseur aux yeux de beaucoup de ses contemporains, une sorte de Turner avant Turner, un peintre qui peignait la lumière comme personne, jamais il ne dérogea de sa règle au risque avéré de ne jamais être reconnu et connu. Un peu misanthrope et peu sociable, la vie à l'écart qu'il avait choisie lui alla parfaitement.

Au contraire, Félix Thiollier toucha à tout, fut un hyperactif qui voulut bouger sa ville de Saint Etienne peu ouverte aux arts et à la culture. Il photographia, peignit, produisit du ruban dans son usine, édita des monographies, acheta et tenta de faire connaître des peintres comme Ravier et bien d'autres.

Ce sont ces deux hommes opposés qui deviendront amis, des hommes sans détours, francs et honnêtes. Jean-Noël Blanc les décrit, parle de la peinture et de la création artistique, de la recherche permanente de l'oeuvre parfaite qui a obsédé Ravier sa vie durant, en des termes magnifiques. L'écriture emporte le lecteur et ne le lâche jamais, c'est une vraie merveille. Une langue d'une élégance rare qui varie la longueur des phrases, qui use de termes parfois rares. Voilà par exemple sa description du Paris que François-Auguste peine à peindre : "Le ciel, surtout, le déçoit : ce n'est pas un ciel sérieux, il s'effarouche pour un rien et s'afflige au moindre prétexte. Un courant d'air descendu des canaux du Nord, un souffle venu de l'Ouest et de la mer, une bourrasque bénigne, une bise, une chiquenaude de l'atmosphère, et ça y est les nuages rappliquent, le ciel prend la mouche, tout vire à la grisaille, s'assombrit, s'attriste, s'éteint. Pas de colère, pas d'orage, pas de nuées vindicatives, pas de vastes bousculades de cumulus, ou alors si rarement. Ce sont plutôt des susceptibilités de pluie mince, des chagrins citadins, des mélancolies patinent les rues d'une ombre d'alcôve, dans un chien et loup de plein mitan du jour." (p. 35)

Roman qui parle d'art, de peinture, de photographie, d'équilibre d'une oeuvre, de sa création, des échecs, de la recherche de la perfection. Un coup de coeur que le Réalgar a la bonne idée de rééditer. Pour les amoureux de la peinture, de la littérature, pour tous ceux qui ont envie de s'instruire dans la beauté et l'élégance et de sortir des sentiers battus.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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L'histoire d'une amitié entre 2 hommes que tout sépare (situation sociale, caractère, leur âge). L'un est peintre, Ravier, l'autre, Thiollier, industriel et photographe estimé.

Ce livre est très bien écrit et on se laisse facilement imprégner par l'histoire et les protagonistes.

Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre.
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Lorsque Yv a publié un billet sur ce roman, je me suis dit que ce livre devrait me parler.*

En effet, l'action se déroule pour une bonne part à Saint-Etienne et dans les environs pendant la révolution industrielle (non, je ne suis pas si vieille que ça…)

Cette lecture m'a donc permis de découvrir ma ville d'adoption et son riche passé industriel, mais aussi deux artistes : l'un peintre et l'autre photographe.

François-Auguste Ravier est peintre et nait quelques dizaines d'années avant Felix Thiollier, photographe.

Ils se lient d'amitié tard dans leur vie mais ne cesseront jamais d'être présent l'un pour l'autre, s'enrichissant chacun à leur tour.

J'ai beaucoup aimé découvrir les jeunes années de ces deux artistes, vaches maigres pour le peintre, reprise de l'industrie familiale pour le photographe ; comment se développe leur technique.

J'ai aimé passionnément avec eux la nature et la difficulté de rendre le souffle sur une toile ou sur une photographie.

Un roman passionnant, avec des personnages qui vont vite.

L'image que je retiendrai :

L'édition que j'avais insert des reproductions magnifiques.
Lien : https://alexmotamots.fr/des-..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
(...) un jeune homme ne sait pas ce que c'est la mort. Ni la réalité des choses humaines. Félix rétorque tout à trac qu'il n'aime pas les hommes et qu'il se sent comme un loup. Le prêtre lui écrit que s'il veut être logique avec lui-même, il n'a qu'à se comporter en loup.
Très bien, Félix retient la leçon: il chassera seul. Sans meute. Et sans souci des convenances. Les politesses l'exaspèrent, la bienséance l'horripile, il se fout de l'étiquette, le bon ton l'emmerde et il ne se cache pas pour le dire. Et qu'on ne lui parle pas de savoir vivre : sa vie et son savoir, pas besoin de lui imposer, il les inventera lui-même. (p. 75)
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Des -photographies -tableaux- ? La formule séduit Thiollier; Au travail. voilà du pain sur la planche. (..) Si au moins il pouvait en finir avec la rubanerie. Libre de son temps, nul doute qu'il deviendrait un artiste véritable : il suffirait d'apprendre au contact de Ravier, de s'abreuver autant que nécessaire à la source de ce maître, et de s'obstiner au labeur. Avec du courage et de l'énergie on bouscule des montagnes. Mais l'entreprise, les rubans, les affaires : il perd sa vie à la gagner. (p. 169)
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Il suffit d'observer sur ses toiles cette lumière et cette transparence qu'on croirait tirées à l'instant d'un paysage saisi au vif. On éprouve en les regardant le même sentiment troublant et pur qu'en surprenant la peau d'une jeune fille au sortir du bain.
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Aucun doute : le peintre vient de passer une étape. Il s'est donné une liberté qu'il n'avait jamais osé prendre. On dirait qu'il a saisi au col la peinture et l'a secouée jusqu'à ce qu'elle avoue. Qu'elle avoue quoi ? Que l'exactitude n'est rien, et la sensation tout. Qu'un paysage est une émotion. Que la lumière est une danse. Que le ciel chante. Qu'il existe une musique de la peinture, et que cette musique vous emporte. (p. 180)
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Le peintre lui écrit (...)

sans oublier les menus progrès que je fais quand je me mêle de photographier- en attendant, j'ai des ravissements : hier soir dans une vulgaire châtaigneraie j'ai vu un Titien- Diaz-Corot- cela ne peut pas se dessiner, mais la couleur, le ciel, l'effet- on n'entrevoit de tels bonheurs qu'à l'aube ou au crépuscule, aux autres heures le satané vert mange tout- mes enchantements. (p. 185)
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