Françoise Bonardel/5
5 notes
Résumé :
Un être abyssal et lumineux , disait d'Antonin Artaud (1896-1948) un de ses contemporains. Des abîmes explorés par le suicidé de la société n'a-t-on pas déjà tout dit ? Nul destin ne fut il est vrai plus cruel que le sien, mais peu de vies aussi intenses en dépit de la maladie, d'une exaltation avoisinant souvent la folie, et d'un internement qui dura neuf ans. De la lumière irradiant ses écrits par contre il reste d'autant plus à dire qu'on ne la sépare pas de l'om... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Dans cette version (très) augmentée d'une oeuvre parue quelques années auparavant, Françoise Bonardel revient sur le parcours d'Antonin Artaud, figure poétique majeure du XXème siècle qui n'eut de cesse de dénoncer l'anémie de la culture occidentale. de par son intellectualisme forcené, celle-ci souffrirait en effet de «désincarnation», limitant sa vision aux seules apparences, sans plus de contact avec les forces primitives. Artaud partira d'ailleurs au Mexique pour retrouver chez les descendants des précolombiens les traces d'une pensée vraie, intense et vécue. L'apport -très fécond- de Françoise Bonardel consiste en particulier à dévoiler toute l'importance de l'héritage alchimique sur l'oeuvre de cet auteur incontournable.
Hugues
Hugues
Citations et extraits (4)
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Comme si seuls certains grands mutilés de l’existence, acculés par un châtrage intime de leur être aux marges des jouissances et des savoirs où s’extasie d’elle-même et s’hallucine la modernité, pouvaient encore témoigner d’une urgence : que la banalisation des formes vulgaires de survivance ne confisque pas délibérément l’exigence, poétique, de sur-vie.
La pollution du divin
Infiniment plus grandiose que la "mystique du surhomme" (Carrouges) en quoi se résolvent tous les blasphèmes de l'homme prométhéen, s'impose chez Artaud la vision d'un Dieu passé à l'Antéchrist, happé par un néant auquel Nietzsche l'avait pressenti, l'ultime cruauté de la modernité fut de le sacrifier.
P 285
Infiniment plus grandiose que la "mystique du surhomme" (Carrouges) en quoi se résolvent tous les blasphèmes de l'homme prométhéen, s'impose chez Artaud la vision d'un Dieu passé à l'Antéchrist, happé par un néant auquel Nietzsche l'avait pressenti, l'ultime cruauté de la modernité fut de le sacrifier.
P 285
Le supplice de Tantale.
La réplique d'Artaud se fait prompt : si la haine du Fils, née de son insupportable inanition, le dresse contre le Père-destructeur, pilier de la trilogie familiale, un mouvement parallèle de compassion lui fait découvrir que le Père fut victime d'une même "contamination", d'un égal "mensonge de l'être contre lequel nous sommes nés pour protester" (VIII, 146). Or pour comprendre ce monstrueux secret, il faut se placer "sur le plan surélevé de la nature", plan auquel le théâtre, foyer de tout vraie culture, devrait permettre d'accéder.
P 68
La réplique d'Artaud se fait prompt : si la haine du Fils, née de son insupportable inanition, le dresse contre le Père-destructeur, pilier de la trilogie familiale, un mouvement parallèle de compassion lui fait découvrir que le Père fut victime d'une même "contamination", d'un égal "mensonge de l'être contre lequel nous sommes nés pour protester" (VIII, 146). Or pour comprendre ce monstrueux secret, il faut se placer "sur le plan surélevé de la nature", plan auquel le théâtre, foyer de tout vraie culture, devrait permettre d'accéder.
P 68
Une alchimie immédiate de la conscience
Aussi, à qui lui suggère qu'il pourrait s'agir d'une épreuves assimilables à la "Nuit obscure" des mystiques, Artaud répond qu'on ne peut sciemment offrir à Dieu sa perte que lorsqu'on possède quelque chose.
P 99
Aussi, à qui lui suggère qu'il pourrait s'agir d'une épreuves assimilables à la "Nuit obscure" des mystiques, Artaud répond qu'on ne peut sciemment offrir à Dieu sa perte que lorsqu'on possède quelque chose.
P 99
Videos de Françoise Bonardel (4)
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Françoise Bonardel évoque pour nos caméras son dernier ouvrage: Des héritiers sans passé (Ed La Transparence, 03/2010).
La modernité doit-elle créer des déracinés ? Cette errance à l’échelle planétaire fait-elle partie de la marche progressiste de l’histoire ?
Loin de toute forme de passéisme idéalisant « le bon vieux temps », ou d’une vision duale (donc sotte) opposant Tradition et postmodernité, haute culture et basse culture, Françoise Bonardel nous exhorte à une réappropriation de notre passé sans aucune clauses restrictives, sans cette lancinante culpabilité qui voile notre discernement et nous empêche de prendre conscience de ce point de départ. Sans lequel aucune route n’est possible.
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