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EAN : 9782253940791
128 pages
Le Livre de Poche (23/08/2023)
3.41/5   60 notes
Résumé :
En août 1936, au début de la Guerre d’Espagne, la philosophe Simone Weil, qui n’a pas trente ans, part rallier le front d’Aragon et les brigades internationales de la colonne Durutti. Lors d’une offensive sur les bords de l’Ebre, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d’huile brûlante. Rapatriée à l’arrière puis soignée à l’hôpital de Sitgès, elle rentre en France le 25 septembre accompagnée de ses parents.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Après Constellation, son premier roman publié en 2014, Grand Prix du roman de l'Académie française et prix de la vocation, puis Capitaine en 2018, Adrien Bosc conclut sa trilogie avec Colonne.
Ce troisième volet est consacré à Simone Weil (1909 – 1943).
S'il est fait mention au cours du roman de la décision de celle-ci d'expérimenter la condition ouvrière en travaillant dans plusieurs usines en 1934-1935, ses impressions notées dans son « Journal d'usine », c'est son ralliement aux Brigades internationales au sein de la colonne Durruti sur le front d'Aragon en 1936, au début de la guerre d'Espagne, que l'auteur va évoquer, ce séjour en Espagne de quarante-cinq jours passé aux côtés des troupes anarchistes de la CNT espagnole.
Un drôle d'équipage compose le groupe international de la Colonne. Convaincu par Carpentier et Ridel, Durruti avait créé cette sorte de corps franc qui réunissait une formation de volontaires étrangers aptes au combat, un agrégat de proscrits et d'idéalistes.
Lors d'une offensive sur les bords de l'Ebre, en regagnant le campement, oubliant un feu enterré, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d'huile brûlante. Cet accident lui fait abréger par force son séjour en Espagne. Volontairement, elle n'y reviendra plus.
Adrien Bosc va, à partir du peu d'éléments qui reste, un passeport, des notes éparses d'un « Journal d'Espagne » dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres, notamment celle que la philosophe a adressé à Georges Bernanos et des photographies, évoquer et conter cette existence intense et tragique.
Bien que pacifiste, si la jeune Simone Weil s'est jetée dans un pays en guerre c'est que la position de l'arrière lui était insupportable. C'est ce même empressement qui l'avait conduite à quitter l'enseignement et la philosophie pour l'usine et devenir ouvrière, qui, au terme d'un rassemblement en soutien aux républicains espagnols la pousse à prendre la décision de partir se battre. « On ne s'engage qu'entier. Il y va de la guerre comme de la lutte, du front comme de l'usine, la fraternité est un élan du coeur. »
Elle est avant tout désireuse d'aller au plus près du peuple et des paysans espagnols.
Mais, dans une lettre qu'elle écrira à Georges Bernanos, elle lui confiera sa grande déception. Elle lui explique que, si elle a quitté l'Espagne malgré elle, après son accident, elle n'y est plus retournée, volontairement. Attirée au départ par ce groupe anarcho-syndicaliste, cette guerre lui avait paru être au début, une guerre de paysans affamés contre les propriétaires terriens et un clergé complice des propriétaires, mais elle est devenue une guerre entre puissants.
« On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l'ennemi en moins. »
Dans sa lettre, elle stigmatise la vengeance aveugle et les exécutions arbitraires en lui faisant part de la barbarie à laquelle elle a assisté au sein même des républicains, de la banalisation de la violence et de l'absence de répulsion ou de dégoût à l'égard de sang inutilement versé.
Elle évoque entre autres dans cette lettre, l'histoire de ce jeune phalangiste fait prisonnier par le Groupe International le 22 août 1936, et exécuté sur décision de Durruti, montrant le manque total d'humanité de ses amis révolutionnaires.
Transcrite en milieu d'ouvrage, en italique, comme les autres citations, cette lettre découverte à l'intérieur du portefeuille de Bernanos, à la mort de celui-ci, est à elle seule un parfait résumé et une analyse extrêmement enrichissante de l'expérience que cette brillante intellectuelle a vécue.
La fin du livre est consacrée aux dernières années de la vie de Simone Weil, à son engagement inaltérable pour les plus humbles et à sa quête de justice.
Si, à la demande de son frère, elle accepte de partir à New-York avec ses parents, c'est pour protéger ces derniers et dans l'espoir de rejoindre Londres et la résistance par l'Amérique.
Colonne de Adrien Bosc m'a permis de faire plus ample connaissance avec cette jeune femme agrégée de philosophie, qui, dans sa courte vie, a non seulement tenté de comprendre la condition ouvrière par l'expérience concrète du travail en milieu industriel et agricole, mais également participé à la guerre d'Espagne aux côtés des républicains, et rejoint les gaullistes à Londres.
Une vie brève, puisqu'elle mourut à 34 ans, atteinte de tuberculose, mais ô combien engagée !

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Ce court récit s'appuie sur le peu de documents qui concernent l'engagement de Simone Weil pendant la guerre d'Espagne. Aux missives brèves de la jeune femme font écho les courts chapitres du roman; les unes en disaient peu pour ne pas inquiéter les proches, l'autre laisse émerger de ses silences la grande question de l'engagement.
Adrien Bosc a expliqué que Colonne était le dernier tome de sa trilogie en C, après Constellation et Capitaine, C comme communauté, puisque les 3 livres ont en commun de présenter un groupe disparate rassemblé pour le premier par le hasard (les passagers d'un avion de ligne), pour le second la nécessité (des exilés fuyant l'avancée des nazis) et pour le dernier le choix (les anarchistes de la colonne Durruti).
Née dans une famille financièrement privilégiée, Simone Weil exècre les gens de l'arrière : penser et agir ne peuvent être dissociés. Elle n'imagine pas soutenir la cause juste des Républicains sans prendre les armes. Elle part au combat comme elle était allée à l'usine, allant partout où on ne l'attend pas.
Or, si on ne l'y attend pas, ce n'est pas seulement parce qu'on imagine plus facilement les philosophes en rats de bibliothèque qu'en guérilléros. C'est sans doute aussi parce que Simone Weil pense que sa bonne volonté suffit à pallier sa maladresse et sa faiblesse. Ses camarades tentent de lui faire comprendre que son désir d'aider peut devenir un poids pour eux, mais c'est peine perdue : ne va-t-elle pas jusqu'à penser, alors qu'elle souffre mille morts, après s'être gravement (et étourdiment) brûlée au bivouac, qu'elle a pu se blesser inconsciemment, rattrapée par sa couardise ?
Simone refuse d'être à l'abri quand des hommes se battent et elle mourra d'inanition, refusant de se nourrir quand d'autres n'ont pas à manger.
Cette intransigeance se retrouve dans sa conception de la justice et de la vérité : une cause est juste où elle ne l'est pas. le récit de Bosc bascule après qu'un adolescent enrôlé chez les Franquistes est fusillé pour ne pas avoir renié son engagement. Désespérée, Simone Weil voit désormais en Bernanos un frère plus proche d'elle que ses camarades, lui qui a également vu et dénoncé les exactions de son propre camp.
Simone Weil est un personnage extraordinaire, une sainte respirant un air raréfié, un modèle d'intégrité et de sensibilité. Elle m'exalte, mais aussi me terrifie et me désole car sa volonté de sacrifice est aussi, me semble-t-il, une façon de dire qu'il faut partager les mauvais sorts faute de pouvoir les empêcher ou de savoir les réparer.
Et j'en veux aussi à Adrien Bosc d'abandonner son lecteur au seuil de sa réflexion, de poser les termes du débat sans s'engager plus avant, bref, je l'aurais voulu, comme son héroïne, au moins aussi passionné que lucide. Il me semble que, dans le cas présent, il est resté à l'arrière.
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« On ne s'engage qu'entier, disait-elle. Il y va de la guerre comme de la lutte, du front comme de l'usine, la fraternité est un élan du coeur. Ceux qui l'éprouvent voient d'immoral plutôt une façon de se tenir en retrait des engagements, d'odieux cette manière de pétitionner contre le malheur sans risquer d'en éprouver le prix.
Écrire, penser, agir sont une seule et même chose. »
Comme une lecture de circonstances, en ces jours où la Russie attaque de manière si brutale l'Ukraine, et où l'impuissance européenne à aider militairement cette dernière, évidemment justifiée par la peur d'une « troisième » guerre mondiale généralisée et dévastatrice, rappelle les accords de Munich de 1938, et la triste lâcheté des alliés d'alors contre Hitler, mais aussi, justement, deux ans auparavant, le principe de non-intervention, affiché par le gouvernement français face à la Guerre d'Espagne… Et parce que aujourd'hui, quelques courageux, originaires de différents pays, répondent à l'appel du président ukrainien pour venir rejoindre les rangs des défenseurs de sa nation, le récit d'Adrien Bosc, évoquant le départ de Simone Weil vers l'Espagne pour participer avec d'autres étrangers à la résistance civile, trouve une résonnance particulière dans l'actualité. En août 1936, la jeune philosophe, pas encore trentenaire, décide de traverser la frontière pour se mettre au service des forces républicaines. Amie de Boris Souvarine, elle apprend par lui, à Barcelone, la disparition de son beau-frère Maurin, fondateur du POUM, voyageant en Galice, pour y tenir des conférences, juste avant le début de l'insurrection franquiste. Elle décide alors de partir à sa recherche, quittant Barcelone avec deux militants anarchistes, Carpentier et Ridel, deux bons vivants avec qui elle forme bientôt « un trio libre qui traversait la campagne ». Arrêtés dans leur progression par la bataille sur le front de l'Ebre en Aragon, ils participent aux combats avec d'autres volontaires dans les rangs de la colonne Durruti. Mais Simone Weil est victime d'un incident stupide, plongeant par mégarde son pied dans une bassine d'huile brûlante. Soignée à Barcelone, elle y est rejointe par ses parents qui la rapatrieront en France…
Cette première partie du roman est, après les remarquables Constellation (Stock, 2014) et Capitaine (Stock, 2018), une nouvelle illustration de la puissance d'évocation historique permise par l' « art poétique » d'Adrien Bosc, réunissant autour de la trajectoire d'un ou plusieurs protagonistes, ici Simone Weil, et dans la seconde partie, Georges Bernanos, les récits des gestes de quelques personnages moins connus (les Ridel, Carpentier, Berthomieu, Mohamed Saïl…) afin, par un kaléidoscope aux multiples facettes, de mieux traduire la « vérité » d'un événement ou d'une époque. Voici comment l'auteur lui-même décrit son intention romanesque (p.108) : « A force d'observer deux lignes parallèles on aperçoit un seul trait continu. Ce sont des faisceaux d'histoires qui se percutent, éclatent en trajectoires contraires puis paraissent se rejoindre jusqu'à se confondre. Des instants séparés et pourtant réunis, des histoires se tissent, s'emmêlent et forment une seule étoffe, dont on dirait qu'elle est « indémaillable ». Des destins se croisent sans s'apercevoir, des tragédies s'écrivent sans dialogues, mais on peut tendre l'oreille, se pencher pour écouter les récits enchevêtrés. Les recomposer, tenter d'en cerner la vérité de l'instant, tout ce que la mémoire effrite et transforme avec les années. Cela n'a de sens que pour nous, reliés ainsi entre ces pages, des dates et des mots qui s'effacent, des courriers et des tombes qu'on oublie ». Et le résultat, ici, est particulièrement convaincant, qui interroge la mémoire de cette Guerre d'Espagne, posant la question de la guerre « juste » et des limites de l'engagement. Dans une seconde partie, l'écrivain complète cette réflexion sur l'éthique nécessaire des combattants, en citant la lettre qu'envoya Simone Weil à Bernanos, suite à sa lecture des Grands cimetières sous la lune, pour lui témoigner son émotion et sa parfaite adhésion à son indignation face aux violences des troupes franquistes aux Baléares, une expérience qu'elle a elle-même vécu avec amertume dans son propre camp, en constatant comment certains de ses camarades pouvaient se convertir en barbares lors de représailles. Une lettre que le grand écrivain catholique portera dans son manteau et contre son coeur jusqu'à sa mort… La fin du texte évoque aussi les quelques années qui restent à vivre à la philosophe, ses engagements toujours du côté des ouvriers et des humbles, son intérêt pour la cause anticoloniale naissante, son exil aux Etats-Unis, puis en Angleterre pour se mettre au service de la France libre, son désir de toujours participer aux combats porteurs d'émancipation. le livre d'Adrien Bosc propose ainsi un très beau portrait de Simone Weil, le meilleur peut-être puisqu'il invite à redécouvrir son oeuvre, de la puissance et la grâce à L'Enracinement et La Condition ouvrière. Une voix appelant à la plus radicale des libertés de penser, une voix qu'il est bon d'écouter dans les temps sinistres que nous vivons…
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Colonne est le troisième tome d'une trilogie commencé avec Constellation et poursuivie avec Capitaine..
La mécanique mise en place par Adrien Bosc est la même pour ces trois tomes.
Un événement historique ou accidentel dans lesquels sont plongés des personnes connues, sportives, militaires ou culturelles.
Constellation nous emmenait aux Açores où s'est écrasé l'avion qui transportait Marcel Cerdan.
Capitaine nous entrainait avec le CapitainePaul-Lemerle en 1941 le long des côtes méditerranéennes avec les réprouvés de Vichy, des juifs, des exilés et des apatrides et des intellectuels. Parmi eux André Breton et Claude Lévi Strauss.
Colonne se situe en 1936 pendant la guerre civile d'Espagne. Nous suivons la colonne Durutti à laquelle s'est jointe Simone Weil.
Simone Weil , philosophe, a passé 45 jours auprès de la colonne Durutti. Blessée , elle du être rapatrié en France.
Adrien Bosc met le focus sur un courrier que Simone Weil a transmis à Georges Bernanos et sur les atrocités quelque soit les victimes , phalangistes, fascistes, anarchistes et républicains.
Je suis resté sur ma faim durant ma lecture , malgré la belle écriture d'Adrien Bosc.
Adrien Bosc, lors de différents interviews a toujours dit que ce qu'il avait intéressé dans le parcours de Simone Weil, c'est le point de bascule qu'elle a connu durant ces 45 jours dans une communauté de destin.
Ce point de bascule prenant comme origine qu'une guerre n'est pas juste et que chacun renie des idéaux pour laisser place à une violence intolérable .
C'est le choix d'Adrien Bosc que de partir de ce point de bascule.
Pourtant quand Simone Weil en 1937 va à Assise elle est bouleversée et se rapproche du christianisme. Elle dira : , j'ai soudain la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves .
Ces esclaves qu'elle rencontrait et défendait au plus prés du monde ouvrier , ou au plus prés de cette colonne Durutti , colonne internationale.
J'aurais aimé qu'Adrien Bosc mette en perspective ces deux visions qu'avaient Simone Weil :.
: « le malheur des autres est entré dans ma chair et dans mon âme »
Simone Weil
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Au début de la guerre d'Espagne la philosophe Simone Weil rejoint les brigades internationales dans une colonne anarchiste de Durruti. Elle y passera quelques semaines avant d'être obligée de revenir en France à la suite d'une blessure accidentelle. Face à la violence elle réalise qu'au delà du combat des déshérités il s'agit surtout d'un jeu terrible entre les puissances et les idéologies, et que la violence parfois aveugle est le lot des deux camps, donc du sien : « Je n'ai jamais vu, ni parmi les Espagnols, ni même parmi les Français venus soit pour se battre, soit pour se promener – ces derniers le plus souvent des intellectuels ternes et inoffensifs – je n'ai jamais vu personne exprimer même dans l'intimité de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l'égard du sang inutilement versé »
En contrepoint nous est livré l'expérience parallèle de Georges Bernanos, a priori appartenant au camps adverse, et qui arrive aux mêmes conclusions. La désillusion est donc des deux côtés.
Un livre bref, concis, allant à l'essentiel.
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critiques presse (3)
Telerama
13 novembre 2023
Ce livre d’Adrien Bosc est un bel hommage à une femme engagée — à toutes les formes d’honnêteté intellectuelle, de quelque bord qu’elles soient.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
06 septembre 2022
L’écrivain et éditeur continue de soulever la roche de l’histoire pour révéler ce qui grouille sous cette masse imposante et aveuglante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
06 janvier 2022
Dans “Colonne”, l’auteur et éditeur continue d’explorer l’Histoire à travers le parcours de ces deux figures connu·es engagé·es dans la guerre d’Espagne.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les deux gars débordaient d’affection pour Simone. Ils appréciaient cette façon qu’elle avait de regarder le monde, une solidarité pas bêtement exaltée, quelque chose de tendre, de profond, sincère. Elle possédait cette qualité rare qu’ont certains êtres : dans leurs yeux et à l’écoute de leur parole surgit un mystère qu’aucune réponse ne comble mais qu’aucun questionnement ne recouvre. Son combat ne tenait ni de la posture ni de l’air du temps, mais d’une nécessité intérieure si impérieuse qu’il annulait tout doute, ne laissait place qu’à une forme immédiate d’admiration.
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Mais deux jours auparavant, au terme d’un rassemblement en soutien aux républicains espagnols, elle avait pris la décision de partir se battre. Elle était revenue à l’appartement familial de la rue Auguste-Comte avec l’empressement que ses parents lui connaissaient, celui-là même qui ne souffrait ni la contradiction ni la prudence, celui-là même qui l’avait conduite à quitter l’enseignement et la philosophie pour l’usine et devenir ouvrière presseuse, chaudronnière au four à bobines de cuivre chez Alsthom, puis fraiseuse à la manufacture Renault. On ne s’engage qu’entier, disait-elle. Il y va de la guerre comme de la lutte, du front comme de l’usine, la fraternité est un élan du cœur.
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Des trente soldats engagés de la ville de Sitges, neuf n’étaient pas revenus. Partout on parlait de vengeance et d’expédition punitive. Une nuit, on exécuta neuf fascistes, ou prétendus tels. On en fit autant la nuit suivante. Des gens s’enfuyaient. Ce qu’elle documentait à ce moment précis, interrogeant autour d’elle, c’était le principe de guerre juste – la pesanteur de la vie et cette tension vers la violence annulaient tout. Les exactions entacheraient le mouvement – la réponse à la cruauté fasciste ferait basculer les troupes dans la terreur.
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Et quand chacun abordait, un peu rêveur et sans y croire, à la façon d’un exercice de la pensée, ce que serait le monde d’après, Mohamed Saïl, lui, racontait un monde d’avant que la machine coloniale avait détruit. Ce qu’il nommait un modèle ancestral, toute l’organisation de village berbère, ce sens inné de l’autonomie, sans État, sans police, sans juge ni prison, sans argent, tout entier mû par l’entraide.
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Après la chute de Barcelone et des derniers espoirs de la République, la guerre d’Espagne prit fin avec l’exode des réfugiés traversant la frontière des Pyrénées. Deux cent soixante-quatre mille exilés qu’on traita en criminels, parqués dans des conditions effroyables au plus dur de l’hiver 1938. En juillet, on estimait à cinq cent mille le nombre de ceux qu’on appellerait de nos jours des migrants.
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