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EAN : 9782815948029
336 pages
Éditions de l’Aube (25/08/2022)
3.93/5   362 notes
Résumé :
« C’est Vital. Ça a l’air qu’il a ramassé un cadavre dans ses filets. Il l’a dit dans sa radio. Tu veux qu’on t’en raconte, des histoires de marins ? Reste avec nous autres pis tu vas en voir, la p’tite ! »

Ce matin-là, Vital Bujold a repêché le corps d’une femme qui, jadis, avait viré le cœur des hommes à l’envers. En Gaspésie, la vérité se fait rare, surtout sur les quais de pêche. Les interrogatoires dérivent en placotages, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 362 notes
Saint-Ciboire de Câlisse, quel magnifique polar, maritime et poétique en pleine Gaspésie ! Lorsque mère et mer ne font qu'une…

Une fois n'est pas coutume, je viens d'avoir un coup de coeur pour un roman policier. Les ficelles ne sont pas incroyables, le suspense n'est pas insoutenable, non, là n'est pas l'essence de ce roman canadien, nous pourrions même dire que la trame policière n'est qu'un prétexte. L'essence de ce roman, son sel, se situe dans l'ambiance distillée dont il se dégage un charme poétique totalement envoutant, une nostalgie qui nous berce au rythme des vagues, une tendresse à l'image de la communauté attachante que nous rencontrons, un chavirement provoqué par la beauté des femmes et la puissance tempétueuse de l'amour.

« Dormir entre ciel et mer, entre cent quatre-vingts degrés d'étoiles et cent quatre-vingts degrés de vagues, dans le ventre bruissant de la coque, avec la respiration puissante du vent dans mes voiles ».

Toute l'intrigue tourne autour de Marie Garant (je ne cessais de penser à Marie Galante tant ce personnage féminin est beau et ressemble à une île faite femme), une femme magnifique, une femme charismatique, courageuse, une femme fougueuse, une femme libre, une femme « qui, jadis, avait viré le coeur des hommes à l'envers » à travers tout Caplan, village de Gaspésie. A l'automne de sa vie, elle est retrouvée morte en pleine mer. Simple et stupide accident de bôme comme beaucoup semblent le penser, suicide ou meurtre ? En tout cas ce décès bouleverse tout le monde : les hommes qui l'ont aimée, les femmes qui l'ont détestée, sa fille qui la recherche, les autorités…
Marie Garant, toujours par monts et par vaux à bord de son voilier, le Pilar, était en train de revenir sur Caplan ayant donné rendez-vous à sa fille Catherine qu'elle avait mise en garde légale alors qu'elle était encore nourrisson. Catherine, trente-trois ans, aussi belle que sa mère, se cherche et ce rendez-vous est l'occasion, pense-t-elle, de trouver enfin des réponses quant à l'identité de son père biologique et de connaitre enfin sa mère. En plus de découvrir une femme trop aimée ou mal aimée, la mort de cette mère qu'elle n'aura finalement jamais connue va l'obliger à trouver des réponses autrement.
« Avec l'étrange poème testamentaire qu'elle m'a légué, je récris ce scénario troué dans ma tête ».
Le sergent Moralès, mexicain de Longueuil, homme en pleine crise de la cinquantaine, est mandaté pour enquêter sur la mort de Marie Galant. Alors que son couple bat de l'aile après trente ans de mariage, il ne sera pas toujours très habile, perturbé par ce qu'il traverse. Il découvre tout un monde qu'il ne comprend pas qui semble lui cacher des secrets et va tomber sous le charme de l'insaisissable Catherine. Paumé dans cette enquête il est…
Voilà pour l'intrigue.


Mais là n'est pas le plus important. le plus important réside dans le rôle de la mer, personnage central du récit, et dans les gaspésiens dont l'âme est venue me frôler avec émotion.

Oui, la mer est entremêlée totalement au récit, c'est elle qui décide des destinées, vivante, tempétueuse, poignante, intrépide et capricieuse. Au fil des pages, on sent les odeurs de la mer, ses embruns et son varech, on entend le bruit des vagues, on ressent l'atmosphère de ce petit village, sa situation isolée et miséreuse. La façon de parler de la mer de Roxanne Bouchard est immersive, enveloppante. Elle dote la mer d'un pouvoir d'attraction quasi magnétique.

« Cyrille, il disait que la mer était une courtepointe. Des morceaux de vagues attachés par des fils de soleil. Il disait qu'elle avalait les histoires du monde et les digérait longuement, dans son ventre cobalt, pour n'en renvoyer que des reflets déformés; il disait que les événements des dernières semaines sombreraient lentement dans la pénombre de la mémoire ».

Cette mer à la fois nourricière et tombeau, source de poésie et d'amertume, cette mer qui se vide de ses poissons du fait de la pêche intensive laissant la communauté des pêcheurs dans l'angoisse et la misère.
« La Gaspésie, c'est une terre de pauvres qui a juste la mer pour richesse, pis la mer se meurt. C'est un agrégat de souvenirs, un pays qui ferma sa gueule pis qui écoeure personne, une contrée de misère que la beauté du large console. Pis on s'y accroche comme des hommes de rien. Comme des pêcheurs qui ont besoin d'être consolés ».

Autre aspect central du roman : ses habitants, les Gaspésiens. Les pêcheurs taiseux et rustres au grand coeur, le barman maniéré et grandiloquent, le curé alcoolique, les épouses attentives et jalouses, toute cette communauté m'a touchée. le parler se fait avec l'accent du coin, un accent québécois mâtiné de patois, procédé totalement immersif rendant le récit coloré et tendre, voire drôle.


J'ai terminé le livre le coeur au bord des lèvres, triste de quitter cet endroit et l'âme subtile de ce roman si imprégnée de poésie, d'amour, de mélancolie…J'en voulais encore un peu plus, j'aurais aimé continuer à être bercé par les vagues, par la poésie, par l'âme de ces gens. Je me console en me disant qu'il s'agit du premier tome d'une trilogie. Je vais retrouver d'autres enquêtes de Moralès, La mariée de corail, le second tome, me tend déjà les bras. J'arrive, je plonge découvrir d'autres femmes de mer qu'il est si dangereux d'aimer…

« Tu vas en mer parce que t'es en porte-à-faux avec le monde et qu'y'a juste dans le silence du vent que t'es à ta place »


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Lasse de son existence vide de sens à Montréal, Catherine Day décide de partir à la recherche de ses racines gaspésiennes. Elle est à peine arrivée dans cette petite ville portuaire située sur la Baie des Chaleurs, qu'un corps de femme est repêché par un bateau du coin. L'enquêteur Moralès, venu en ces lieux colmater les brèches de sa vie de quinquagénaire, doit faire face aux dérobades et au silence des gens du cru, peu enclins à faire remonter à la surface, et encore moins pour des étrangers, les vieilles rancunes et les passions cachées qui les unissent autant qu'elles les séparent.


Dans ce lieu oublié du monde en dehors de son classique circuit touristique, la vie se déroule modestement au seul rythme de la mer et de la pêche, comme en un curieux confinement ouvert sur le large, où les passions mijotent en circuit fermé sans pouvoir échapper à l'observation du voisin. Personne n'est dupe au village quant à cette affaire de cadavre qui vient couronner une bien longue histoire, mais pas question bien sûr d'éclairer la lanterne d'intrus, habituellement totalement indifférents aux réalités mornes de ce discret entre-soi. Cette « terre de pauvres qui a juste la mer pour richesse, pis la mer se meurt », est « un pays qui ferme sa gueule pis qui écoeure personne, une contrée de misère que la beauté du large console », à laquelle on « s' accroche comme des hommes de rien », qui, fièrement, ne demandent rien à personne.


Chaque personnage se dessine de manière inénarrable, au gré de dialogues savoureux et vibrants de naturel où chantent l'accent et les expressions de ce terroir québécois. Peu à peu se révèle un bout de terre envoûtant, que son isolement économique soumet encore davantage à l'emprise de la mer, exigeante mais enivrante, parce que « pour les marins, c'est pas le large qui est compliqué, c'est la terre », et que « tu vas en mer parce que t'es en porte-à-faux avec le monde et qu'y'a juste dans le silence du vent que t'es à ta place. » Avec le nombre de vagues comme mesure du temps et, à chaque page, le discours coloré et la sagesse imagée de gens simples, éprouvés par la vie, mais d'une authentique générosité sous leurs abords bourrus, le texte se teinte d'une grande tendresse pour ses personnages, tandis que leur solidarité, dans leur attachement viscéral à la mer et dans leur méfiance face à l'étranger, donne lieu à de magnifiques passages, empreints d'autant d'humour que de poésie.


Un charme irrésistible se dégage de ce roman, où l'enquête policière, en même temps qu'aiguillon à la curiosité, s'avère finalement prétexte à une immersion aussi amusante que poétique en terre gaspésienne.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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À 33 ans, Catherine a l'impression d'être vide. Translucide. A perdu tout enthousiasme. D'autant que sa mère est décédée il y a 15 mois. Si elle s'était jurée de partir de Montréal, de naviguer sur les lacs, de hisser les voiles après le décès de ses parents, elle n'a pas osé le faire. Pourtant, une lettre reçue de Key West, il y a quelques semaines, lui donnait rendez-vous dans un petit village de pêcheurs gaspésien. Sur conseil de son médecin, elle ose enfin et prend la route pour Caplan, dans la Baie-des-Chaleurs. Elle logera chez Guylaine, la meilleure place pour dormir, aux dires de Renaud, le tenancier du bistro. Sa bonhommie et sa jovialité disparaissent presque soudainement dès lors qu'elle lui dit qu'elle cherche Marie Garant...
Joaquin Moralès vient tout juste d'arriver à Caplan. Alors qu'il devait bénéficier de 5 jours avant de prendre son service, sous les ordres de Marlène Forest, sa femme devant arriver peu après, le voilà déjà aux mains d'une enquête : le corps sans vie de Marie Garant a été repêché dans les filets de Vital Bujold...

Dans le petit village gaspésien de Caplan, où les jours, la plupart du temps paisibles, sont rythmés sur le même tempo que celui de la mer, deux visages inconnus viennent soudainement se mêler à ceux plus familiers. Catherine Day, une jeune femme qui a tout quitté pour rencontrer Marie Garant, et Joaquin Moralès, sergent d'origine mexicaine, qui va devoir résoudre l'enquête concernant la mort de cette dernière. Si la thèse de l'accident semble plausible, certains villageois, qui la connaissent bien depuis toutes ces années et ne veulent pourtant guère en parler, n'y croient pas. Car Marie connaissait la mer, savait l'apprivoiser, y trouvait refuge de longues années durant. Tant de mystères, de non-dits planent autour de cette femme, la rendant presque insaisissable, aussi imprévisible, aimée et redoutée que la mer. Autour d'elle, Roxanne Bouchard déroule une galerie de personnages de prime abord taiseux, rudes, burinés par la mer, écorchés par l'amour, mais qui se dévoilent peu à peu et se révèlent chaleureux, bienveillants, profondément humains et au grand coeur. Des personnages que l'auteure dépeint avec une vraie tendresse et un certain respect. de même que cette mer, mystérieuse, et ces paysages gaspésiens si magnifiquement décrits de par cette plume immersive, à la fois poétique et enlevée.
Un roman remarquable, empreint d'émotions, où le silence de la mer, les rendez-vous manqués et les secrets semblent, fatalement, vouloir séparer le coeur des hommes...
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Ha cette Gaspésie!
Ha la mer!
Ha l'amour!
Ha la mort!
Pour moi, magnifique découverte que cette bienveillante autrice, Roxanne Bouchard. Bienveillante oui car dans Nous étions le sel de la mer, j'ai senti un véritable amour de l'autrice pour ses personnages, pour les lieux pour les éléments. Amour qu'elle a su admirablement me transmettre et donc, me procurer un immense plaisir de lecture.
Je ne tenterai pas de résumer l'histoire car tout comme cette Gaspésie, elle est complexe, secrète, cachottière et elle se dérobe dans toute sa splendeur.
Mais comment ne pas sourire de ravissement au fil de la lecture ? Comment ne pas apprécier la poésie des mots? Comment ne pas se sentir tout petit devant cette mer si capricieuse, infinie et mouvante? Impossible.
J'ai tout aimé de cette lecture. Les mots qui font de ces phrases superbes. Les personnages attachants, cocasses et qui deviennent des amis.
L'amour et le respect qui se dégagent d'entre ces pages.
Merci Roxanne Bouchard pour ce magnifique récit. Je lève la main et serai présente aux prochains rendez-vous.
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« - J'y m'en vas vous dire : le bar-hôtel de la plage de Caplan ? Y'est brûlé, mam'zelle !
Il a ouvert le lave-vaisselle trop tôt et un violent nuage de vapeur en est sorti. Il l'a refermé d'un coup et s'est tourné vers moi. Il a tendu le cou par-dessus le comptoir. Il voulait mettre son oeil dans la lettre de Key West que j'avais réouverte, question de vérifier l'information, mais je me suis reculée.
[…]
Tout le monde est au courant. Je comprends pas que vous ayez pas vu ça, ça a fait la première page de « L'écho de la baie » ! Y'avait même un reportage spécial avec des pages en couleurs ! L'incendie est probablement criminel, qu'y disent, pis les assurances veulent pas payer […] »

Catherine Day, 33 ans, vient de faire dix heures de route pour se retrouver dans ce trou perdu, ce petit port pêche de la Gaspésie, pour se rendre à un rendez-vous fixé par une lettre deux mois plus tôt.

« Il a rouvert le lave-vaisselle qui fulminait encore, en se tenant à bonne distance. Il a attrapé un linge carreauté rouge, comme un dompteur de cirque, il s'est mis à fouetter la vapeur. Puis, il a pointé un menton de fierté locale vers une grande maison, juste à l'est du café. Accoudée à la falaise, elle observe la mer d'un oeil tranquille. Une charmante auberge aux mains ouvertes ».
[…]
« - Si vous cherchez quelqu'un d'ici, je peux sûrement vous aider… ».

Catherine hésite : « J'ignorais encore comment parler de cette femme. Elle avait toujours été imprononçable, et voilà que, du jour ou lendemain, je devais dire son nom d'une manière détachée. Fallait-il le tourner sept fois autour de ma langue, le rouler dans ma bouche comme un vin rare ou le concasser avec les molaires, pour l'attendrir ? ».
[…]
- Marie Garant… Vous la connaissez ?
Il a reculé d'un pas. Son visage allumé s'est éteint comme la flamme d'une chandelle soufflée brusquement. Il m'a détaillée, attentif et suspicieux.
- C'est une amie à vous ?
- Non. A vrai dire, je la connais pas…
Il a repris le verre, qu'il s'est mis à frotter de bon coeur.
- Ouf ! Ben, j'ai eu peur ! Parce que j'm'en vas vous dire que Marie Garant, c'est pas une femme qu'on aime, surtout qu'à votre place, comme touriste, j'en parlerais pas trop trop parce que ça vous donnera pas des amis vite vite… ». (p.22-3)

Nous sommes dans le café de Renaud Boissonneau, situé dans l'ancien presbytère. Bientôt, nous allons faire connaissance des autres personnages avec leurs signes distinctifs, tics de langage et traits grossiers.

Renaud Boissoneau, il est vêtu d'un tablier neuf avec l'inscription AIDE-CUISINIER en lettres brodées et coiffé d'un « petit chapeau idiot ». Il ne cesse de répéter : « Je m'en vas vous dire rien qu'une affaire ».

Voici le premier marin qui arrive, c'est Vital Bujold surnommé « Saint-Ciboire de Câlisse », en raison de ce juron qu'il a toujours au bout de la langue. Il est accompagné de son aide-pêcheur, Victor Ferlatte, dont le discours est facilement reconnaissable parce qu'il bégaie.

C'est le tour de Jérémie, le grand Amérindien.

Le lendemain, nous allons rencontrer un personnage clé, le marin Cyrille Bernard, celui qui ponctue ses phrases par « hiiii », et aussi, le curé, toujours bourré, qui a deux paroisses, l'église et le bistro.

C'est plus tard qu'intervient, Joaquin Moralès, l'enquêteur.

Je ne vais pas vous présenter tout le monde ! Je vous donne juste un échantillon des personnages hauts en couleur qui habitent Nous étions le sel de la mer.

Tout le monde s'interroge, sur ce qu'est venue faire cette belle touriste en Gaspésie.

« - Je ne suis pas sûre de m'intéresser aux activités touristiques, mais j'ai peur de trouver le temps long…
Les hommes ont ri, comme si j'avais manqué une marche d'escalier avec des talons hauts.
-Saint-Ciboire de Câlisse !... Y'a juste ça, en Gaspésie, du temps long ! » (p.30)

Le temps est particulier. Il se mesure en nombre de vagues. Les saisons se nomment en fonction de la pêche : « le retour du tourteau » …

« Long » mais pas calme.

Catherine se sent tout de suite bien avec ces marins et accepte de partir à la pêche avec eux, mais le destin en décidera autrement. Ce matin même, le cadavre de Marie Garant est ramené dans les filets de Vital Bujold.

La mort de Marie Garant est-ce un accident ou un crime ?
Quel est le lien entre Marie Garant et Catherine ?
Pourquoi Marie Garant c'est la loi de l'omerta ?
Pourquoi Catherine a démissionné de son travail pour venir en Gaspésie ?
Que recherche-t-elle ?

Nous allons plonger dans les secrets des uns et des autres, et de rebondissement en rebondissement, les pièces du puzzle vont se mettre en place.

Le fil rouge c'est là mère et la mer, mais j'en ai trop dit…

Le récit est majoritairement en « je » (Catherine), mais intercale des passages en italique et des moments où le narrateur est extérieur, ce qui nous permet d'avoir accès aux pensées des autres personnages, et aussi d'avoir des informations sur leurs histoires. L'intrigue se passe en 2007 mais il y a des flash-backs en 1974. C'est rondement mené.

Roxane Bouchard réussit magistralement à rendre son roman vivant. Je me suis très vite faite aux tournures de langage québécoises, avec ces expressions pittoresques comme « ça dort en cuillère », « on s'en va jaser », « passer le moulinet à gauche » … J'ai vraiment eu l'impression d'être en Gaspésie, aux côtés de Catherine. C'est un langage savoureux et une belle écriture.

À noter les magnifiques passages sur la mer (à découvrir en citations).

Il m'a mis du baume dans le coeur, après quelques lectures difficiles comme « Triste Tigre » et « L'enragé ».

Je remercie chaleureusement ma nouvelle Babelamie Chrystèle, @hordeducontrevent, à qui je dois ce chouette voyage.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
17 avril 2023
La romancière québécoise Roxanne Bouchard a remporté vendredi le Prix des lecteurs Quais du Polar / «Journal du Dimanche», dans l'Hexagone, pour son roman «Nous étions le sel de la mer», paru chez VLB éditeur en 2014.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
16 juin 2014
À la fois poignant et comique, roman d'amour et roman de mer, polar et poème, son livre Nous étions le sel de la mer accoste donc, enfin, et se lit d'une traite.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (139) Voir plus Ajouter une citation
Depuis quelques mois, on dirait que les fils de sa vie lui glissent des mains, se prennent dans ses pieds, lui entortillent les chevilles et le font trébucher.
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Quand O’Neil Poirier a vu la coque du voilier se profiler à travers le hublot de sa cabine, il s’est dit que la journée commençait vraiment mal. Poirier, il venait des Îles-de-la-Madeleine, avec son caractère et ses deux aides-pêcheurs. Ils étaient arrivés l’avant-veille à Mont-Louis, le temps de se ravitailler pour rallier l’île d’Anticosti où les attendaient la morue et le hareng. Ils s’étaient couchés tôt, la veille, pour partir avec l’aube, et n’avaient pas entendu le voilier s’amarrer à leur épaule. Le ronronnement de la génératrice avait sûrement couvert les bruits de pas de l’équipage voisin.
(Incipit)
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On va en mer parce que c'est la seule porte qui s'ouvre quand tu sonnes, parce que ça te réveille la nuit, Catherine. Chaque fois que t'accostes, que t'entres dans la foule, tu sens ta différence. Tu te sens étranger. Tu vas en mer parce que t'es en porte-à-faux avec le monde et qu'y'a juste dans le silence du vent que t'es à ta place. (…) Pour les marins, c'est pas le large qui est compliqué, c'est la terre. On vit et on meurt en mer parce qu'on est fait pour l'horizon.
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Cyrille, il disait que toute vérité est mouvante et insaisissable. Ceux qui vont en mer le savent : ce qui est déposé sur la vague se brise et se reconstruit constamment. Autrement. Il disait que le vent, le courant et la houle sont insatiables et qu’il faut être vigilant, même sur une mer d’huile. « Ce qui est là maintenant te fera mentir dans dix minutes. » Il disait que nous n’existions que grâce au mensonge émouvant de la vie.
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Cyrille, il disait que toute vérité est mouvante et insaisissable. Ceux qui vont en mer le savent : ce qui est déposé sur la vague se brise et se reconstruit constamment. Autrement. Il disait que le vent, le courant et la houle sont insatiables et qu'il faut être vigilant, même sur une mer d'huile. « Ce qui est là maintenant te fera mentir dans dix minutes. » Il disait que nous n'existions que grâce au mensonge émouvant de la vie.
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