L'histoire :
Diane, originaire de Mulhouse, retourne dans sa ville pour écrire un article, mue par une étrange envie de "retour aux sources". Elle emporte dans ses bagages une chemise de nuit qui appartenait à sa mère et que lui a prêtée Philo sa cousine. Une mère mal comprise, distante, une mère qui préférait s'occuper des autres que de sa propre famille. Diane emporte aussi le journal de son père, un père qui avoue "sentir peser sur lui la solitude et l'ennui"...
A la recherche de l'ombre des garçons ardents, Diane trouve les Brodeuses, des femmes douées et si chaleureuses, découvre la vie de clandestins qui ne demandent qu'à vivre et s'épanouir.
Ce retour en province, à la rencontre de ses anciennes camarades Mirabelle, Sidonie, va lui permettre de se retrouver face à elle-même, voire de se redéfinir de nouvelles priorités.
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Ce livre, construit comme un journal à plusieurs voix (4 narratrices-héroïnes y confient leur états d'âme) est je crois bien moins frivole qu'on ne pourrait le croire :
Emmanuelle de Boysson y aborde plusieurs thèmes importants :
l'amour maternel : à travers ses amies, Diane découvre que sa mère faisait figure de modèle alors qu'elle même à souffert de son indifférence, de ses absences
le travail clandestin et la solidarité qui s'opère entre les Brodeuses
la trahison (celle de l'amour et de l'amitié) et ses conséquences
la réussite sociale
les préjugés : entre Paris et la province, mais aussi entre les gens "riches" ou estimés ainsi et les autres, plus modestes, aux possessions moins ostentatoires et les rivalités entre les deux mondes
Une bonne surprise que ce livre acheté sur un coup de coeur au salon du livre 2008 (Paris).