Sade méritait mieux.
Oui,
Sade, le sulfureux marquis -puis comte-, dynamiteur de la prose, méritait certainement mieux que ce roman de
Serge Bramly "
Sade, la terreur dans le boudoir".
Le roman se situe pendant la Terreur (avec une majuscule). En mars 1794, à l'apogée de la Terreur donc, le ci-devant
Sade, la terreur du titre, est extirpé de son cachot révolutionnaire pour être transféré dans un pseudo établissement de soins, vraie planque à friqués voulant échapper à cette avancée révolutionnaire qu'est la guillotine. Ceci est un fait historique.
L'auteur invente les événements qui auraient pu se produire dans cet établissement de soins pendant les huit mois où séjourna ce patient si peu ordinaire.
Serge Bramly brode. Mais le résultat n'est pas la Tapisserie de Bayeux de l'orgasme littéraire, plutôt un abécédaire au petit point d'un jouisseur dans un style plutôt plat. Alors que décrivant
Sade, ses manipulations, ses perversions, l'auteur aurait pu sans dommages charger la barque dans la flamboyance des descriptions.
Je mets tout de même deux étoiles car l'auteur a bien étudié son sujet et l'époque. Des réflexions intéressantes sur cette période trouble et troublée que fut la Terreur parsèment le roman. Il s'agit du seul livre que j'ai lu de
Serge Bramly qui, ayant obtenu le Prix Interallié et le Prix des Libraires (pour d'autres romans), est certainement capable d'offrir mieux que ce
Sade assez décevant.
Pour une évocation romancée d'un autre "séjour"
De Sade, cette fois-ci en 1803, je conseille le livre "Les Pavots de la vieillesse,
Sade à Charenton". C'est dans la même veine, mais plus ironique et mieux écrit, par
Anne Parlange et
Vincent Lestréhan.
https://www.babelio.com/livres/Parlange-
Les-pavots-de-la-vieillesse--Sade-a-Charenton/20409