AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213609010
666 pages
Fayard (02/06/2003)
4.43/5   7 notes
Résumé :
Etude historique de l'image de Darius III, le Roi perse vaincu par Alexandre. Le sujet est difficile, en l'absence de sources autochtones : retrouver ce que fut Darius à travers, et malgré, les récits des Grecs ses ennemis.
Que lire après Darius dans l'ombre d'AlexandreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si l'on ne dispose, pour Alexandre, que de témoignages de troisième ou de quatrième main, et d'écrits historiques fortement moralisés, pour Darius, il n'y a pratiquement aucune documentation directe, et la somme de textes littéraires qui le concernent en font le faire-valoir d'Alexandre, la figure du despote oriental entièrement fantasmée par les Grecs et les Romains.

Le livre de Pierre Briant a deux grandes qualités : la première, c'est la leçon de méthode historique qu'il donne. N'ayant pas accès au véritable Darius, il se livre à une lecture complète de tous les textes antiques le concernant et en fait la critique. Aussi le lecteur sortira-t-il il mieux informé en matière de littérature et d'idéologie gréco-latines que d'histoire de la Perse.

La seconde qualité de l'ouvrage tient à ce que l'auteur n'a pas souhaité rester enfermé dans les limites de l'ethnocentrisme, et a intégré à son étude l'examen des textes littéraires orientaux, arabo-persans, où figure le personnage de Darius. Nous sortons du cercle enchanté du monde classique et on nous rappelle que l'Orient a sa propre voix, existe par lui-même et n'est pas seulement une projection des rêves de l'Occident.

Voilà donc un très bon livre.
Commenter  J’apprécie          60
Une enquête difficile par un auteur exigeant.

Darius, Roi de Perse, vaincu par Alexandre.

L'empire perse fut l'ennemi récurrent de la Grèce antique. Philippe II de Macédoine décida de porter le fer dans les immensités perses. Son assassinat mit le projet dans les mains de son fils Alexandre III. Sa conquête flamboyante lui valut le titre d'Alexandre le Grand et mit fin à l'Empire Perse et au règne du Grand Roi.

Comme l'indique le titre de l'ouvrage, Darius existe en contrepoint d'Alexandre le Grand. personne, à ce jour, ne s'était lancé dans une recherche biographique sur le dernier Grand Roi des Perses. Et pour cause,...

.../...
Lien : http://www.bir-hacheim.com/d..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
... comment ont travaillé les auteurs qui, à l'époque romaine, ont évoqué Darius en traitant d'Alexandre, et comment peuvent-ils être utilisés aujourd'hui ? De manière à avoir une chance de répondre à de telles questions, il convient de prendre conscience d'une réalité première et de la redire inlassablement : les auteurs que nous étudions ne sont pas des historiens au sens où nous l'entendons ; ils ne sont pas "nos collègues" (...) Il ne suffit donc pas, à propos de tel ou tel épisode, de mener une analyse critique contradictoire des différentes versions, en postulant que le tri séparera immanquablement le bon grain de l'ivraie - pour la simple raison que le "bon grain" et l'"ivraie", ensemble, constituent le texte. Il convient plutôt de se plonger dans les processus de la création littéraire et de s'interroger sur la genèse et la circulation des images récurrentes.

pp. 129-130
Commenter  J’apprécie          50
Tous les témoignages rendent compte que l'histoire de la dynastie achéménide a été rapidement oubliée en Perse même après la conquête macédonienne, ou, plus exactement, qu'elle a été transmise par oral de génération en génération, sous forme de représentations mythiques. Telle était déjà l'une des fonctions des mages d'époque achéménide, chargés de l'éducation des jeunes gens de l'aristocratie perse. Comme on le voit chez Xénophon, Dinon ou encore Strabon, ces "hommes sages" étaient chargés de mémoriser les légendes royales et de les transmettre aux jeunes gens. Ces sont ces mythes fondateurs d'identité collective qui, à un moment donné, ont été codifiés sous forme de "livres des rois". C'est encore principalement sous forme orale que les "ménestrels" (gôsân), mais également plus tard, à l'époque médiévale et moderne et même ultérieurement, par l'intermédiaire des conteurs itinérants (naqqâl), dont certains (les "récitateurs des livres des rois") étaient, sous le règne de Mahmûd (le patron de Firdowsî), spécialisés dans la récitation du Shâh-Nâma. Transmis par l'écrit et par l'oral, également par des images peintes, les différents livres des rois mais aussi les romans populaires ont imprégné les mentalités et ont déterminé la conception que les Iraniens se sont longtemps faite de leur passé. Toute recherche sur un segment particulier de cette épopée ne peut donc s'abstraire de la prise en compte permanente de ces représentations collectives, qui lui donnent sens.

p. 450
Commenter  J’apprécie          20
Le Darius d'Arrien est moins un personnage historique, à l'individualité bien marquée et clairement analysée, qu'un fantôme historiographique créé à l'aide de stéréotypes. Situé systématiquement en position de faire-valoir, il est destiné à rehausser encore l'éclat du jeune conquérant macédonien. Au demeurant fort sommaire, sa présentation relève moins de l'observation historienne que d'une élaboration littéraire, à la fois créatrice et porteuse de représentations gréco-romaines exclusives de tout autre regard.

p. 187
Commenter  J’apprécie          40
Pratiquement au moment où, en Occident, le Roman d'Alexandre se répand, et au moment où l'auteur de l'Itinerarium Alexandri rappelle les exploits du Macédonien à l'empereur Constance sur le point de partir en campagne contre les Perses (vers 338), c'est une tout autre image d'Alexandre qui se développe en Iran : fortement négative, elle va se renforcer et se diffuser tout au long de la période qui va jusqu'à la défaite du dernier roi sassanide, Yazdgerd III, devant les troupes du calife Omar. Les cercles lettrés et religieux sassanides portent contre Iskender deux chefs d'accusation : il a ruiné la "bonne religion" (Dên), et il a mis à bas l'unité politique de l'Iran.

p. 452
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Pierre Briant (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Briant
Entretien avec Pierre Briant : L'histoire méconnue des achéménides .Pierre Briant est professeur honoraire, il a occupé la Chaire d'Histoire et civilisation du monde achéménide et de l'empire d'Alexandre Pour plus d'information et de contenus connectez-vous sur le site internet du Collège de France : http://www.college-de-france.fr/site/pierre-briant/
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Histoire du monde ancien>Mésopotamie jusqu'à 637 (25)
autres livres classés : alexandre le grandVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Devenez très fort en citations latines en 10 questions

Que signifie Vox populi, vox Dei ?

Il y a des embouteillages partout.
Pourquoi ne viendrais-tu pas au cinéma ?
J'ai un compte à la Banque Populaire.
Voix du peuple, voix de Dieu.

10 questions
542 lecteurs ont répondu
Thèmes : latin , Citations latines , antiquitéCréer un quiz sur ce livre

{* *}