Les nouvelles. Lecture de « Une société », par Anne Alvaro, Geneviève Brisac, Agnès Desarthe.
« … non seulement les femmes se prêtent moins aisément à l'analyse que les hommes, mais ce qui fait leur vie échappe aux méthodes habituelles par lesquelles nous examinons et sondons l'existence. »
Geneviève BrisacAgnès Desarthe/5
12 notes
" Je ne veux pas être "célèbre" ni "grande". Je veux aller de l'avant, changer, ouvrir mon esprit et mes yeux, refuser d'être étiquetée et stéréotypée.
Ce qui compte c'est se libérer soi-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves. " (Virginia Woolf)
Parce qu'il est très difficile de décrire un être humain, et encore davantage quand celui-ci a noirci des milliers de pages de romans, de lettres, de journaux,... >Voir plus
Résumé :
" Je ne veux pas être "célèbre" ni "grande". Je veux aller de l'avant, changer, ouvrir mon esprit et mes yeux, refuser d'être étiquetée et stéréotypée.
Ce qui compte c'est se libérer soi-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves. " (Virginia Woolf)
Parce qu'il est très difficile de décrire un être humain, et encore davantage quand celui-ci a noirci des milliers de pages de romans, de lettres, de journaux,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3)
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Je n'ai rien lu d'Agnès Desarthe ou de Geneviève Brisac mais j'ai sauté sur ce livre quand j'ai entendu cette dernière évoquer Virginia Woolf dans le podcast de @lesmots par @malka_lauren, que je recommande chaudement.
1ère prouesse : écrire à 4 mains sans dissonances et donner un livre avec une vraie harmonie entre ces 3 voix de femmes, car elles parlent tour à tour et on a aucune difficulté à passer de leur point de vue à celui de Virginia Woolf. Les idées et les impressions s'enchaînent avec grâce. Et du coup je mélange allègrement les citations des unes aux autres.
Une lecture exaltante, que l'on connaisse ou pas les auteurs, si l'on aime les mots, l'écriture et les obsessions qui peuvent naitre de notre relation à ces derniers. « En écrivant je fais ce qui est plus nécessaire que tout le reste » VW.
Nous avons ainsi une véritable odyssée d'un écrivain, d'une femme intranquille, sur le fil, impitoyable envers elle-même, qui se questionnera toute sa vie sur son écriture. Elle ne sera pas aidée en cela par ses pairs dont elle n'obtiendra pas la reconnaissance.
2ème prouesse : une biographie qui suit une temporalité mais esquisse les contours de sa vie, de ses tourments, plutôt que de tenir un journal détaillé de sa vie. Et en cela il est au plus près de son écriture, de son combat avec les mots, elle qui travaille comme un peintre, parle de « la malédiction des mots », cette déperdition du sens à cause de la difficulté de « traduire en mots ce qui pour parvenir au cerveau n'a pas emprunté le chemin de la cognition ».
« Métaphore est le mot grec qui signifie transport. La métaphore fait se chevaucher les sens, invente des raccourcis ».
Enfin, son point de vue sur la place des femmes est finement analysé. Virginia Woolf est connue pour « une chambre à soi », mais j'avais oublié son positionnement dissonant et en retrait bien que cet ouvrage puisse être selon moi une vraie pierre d'ancrage pour les femmes.
Pour elle s'affirmer en tant qu'artiste femme, et bien cela passe par…écrire, peindre, bref se pencher sur son art et ne pas se laisser dépasser par sa colère et sa frustration. Oser être juste soi et rester sourde aux rancoeurs et aigreurs, la colère, l'individualisme.
Actuellement il y a une profonde division entre différents courants féministes, sa vision des femmes artistes, comme à son époque, ne remportera pas les suffrages, mais démontre un véritable esprit de sacrifice au nom de son art.
« Si vous ne dites pas la vérité sur vous-même vous ne pouvez pas la dire sur les autres ». VW
Lien : https://lechameaubleu.fr/
1ère prouesse : écrire à 4 mains sans dissonances et donner un livre avec une vraie harmonie entre ces 3 voix de femmes, car elles parlent tour à tour et on a aucune difficulté à passer de leur point de vue à celui de Virginia Woolf. Les idées et les impressions s'enchaînent avec grâce. Et du coup je mélange allègrement les citations des unes aux autres.
Une lecture exaltante, que l'on connaisse ou pas les auteurs, si l'on aime les mots, l'écriture et les obsessions qui peuvent naitre de notre relation à ces derniers. « En écrivant je fais ce qui est plus nécessaire que tout le reste » VW.
Nous avons ainsi une véritable odyssée d'un écrivain, d'une femme intranquille, sur le fil, impitoyable envers elle-même, qui se questionnera toute sa vie sur son écriture. Elle ne sera pas aidée en cela par ses pairs dont elle n'obtiendra pas la reconnaissance.
2ème prouesse : une biographie qui suit une temporalité mais esquisse les contours de sa vie, de ses tourments, plutôt que de tenir un journal détaillé de sa vie. Et en cela il est au plus près de son écriture, de son combat avec les mots, elle qui travaille comme un peintre, parle de « la malédiction des mots », cette déperdition du sens à cause de la difficulté de « traduire en mots ce qui pour parvenir au cerveau n'a pas emprunté le chemin de la cognition ».
« Métaphore est le mot grec qui signifie transport. La métaphore fait se chevaucher les sens, invente des raccourcis ».
Enfin, son point de vue sur la place des femmes est finement analysé. Virginia Woolf est connue pour « une chambre à soi », mais j'avais oublié son positionnement dissonant et en retrait bien que cet ouvrage puisse être selon moi une vraie pierre d'ancrage pour les femmes.
Pour elle s'affirmer en tant qu'artiste femme, et bien cela passe par…écrire, peindre, bref se pencher sur son art et ne pas se laisser dépasser par sa colère et sa frustration. Oser être juste soi et rester sourde aux rancoeurs et aigreurs, la colère, l'individualisme.
Actuellement il y a une profonde division entre différents courants féministes, sa vision des femmes artistes, comme à son époque, ne remportera pas les suffrages, mais démontre un véritable esprit de sacrifice au nom de son art.
« Si vous ne dites pas la vérité sur vous-même vous ne pouvez pas la dire sur les autres ». VW
Lien : https://lechameaubleu.fr/
Une biographie de Virginia Woolf par deux femmes écrivains amoureuses de l'auteur. Ce n'est pas forcément exhaustif (mais est-ce qu'une biographie peut jamais l'être ?) ni objectif mais c'est vibrant de respect et d'admiration à chaque page et plutôt bien écrit qui plus est. Une bonne entrée en matière pour les néophytes qui voudraient découvrir la femme avant de se plonger dans son oeuvre (en commençant peut-être par "Mrs Dalloway").
Ce livre pour entendre la voix singulière de Virginia Woolf et lire quelques unes des trouvailles de cette grande écrivaine.
Citations et extraits (5)
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Nous devons devenir nous-mêmes des critiques, nous apprendre nous-mêmes à comprendre la littérature parce que l'argent ne peut penser à notre place, parce qu'à l'avenir nous ne pouvons laisser le pouvoir à un petite classe de jeunes gens aisés qui n'ont qu'une pincée, qu'un dé à coudre d'expériences à nous offrir. Des critiques: des personnes qui lisent beaucoup, sans cesse, sans a priori, sachant que pour bien lire il faut une grande finesse de perception et une grande hardiesse d'imagination.
Ainsi sa révolte contre le cours du temps, contre le cours des choses, est un parti pris stylistique: privilégier l'impression, retarder l'analyse, se laisser choquer, ne laisser retomber le sceau figeant du mot qu'en dernière instance.
Croire que l' écrivain est à l'abri du monde, sur sa petite chaise, bien calée derrière son bureau, c'est oublier que la lucidité exige un très haut degré de concentration et qu'elle expose l'âme aux radiations mortelles du vrai.
On doit examiner sans jamais faire semblant de comprendre, et si le moindre doute surgit, on lui ouvre grand les bras. C'est un regard spéculatif, curieux et naïf - au bon sens du terme -, ne faisant appel à aucun filtre pour éviter l'aveuglement, à aucune entourloupe pour gonfler de sens ce qui en est dépourvu. On fera avec l'éblouissant, avec l'absurde, avec l'épouvantable, puisqu'ils sont là, ne faisons pas comme si on n'avait rien vu.
(...) elle est écrivain, c'est-à-dire qu'elle croit possible de faire ressentir des émotions à un lecteur en lui décrivant des choses impossibles à peindre, des gens impossibles à comprendre, des faits impossibles à expliquer, des souvenirs oubliés.
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