L'étrange histoire du collectionneur de papillons

L'étrange histoire du collectionneur de papillons./Rhidian Brook.
L'histoire se passe en 1980 aux Etats-Unis. Lew Jones jeune homme de vingt ans d'origine galloise vient de perdre son père et souhaite visiter le pays afin d'écrire le roman de sa vie. Il demeure chez sa tante Julia qui réside dans les montagnes des Appalaches où il médite entre deux pétards et deux pages de lecture. Un beau matin alors qu'il lit tranquillement au bord d'une rivière, il est abordé par un jeune homme bizarre. Joe Bosco est vendeur de papillons. Il a vingt ans. Il propose de but en blanc à Lew de l'accompagner à travers le pays pour d'une part développer son commerce de papillons rares et d'autre part faire le tourisme qu'il désirait. Joe parvient à convaincre Lew :
« C'est la chance d'une vie ! Vous pouvez rester ici à lire des livres sur des gens qui n'existent même pas, pondus par des gens qui sont morts, et essayer d'écrire à propos de choses que vous n'avez pas expérimentées. Ou alors, vous pouvez sortir et vivre !.. Suivez-moi, et je vous offrirai de quoi écrire tout un livre. »
Et Lew de songer au moment de partir : « Je disais adieu à l'introspection, à la contemplation sédentaire et au fait de n'aller nulle part ; j'accueillais l'expérience sensuelle (avec Mary, la soeur de Joe), les grands espaces et l'attrait de la Route. »
Commence alors un voyage original assez extraordinaire avec des rebondissements inattendus : a qui appartient en vérité cette collection de raretés et quelle en est la provenance véritable ? Et puis des deux soeurs de Joe, laquelle de Mary et de Isabelle aura les faveurs de Lew alias Rip (il a changé de nom au passage sur les conseils de Joe !) ? Avec Mary dans un premier temps rêvant sur la carte des États-Unis : « Nous étions penchés sur la carte, moi à un bout, elle à l'autre. Je fis glisser mon doigt de l'est à l'ouest, vers les états chauds, vers elle. Mary était penchée sur la carte depuis le Canada, ses seins cascadant jusqu'au Montana, les coudes plantés dans l'Alberta et le Manitoba, ses adorables bras lisses et cuivrés descendant le long des Montagnes Rocheuses… » Par la suite, Lew avoue : « Si le désir pour Mary m'avait dans un premier temps rendu aveugle aux séductions plus subtiles d'Isabelle, il m'avait aussi empêché de voir les meilleures qualités de Mary. »
Le personnage fantasque, affabulateur et imprévisible de Joe apporte beaucoup de piquant à l'histoire, avec ses exagérations et ses escalades verbales habituelles, ses idiosyncrasies accompagnées des croisements et du méli-mélo de mots qui ne sont pas censés aller ensemble. Tout cela le mènera en prison pour un temps. Mais Lew aime Joe, il est son ami fidèle, et il va tout faire avec Isabelle pour le sortir de ce mauvais pas avec l'aide d'un nouveau et mystérieux personnage, le père de Joe, d'Isabelle et peut-être de Mary, ex mari d'Edith, une maîtresse femme au caractère bien trempé.
Quand Lew entraperçoit la fortune se dessiner de manière irréfragable avec la vente de la collection de papillons rares, il avoue : « J'étais devenu partie prenante du drame américain quintessentiel : la route qui vous fait partir de rien et vous mène à la fortune par le truchement du bagout…Je me sentais plein d'euphorie, jeune homme débordant de santé dans le plus grand pays du monde libre, avec la perspective imminente d'une satisfaction sexuelle et le moyen de gagner de l'argent qui nous permettrait de poursuivre éternellement nos aventures. »
Voilà donc un roman étrange, atypique et passionnant, construit de façon habile et mettant en scène une famille excentrique de caractériels, qui ont une passion pour le mensonge, comme par exemple ce conseil de Joe donné à Lew : « Un boniment malhonnête est sacrément plus facile à débiter qu'un honnête. L'honnêteté paye, mais la malhonnêteté encore plus ! » Cela promet des situations cocasses !
À lire absolument.

C'est en effet un étrange récit, que celui de Llewellyn Jones, venu de grande Bretagne aux États-Unis, pour y écrire le roman de sa vie. Sa rencontre avec Joseph Bosco va l'emmener vers une folle aventure travers le pays, à bord de la "Chuik" , une drôle de voiture entre Buick et Chevrolet. Vendre des papillons... Entrer dans la famille de Joe, rencontrer Edith, la mère, blessée à vif, les soeurs Mary et Isabelle, tellement dissemblables. Voyage qui va le conduire en prison, et sans le vouloir à la recherche de lui-même et du père détesté de la fratrie. Un roman de 541 pages, parfois indigeste.

Merci aux Editions Fleuve pour l'envoi de ce roman.

Quel étrange roman dont la lecture des premiers chapitres m'a déroutée ! En effet, j'avais découvert Rhidian Brook avec « La maison de l'autre », adapté cette année au cinéma sous le titre « Coeurs ennemis ».

Je ne m'attendais pas à une histoire et des personnages aussi excentriques.

Llew Jones vient de perdre son père. Il décide de quitter son Pays de Galles natal et d'aller passer quelques mois chez sa tante qui vit aux Etats-Unis. Il veut visiter cet immense pays et devenir écrivain. Mais une fois arrivé dans les montagnes Catskills, il passe ses journées à repeindre la grange et à lire installé au bord de la rivière.

C'est là qu'il va croiser un jeune homme âgé de la vingtaine comme lui : Joe Bosco. Ce dernier fait l'effet d'une tornade à Llew : il est toujours en mouvement, parle très vite avec des mots qu'il invente : » Quelquefois quand je parle, je n'arrive pas à trouver le bon mot, alors j'en dis un – n'importe lequel- et je sais que ce n'est pas le bon, mais je le dis quand même, et puis pour le dissimuler, j'en dis un autre, et puis pour cacher ce mot dont je sais qu'il n'est pas tout à fait juste, j'en dis un autre, en empilant des mots les uns sur les autres dans une espèce de panique, et même si je sais que chaque mot que j'ajoute ne va pas, je le dis quand même ; et plutôt que de m'arrêter, il faut que j'en ajoute un puis un autre. Jusqu'à ce que j'ai cette tour de mots. Comme la tour de Babel. »

Un vrai bonimenteur ! D'ailleurs Joe se présente comme un vendeur de papillons rares. Il propose à Llew de l'accompagner dans ses déplacements à travers les Etats-Unis pour l'aider à vendre. le jeune britannique y voit là l'occasion de découverte qu'il attendait et pense tenir un sujet de roman.

Avant le grand départ, le jeune homme fait connaissance avec la famille plutôt excentrique de Joe, une famille qui est toute tournée vers la vente des papillons issus de la collection du père, célèbre entomologiste qui a disparu de leur vie depuis de nombreuses années. Tous espèrent vendre les spécimens les plus rares à de riches collectionneurs et pour un bon prix.

Une fois lancés sur la route, Llew aura bien quelques doutes sur l'issue de ce voyage : » Il était là, le mauvais présage. Réfléchir après coup ne sert à rien (je le sais à présent !), et la clairvoyance à postériori est particulièrement inutile. Mais j'éprouvai une sorte de clairvoyance au cours de la cérémonie, une vision de ce que je m'acheminais vers les ennuis ; des ennuis encore informes sur cet horizon lumineux qui s'étendait devant nous. »

Certes, le road-movie se terminera mal ou du moins pas de la façon dont les deux jeunes hommes l'avaient espéré, révélant au grand jour une chose qu'ils avaient en commun : la difficulté de leurs relations (ou absence de relations pour Joe) avec leur propre père et la façon dont ils ont été amenés à se construire en tant qu'adulte.

Si « L'étrange histoire du collectionneur de papillons » peut sembler parfois aussi légère qu'un vol de papillons, il faut attendre les derniers chapitres pour en découvrir la profondeur.

Le titre ne ment pas, c'est une étrange histoire.

Un jeune homme Llewelyn Jones quitte son Pays de Galle pour un séjour aux Etats Unis chez sa tante. Il voudrait parcourir le pays et écrire un livre. Il rencontre par hasard Joe Bosco qui lui propose de sillonner le pays pour vendre des papillons. Llew accepte et est présenté à la famille, composée de la mère défigurée par un incendie et des deux soeurs de Joe, Isabelle et Mary.
Joe est une véritable tornade, parlant sans arrêt, inventant des mots et des théories, et prenant quelque liberté avec la vérité pour vendre ses boîtes entomologiques.
Le père qui autrefois a attrapé ces papillons dans les jungles, a abandonné sa famille et est devenu l'Innommable.
Joe aurait trouvé preneur pour l'ensemble de la collection. Arriveront-ils au bout de cette transaction qui les mettrait définitivement à l'abri des problèmes d'argent ?

Une histoire très différente de l'excellent Dans la maison de l'autre, mais qui a son charme.

Quelle étrange histoire en effet. Livre déroutant, virevoltant grâce à la personnalité attachante de Butterfly Joe et sa loquacité incroyable qui nous emmène dans un tourbillon de mots et d'aventures.
Lew est tranquillement installé au bord de la rivière, à lire les poèmes de l'Amérique quand un géant du nom de Joe Bosco apparait devant lui en lui disant de vivre sa vie plutôt que de la lire... Et que dire de sa soeur Mary qui se baigne nue, sans pudeur, devant lui et l'hypnotise totalement. Bref, tout commence par un tourbillon et tout continuera de la même façon tout au long de cette histoire.
Lew se retrouve embarqué dans une famille incroyable où chaque personnalité est tranchée, entre Joe qui débite son discours de vendeur de papillons et ses valeurs à 100 mots la seconde, tornade inarrêtable si attachante, Mary, petite jeune femme sexy mais si fragile, Isabelle, soeur sage mais si fragile aussi, Celee, recueillie et comme faisant partie de cette famille en vrai, Elijah, petit garçon perdu, lui aussi recueilli et très en retrait, Clay, vieil SDF ancien alcoolique dévoué à Edith, matriarche tyran qui mène tout ce petit monde à la baguette...ou pas.
Bref, vous l'aurez compris, un monde à part, une famille à part et une histoire de fous comme l'Amérique est capable de nous les inventer.
Lew va donc découvrir l'Amérique comme il le voulait, en compagnie de Joe pour vendre des papillons aux fleuristes et surtout pour faire LE grand deal de leur vie pour la vente de LA collection qui leur fera couler des jours heureux et sans soucis.
Mais tout ne se passe pas toujours sans nuages et là, les nuages qui planent sont sombres, ou du moins très menaçants entre un père fantôme et décrit comme un monstre (mais est-ce vraiment le cas?) et une étrange Plymouth verte vue un peu trop souvent...
C'est fantasque, super bien écrit car on est emporté par ce tourbillon de mots et d'aventures et toute cette folle famille est hyper attachante.
Prenez le temps de découvrir la famille Bosco et ses papillons, son état d'esprit et ses mille petites choses qui en fond une famille formidable.