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3,94

sur 784 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Évidemment, (China)ski, le narrateur est (Bukow)ski, l'auteur : poète, ivrogne, obsédé, ancien postier etc.
Évidemment, malgré la déclaration liminaire « Ce roman est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec une ou des personnes vivantes ou mortes serait purement accidentelle » , Chinaski n'est pas Bukowski, ce n'est pas lui qui joue avec les nerfs du lecteur ; et le lecteur, même malin, n'est pas autorisé à lire les pensées de l'auteur, plus malin.
Évidemment, arrivé à mon âge sans avoir lu plus que des extraits de poèmes de Bukowski, je connaissais sa réputation. Tombé sur ce livre sur un marché en Bigorre (ah la Bigorre!), j'ai voulu essayer quand même (ce « quand même » montre que « sa réputation » n'a pas de sens, ou peut avoir trop de sens, selon que parle un lecteur ou un amateur de scandale public).
Évidemment, feuilletant plusieurs fois le livre, je suis toujours tombé sur des scènes de sexe (Le livre s'ouvre seul aux feuillets souvent lus ! (L'aiglon Acte I, scène 8)), avec des expressions répétitives et crues, en particulier enfourcher.
Évidemment, Colimasson a raison, qui écrit dans sa critique « Imaginez la version féminine de Bukowski : une vieillissante de cinquante piges, le ventre qui dégouline au-dessus d'une vieille culotte dégueulasse, des mamelles flasques, l'oeil vitreux, les cheveux filasses et l'haleine à gerber. […] Quant à savoir si elle baise des gamins de trente ans de moins qu'elle minimum, c'est exclu[...]. » Mais ça m'a rappelé une BD d'un auteur que je n'aimais pas (genre Lautier) où un homme se rend compte au petit matin que c'est avec le sosie de Marguerite Duras qu'il a passé la nuit.
Toutes évidences mises de côté, à reculons et par curiosité, j'ai fini par commencer* le livre : « J'avais cinquante ans et je n'avais pas couché avec une femme depuis quatre ans », et j'ai terminé à regret à la page 352 « j'étais un brave type [...] », même s'il y en avait eu 704 j'aurais sans doute voulu que ça dure encore. Deux mois après, je ne suis toujours pas sûr de savoir pourquoi j'aime ça.
Le plus probable est que Chinaski est un homme (un vrai, pas une caricature), ce qui veut dire que Bukowski est un sacré auteur.
Chinaski est un sacré baiseur (et vantard, avec ça), mais qui reconnaît ses faiblesses. Chinaski est un sacré poivrot, mais qui recommande parfois la tempérance. Chinaski passe d'une admiratrice à l'autre, ne sait pas leur résister, mais voudrait tomber amoureux pour de vrai. Et plus on avance, plus Chinaski est humain, poète aussi peut-être, en tous cas sensible à la douleur des autres plus qu'à la sienne. Et donc Bukowski, son semblable, son frère peut-être, est un personnage qu'on peut détester, mais un auteur que j'ai aimé.

*Expression un peu tordue, j'avoue.
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Pour Bukowski, l'alcool et les femmes sont des lots de consolations qui l'aident à supporter la vie, il ne peut se passer de l'alcool même si il vomit chaque matin, il ne peut se passer des femmes même si parfois elles le rendent malade...
L'ivresse et l'orgasme sont deux échappatoires qui lui font oublier la monotonie de la vie, bien que si il devait faire un choix l'alcool serait son meilleur complice.
C'est un défilé de femmes des plus atypiques qui croisent la vie de Bukowski, de toute évidence ce n'est pas son physique qui les attire mais peut être cette tendresse touchante et cette personnalité attachante. Si Bukowski est vraiment un « vieux dégueulasse », il aime incontestablement les femmes.

« le baiser est plus intime que la baise. C'est pourquoi je n'ai jamais aimé que mes petites amies embrassent d'autres hommes. Je préfère qu'elles baisent avec eux ».
Tout est dit, embrasser c'est tromper... Et baiser c'est orgasmique, juste du plaisir !
En tout cas pour Bukowski c'est sa façon d'aimer...

« Women » est un livre déjanté, drôle, graveleux, érotique, libidineux, tendre, sincère, dépravé, un Bukowski écorché et marginal mais libéré et sans complexe.
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Grand tourbillon d'alcool, qui ne lui fait aucun bien mais dont il ne peut pas se passer, de parties de jambes en l'air qui restent inachevées deux fois sur trois, de femmes qu'il aime mais qu'il ne peut s'empêcher de trahir sans raison, de poèmes qu'il lit sans plaisir au public.

Pourtant, malgré sa vulgarité, on s'attache facilement à ce personnage complètement paumé, qui n'est maintenu à flot que par les femmes qu'il rencontre, et qui pourtant, me semble plus vrai, plus authentique que la plupart des auteurs.
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J'ai trouvé ce "cahier rouge" à la bouquinerie, son allure usée et pliée laissait voir qu'il avait passé de mains en mains et été lu plusieurs fois. Je l'ai adopté. Bukowski ou Chinaski ou encore Hank est un homme étrange, il entame son livre de cette façon "J'avais cinquante ans et je n'avais pas couché avec une femme depuis quatre ans". Nous entrons alors dans un récit autobiographique où l'auteur se décrit tel qu'il est. Il ne cherche pas à se magnifier, à enrober ou enjoliver, non, il se décrit tel qu'il est avec tous ses défauts. Son alcoolisme, son oisiveté, son égoïsme.
Je voulais sortir de l'image cliché du personnage suite à son passage sur un plateau télévisé en France; lire son oeuvre. J'ai bien aimé "Women" et désormais je chercherai ses autres livres. Il y déclare qu'il aime "Céline" jusqu'à Voyage au bout de la nuit. Un "personnage", tout de même...
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Difficile de laisser un petit mot post-lecture de Women de Bukowski sans mentionner la misogynie ? Mais il y tellement plus dans cette succession d'épisodes tragi-comiques de la vie de l'alter ego de Bukowski !

Ces femmes qui semblent sortir de nulle part et faire irruption dans la routine d'écrivain et poète alcoolique partisan du moindre effort, éternellement surpris de ces apparitions et émerveillé de sa chance. La rencontre occasionnelle et explosive de deux ou plusieurs de ces femmes. Chinaski toujours en bon vieux dégueulasse, mais ça, on le savait, et l'autre côté, la scène est tenue par un bon lot d'allumées toutes aussi divertissantes que lui. Une logique hilarante. Des excursions à l'hippodrome ou à l'aéroport comme vous n'en avez jamais lues. Des personnages secondaires récurrents ou des potes organisant ses lectures de poèmes particulièrement loufoques... et une écriture accessible, sans excès ni exercices de style inutiles et drôle !

Chaque "vignette" se clôture d'un haussement d'épaule presque fataliste, parfois accompagné d'une réflexion plus profonde, teintée de solitude et de tristesse. Mais voilà Hank qui se retourne aussitôt sur une autre paire de jambes qui le mènera encore et toujours dans une nouvelle aventure dont il est le héros ridicule et attachant, imprévisible malgré tout, sans jamais se prendre au sérieux.
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J'ai découvert BUKOWKI y'a tout juste un an et je ne m'en suis toujours pas remis. Aussi ai-je décidé de me dégoter un autre bouquin pour voir si tout cela n'était que passager... Et ça ne l'est pas !!! C'est le genre de mecs que j'affectionne... Comme GAINSBOURG, ARNO ou LEOTARD (non pas François, mais Philippe ; encore que le premier a pondu un petit pamphlet pas dégueu du tout qui mérite le détour)

Dans Les Contes de la folie ordinaire, c'est surtout l'alcool à outrance qui m'avait marqué, voire traumatisé... Là, c'est la baise à tout va. Autres temps, autres moeurs...
Lien : http://iti1801.net/blog/inde..
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A notre époque portée aux autodafés ,où l'on censure les cigarettes des photos, l'alcool des films et la fin de Carmen que resterait-il d'un tel livre ? Rien sans doute … car on y fume , on y boit ,on y baise à jet continu (si j'ose cette expression) . On y gerbe aussi constamment et l'on s'y confronte au vide et au « parfum de tristesse » que crée l'assouvissement des désirs compulsifs ,à la conscience coupable de la faiblesse humaine. de la littérature …enfin.
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Je n'avais pas vraiment aimé “Contes de la folie ordimaire” du même auteur mais selon plusieurs commentateurs celui-ci serait meilleur. Effectivement, mais on est encore loin du coup de coeur... J'ai renoncé à compter combien d'aventures avait cet alcoolique invétéré au fil des pages mais seul le nom des “conquêtes” change, le scénario étant toujours à peu de choses près le même: l'alcool, la drague, la baise, bonsoir elle est partie... Bon il a peut-être un soupçon de mauvaise foi jusqu'ici. Admettons que de l'une à l'autre, l'auteur nous donne un minime aperçu de la personnalité de la femme en question, parfois moins que la description physique, mais c'est déjà cela.

Outre des redondances plutôt lassantes, j'avoue que j'ai aimé le rythme de ses errances, ses considérations sociales parsemées ici et là, ainsi que son irrévérence généralisée. Les séances de baises sont aussi assez variées pour rompre la monotonie. Malgré quelques rares bribes d'introspection, on ne peut pas dire que ce personnage central réfléchit outre mesure au sens de la vie... Encore que certaines de ses réflexions sur ses collègues écrivains soient assez significatives. Et on peut être certains que ce héros ne se prend pas trop au sérieux. Finalement faut croire que je l'ai appréciée cette lecture!
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Comme d'habitude chez Bukowski âmes sensibles s'abstenir : étalage de crudité savamment et minutieusement décrite: cuite qui se termine en vomi, orgie sexuelle très détaillée...Au delà de ses détails qui font cependant le charme du livre, la découverte d'un univers fabuleux:celui d'un poète qui tente de profiter un maximum de sa vie mais refuse les compromissions. La description d'un milieu artistique californien prétentieux et orgueilleux se croyant libérer de toutes contraintes et pourtant vide de sens. Et les femmes toutes plus différentes les une des autres qui font le bonheur et l'exaspération de l'écrivain qui s'évertue a les collectionner comme pour rattraper le temps perdu.
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On a souvent reproché à Bukowski d'être misogyne et phallocrate; Bernard Pivot l'a même traité de pornographe à l'émission Apostrophes — un moment d'anthologie de la télé. On peut l'accuser de bien des maux, la vérité c'est que Bukowski est un misanthrope; autrement dit, il a une aversion pour le genre humain, hommes et femmes confondus.

Alors voilà, Buko nous raconte moult épisodes tous plus désopilants les uns que les autres au sujet de ses femmes. Tous les moyens sont bons pour tremper son poireau et, malgré les nombreuses scènes de baise racontées dans le détail, on n'a pas l'impression de lire de la pornographie. En fait, ses mésaventures avec le beau sexe sont plutôt un hommage qu'un récit pornographique. Loin de se donner le beau rôle, Buko s'amuse à raconter ses innombrables aventures sexuelles sans aucun filtre. En ce sens, Buko est un écrivain dangereux car il ne s'impose pas de limite. C'est ce qui rend son écriture si intéressante. On se demande où il s'en va avec ça et on est presque toujours surpris. Sans compter qu'il ne se prend jamais au sérieux, une sacrée qualité dans un monde littéraire surpeuplé d'écrivains précieux et soporifiques. Au fond, Buko raconte comment vivent les paumés de Los Angeles, et il le fait d'une façon admirablement authentique, c'est-à-dire qu'il n'embellit rien. Peut-on le lui reprocher?

Bukowski est sans contredit l'un des meilleurs écrivains des bas-fonds et, si vous arrivez à passer outre vos préjugés, vous passerez un bon moment. J'ai lu Women à au moins dix reprises et je pisse de rire encore à chaque fois.

© Alain Cliche, 2019
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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