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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne sais pas comment je fais pour choisir mes lectures qui font un parfait écho à ma vie du moment. Ma critique va être brouillon, je le sais, pour cause de fatigue et de ressentis nombreux et contradictoires. Il y a quelques mois j'ai eu la chance d'être embauchée à un poste où je me sens à ma place. Mais voilà, même si je suis en jeans, baskets, très peu maquillée, pas très sophistiquée tout en étant propre et nette, j'ai 54 ans et demi. Et les conversations de mes très jeunes collègues étaient : ahhh elle est vieille, on aurait préféré une jeune…” Ouais...Le rapport avec ce récit ? Une rencontre entre deux femmes, belle mais improbable dans notre société où l'individualisme est une star, où la vieillesse est un dégoût.

Kate boit pour oublier, pour arrêter le temps, pour faire son deuil, mais surtout à cause d'une mauvaise rencontre avec un jeune cinéaste qui a besoin d'excès pour créer ses oeuvres.

Jean vit en solitaire et c'est un choix pour ne pas faire de concession, pour vivre avec ses souvenirs. Jean a choisi une autre façon d'arrêter le temps.

La rencontre de ces deux femmes, différentes et pourtant si semblables va leur permettre de se réparer, l'une et l'autre.

À travers le récit des souvenirs de Jean et de sa façon de vivre son quotidien pour survivre à un traumatisme et la vie actuelle de Kate et ses ressentis, John Burnside arrête le temps, nous permet de nous poser, de reprendre notre souffle, de nous attabler avec ces deux femmes autour d'un thé et de beignets aux pommes. Parce que la vie, le bonheur après lequel nous courons tous est là dans les gestes quotidiens et répétés : couper le bois, faire un gâteau, regarder la nature, le ciel et écouter.

Écouter les histoires des autres et ne plus s'en raconter. Écouter la vérité de l'autre qui n'est peut être pas la réalité mais la sienne avant de devenir un secret. Écouter et ne pas entendre simplement.

Se régénérer au contact d'une amitié sincère, authentique sans jugement, en prenant le temps.

Vous connaissez le bruit que fait le dégel ?

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Après une énième gueule de bois Kate déambule dans un quartier pavillonnaire, elle est en quête d'histoire pour d'éventuelles scénarios, un travail que son amant-ami de beuverie Laurits lui a confié
Kate n'est pas à l'aise avec les gens, pas facile de faire la démarche et d'être à l'écoute
Après avoir essuyé des refus et trouvé des portes closes Kate est sur le point de faire demi-tour quand au détour d'un regard elle découvre une maison non répertoriée dans le plan du quartier
Les lendemains de cuites sont toujours difficiles, Kate n'y échappe pas, sa migraine, la chaleur du jour, cette maison qui semble venir de nulle part, mirage...
" le bruit du dégel" de John Burnside est un roman sur la détresse, la tristesse et la reconstruction La rencontre de Kate l'étudiante en rupture de banc et de Jean la vieille dame va interrompre le lent processus de destruction, ranger les fantômes au placard et découvrir un pan de l'histoire américaine grace aux histoires de Jean
Après l'embâcle, la glace se brise, c'est la débâcle, le bruit du dégel.
Une belle histoire de rencontre entre deux générations en manques de liens.
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" - Vous êtes végétarienne ?

- Depuis trente ans, dit-elle. Pas à cause de l'abattage, comprenez bien. On tue à longueur de temps. On tue pour produire de l'électricité. Chaque route qu'on aménage est une vraie piste de mort. Je ne peux rien contre ça, en revanche je n'ai aucun envie de collaborer avec la nébuleuse de l'agriculture industrielle.(...) "



C'est peut-être l'échange qui sous tend tout le livre, enfin à mes yeux...

Un livre est comme une partition : les notes sont écrites mais chaque interprète, chaque lecteur jouera ou lira selon sa propre personnalité, le tempo de sa vie, le phrasé de ses refus. C'est tout l'art de l'écrivain de faire que d'un récit surgissent plusieurs histoires qui parleront à ceux qui lisent.



Qu'est-ce qui pousse Jean, cette femme âgée et solitaire, à accueillir spontanément celle qui vient l'interroger pour une hypothétique enquête ? Est-ce une reconnaissance d'un moment, d'un être, qui sont tous deux synonymes de transmission ? Comme si celle qui se présentait à sa porte était  "l'attendue"…

Qu'est qui entraîne Kate à franchir le portillon d'une maison qui n'était même pas répertoriée sur le liste de son enquête ? La ressemblance de la maison et de la nature qui l'environne avec le lieu de son enfance et par là même, l'évocation de ce père qu'elle vient de perdre et dont elle ne parvient pas à se consoler de l'absence ? Ce chagrin qui la fait trouver dans l'alcool la force de continuer sans trop avoir à se battre contre les pensées et les regrets qui l'habitent .

Elles vont donc échanger : le fardeau d'un chagrin dont il faut comprendre qu'il est le terreau d'un avenir contre le poids de souvenirs qui sont autant d'enseignements pour appréhender la vie du pays, les engagements, les choix, les refus de chacun, la trame d'une vie.

Si la mort est le ciment de nos routes de vie, sa soeur, la violence est le pavé de nos existences.
Jean va évoquer sa vie, sa famille, ses rencontres : chaque personnage est le symbole d'une période de l'Histoire Humaine des Etats-Unis : Droits Civiques, Guerre du Vietnam, Fat Man et Little Boy, Black Panthers, non -violence, mouvements underground, pacifistes, désertion, trahison…
En faisant défiler les années, Jean expose ses engagements, ses choix, ses refus et ce sont eux les plus importants.
Ne pas écouter tout ce qui est dit par les instances dirigeantes, ne pas croire que la vérité est toujours du côté de ceux qui gouvernent, refuser d'acquiescer à tout et de là, choisir d'avoir une vie en adéquation avec ses principes même si elle est une vie en marge, avec la solitude pour compagne, avec la fuite pour raison d'être, avec la clandestinité pour quotidien.
Choisir qui on aime, même en affrontant une société, être sincère et fidèle à ses aspirations, aux promesses qu'on a faites...
Essayer d'éloigner cette violence qui fait partie de nous, essayer de comprendre l'autre avant de le juger, accueillir celui qui souffre et qui a besoin d'aide en l'occurrence Kate, protéger ceux dont on partage les idéaux même si leur absence en est la condition.
Prendre conscience que cette violence surgira dans l'existence comme une évidence, comme une circonstance qu'on ne pourra éviter...



Livre magnifique, vous l'aurez compris, et encore j'aimerais trouver d'autres mots pour le décrire tant il comptera dans mes lectures.
Une écriture envoûtante, une construction habile pour faire qu'on ne peut le quitter.
Un décor de scènes de films courts-métrages, la référence à nombres de films de grands réalisateurs des années 40-60- Orson Wells, Alfred Hitchcock...- l'évocation de poètes américains – Robert Frost, Marianne Moore… - et les citations des textes d'Emily Dickinson qui sont le refrain de ce récit font de ce livre une fabuleuse découverte comme on a le bonheur d'en faire dans une vie de lecteur.


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"Personne ne devrait avoir honte de ce qui est nécessaire. Un père. Une mère. Un amant ou une amante. Une caresse, un mot, un corps. du reste, longtemps, j'ai en effet regretté, allongée dans mon lit, bien éveillée, qu'il n'y ait pas quelqu'un à mes côtés. Quelqu'un à toucher. Si j'ai appris une chose, après le départ De Lee, ce fut à quel point il est important d'avoir quelqu'un qu'on peut toucher. Quelqu'un qui nous touche".

C'est ainsi que Jean, vieille dame solitaire, s'adresse à Kate, jeune étudiante en cinéma paumée qui noie le deuil de son père dans l'alcool, la drogue et l'ennui.

Elles se sont rencontrées un jour que Kate errait au bout d'un quartier résidentiel désert, à la recherche de bonnes âmes qui accepteraient de répondre à son "enquête", menée en vue du vague projet cinématographique de son petit ami. Qu'est-ce qui l'a poussée à frapper à la porte de Jean, qu'est-ce qui a poussé Jean à lui proposer un marché : lui raconter des histoires en échange de sa sobriété ?

On ne l'apprendra qu'à la toute fin de ces 360 pages, d'une beauté et d'une tristesse qui vous serrent le coeur.

Si Jean est solitaire, d'une solitude désormais choisie pour ne rien devoir concéder de sa liberté ("...j'eus la certitude qu'elle était parfaitement seule au monde, et qu'elle se plaisait ainsi..."), Kate, bien qu'en couple, semble tout aussi seule au monde, avec la différence qu'elle en est profondément malheureuse, perdue entre la nostalgie et les regrets.

Le marché est conclu, et respecté : Kate arrête de boire, et Jean, au travers de récits qui la concernent elle, son frère, ses neveu et nièce, son associée, tire le portrait d'un rêve américain désenchanté, où l'idéalisme et le patriotisme se sont fracassés contre le pragmatisme de la realpolitik. Toutes les guerres y passent, mondiales ou internes : la Deuxième, la froide, la Corée, le Vietnam, les luttes pour les droits civiques, les Black Panthers et le Weather Underground.

Au rythme de la préparation du thé et des beignets aux pommes, Jean explique les choix de vie et les engagements des uns et des autres, et Kate écoute, en se demandant en arrière-plan pourquoi Jean l'a choisie comme confidente, elle dont la vie est à la dérive, dépourvue de sens, qui n'a fait d'autre choix que celui de ne pas vraiment en faire.

Au fil de ces histoires, le temps s'arrête : Jean retourne dans le passé pendant que Kate met le chaos de sa vie sur pause. Raconter ces histoires, vraies ou fausses, les transmettre comme ce qu'on a de plus précieux, se libérer enfin des secrets qu'elles renferment. Les écouter, vraies ou fausses, pour s'en nourrir, se guider, se réchauffer, soigner ses blessures, revivre malgré les cicatrices.

Pour le lecteur aussi, le temps s'arrête : on respire, on lâche prise, on se retrouve un peu en Jean ou Kate, on prend un thé et un cookie, on s'en réconforte, on oublie le monde réel, puis la dernière page tournée on y revient, avec l'espoir que la réalité soit à la hauteur de la fiction, avec l'espoir de connaître un jour une telle amitié inconditionnelle, de trouver un tel baume qui apaiserait toutes les blessures.

"Le bruit du dégel" est un roman magnifique, doux et triste. Sa trame paraît banale, pourtant les personnages sont complexes, tous attachants. C'est bien plus qu'une histoire d'amitié, il y est question de transmission, d'histoire des USA, de loyauté, de sincérité, de choix et d'engagements, de solitude et de carapaces de protection.

D'ailleurs, le bruit du dégel, de la glace qui craque, ne serait-il pas le même que celui d'un coeur qui s'ouvre et fend l'armure ?

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Le précédent roman de John Burnside, "L'été des noyés", une plongée contemplative dans la lumière rasante du nord de la Scandinavie m'avait laissé sans voix.

Je me suis donc précipité sur « Le bruit du dégel », un roman qui se déroule cette fois aux Etats-Unis, même si on ne s'en rend pas vraiment compte.

Le dernier livre de John Burnside est souvent étrange, parsemé de moments de poésie pure et entremêle plusieurs histoires situées dans différentes temporalités. le lecteur ne sait parfois plus quelle est l'Histoire que raconte le livre, mais n'a pourtant jamais le sentiment d'être perdu.

« Le bruit du dégel » nous narre une rédemption qui commence par la rencontre improbable entre une jeune fille en deuil, paumée, alcoolique et une vieille dame anticonformiste qui fend du bois à ces heures perdues.

Très vite, le roman nous emporte dans un tourbillon narratif très maitrisé, mêlant le présent vécu par la jeune narratrice, et les histoires passées que raconte la dame d'antan. La jeune héroïne nous fait ainsi partager ses études plus ou moins assidues consacrées au septième art, ses fêtes aussi turbulentes qu'enfumées et sa vie commune avec un cinéaste avant-gardiste, prétentieux et attachant, imposteur et génial. En parallèle, la vieille dame nous conte des histoires qui paraissent de prime abord enfouies dans un monde suranné. Malgré la pudeur, le flou, la délicatesse, ces histoires vont devenir de plus en plus troublantes et consistantes, et vont faire ressurgir un passé que l'on pensait à tout jamais révolu.
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J'ai vraiment aimé ce roman de l'écossais John Burnside – le premier que je lis de lui. Il se passe aux États-Unis, et commence quelques mois avant l'an 2000. Kate Lambert est une jeune femme un peu (beaucoup ?) paumée. Étudiante en arts visuels, son père est mort il y a quelques mois. Elle n'arrive pas à surmonter ce deuil, picole vraiment trop et vit une histoire compliquée avec Laurits. « J'étais donc dehors sous le soleil de juin, en train d'errer de porte en porte pour prendre part à une étude anthropologique sur toutes les manières dont les gens mentent quand ils racontent le passé. ». C'est là qu'elle rencontre une vieille dame, Jean, en train de fendre du bois près de sa maison ancienne, en lisière de forêt. Jean Culver. « C'était quelqu'un qui avait fait la paix avec le monde, selon ses propres termes, quelqu'un qui avait cessé de se préoccuper des détails accessoires pour se concentrer sur l'essentiel ».

En échange de la promesse qu'elle reste sobre les cinq prochains jours, Jean accepte de répondre aux questions de Kate. Elles vont alors commencer à développer une relation complice de parole et d'écoute, d'amitié, de confiance. Et entre deux biscuits maison et une décoction curieuse à base de plantes, on se retrouve transportés par la puissance narrative de John Burnside, à travers les voix de Jean et Kate, dans un récit de l'histoire des États-Unis de la deuxième moitié du vingtième siècle.

J'ai été conquise par la plume de l'écrivain écossais, qui laisse une part belle aux silences, aux ombres, aux non-dits et aux mystères. On ne saura pas tout. « Un bon mensonge, comme une bonne pièce de théâtre, contient plus de vérité que d'invention ». Enfant, Jean m'a fait penser à Scout ; jeune femme, à Idgie, de Beignets de Tomates vertes. C'est dire si je me suis tout de suite attachée à sa personnalité forte et touchante.

Le Bruit du dégel est poétique et habile, parfois dur. J'aimerais en parler mieux ! Il fait réfléchir aux versants abrupts de l'existence et à ces rares instants précieux où le coeur exalté flamboie. C'est un roman à découvrir.

« le bonheur, il faut le prendre quand on peut, quel qu'il soit »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Difficile d'analyser ce roman tant il est dense dans ses thématiques, car toute la vie y est contenue. C'est l'histoire d'une rencontre entre deux femmes vers 1998 qui sert de prétexte à John Burnside pour relater ce qu'il pense de l'Amérique des années 40 à 70 (le Viêtnam, les assassinats politiques, la guerre, la politique ...). C'est également une réflexion sur l'art, le cinéma (le roman est d'ailleurs truffé du références cinématographiques), il nous parle également aussi beaucoup du couple. À l'aide de quelques personnages bien campés et tout en douceur, il retrace les dessous de la politique et de la vie dans ces années-là d'une façon tout à fait particulière, presque mystérieuse, avec un style bien à lui, doublé d'une construction parfaite.
C'est un roman éminemment subversif, pas de pensées toutes faites, pas de politiquement correct et j'adore. Il est toujours fascinant et magique de voir un auteur transcrire sur le papier, nos pensées les plus intimes sur la vie, le couple, le temps. Ce roman est magnifique et m'a beaucoup touché.
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J'aime beaucoup l'oeuvre de John Burnside, l'un des plus grands écrivains écossais de notre temps. Avec cette couverture magnifique, je trouve que c'est un roman idéal à lire cet hiver avec un plaid, une bonne tasse de thé (ou de chocolat chaud) en mode "cocooning".

La plume de John Burnside est à la fois d'une puissante fluidité et d'une profonde intimité, c'est à la fois de la poésie moderne et une prose qui nous captive.

Le bruit du dégel c'est l'histoire d'une rencontre. Cette rencontre qui change une vie, qui permet de faire le grand choix, de ne pas dévier, de se retrouver, une rencontre qui nous mène vers le haut, qui nous entraîne vers le meilleur de nous-mêmes, qui nous percute et nous bouleverse.

Le bruit du dégel c'est l'histoire d'une vie. Une vie riche, complexe, émouvante. La vie de Jean, une vie qui rencontre la grande Histoire, une vie où l'amour, la guerre, les espoirs et désillusions sont omniprésents, une vie qui suscite la fascination et qui va impacter sur la vie de la jeune Kate.

Le bruit du dégel c'est une lecture d'une grande douceur, d'une tendresse infinie. Une lecture entre le passé et le présent, entre le quotidien et L Histoire, entre deux êtres dont les routes existentielles se croisent.

En définitive, le bruit du dégel est un très beau roman qui confirme encore une fois que John Burnside est un grand romancier.
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À l'angle des rues Ashland et Vine

Les Éditions Métailié ont le chic pour dénicher des grands auteurs étrangers. La prose de Burnside est proustienne. Pas tant pour la longueur et la complexité de ses phrases, pas tant non plus pour l'analyse fouillée de la mécanique de ses personnages, mais par l'ampleur du trouble qu'il éveille en nous. Pourtant cet Écossais nous conte une histoire américaine bien éloignée de l'univers de notre vieux pays un peu confit. Mais Proust aussi émeut encore avec un cadre suranné que même les plus vieux d'entre nous n'ont guère connu. Cette mise en résonance du tréfonds de l'âme provient de l'interrogation éternelle du sens de nos expériences. Livre sans intérêt pour les quiets encombrés de certitudes. Seulement pour ceux qui apprécient la valeur des failles et des doutes.

Une mention particulière pour la traduction fluide de Catherine Richard-Mas tant pour le rythme que pour le choix des mots.
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Le récit est bâti autour de la rencontre improbable entre deux femmes que tout éloigne, l'âge d'abord, le mode de vie ensuite, mais qui vont fusionner pour accomplir ensemble un parcours les conduisant à ce que l'on pourrait appeler, hors de toute connotation religieuse, une rédemption. Kate poursuit des études chaotiques de cinéma, qui vont l'amener dans les bras de Laurits, un cinéaste réputé "génial" mais très porté sur l'alcool et les substances illicites. Pour Kate, c'est le début d'une descente aux enfers jusqu'au jour de sa rencontre avec Jean (prononcer "djinn", en traînant sur le "i"), une femme âgée et solitaire qu'elle est venue interroger au hasard d'une enquête sur les "histoires" que les gens ont enfoui au fond de leur mémoire. Et des histoires, elles vont en échanger, chacune se confiant à l'autre au travers de ces récits mettant en scène leur passé, avec ses splendeurs comme ses recoins les plus sombres. le charme de ce roman, basé sur les récits des personnages (Jean, Kate puis Simon, le neveu de Jean qui fait son apparition en fin d'ouvrage), réside dans la profonde sensibilité et la justesse de l'analyse psychologique à laquelle s'est livré l'auteur. L'émotion affleure à toutes les pages, et la communion est totale avec les personnages, dont le passé, parfois tragique, rappellera à chacun d'entre nous qu'avancer dans la vie est avant tout un devoir de mémoire…
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