Dans une écriture fantastique, la vision allégorique pleine de symbolisme de
Dino Buzzati retrace l'existence d'un homme auquel on parvient à s'identifier en faisant remonter à la surface des sentiments qui sont déjà les nôtres.
C'est l'évocation des croisements de vie où pour des raisons parfois obscures on s'enferme dans des murailles sombres et hostiles et l'on se laisse engluer dans la torpeur des habitudes qui nous rapprochent du sujet principal, le sens de la vie.
Dans son sillage littéraire intime, l'auteur italien partage son observation profonde de la nature humaine et livre des introspections perçantes d'une grande justesse.
C'est plutôt sombre et désespérant, l'espoir danse avec la résignation et l'ombre cache souvent la lumière.
La désillusion est une constante dans ce questionnement.
On « gaspille » souvent nos plus belles années dans l'attente de quelque chose d'autre à venir. Quelque chose de plus grand, de mieux, de différent.
On passe sa vie à attendre le moment idéal, la personne idéale, les conditions idéales. Et parfois seulement quand on sent décliner son propre destin et que la fuite des années est inexorable, l'impossibilité de certains retours nous touche de plein fouet.
Attendre une récompense du devoir accompli, du sacrifice de soi, apparaît alors comme un échec dans un fiasco.
L'auteur italien creuse la question des fêlures, des regrets et des choix que nous sommes parfois incapables de faire.
Son personnage n'est pas condamné à son sort, mais il choisit de subir volontairement sa condition.
L'écrivain explore ces moments de vie où une route empruntée s'interrompt brutalement, où un destin se brise de manière implacable.
Se laisser égarer dans une quête existentielle avec
Dino Buzzati donne une conscience aiguë de la fragilité humaine.