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sur 12461 notes
D'un ton neutre et le plus objectif possible, le narrateur de cette histoire va nous raconter l'épidémie de peste qui va s'abattre sur la ville d'Oran.

Il y aura Rieux, le bon médecin qui courra de maison en maison pour soigner et diagnostiquer les nouveaux patients. Rambert le journaliste épris d'une femme, qui cherchera à la retrouver, quitte à déjouer les lois. C'est un Tarrou qui écrit et consigne tout, jusqu'au vieillard devant son hôtel qui crache sur des chats errants. La Peste, c'est Grand qui n'arrive pas à trouver la meilleure formulation de phrase pour la toute première ligne de son roman. Et un Cottard, qui, après une tentative de suicide, reprendra goût à la vie pendant le fléau.

Avant d'être une parabole de l'invasion nazie sur les terres françaises, La Peste, grâce à ses réflexions philosophiques, nous amène à réfléchir, analyser, décortiquer plusieurs sujets de société. C'est cela qui rend Camus aussi grand, ses textes foisonnent de multiples interprétations, les vérités se bousculent, faisant de lui un des auteurs les plus intéressants à lire.
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La série TV m'a donc envie de relire La peste. Or, je ne relis pratiquement jamais. Mais je crois que ça valait le coup. de plus je l'ai lu dans le Livre de Poche, il appartenait à mon père et ce n'en est que plus émouvant. La couverture en est magnifique et est restée assez célèbre. Retrouver cinquante ans plus tard Rieux, Tarrou, Grand, Paneloux, des noms que j'avais ensevelis sous des monceaux de pages lues de ci de là, a été un moment rare de lecture. le néo-fléau universel d'il y a quatre ans n'est pas étranger à ça et quelques souvenirs, notamment du printemps 2020, sont encore vivaces. Toutes proportions gardéés, cela va de soi.

Oran, années quarante, un pays qu'Albert Camus connait bien. Les rats menacent la ville et très vite, il faut accepter l'évidence, l'épidémie dissémine sa malédiction. La peste, publié en 1947, demeure un roman magnifique, d'une indicible beauté et d'une richesse absolue. Tous les acteurs de cette tragédie sont si bien analysés par l'écrivain, la ville d'Oran semble se recroqueviller sur elle-même, les fragilités de chacun, médecin, journaliste, prêtre, rentier, nous pénètrent comme je l'ai très rarement ressenti. Il faudrait citer tant de lignes de la peste.

On peut évidemment disséquer La peste, métaphore, parabole, ce qui s'est beaucoup fait. Mais La peste va plus loin que les gloses et les palabres. La peste se ressent, La peste est contagieux. C'est un roman qui se vit, de chair et de sang, de bubons et de secrétions, d'angoisse et d'espoir. C'est un livre qui fait du lecteur un homme dans la ville. Un homme qui, alors que s'éloigne le spectre, ne sortira pas indemne de cette aventure humaine, dont planent plus que jamais les réminiscences.

Rieux n'avait plus devant lui qu'un masque désormais inerte où le sourire avait disparu. Cette forme humaine qui lui avait été si proche, percée maintenant de coups d'épieu, brûlée par un mal surhumain, tordue par tous les vents haineux du ciel, s'immergeait à ses yeux dans les eaux de la peste et il ne pouvait rien contre ce naufrage. Il devait rester sur le rivage, les mains vides et le coeur tordu, sans armes et sans recours, une fois de plus, contre ce désastre. Et à la fin, ce furent bien les larmes de l'impuissance qui empêchèrent Rieux de voir Tarrou se tourner brusquement contre le mur, et expirer dans une plainte creuse, comme si, quelque part en lui, une corde essentielle s'était rompue.
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"C'est con la vie, hein John?"

Non, je ne vais pas parler de "La ligne verte", un des classiques de Stephen King.

J'ai lu un autre "classique" parmi les classiques, "La peste" d'Albert Camus.
Et je me disais que Tarrou, Rambert ou le docteur Rieux, ils auraient bien pu la prononcer cette phrase.

Nous sommes le 18 mars et j'ai lu hier dans les actualités que le 17 mars 2020, Madame Sophie Wilmès, première ministre à l'époque s'exprimait à la télévision en disant ceci: "Les citoyens sont tenus de rester chez eux afin d'éviter un maximum de contacts."

C'est particulier de lire les billets et avis sur "La peste" qui ont été écrits après mars 2020.
Dans l'ensemble, ils font le parallèle entre le roman et cette pneumonie planétaire qui nous est tombée dessus sans crier gare.

Cependant, il serait dommage de réduire "la peste" de Camus à cela.

J'ai découvert Camus quand j'étais ado et fan de The Cure et Robert Smith. En 1979, 1980, j'avais quinze ans et nous chantions "I'm alive, I'm dead, I'm a stranger. Killing an Arab."
Et lire "l'étranger" a quinze ans, c'était bien trop tôt pour moi. Je n'avais rien compris. Pas plus d'ailleurs quand Camus figurait dans le programme des lectures scolaires obligatoires. "L'étranger", "la chute", "la peste", toujours rien compris.
Mais c'est complexe Camus. Alors je me suis fait aider en associant ma lecture à l'analyse de Pol Gaillard dans la collection Profil d'une oeuvre. Celle qu'on achetait en dernier recours parce que le livre, on l'avait pas lu.

Et c'est donc parce que j'avais entendu parler de la série qui vient de passer à la télé que je me suis dit que ce serait bien de retenter cette lecture avant de regarder la série.

Alors, qu'est-ce que j'en retiens de cette Peste?
Que ce qui doit rester le principe premier des hommes, c'est la volonté d'être heureux sur cette terre, c'est la conquête de la joie et de l'amour. Même et surtout face à l'adversité et l'absurdité de la vie.

Puisque c'est un peu ça "la peste", un symbole de la condition humaine. "La peste" nous oblige à méditer sur notre propre fin et sur la fin de l'homme.

MEMENTO MORI
Souviens-toi que tu vas mourir, formule qui exprime la vanité, l'absurdité de la vie.

"Je fus ce que tu es, tu seras ce que je suis" nous chante la mort.
Ben oui, la vie ça finit toujours mal.
Nous sommes tous des condamnés à mort et il n'y a pas de recours en appel, l'exécution a toujours lieu.
Le plus important des problèmes humains, puisque de toute façon il nous faut vivre - et mourir - , il nous faut de toute nécessité chercher comment conduire notre vie, lutter contre la mort, l'assumer quand le moment sera venu, il nous faut chercher et conquérir tous nos pouvoirs, nous défier de tous les fléaux...
N'est-il pas étonnant le terme "mort naturelle"? Il nous faut des "morts spéciales" pour nous bouleverser.

Enfin, l'autre message que j'en retiens, c'est résistons et refusons la soumission. Puisque "La Peste" doit servir à TOUTES les résistances contre TOUTES les tyrannies. Les allusions à la "peste brune" et les Nazis sont à peine voilées et admises par l'auteur lui-même.

Et alors que j'arrivais à la fin de ma lecture, je repensais au capitaine Achab face à "Moby Dick" dans le roman d'Herman Melville.

La ville d'Oran et ces gens qui luttent aux côtés du docteur Rieux, ce sont peut-être aussi les marins du Pequod.
Et le narrateur, le docteur Rieux, Ismaël...

C'est un grand, un très grand bouquin.


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La relecture de ce best-seller de Camus, un peu enfoui dans une mémoire limitée a confirmé tout le talent qu'on attribue à cet écrivain qui malgré une mort prématurée a marqué son époque. L'abnégation du docteur Bernard Rieux et de sa bande de potes au service de la communauté oranaise font du bien ! L'adaptation de ce roman dans une mini-série télévisée fait bien pâle figure à côté du riche contenu de l'oeuvre originale servi par une écriture de grande qualité !
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Ce roman j'aurais dû l'apprécier et il a d'excellentes qualités : la lutte contre la peste brune (le nazisme) cher aux écrivains de l'absurde, la révolte face à l'absurdité de la vie par l'amour et la révolte, etc. Je trouve aussi les personnages du docteur Rieux et de Grand très intéressant. Ce roman est d'autant plus intéressant aux vues de ce début de décennies.
Cependant, j'ai l'impression de tomber sur un amas textuel un peu hybride. le roman s'ouvre sur un chapitre décrivant Oran qui est long et peu utile. de plus, le narrateur, omniscient, se parle parfois à lui-même. Je pense être d'accord avec l'auteur sur son propre roman, lui qui fut surpris de la réussite de son succès et dubitatif sur sa qualité.
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Je ne dis pas que c'est un mauvais livre ou un mauvais écrivain. J'ai d'ailleurs apprécié "l'étranger".
Mais "la peste", j'ai essayé deux fois. Une première fois je' m'étais vite arrêté par ennui. Et puis, culpabilisant un peu de ne pas avoir apprécié ce roman, j'ai re-essayé il y a un ou deux ans.
Désolé, mais je n'ai pas pu m'y intéresser. Il n'y a pas de suspense, peu de sentiments. C'est plat,triste. Il y a, parait-il un contenu idéologique et j'ai déjà apprécié certains romans à messages. Mais ce roman est froid, sans intérêt pour moi. Donc je trouve excessifs tous ces hommages appuyés. Peut-être accentués par la mort de l'auteur ou son engagement politique.
Lien : https://lucien.berre@orange.fr
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Après avoir lu quelques pages, j'ai voulu savoir si cette histoire était vraie, je me suis donc renseignée, et j'ai appris que "Camus semble s'être inspiré d'une épidémie de peste bubonique survenue à Oran en 1945, succédant à une épidémie plus sérieuse qui eut lieu à Alger en 1944".

J'ai également trouvé les informations suivantes :
"Choisir de lire « La Peste » d'Albert Camus offre une exploration profonde de la condition humaine et de notre réponse collective à la crise. le roman aborde des thèmes universels tels que la solidarité, l'indifférence, l'amour, la souffrance et l'absurde".

"Le roman d'une épidémie à Oran devient clairement une allégorie de la résistance au nazisme, “la peste brune”. Camus y énumère les réactions d'une collectivité face à un fléau : l'héroïsme du quotidien, la réinvention de l'amour, les profiteurs du marché noir , le désespoir, la lutte."

Ma lecture en a été totalement chamboulée, en lisant je pensais constamment aux guerres, aux épidémies, et je réalisais à quel point ce livre fait ressortir la vérité.

Ça m'a beaucoup émue et touchée. C'est un coup de coeur.

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Quand on lit ce classique aujourd'hui, il est impossible de ne pas penser à ce que nous avons vécu avec le covid ! C'est incroyable le nombre de similitudes qu'on y trouve ... le comptage des décès par jour, le confinement, les journalistes, la politique, etc. Ici, nous sommes à Oran dans les années 40. On assiste au commencement d'une épidémie de peste. Je rappelle que Camus à reçu le prix nobel en 1957 pour son oeuvre. Incroyable aussi, le roman est classé "thème de l'absurde" car lu au 2ème degré, il s'agit d'une allégorie de l'occupation des nazis ! Ce livre est juste incroyablement intelligent et vachement bien écrit ! un petit chef d'oeuvre donc ! Un classique à lire absolument ! Je ne compte plus le nombre de citations que j'ai relevé dans ce livre !
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Rarement véritablement passionnant, La peste aura manqué de m'attraper par le col et de ne plus me lâcher malgré un dernier acte puissant et d'une beauté sauvage grâce à un plaidoyer sur la condition humaine qui résonne encore aujourd'hui de toute sa splendeur.
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J'ai beaucoup aimé lire ce livre qui nous raconte une épidémie de peste qui avait eu lieu à Alger sous la colonisation française.
J'aime vraiment la façon dont sont présentés certains personnages et on a le droit à de très bonnes descriptions sur la situation à l'époque.
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