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sur 32170 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai eu envie de relire ce grand classique car je suis tentée par la lecture de « Meursault, contre-enquête », de Kamel Daoud, je souhaitais m'imprégner du premier texte. Au final, me voilà face à un roman dérangeant dont j'avais oublié depuis longtemps les détails. Un roman qui laisse perplexe, mais qui est malgré tout assez génial.
On est pris par le fil de l'existence à la limite de l'extravagance d'un homme qui se laisse vivre, qui accepte la vie comme elle vient. Il a une petite amie qu'il pourrait épouser, ou pas, peu importe en fait, car il ne sait même pas s‘il l'aime. Il voit son voisin qui maltraite son chien jusqu'au supplice de l'animal, mais pourquoi irait-il intervenir, si ces deux vivent comme cela autant les laisser. Il a placé sa mère à l'asile car il a trop peu de revenus pour subvenir à ses besoins. Mais après tout, ils s'étaient déjà tout dit entre la mère et le fils, alors pourquoi continuer à vivre proches. Il a quelques amis, mais presque par hasard, par opportunisme, parce qu'ils sont là et pas dérangeants. En parallèle de cette vie « étrange » arrive le meurtre de celui qui ne sera jamais nommé, « l'arabe » qui voulait semble-t-il venger l'honneur de sa soeur. Là aussi nous sommes au paroxysme de l'absurde car après tout, rien de devait mettre ces deux hommes face à face, et surtout rien ne devait motiver ce meurtre.
Nous assistons ensuite au procès de Meursault. Il est jugé non pas tant pour le meurtre, d'ailleurs on parle très peu de la victime et des faits, mais bien parce qu'il est différent. Ce qui perturbe et dérange le plus, c'est qu'il ne réagit pas comme le commun des mortels face à l'épreuve ou au chagrin. Il est vraiment cet étranger que l'on ne peut comprendre, qu'il est difficile d'accepter, auquel on n'arrive pas à s'identifier. Il est alors bien plus facile de le condamner puisqu'il dérange.
Un grand roman sur l'absurde, la différence, le rejet de l'autre quand on ne le comprend pas. L'écriture est étonnante, on flanche sous la chaleur du soleil d'Algérie lors de l'enterrement de la mère de Meursault, on sent l'humidité des gouttes de transpiration qui perlent sur le front du narrateur, on perçoit l'insouciance des jeunes gens qui courent sur la plage, on les voit plonger dans les vagues, mais on souffre également de la chaleur écrasante de la mi-journée, lorsque Meursault repart sur cette plage qui lui sera fatale. Il y a toute une ambiance, décrite avec des mots simples, comme une évidence, qui fait écho au caractère absurde et troublant du personnage.
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Commencer à lire ce roman équivaut à entrer dans l'univers le plus intime d'une homme qui paraît simple mais qui néanmoins inspire une profonde complexité. Lire la première page nous condamne presque à être transporté dans le quotidien de cet "étranger" qui nous fera beaucoup réfléchir.

Dés la première ligne, un sentiment d'incompréhension nous envahit : "Aujourd'hui maman est mort. Ou peut être hier je ne sais." Qui peut être cet homme qui a l'annonce de la mort de sa mère réagit aussi froidement? Plus les pages s'écouleront et plus nous comprendrons les sentiments de ce Meursault.

C'est un employé de bureau d'Alger, parmi tant d'autres qui, le dimanche se baigne à la mer et passe la soirée au cinéma avec sa petite amie. Pourtant, tout lui paraît indifférent, l'amitié comme l'amour, la violence comme la tristesse.

Bref, une vie des plus banales jusqu'au jour où il arrice ce qu'il n'aurait jamais dû arriver... toujours est-il que Meursault se retrouve en prison, seul face à lui même.

Le procès se déroule alors et nous entrons dans la conscience de l'accusé Meursault, nous vivons avec lui ses séances de tribunal, ses journées et ses nuits. Peu à peu, la compassion survient tandis que Meursault s'ouvre peu à peu à la vie, aux bruits, aux odeurs, à la lumière et à la chaleur. Puis le verdict tombe...

Un roman bouleversant à lire et à relire.
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J'ai bien aimé ce roman. Tout d'abord, j'ai trouvé que c'était intéressant de ne jamais savoir, à aucun moment du roman, même pas à la fin, l'identité de ce fameux Étranger. L'étranger joue le rôle du narrateur tout au long du livre. Il raconte sa vie, ses amours, ses soucis, ses rêves, ses cauchemars, sans filtres.

À travers ce roman, nous découvrons la vie d'une autre époque, le jugement, les lois, la prison et la peine de mort. Il s'agit ici d'un livre narratif avec quelques dialogues et beaucoup de description. Parfois trop et donc quelques longueurs, mais ce n'est pas vraiment dérangeant dans ce roman. Mais c'est un livre simple à lire, pas très long, parfait quand on veut lire un roman classique et historique, sans contraintes et sans obligations : de son plein gré.
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Très curieux cet "étranger", étranger aux événements, aux autres, à lui même... Et pourtant, moi, je me suis retrouvé (et sans doute bien d'autres) dans cet "étranger" que la lassitude, la fatigue - morale ou physique - privent parfois de toute empathie, de toute émotion, empêchant toute implication et démonstration sentimentale...
Intéressant également le "procès du procès" sujet on ne peut plus actuel ! On peut se rappeler l'affaire Patrick Dils ou l'accusé est avant tout jugé sur sa vie ou encore le procès d'Aix en '78 (dont on a reparlé récemment suite au décès de Gisèle Halimi) ou finalement on reproche presque aux victimes violées - qui sont lesbiennes et naturistes - de l'avoir bien cherché...
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Un livre qui est étudié en cours je crois, mais comme
j'ai été jusque en 4ème je n'ai pu le découvrir enfin jusqu'à présent.
Une histoire qui peut-être utilisé en psychanalyse suite au comportement de Meursault lors de l'enterrement et ce crime dont il ne manifeste aucun regret..
Légitime défense, coup de soleil, deuil non effectué..
Surtout que Marie demande à Meursault s'il veut se marier avec elle. Il répond que ça n'a pas d'importance, mais qu'il le veut bien.
C'est comme si il avait coupé toutes ses émotions :
« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »
Quoique à la fin la colère l'emporte lorsque le prêtre lui dit prier pour lui, néanmoins Meursault fini par trouver la paix..




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L'étranger, premier roman d'Albert Camus et également premier roman que je lis de cet auteur. Ne gardant pas un très bon souvenir des lectures de "classiques" à l'école (attention, il y des exceptions !), je ressens toujours de l'appréhension à m'y plonger dedans. de peur de m'ennuyer et d'y trouver des descriptions longues à n'en plus finir. Heureusement, ce n'est pas le cas ici. Certes, on trouve beaucoup de descriptions mais elles sont utiles et justes, elles servent à se projeter et à faire avancer l'histoire. Les sentiments du personnage principal Meursault, puisque nous sommes de son côté, sont parfaitement décrits. Alors qu'il a commis un meurtre, on se surprend même à avoir de l'empathie pour lui et espérer une fin heureuse ! Un très beau texte, plutôt court, et pourtant arrive à nous faire réfléchir sur le deuil, la justice, la peine de mort, la religion et jusqu'à notre existence sur Terre.
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Un colon a tué un arabe sur une plage algérienne. Aucun remord. Étranger à son histoire, il ne ressent rien. le contexte de ce fait divers a lieu dans une Algérie coloniale. Dans le texte, cette colonisation est représentée par une dépersonnalisation des arabes qui n'ont pas droit au chapitre, seuls les européens prennent part à la narration. Un récit d'une construction simple sans artifice où l'auteur condamne la folie des hommes, leurs indifférences et nous interroge sur le sens de l'existence.
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Comment rédiger une critique de L'étranger ? La tâche me semble complexe, car, même après avoir lu ce roman, il me paraît toujours autant obscur et étranger...

Ce n'est sûrement pas à cause d'une histoire complexe, au contraire. La mère de Meursault vient de mourir, il doit aller à son enterrement, après ça, il sort avec des amis, une fille et vit diverses choses. Jusqu'ici, tout va bien, mais voilà, il commet le pire, un meurtre. La justice humaine est sans pitié, Meursault est condamné à mort. Donc, du côté du récit aucun problème, il est simple à comprendre et c'est un avantage. D'un point de vue personnelle, c'était la première oeuvre absurde que je lisais et je m'attendais à quelque chose de dur à lire et à comprendre au même titre que le surréalisme, il n'en est rien.

En réalité, si le récit me semble toujours autant singulier, c'est à cause de son personnage principal, Meursault. En effet, ce n'est pas un personnage classique de n'importe quel roman, il est vraiment particulier. Je tendrai même à le considérer comme un anti-héros. Effectivement, sa manière de vivre le classe tout comme tel, il rejette toutes les valeurs traditionnelles, il manque des morales conventionnelles, et enfin, il éprouve une indifférence émotionnelle sans pareil. On comprend donc le titre, "L'étranger", Meursault est étranger de la vie, et même de sa propre vie, il semble avoir une certaine distance avec lui-même afin d'avoir l'âme en paix. Quiétude particulièrement remarquable dans la seconde partie du livre, où les réflexions fusent de tout sens, mais je vous laisserai les découvrir.

En fin de compte, c'est un premier roman à message fort qu'Albert Camus a écrit, faisant toujours écho des années après sa publication. Des personnes comme vous et moi peuvent toujours s'y identifier, de plus la lecture est intéressante si vous souhaitez vous questionner.
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C'est une histoire qu'il faut lire car elle fait partir de notre patrimoine.
Ce roman est très dur.
Il y a peu de place à la nuance tout est charge.
Pour part lire cette histoire quand il fait froid alors que l'auteur nous parle de chaleur durant tout le récit est étonnant.
Durant ma lecture, j'ai pensé au dernier jour d'un condamné de Victor Hugo.
Grâce ce roman, j'ai voyagé en Algérie Française à notre époque que celle actuelle.
On parle de la place de l'église au moment de la mort dans ce roman.
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Quel étonnement de relire ce court roman que signa un auteur qui n'avait pas trente ans. J'ai été saisie par l'écriture de Camus : une écriture simple, claire, droite dans son propos, sans effet stylistique pesant mais belle dans ses tournures. Quel écrivain !
A Alger, Meursault, employé, la trentaine, est quelqu'un dont on a rien à dire. Il a un vieux voisin aigri dont le chien maltraité s'enfuit, une douce amie qui lui veut du bien et il y a un café où il va et d'autres "amis" qu'il côtoie. Un jour, sur la plage, il tire sur un Algérien qui n'en réchappe pas. le jeune homme . Arrêté, emprisonné, Meursault n'est pas choqué par son acte. Pourtant, il est jugé et condamné à mort. de la même façon qu'il a constaté la mort de sa mère sans éprouver grande peine, cet homme singulier constate qu'il va mourir car des hommes l'ont décidé...
Tant de lignes ont déjà été écrites sur ce roman que je ne vais pas me lancer dans de grands discours. En relisant le texte, j'ai pensé à La Mort Heureuse, ce roman non publié de son vivant, que l'auteur avait écrit et où un Meursault est déjà présent. J'ai pensé au journaliste de Combat, au discours de Stockholm et à ses prises de position sur la guerre d'Algérie. Et j'ai de nouveau aimé ce texte singulier dans lequel un homme est jugé car il ne fonctionne pas comme ses semblables et fait preuve d'une étrange insensibilité juste avant que la mort ne se profile et qu'il ait peur...
Belles retrouvailles avec cet auteur dont je vais également relire La Chute.


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