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EAN : 9782351780565
257 pages
Gallmeister (30/11/-1)
3.85/5   92 notes
Résumé :
Au coeur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses, trois hommes se trouvent réunis pour réaliser une étrange construction au-dessus d'un canyon. Chacun est muré dans son propre isolement et tente de fuir son passé. Il y a d'abord Arthur Key, colosse taciturne qui a subitement quitté Los Angeles, puis le jeune et indolent Ronnie Panelli, petit voleur à la tire. Tous deux ont été embauchés à la hâte par Darwin Gallegos, lui-même en colère contre Dieu et les hommes après ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Au coeur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses, Darwin Gallegos, en ce matin froid de mai, se demande s'il a fait le bon choix d'embaucher ces deux hommes rencontrés tout juste la veille. Mais, pour la construction qu'il doit effectuer au-dessus du canyon, il a fait au plus vite. Aussi se réveille-t-il ce matin-là aux côtés d'Arthur Key, un colosse d'une force surprenante qui a fui Los Angeles, et de Ronnie Panelli, un jeune homme élancé et maladroit qui a fait plusieurs fois de la prison pour vol. Trois hommes meurtris réunis sur un même projet. Et si la parole se fait rare au début, si les gestes sont maladroits et la méfiance de mise, chacun, petit à petit, se révélera, au contact des autres et de cette nature environnante...

Un chantier d'une durée de 2 mois, trois hommes réunis par le hasard. Darwin, le chef de chantier, un homme taiseux, fatigué et désemparé depuis la mort accidentelle de sa femme. Arthur, un grand taciturne qui a quitté précipitamment la Californie et son travail. Ronnie, un jeune voleur à la tire qui veut tout faire pour éviter de retourner en prison. Ces trois-là n'ont qu'une envie : s'éloigner de la civilisation, respirer le grand air et se réfugier dans un chantier unique pour éviter de trop penser. Au coeur d'une nature sauvage, Ron Carlson dépeint, avec sensibilité, trois âmes blessées qui, au contact, les unes des autres, vont apprendre à se connaître, puis s'apprécier et se libérer de leur passé douloureux. Tout comme l'ouvrage qui, peu à peu, prend forme et s'édifie, les trois hommes s'ouvrent et s'éveillent et prennent gentiment confiance en des jours meilleurs. Un roman émouvant, une très belle histoire d'amitié au coeur d'une nature vivifiante et éblouissante...
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J'ai pris un billet gratuit pour un coin de l'Idaho en compagnie de trois personnages particuliers.
Le plus vieux a embauché les deux autres et le regrette déjà.
Le géant dit s'y connaître en charpente et dans ses yeux on lit que la vie ne l'a pas épargné.
Le plus jeune a des choses à se reprocher, il a comme envie de fuir.
Ils sont arrivés de nuit sur le lieu du futur chantier, pour construire un pont (ou quelque chose du genre... on ne sait) au-dessus d'un canyon.
Sur ce plateau isolé, on admire de splendides levers et couchers de soleil, on respire les odeurs de sauge et on découvre progressivement qu'aucun des trois n'a une histoire simple.
Pièce après pièce, sans leur adhésion, le projet se construit... et sans consciemment y aspirer, les trois hommes se reconstruisent et des amitiés solides se forgent.

Lecture aussi prenante qu'un thriller et totalement dépaysante. Je découvrais Ron Carlson et aucun doute... je poursuivrai avec l'auteur.
Merci à Marina53 qui, par son excellente critique, m'a incitée à emprunter aussitôt ce livre qui se trouvait disponible à la bibliothèque de mon quartier.
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Ils sont trois à trimer au coeur de l'Idaho, se jouant un peu plus, chaque jour, des pentes escarpées des Rocheuses afin d'accomplir ce qui les a réuni, la construction d'un bien étrange édifice surplombant ce canyon qui les défie.
Trois bonhommes que rien ne prédestinait à se rencontrer et amenés à tisser, contre toute attente, des liens aussi solides que l'objet de leur collaboration.

Ils auraient pu s'appeler riri, fifi, loulou mais ce sera Arthur, Ronnie et Darwin. Je crois qu'ils préfèrent, d'ailleurs.
Chacun traînant son cortège de misèèèèè-re et étant venu se perdre en cette contrée hostile pour mieux se retrouver.

Chirac répétait à l'envi lorsqu'il se rendait dans un coin paumé de l'hexagone : "C'est loin mais, c'est beau".
J'aurai envie d'ajouter, c'est loin, c'est beau mais c'est long.

Contemplatif, ce roman l'est assurément en offrant au lecteur un voyage dont on se souvient durablement.
La naissance d'une amitié virile mais correcte ne lasse jamais de m'émouvoir surtout lorsqu'elle est placée sous le signe d'une camaraderie authentique forgée dans le dur labeur partagé journalièrement, effort propice au rapprochement pudique de trois taiseux de compet'.
Mais tout cela occulte difficilement ces innombrables descriptifs techniques que tous les amoureux de mécano abonnés à "Construire son pont en douze leçons et trois coups de clés de douze" vénéreront alors qu'ils n'ont eu de cesse de me ramener à ma douloureuse condition de double gaucher, appellation très très loin de constituer, dans le domaine du bricolage, le compliment ultime, croivez-moi sur parole.

Le tout se lit facilement, malgré quelques décrochages notoires, pour venir finalement vous titiller l'usine lacrymale dans les toutes dernières lignes.
Une affection tardive au regard du potentiel émotionnel d'un tel roman.
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" Cinq ciels", rangé dans le coin des bons souvenirs de lecture, d'où l' envie d'en parler !

Juste quelques mots pour situer le roman.
Le coeur de l'Idaho : canyons, grands espaces, divins crépuscules .
Un projet de construction insolite : aménager un canyon en quelque sorte !
Un projet fou.
Et des hommes.
Des inconnus qui vont lentement cimenter leurs fêlures par l'effort et l'entraide .

La vie sur ce chantier est celle d'une équipe qui n'a pour foyer que le camp dressé au milieu d'un paysage d'une beauté à couper le souffle mais néanmoins hostile.
Le danger est partout .
Et ,peu à peu, chacun prendra vraiment conscience de l'essentiel et, au fil des événements, les carapaces vont se briser.
Ce camp n'est pas sans rappeler la vie des pionniers, les ancêtres de ces ouvriers avec cette fois, l'indien à leurs côtés .

Un ouvrage classé " nature writing " mais qui ne manque pas d'action et de suspense.
Une lecture agréable, servie par une très belle prose qui avec finesse et subtilité va livrer une bonne analyse psychologique des personnages.
Séquence émotion garantie !
On se laisse facilement attendrir par l'expression de l'amitié née dans l'adversité.

Mais ce livre serait une sorte de parodie des paris les plus fous qui alimentent (alimentaient ? ) les téléréalités américaines .
Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue ,mais, il dénonce entre les lignes le dictat du profit au mépris de la vie humaine tout simplement.
Alors, les dégâts causés à l'environnement ...

C'est par ce livre que j'ai découvert Ron Carlson. Un auteur que j'apprécie beaucoup mais trop peu traduit à mon goût :je n'ai trouvé que trois ouvrages en français.
Je guette le prochain !
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Tout là-haut, le paysage se déploie : la sauge ondulante sur la mesa, des montagnes au-loin, la gorge très étroite, et puis le ciel immense, comme s'il y en avait 5.

Dans cette infinité, trois hommes. Un âgé, un quadragénaire et un qui n'a même pas vingt ans.
Recrutés pour construire une plate-forme de lancement de motos au bord du ravin, ils s'installent, ils s'observent, ils se parlent…peu, mais deviennent amis. C'est lentement qu'ils s'apprivoiseront, en apprenant le lourd passé de chacun, celui qui pèse dans le coeur et dont on ne peut se défaire.
De temps en temps, ils vont en ville. Nous sommes dans l'Idaho, la ville la plus proche n'en est pas vraiment une, et pourtant, déjà, certains veulent chercher noise.

Aaaaaah la nature ! La psychologie décrite avec pudeur et sans brutalité ! J'adore, tout ça !
Malheureusement pour moi, il y a eu aussi – obligatoirement – le travail de ces hommes, c'est-à-dire la description minutieuse, geste par geste, outil après outil de la construction qu'ils élaborent pendant des semaines.
Et moi qui n'y connais RIEN dans les travaux, a fortiori dans ceux concernant l'infrastructure et tutti quanti, dites-vous bien que je me suis enfuie pour ne risquer de me blesser. J'osais passer les pages où tout cela était écrit en détail.

Résultat : TB pour la nature, la psychologie, et la cuisine aussi (car ils aiment manger, ces hommes, et moi aussi…). Mais si l'homme m'intéresse, l'ouvrier de chantier ne m'iniciera jamais aux joies de la clé de douze ni des cornières à souder. Dans ces cas-là, je regarde ailleurs. le ciel, par exemple. Ca tombe bien, il y en a cinq.
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critiques presse (1)
Lexpress
18 octobre 2012
Comparé à Hemingway par le Washington Post, Carlson tient la note d'un bout à l'autre de ce superbe Cinq Ciels que l'on garde longtemps en mémoire après l'avoir refermé.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Depuis six semaines, les matins étaient les moments les plus doux. Il restait en vie pour deux choses : le réveil et le premier café ; puis, bien sûr, la journée le rattrapait et il baissait la tête et s'enfonçait dans le travail, quel qu'il fût. Il venait de passer deux semaines à Pocatello à couler les fondations en béton de nouveaux entrepôts. Il se disait qu'il était en train d'essayer de se recentrer, de se ressaisir mais, après tout ce temps passé loin de la vie qu'il avait détruite, il savait qu'il n'y parviendrait pas réellement.
Le bruit n'était pas celui d'un générateur, et ce n'étaient pas des voix humaines qui résonnaient. Lorsqu'il se mit debout, il sut qu'un cours d'eau se trouvait à quelques distances de là, et tandis qu'il s'en approchait et découvrait la profonde entaille au fond de laquelle coulait une large rivière, la topographie du plateau tout entier se dessina devant ses yeux, comme un tout, un immense espace vierge que peu d'humains avaient contemplé. Il s'avança jusqu'au bord de la gorge creusée dans le grès et regarda en bas. Dans les profondeurs de l'obscurité, il vit les éclaboussures d'un blanc électrique sur les rochers où l'eau se brisait. Du bord, le son était formidable, amplifié, réel. Il envahissait l'air et vous attirait à lui. Key évalua la distance jusqu'au fond, la paroi verticale devait avoir une hauteur de cinq cents mètres environ. Il ne parvenait pas à appréhender la largeur de la gorge. Tandis que son vertige s'atténuait, il vit passer une ombre en contrebas, puis un balbuzard monta droit sur lui, une petite truite cutthroat entre les serres. De l'autre côté du gouffre, les premiers rayons du soleil écornaient le versant ouest des montagnes déchiquetées et des volcans des Badlands aux confins du monde, qui dans l'instant, se parèrent de gris, de rouge et d'or.
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Ronnie appuya ses deux coudes sur la vieille table en bois.
- Mais sérieusement, c'est une drôle de petite ville, tu trouves pas ?
Il se tourna et fit un mouvement de la tête vers les cinq têtes d'antilopes montées sur le vieux mur lambrissé du restaurant :
- J'avais jamais vu ça de ma vie auparavant. Il y a un truc qui me paraît bizarre, là-dedans.
- On est dans l'Ouest, Ronnie. Certaines choses sont différentes.
- Tu sais à quoi elles ressemblent ? Je les ai vues dans le miroir le jour où je suis entré ici, et elles m'ont flanqué une de ces trouilles. J'ai pensé qu'elles observaient tout, comme des juges. J'en ai rêvé, de ces cinq bestioles. Quand j'étais blessé, je les ai vues me regarder.
Key examina son ami quelques instants par-dessus le rebord de son verre tout en savourant la sensation de la bière amère dans sa bouche. C'était un privilège d'être ainsi assis dans une alcôve en sachant que le repas serait bientôt servi. C'était agréable d'avoir un siège avec un dossier. Il s'y appuya.
- C'est une gentille fille, dit Key, et tu te comportes bien. Continue comme ça et tu verras. Ça pourrait bien être un bon endroit pour toi. On va manger ici et ensuite on ira la trouver pour que tu puisses lui donner ton mot, puis on rentrera au campement travailler encore une semaine.
La phrase résonnait comme un travail bien fait : raisonnable et pleine de promesses.
Darwin revint avec son copain Hector. Celui-ci avait une trentaine d'années, il portait une petite toque blanche de cuisinier et un tablier. Key et Ronnie se levèrent pour lui serrer la main. Après les présentations, Hector dit :
- Sa femme m'a enseigné les secrets du métier chez Diff. Vous avez déjà vu la cuisine, là-bas ?
- Non.
- Le père de Diff savait y faire, poursuivit Hector. C'est la plus grande pièce de tout le ranch, mis à part la grange. On faisait de la vraie cuisine.
- Hector est associé ici, dit Darwin. Sa femme enseigne à l'école.
- Alors, on parle ou on mange ? demanda Marion, venue les rejoindre.
Elle tenait les trois grandes assiettes blanches ovales en équilibre, ainsi qu'un panier de petits pains chauds dans un torchon à carreaux.

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Il contempla l’horizon vers l’ouest, comme il le ferait vingt fois par jour pendant les deux mois qu’il passerait ici, et il vit les grands replis des montagnes lointaines et au beau milieu, les cônes préhistoriques, dans un ciel d’un bleu laiteux. Le ciel ici était partout, mais ce n’était jamais le même ciel, et il s’y tenait debout.
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Ils s'étaient réveillés sous un ciel à l'apparence trompeuse, d'une couleur insolite, bien au-delà du bleu cobalt. Palpables, doux, l'air et la terre paraissaient renaître après la pluie, comme une promesse rare délivrée par les premiers rayons du soleil. Des écharpes de brume s'enroulaient encore dans l'atmosphère.
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Depuis six semaines, les matins étaient les moments les plus doux. Il restait en vie pour deux choses : le réveil et le premier café ; puis, bien sûr, la journée le rattrapait et il baissait la tête et s'enfonçait dans le travail, quel qu'il fût.
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Videos de Ron Carlson (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ron Carlson
Poets & Writers editor in chief Kevin Larimer leads a conversation with poet Harryette Mullen, fiction writers Ron Carlson and Charles Yu, and LA Times columnist and author Meghan Daum about the personal, political, and professional rewards, ramifications, and reasons for doing what we do.
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