L'espion inattendu

Rendez-vous manqué avec cet espion inattendu, dont la lecture s'est étirée péniblement dans le temps, tant il m'a été impossible d'adhérer au style de l'auteure, aux dialogues sans saveur, à la structure du roman.
Ottavia Casagrande a puisé dans les archives familiales pour faire revivre son grand-père, Raimondo Lanza di Trabia, aristocrate, dandy, diplomate et espion.
Cette figure de la Dolce Vita et de la jet-set, ami de Galeazzo Ciano, le gendre de Mussolini, fut surtout un petit rouage dans l'axe Rome-Berlin, un espion oeuvrant contre l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des Allemands. Ce sont sur ces années que s'attarde l'auteure.
Ses aventures rocambolesques digne d'un James Bond et ses rencontres insolites avec des acteurs majeurs de l'histoire méritaient bien un roman. On se prête à rêver à ce qu'auraient écrit Moravia, Malaparte ou Giuseppe Tomasi de Lampedusa sur Raimondo Lanza di Trabia. A défaut de grives, j'ai donc mangé du merle.

Quelle chance pour Ottavia Casagrande d'avoir pour grand père un héros de la seconde guerre mondiale! La découverte d' une malle dans le grenier de la maison de famille lui permit d' écrire sa biographie. Raimondo Lanza, prince de Trabia fut soldat, diplomate et sportif de haut niveau. Il fut aussi séducteur et aventurier.
Septembre 1939, Raimondo,membre des Services Secrets italiens, reçoit pour mission d'empêcher l'Italie de déclarer la guerre à la France et à l' Angleterre. Son pays doit rester neutre pour cause de nullité militaire.
Il faudrait donc semer la zizanie entre Hitler et Mussolini, pas facile car Benito est plus connu pour son instinct belliqueux que pour son pacifisme.

On le sait, la mission fut un échec puisque l' Italie rentrera en guerre le 10 juin 1940.
Mais Raimondo et Cora, une jeune espionne anglaise qu' il a séduit, vivront neuf mois d'amour et d' aventures rocambolesques mais véridiques. Foi de grand-père italien.
On regrettera juste que le style littéraire se rapproche plus de Barbara Cartland que de John le Caré, mais reconnaissons tout de même que Cet espion inattendu" se lit d' une traite.
Des palais de Rome à la table même de Winston Churchill nos deux tourtereaux traversent la France à contre courant de l' exode. Une sympathique page d' Histoire à la mode comédie romantique d' espionnage.
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Le principal intérêt de L'espion inattendu est de raconter une histoire vraie, quoique vraisemblablement retaillée pour lui donner un aspect crédible malgré son aspect intrinsèquement rocambolesque. L'auteure du livre, Ottavia Casagrande, n'est autre que la petite-fille du héros/dandy dont les folles aventures d'espion au service du comte Ciano, ministre des affaires étrangères et gendre de Mussolini nous sont contées à brides abattues. Sa mission qui est d'empêcher si possible que l'Italie ne se range au côté de l'Allemagne, au début de la deuxième guerre mondiale, entraînera notre homme, flanqué d'une espionne anglaise inexpérimentée, au sud-Tyrol, à Cinecitta et surtout sur les routes d'une France en pleine débâcle, avant de rejoindre Londres. Ottavia Casagrande, qui semble être tombée amoureuse de son grand-père (cela peut se comprendre), ne lésine pas sur les détails de ses exploits mais ne s'attarde guère sur sa psychologie, le roman se voulant d'abord factuel et d'ailleurs bien documenté sur cette étrange période que fut la "drôle de guerre." Avec ce personnage principal séducteur et sa vie mouvementée dans les arcanes politiques d'une époque troublée, Ottavia Casagrande a écrit un roman qui rappelle quelque peu le travail d'Arturo Pérez-Reverte, mais hélas avec moins de talent que l'écrivain espagnol, son style frisant parfois de "hautes" platitudes. Un défaut assez rédhibitoire dès lors qu'il s'agit de narrer une intrigue virevoltante, aussi insensée que véridique, pour une grande part.
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Ou comment les bourges et les friqués se créent des émotions pour sortir de leur vie de paillettes et de strass. L'espionnage ou un semblant d'esprit de conspiration sont d'un chic, chère amie. C'est du Tintin au pays du Duce. On s'amusera particulièrement de l'exode de nos héros en Rolls, comment personne d'autres n'y a pensé, au lieu d'encombrer les routes sous les bombardements des Stukas. M'enfin ! Et tout à l'avenant. Ce serait risible et du plus haut comique, n'était la tragédie en cours et à venir. A lire au troisième degré pour vérifier ce dont sont capables ces gens là. Finalement, ils ont échappé au ridicule, sauf le gendre de Mussolini qui a eu de mauvaises rencontres avec un peloton d'exécution.

Autant le dire en préambule : l'auteure, Ottavia Casagrande, metteur en scène italienne, a bénéficié pour ce roman d'un sujet et d'un matériau absolument exceptionnels.

Son livre raconte l'histoire (vraie) de son grand père : Raimondo Lanza di Trabia.
Ce sicilien, d'extraction princière, dandy, mondain et grand séducteur, a eu un destin hors du commun.
Il s'est vu confié par le Ministre des Affaires Etrangères de Mussolini, dans les semaines qui ont précédé la 2e Guerre Mondiale, différentes missions d'espionnage. Dans le but, gardé secret, d'empêcher l'Italie de s'engager aux côtés de l'Allemagne dans la guerre qui se profilait.

Ainsi, au gré de ce roman à la lecture très agréable et prenante, nous suivons Raimondo sur plusieurs semaines entre une mission aux USA, dans le Tyrol puis en Angleterre. le tout aux côtés d'une belle espionne britannique.

Suspense et personnages tous plus flamboyants les uns que les autres sont au rendez-vous.

Une belle découverte !
Et un très bon moment de lecture !