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Les Annales du Disque-Monde tome 20 sur 35

Patrick Couton (Traducteur)
EAN : 9782266162142
416 pages
Pocket (24/11/2006)
4.23/5   366 notes
Résumé :
Il neige, la ville est décorée, les sapins sont en place, on attend les cadeaux. Il ne manque que le père Porcher et son costume rouge. Mais où est-il? Kidnappé, en vacances, assassiné? En attendant, il lui faut un remplaçant: un faux costume, une hotte, une fausse barbe et un traîneau tiré par des cochons sauvages... c'est la Mort qui s'y colle! Suzanne, sa petite-fille, est surtout préoccupée par les deux enfants dont elle s'occupe et veut retrouver à temps le pèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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sur 366 notes
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"Le Père Porcher" !
Ou quand Terry Pratchett s'attaque aux mythes populaires, au plus connu, au plus important aussi d'ailleurs, car figurez-vous que le Père Porcher dans son costume rouge est attendu à Ankh-Morpork comme partout ailleurs par tous les enfants du disque monde (et d'ailleurs aussi, par ailleurs...).
Or donc, il se trouve que le Père Porcher a disparu alors que la nuit du Porcher commence dans quelques jours, il semblerait que quelqu'un ait lancé un "contrat" sur la tête de notre bonhomme en rouge pour une obscure raison, la guilde des assassins n'est pas loin...
LA MORT qui refuse que la tradition ne soit pas respectée va remplacer au pied levé le père Noël (enfin le Père Porcher), Laissant à sa petite fille, Suzanne le soin de traquer l'assassin. Cette histoire déjantée à souhait nous fera découvrir le très riche folklore d'Ankh-Morpork, et notamment entre autres, la terrible Fée des Dents.
Je ne vais pas en dire beaucoup plus, LA MORT en Père Porcher, c'est déjà un sacré programme.
Cette vingtième histoire des annales du Disque Monde est probablement l'une des plus réjouissantes et réussies de l'auteur, en tout cas l'une de mes préférées, et croyez-moi, il y a de la concurrence dans la bibliographie de Pratchett.
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Ca fait des années que je me dis que, pour Noël, je lirai Père Porcher de Terry Pratchet. C'est le vingtième tome des annales du Disque-monde mais il peut se lire individuellement. le disque-monde est un monde plat bordé de chutes d'eau, porté par quatre éléphants eux-même juchés sur une tortue géante. Ca pose l'ambiance de ce monde satirique délirant, où la fantasy, autant moquée que les Hommes, est prétexte à réflexion humoristique sur des sujets de société.


Cette fois le Père Porcher a disparu juste avant la nuit du Porcher. Les enfants vont être très déçus et la croyance en ce Porcher qui amène les cadeaux sera un peu plus amenuisée au profit des parents. La Mort ne peut pas laisser faire ça, il en va de l'équilibre du Disque-monde. Il (oui la Mort est de sex… genre masculin^^) prend alors les rennes du traineau et remplace le vieux barbu. Armé de son plus beau HOHOHO en lieu et place de sa faux, et d'un coussin sous sa ceinture (ben oui, la Mort est squelettique, à la base), il tente de faire illusion MEME SI DÈS QU'IL PARLE LES GENS ONT COMME UN DOUTE sur son identité.


Pendant ce temps-là, sa petite fille Suzanne enquête sur la disparition du Père Porcher pour tenter de le retrouver au plus vite, car la Mort n'est pas psychologiquement prêt à affronter l'amour des gens et assumer le rôle du faiseur de miracles. Déjà, il déraille, et Albert le lutin fait tout ce qu'il peut pour maintenir un semblant de sens à tout cela. Mais ce n'est pas le pire, non, selon mes sources, le bruit court qu'on aurait voulu tuer le Père Porcher, et tout espoir ou illusion de ce monde ! Pourtant, étrangement en parallèle, toutes les créatures que l'esprit humain invente pour expliquer ce qu'il ne comprend pas prennent vie (le monstre mangeur de chaussettes, l'homme ciseaux coupeur de pouce,etc…), bref tous les monstres et fées imaginables de nos enfances !


Le monde est donc en grand danger. Tout ceci est fort déjanté. L'humour de Terry Pratchet vient à bout des plus sceptiques, malgré un récit assez délié passant des aventures d'un groupe de personnes à l'autre. Malgré tout, c'est une lecture qui questionne intelligemment l'existence de nos mythes et nos croyances. le Père Porcher est finalement ni plus ni moins que le dieu de l'hiver et comme tout dieu, pétri des contradictions de l'âme humaine qui le façonne : à la fois immortel mais dont l'existence est tout entière suspendue à un seul fil : celle de notre croyance en lui. Si l'on cesse d'y croire, il n'existe plus et meurt avec notre croyance… Sauf si l'on part du principe qu'il demeure toujours un petit quelque chose quelque part des croyances perdues. Car peut-on vraiment se passer à jamais de l'espoir pour vivre ? Et qu'est-ce qu'un dieu, ou un Père Porcher, sinon la personnification de l'espoir : l'idée que, lorsqu'on ne peut plus nous-même, il existe quelqu'un quelque part pour réaliser nos voeux et prières, nous donner ce que l'on veut… si l'on est assez gentil toute l'année pour les enfants, ou si l'on aime son prochain à plus long terme toute une vie pour les adultes. C'est parfois la seule chose qui donne le force de continuer.


Mais le rôle habituel de la Mort est de prendre des vies, pas de donner ce qu'ils veulent aux gens. Alors la joie de donner plus que de recevoir nous le tourneboule complètement, et il commence à se prendre pour le Robin des Bois des rôtis, et même à accorder des faveurs qu'il ne devrait pas accorder, sous peine de changer l'équilibre du monde - comme tente de le lui faire comprendre Albert le lutin :


« - Le monde serait dans une belle pagaille si les gens obtenaient ce qu'ils demandent, non ? (…) A quoi ça rime un dieu qui donne tout ce qu'on veut ?
- AUCUNE IDÉE.
- C'est l'espoir qui compte. Une part importante de la foi, ça, l'espoir. Donnez aujourd'hui de la confiture aux gens, et ils s'attablent pour la manger. Mais promettez-leur d'la confiture pour demain, et vous les faites cavaler jusqu'à la fin de leurs jours.
- ET TU VEUX DIRE QU'À CAUSE DE ÇA LES PAUVRES REÇOIVENT DES CADEAUX SANS VALEUR ET LES RICHES DES CADEAUX DE PRIX ?
- ‘xact, fit Albert. C'est le sens de la fête du Père Porcher. »


« - SE CONTENTER DE CE QU'ON A, C'EST ÇA L'IDÉE ?
- A peu près maître. Une bonne réplique divine, ça. Pas trop leur donner, et leur dire de s'en contenter. D'la confiture pour demain, voyez.
- (…) CE… N'EST PAS JUSTE.
- C'est la vie maître.
- MAIS JE NE SUIS PAS LA VIE, MOI.
- Je veux dire que c'est comme ça que c'est censé marcher.
- NON. TU VEUX DIRE QUE C'EST COMME ÇA QUE ÇA MARCHE. »


Bon, pour être honnête je n'ai pas toujours tout suivi à cet univers fantasy, ni n'ai été passionnée par l'intégralité du récit au point de rentrer vraiment dedans. Pour une fois, je me dis que peut-être j'aurais mieux navigué dans ce monde si je l'avais exploré via les 19 tomes précédents. Mais j'ai aimé la réflexion et l'humour : le joyeux bordel qu'est ce joli conte de Noël pour les adultes, aux dialogues souvent hilarants, m'a raisonnablement divertie. Une parodie de nous-mêmes et des contradictions de notre Humanité, de nos croyances et certitudes. de ce qui nous rend humain.
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Ho Ho Ho ! Que voici une lecture idéale en cette période de l'année ! Avec « le père porcher », Pratchett offre un très joli conte de Noël à la sauce disque-monde.

Oui, « le père porcher » est bien un conte de Noël. On y retrouve tout ce qui fait une belle histoire de Noël : de la magie, de l'émotion, de l'humanisme et un généreux bonhomme vêtu de rouge qui se promène dans un traîneau volant. En plus, chez Pratchett, il y a l'humour en plus. Et à ce niveau, « le père porcher » atteint des sommets. Il y a des passages d'anthologie dont je ne dirai rien pour ne pas enlever le plaisir de la découverte. Ces situations drolatiques sont sublimées par une traduction aux petits oignons. Patrick Couton est déchaîné et enchaine les trouvailles de jeux de mots, de formules qui font mouche. Je ne suis même pas certaine qu'en VO ce soit mieux tellement la version Couton est fabuleuse.

Comme d'habitude avec l'ami Pratchett, il y a plus que de la poilade. L'émotion s'invite régulièrement par petites touches au détour de scènes qui n'ont l'air de rien mais qui touchent profondément, à l'image de l'apparition de la petite vendeuse d'allumettes, un passage poignant qui montre une nouvelle fois que la Mort est un chic type qui gagne à être connu (le plus tard possible mais quand même). Et, comme Pratchett est un type très fin, la comédie est aussi l'occasion de poser des réflexions subtiles et profondes, ici sur les croyances, la nécessité de l'imaginaire et en quoi c'est cela qui fait l'Homme.

Messieurs Pratchett et Couton m'ont encore une fois régalée avec un récit très drôle mais aussi émouvant et intelligent. Un vrai beau cadeau de Noël que ce « père porcher ».
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Les Contrôleurs, qui veillent à la bonne marche de l'univers, n'aiment décidément pas toute forme d'imagination. Après avoir essayé de virer la Mort, pour cause de développement de personnalité, les voici qui tentent de faire disparaître le Père Porcher (le Père Noël du disque-monde) de la surface du disque. le plus inquiétant, c'est qu'ils ont trouvé un assassin pour ce travail, qui avait déjà longuement réfléchi au problème...

Mais la Mort se rebiffe : d'une part, en interdisant formellement à sa petite-fille de se mêler de cette histoire, ce qui est la meilleure manière de l'impliquer dans l'intrigue, et d'autre part, en se déguisant en Père Porcher pour faire perdurer la croyance. Alors certes, un squelette avec une fausse barbe qui fait HO. HO. HO. n'est peut-être pas la meilleure publicité pour Noël, mais on fait avec ce qu'on a !

Comme dans « Les petits dieux », les divinités ont du pouvoir en fonction de la fermeté de la croyance des fidèles. Avec l'affaiblissement considérable de la croyance dans le Père Porcher, une foule d'autres êtres apparaissent : l'oh bon dieu de la gueule de bois, le monstre qui dévore une chaussette de chaque paire, celui qui fait disparaître les crayons de votre bureau, etc.

La Mort dans le rôle du Père Noël est un pur régal. La jovialité et l'esprit de fête n'étant pas son point fort, il va falloir tout lui apprendre. L'occasion aussi de recevoir quelques leçons cinglantes sur l'esprit de Noël, la différence d'un Noël chez les riches avec un Noël chez les pauvres, et l'hypocrisie d'être généreux une fois par an à heure fixe.

LES HOMMES ONT BESOIN D'IMAGINAIRE POUR ÊTRE HUMAINS. À LA CONJONCTION DE L'ANGE DÉCHU ET DU SINGE DEBOUT.
- le Père Porcher ? Les fées des dents ? Les petites...
- OUI. UNE MISE EN TRAIN. IL FAUT COMMENCER PAR APPRENDRE À CROIRE AUX PETITS MENSONGES.
- Et alors on peut croire aux gros ?
- OUI. LA JUSTICE. LA PITIÉ. LE DEVOIR. CES CHOSES-LÀ.
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Gling gling ! le père porcher fait sa tournée ! Bon d'accord il est un peu différent des autres années mais il s'entraine dur à faire correctement le HO HO HO , alors pour les efforts on va lui mettre un 4 étoiles …
Un tome très sympathique qui voit apparaitre pleins de petits dieux , un père Porcher squelettique et un restaurant gastronomique qui se rend finalement compte que c'est avec des choses simples que l'on rencontre le succès ! C'est plutôt réjouissant , amusant et un brin flippant avec notre assassin de sang froid. Une mention spéciale aux mages bien sûr ^^
Un tome qui ne m'aura pas ennuyé , avec de très bons moments et un retour de la Mort plutôt drôle !
Challenge Mauvais genres
LC Pratchett& les annales du disque-monde
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Citations et extraits (101) Voir plus Ajouter une citation
« Je me souviens quand j’étais mioche, un soir du Porcher, j’voulais à tout prix un gros cheval à bascule dans un magasin… » Un sourire nostalgique lui plissa un instant la figure. « Je m’souviens avoir un jour passé des heures, malgré un froid d’canard, oui, des heures le nez collé à la vitrine… jusqu’à ce qu’ils m’entendent appeler et me le décollent. Je les ai vus enlever le cheval de la vitrine, quelqu’un était entré et l’achetait, et, vous savez, une fraction de seconde j’ai cru que c’était vraiment pour moi… Oh, j’en rêvais de ce cheval. Il était rouge et blanc, avec une vraie selle et tout. Et des bascules. J’aurais tué pour l’avoir. » Il haussa encore les épaules. « Aucune chance, évidemment, on avait même pas de pot d’chambre où pisser, on allait jusqu’à cracher sur le pain pour l’attendrir avant de l’manger… »
[...]
— ’videmment, j’ai quand même posé mes souliers près de la cheminée le soir du Porcher, et le lendemain matin, vous savez… vous savez quoi ? Mon p’pa y avait mis un petit cheval qu’il avait sculpté de ses mains…
— AH, fit la Mort. ET IL AVAIT DAVANTAGE DE VALEUR QUE TOUS LES CHEVAUX DE BOIS HORS DE PRIX DU MONDE, HEIN ? »
Albert le regarda de son œil de fouine. « Non ! dit-il. Sûrement pas. Moi, j’voyais seulement que c’était pas le gros cheval de la vitrine. »
La Mort parut scandalisé.
« MAIS C’EST TOUT DE MÊME BEAUCOUP MIEUX D’AVOIR UN JOUET SCULPTÉ AVEC…
— Non. Y a que les adultes pour croire ça, le coupa Albert. On est un sale petit égoïste à sept ans. N’importe comment, p’pa était bourré après le déjeuner, et il a marché d’sus.
— LE DÉJEUNER ?
— D’accord, p’t-être qu’on avait un peu de gras de cochon à tartiner sur le pain…
— QUAND MÊME, L’ESPRIT DU PORCHER… »
Albert soupira. « Si vous voulez, maître. Si vous voulez. »
La Mort avait l’air perturbé.
« MAIS… ET SI LE PÈRE PORCHER T’AVAIT APPORTÉ LE MERVEILLEUX CHEVAL…
— Oh, p’pa l’aurait refourgué contre deux ou trois bouteilles, dit Albert.
— MAIS ON EST PASSÉS DANS DES MAISONS APPORTER DES JOUETS À DES ENFANTS QUI EN AVAIENT DÉJÀ BEAUCOUP, ET DANS D’AUTRES COMME CELLE-CI LES ENFANTS N’ONT PRESQUE RIEN.
— Huh, on aurait donné n’importe quoi, nous, pour avoir presque rien quand j’étais gamin.
— SE CONTENTER DE CE QU’ON A, C’EST ÇA L’IDÉE ?
— À peu près, maître. Une bonne réplique divine, ça. Pas trop leur donner et leur dire de s’en contenter. »
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- Suzanne, fit Twyla de quelque part sous les couvertures.
- Oui ?
- Tu sais que la semaine dernière on a écrit les lettres au Père Porcher ?
- Oui ?
- Seulement... au parc, Rachel a dit qu'il n'existe pas et que c'est en réalité le père de famille. Et tous les autres ont dit qu'elle avait raison . (...)
- Est-ce important du moment que tu as les cadeaux ? répliqua-t-telle en lançant un appel direct à la cupidité.
- Oui.
Oh là là, oh là là. Suzanne s'assit sur le lit et se demanda comment elle allait se tirer de ce mauvais pas. Elle tapota la seule main visible de la fillette.
"Alors écoute-moi bien, dit-elle en respirant mentalement un grand coup. Partout où les gens sont bornés et déraisonnables... et partout où ils ont, en mettant les choses au mieux, la finesse d'attention d'un poulet pris dans un ouragan et la capacité d'investigation d'un cafard unijambiste... et partout où les gens sont bêtement crédules, pitoyablement attachés aux certitudes de la nursery et comprennent pour la plupart autant les réalités de l'univers physique qu'une huître comprend l'alpinisme... oui, Twyla : le Père Porcher existe."
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— Vous croyez au père Porcher ? fit Ridculle.
— Ben, c’est pour les gamins, pas vrai ? Mais je suis sûr qu’ils croient tous en lui. Moi j’y croyais ferme. Il n’y avait pas un soir du Porcher quand j’étais enfant sans une taie d’oreiller accrochée à la cheminée…
— Une taie d’oreiller ? lança sèchement le major de promo.
— Ben, on met pas grand-chose dans une chaussette ou un soulier.
— Oui, mais toute une taie d’oreiller ? insista le major de promo.
— Oui. Et alors ?
— C’est moi ou est-ce qu’il s’agit de cupidité et d’égoïsme ? Dans ma famille à moi, on n’avait que de petits souliers ou de petites chaussettes, dit le major de promo. Un cochon en sucre, un petit soldat, deux oranges et ça s’arrêtait là. Hah, et j’apprends maintenant que des individus avec des taies d’oreiller accaparaient le marché, hein ?
— La ferme et arrêtez de vous chamailler, vous deux, ordonna Ridculle. Y a forcément un moyen facile de vérifier. Comment sait-on que le père Porcher existe ?
— Quelqu’un a bu le p’tit verre d’alcool, il y a de la suie en forme de pas sur le tapis, des traces de traîneau sur le toit et la taie d’oreiller est remplie de cadeaux, répondit le doyen.
— Hah, une taie d’oreiller, fit le major de promo d’un air sombre. Hah. J’imagine que dans votre famille on était du genre prétentieux qui n’ouvre même pas ses cadeaux avant la fin du réveillon, hein ? Du genre à installer un grand arbre du Porcher prétentieux dans le vestibule ?
— Et si… » commença Ridculle. Mais il était trop tard.
« Et alors ? fit le doyen. Évidemment qu’on attendait la fin du réveillon…
— Vous savez, ça me portait vraiment sur les nerfs, les gens avec de grands arbres du Porcher prétentieux. Et je parie que vous aviez un de ces casse-noix de luxe comme une grosse vis à oreilles, reprit le major de promo. Certaines personnes, elles, devaient se débrouiller avec le marteau à charbon de la remise, évidemment. Et dîner en milieu de journée au lieu de faire un réveillon chic à grand tralala le soir.
— Je n’y peux rien si ma famille avait de l’argent, se défendit le doyen qui aurait pu désamorcer légèrement la situation s’il n’avait pas ajouté : et des valeurs.
— Et de grandes taies d’oreiller, s’écria le major de promo en sautant sur place de rage. Et je parie que vous achetiez votre houx, n’est-ce pas ? »
Le doyen haussa les sourcils. « Évidemment ! On n’allait pas rôder en douce dans la campagne pour le barboter sur les haies d’autrui comme certaines personnes que je connais, cracha-t-il.
— C’est traditionnel ! Ça fait partie de la fête !
— Célébrer le Porcher avec de la verdure volée ? »
Ridculle se mit la main devant les yeux.
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- Le monde serait dans une belle pagaille si les gens obtenaient ce qu’ils demandent, non ? (…) A quoi ça rime un dieu qui donne tout ce qu’on veut ?
- AUCUNE IDÉE.
- C’est l’espoir qui compte. Une part importante de la foi, ça, l’espoir. Donnez aujourd’hui de la confiture aux gens, et ils s’attablent pour la manger. Mais promettez-leur d’la confiture pour demain, et vous les faites cavaler jusqu’à la fin de leurs jours.
- ET TU VEUX DIRE QU’À CAUSE DE ÇA LES PAUVRES REÇOIVENT DES CADEAUX SANS VALEUR ET LES RICHES DES CADEAUX DE PRIX ?
- ‘xact, fit Albert. C’est le sens de la fête du Père Porcher.
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« LE PETIT GARÇON VEUT UN PANTALON QU’IL NE SERA PAS OBLIGÉ DE PARTAGER, UN ÉNORME PÂTÉ EN CROÛTE, UNE SOURIS EN SUCRE, “UN TAS DE JOUETS” ET UN CHIOT QUI S’APPELLE COLBACK.
— Ah, que c’est mignon, fit Albert. J’vais essuyer une larme, parce que tout ce qu’il va avoir, voyez, c’est ce p’tit jouet en bois et une pomme. » Il les tendit.
« MAIS LA LETTRE EST CLAIRE…
— Oui, ben, c’est encore une histoire de facteurs socio-économiques, comprenez ? Le monde serait dans une belle pagaïe si les gens obtenaient tout ce qu’ils demandent, non ?
— JE LEUR AI DONNÉ CE QU’ILS VOULAIENT DANS LE MAGASIN…
— Ouais, et ça va mettre une belle pagaïe, maître. Tous ces “petits cochons qui font tout comme les vrais”. J’ai rien dit parce qu’il fallait assurer le boulot, mais vous pouvez pas continuer comme ça. À quoi ça rime, un dieu qui donne tout ce qu’on veut ?
— AUCUNE IDÉE.
— C’est l’espoir qui compte. Une part importante de la foi, ça, l’espoir. Donnez aujourd’hui d’la confiture aux gens, et ils s’attablent pour la manger. Mais promettez-leur d’la confiture pour demain… et vous les faites cavaler jusqu’à la fin de leurs jours.
— ET TU VEUX DIRE QU’À CAUSE DE ÇA LES PAUVRES REÇOIVENT DES CADEAUX SANS VALEUR ET LES RICHES DES CADEAUX DE PRIX ?
— ’xact, fit Albert. C’est le sens de la fête du Porcher. »
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Vidéo de Terry Pratchett
Extrait de "De bons présages" de Terry Pratchett et Neil Gaiman lu par Stéphane Ronchewski. Parution en numérique le 24 septembre.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/de-bons-presages
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