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EAN : 9782846810074
Les Solitaires Intempestifs (30/10/2001)
3.83/5   3 notes
Résumé :

Il y a dans le travail de la Socìetas Raffaello Sanzio tous les signes d'une œuvre profondément novatrice dans l'espace théâtral européen. Cette troupe italienne s'essaie depuis 1980 ans à l'invention d'une véritable langue pour la scène. Autour de Romeo Castellucci‚ un groupe s'est constitué pour nourrir les différents métiers de l'art théâtral. Leurs apports et leurs questionnements proviennent des différents champs du savoir humain : l'art théâtral bien s... >Voir plus
Que lire après Les Pèlerins de la matière : Théorie et praxis du théâtre : écrits de la Societas Raffaello SanzioVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Recueil d'articles, de conférences et de notes sur les spectacles de Claudia et Romeo Castellucci produits entre 1985 et 2000. On pourrait penser qu'avoir vu leurs spectacles serait nécessaire à la lecture du recueil, mais il s'agit surtout de réflexions sur l'art et le théâtre. Claudia et Romeo désacralisent la place centrale de la littérature pour mettre en avant la matière. La voix plus que le texte, le corps de l'acteur plus que son intellectualité. Ce sont des "pèlerins de la matière", des étrangers, dans le sens de personnes se décentrant, pour méditer sur la matière du monde.
Pour avoir assisté à plusieurs reprises à des spectacles de la Societas Raffaello Sanzio, je peux dire que ces "pèlerinages dans la matière" marquent les sens et les esprits durablement.
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recueil d'articles, de prises de parole, de Claudia (dans une langue philosophique) et Roméo (par le geste, l'image, la poésie - même s'il se défend de ce dernier mot) Castellucci
lecture plus ou moins aisée, intérêt constant
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Iconoclastie" fut pour nous un mot important et maternel. Mot puissant, pour nous qui éprouvions pour l'art la même aversion que Platon. Il pensait que, comparée à la vérité incorruptible des idées, la réalité optique était trompeuse. Au lieu d'éliminer la tromperie de la réalité optique, l'art la reproduisait, tentant en vain de la dépasser. Mais comment était-il possible de dépasser la réalité en faisant abstraction de ses phénomènes? Comment était-il possible de refaire le monde sans avoir entre les mains les éléments du monde, y compris nos propres mains? C'est ce paradoxe qui étranglait dans une contradiction l'art en tout point semblable à l'existence: le théâtre, art de l'imitation par excellence. Alors notre première préoccupation fut de détruire ce qui existait, non pas par besoin d'espace vide, mais par besoin de rupture de la représentation du monde telle qu'elle nous était proposée. Nous avions besoin de recommencer quelque chose de zéro. En effet, même si l'iconoclastie aborde la diminution des images, le mot n'est pas du tout négatif, il est positif. Il ne possède pas de "a" privatif qui nie la manifestation d'un phénomène: "iconoclastie" ne signifie pas "an-icône", ni "sans-icône", mais "je casse l'icône". C'est-à-dire qu'il faut faire quelque chose qui reste visible. C'est pourquoi l'iconoclastie est toujours figurative.
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Le théâtre que je connais, que j'ai étudié et qui me renferme, est le théâtre occidental. Le théâtre que j'ai connu n'est pas religieux, n'est pas miraculeux, n'est pas politique ; Aristote lui-même suggère scandaleusement que le noyau le plus intime de la tragédie ne soit pas fait de tout cela : il n'es pas éthique, il est esthétique. Et c'est précisément le fait d'avoir en son sein un problème esthétique, qui précipite tout le théâtre occidental dans une dimension de violence substantielle.
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Le geste est suspendu, congelé par le doute, et pourtant il continue dans le bras mécanique qu'Oreste, pour pouvoir frapper, est obligé de porter. C'est le mécanisme qui, en dehors de lui-même, pousse à la volonté, à la décision qui a manqué à Hamlet. Oreste, hésitant, s'adresse à Pylade, préfiguration d'Horatio. Oreste frappe, mais à ce moment-là, il a déjà dilué dans l'ami et dans l'automatisme du bras, la faute du matricule.
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Le pont est toujours le même : une haine sèche, dénuée de passion, pour l'idolâtrie du style. Mettre le feu aux immenses archives vides de la tradition est le fondement productif de la genèse blindée de ce théâtre.
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On perçoit alors la scène, ici, comme ce lieu - unique au monde - où celui qui parle enlève, creuse et aveugle le mot qu'il vient de prononcer ; ce lieu où celui qui parle, enfin, vient pour se retirer au travers de la voix.
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Vidéo de Romeo Castelluci
Au sommaire de la Critique, de la musique :
le disque "Chopin Études Op. 25 – 4 Scherzi" gravé par la pianiste italienne Beatrice Rana (Warner Classics)
"Don Giovann" de Mozart dirigé par Teodor Currentzis et mis en scène par Romeo Castellucci visible sur arte.tv jusqu'au 5 novembre (production du festival de Salzbourg 2021).
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