J'avais eu deux gros coups de coeur pour
L'un des nôtres et
Mon Antonia, mais il faut croire que cette fois-ci la pioche a été moins bonne.
Nous sommes dans un contexte très différent. Les deux premiers se passaient dans l'Amérique des
pionniers et des grands espaces, tandis que celui-ci se partage entre New York et Londres, et le personnage principal, Alexander, est un ingénieur de renom. Happily married, comme on dit, très amoureux de son épouse, une femme belle, intelligente et d'une grande force vitale avec laquelle il partage ses ambitions et ses doutes.
Alexander fait également des allers-retours à Londres, où il retrouve au hasard d'une représentation théâtrale son amour de jeunesse, Hilda, une actrice irlandaise qu'il a abandonné pour se marier à Winnifred. Après quelques jours d'hésitation, il décide d'aller à sa rencontre, et leur histoire recommence, leurs sentiments intacts.
Au cours des chapitres,
Willa Cather dépeint le dilemme qui fait souffrir Alexander à chacun de ces allers-retours, tout en esquissant ces questionnements propres à la fameuse crise de la quarantaine portant sur les ambitions passées et la revendication de son vrai moi. Elle est sur ce coup-là dans une modernité absolue.
Ce que je reprocherais à ce court roman - le premier de
Willa Cather, ce qui explique ces maladresses - se rapporte en grande partie aux ellipses entre les chapitres qui m'ont gênée et qui empêchent l'émotion du lecteur de se développer. Je me suis peu attachée aux personnages, notamment à Hilda qui promettait d'être intéressante d'après les premières descriptions mais s'avère finalement plutôt fade et peu réactive.
En revanche, l'écriture précise et réaliste de
Willa Cather est bien présente, notamment dans ses descriptions des éléments naturels qui sont à mon avis, son gros point fort.