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sur 1334 notes

Même si on ne l'a jamais lu, on a l'image du chevalier Don Quichotte dans la tête. Tout le monde sait qu'il s'est battu contre des moulins à vent. Il fait partie des personnages littéraires passés dans l'imaginaire de tous, comme la créature de Frankenstein, Long John Silver et beaucoup d'autres.
Mais aujourd'hui peu de gens le lisent. Il faut dire que les 1400 pages environ du livre peuvent refroidir. Moi j'ai profité d'une intervention des yeux pour l'écouter. La version de ma BM est une traduction d''Aline Schulman lue par Jean-Pierre Cassel. L'enregistrement ne dure que cinq heures. Il manque donc apparemment un certain nombre de chapitres. Ceci dit j'ai pris beaucoup de plaisir à cette écoute. J‘ai même parfois rit, ce qui m'arrive très rarement en lisant. Si vous avez le moral un peu bas, je vous conseille ces CD, en cas de vraie dépression je ne crois pas que cela suffirait mais pour simplement un ras le bol de l'accumulation de soucis ça peut aider.
Faut-il vous raconter les aventures de ce chevalier qui prend les auberges pour des châteaux, les filles de joie ou les servantes pour des châtelaines et de Sancho Pança, paysan transformé en écuyer qui trouve toujours un proverbe pour illustrer pas forcément de façon appropriée leurs aventures. Sous le rire il y a bien sûr la critique, le mariage contre leur gré des filles, la dureté de la justice, l'Inquisition...
Je recommande ce livre ou si la longueur vous fait peur un enregistrement.
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Chaque année, nous avons la preuve que l'hiver est une invitation à ralentir. le soleil ne se hisse plus au zénith, les animaux entrent dans une léthargie relative et la flore s'est recroquevillée en attendant que l'énergie revienne. le monde est censé hiberner et s'octroyer un repos mérité après des mois de labeur. Seul un être vivant semble déjouer les lois de la nature. Il s'affaire aux inventaires, aux clôtures de dossiers, aux préparations des fêtes de fin d'année. Il gave son estomac de mélanges en tout genre, et si qualité il y a, c'est surtout la quantité qui prime en cette période particulière.

L'Homme dilapide ainsi des forces nécessaires à son équilibre et se propulse à l'aube du printemps en étant sur les genoux physiquement ou mentalement, voire les deux. Sans doute est-ce là l'une des contradictions majeures de notre époque : nous avons un réel besoin de repos et nous ne saisissons que rarement la main tendue avec la saison hivernale par Dame Nature.

Cette pause est l'occasion de vous livrer une petite analyse d'un monument de la littérature mondiale, j'ai nommé Don Quichotte.

L'histoire:

Alonso Quichano est un noble qui vit à travers sa collection de livres de chevalerie au point d'en perdre la raison et de se mettre sur les chemins de la Manche à la recherche d'aventures plus abracadabrantesques les unes que les autres. Il se fait rebaptiser don Quichotte et est accompagné par Sancho Panza, un écuyer qui le suivra lors de ses aventures. le but de ces pérégrinations ? Défendre la veuve et l'orphelin et rendre le monde meilleur afin de séduire le coeur d'une certaine Dulcinée … qu'il n'a jamais vu. Don Quichotte déforme ainsi la réalité de bout en bout, prenant des moulins à vent pour des géants, un élevage de moutons pour une armée ou un morceau de ferraille pour le casque d'un illustre chevalier.

Don Quichotte est un roman en deux tomes, l'un publié en 1605 et l'autre en 1615. Il est rapidement entré dans la culture populaire tant et si bien que même des personnes n'ayant jamais lu l'histoire de don Quichotte savent, généralement qu'il s'agit, au minimum, d'un chevalier de pacotille sur sa monture et de son écuyer accompagné de son âne. Telle est la force des personnages devenus cultes.

« C'est alors qu'ils découvrirent dans la plaine trente ou quarante moulins à vent ; dès que don Quichotte les aperçut, il dit à son écuyer :

— La chance conduit nos affaires mieux que nous ne pourrions le souhaiter. Vois-tu là-bas, Sancho, cette bonne trentaine de géants démesurés ? Eh bien, je m'en vais les défier l'un après l'autre et leur ôter à tous la vie. Nous commencerons à nous enrichir avec leurs dépouilles, ce qui est de bonne guerre ; d'ailleurs, c'est servir Dieu que de débarrasser la face de la terre de cette ivraie.

— ... Des géants ? Où ça? »

Dulcinée & le réel fantasmé:

Au-delà de la figure iconique des deux compères, un nom commun de la langue française est hérité de ce roman. Un mot qui est entré dans le langage courant et qui trouve son origine dans cette histoire. Ainsi, quand vous raillez quelqu'un avec des phrases du genre « As-tu trouvé ta dulcinée ? » ou « tu vas retrouver ta dulcinée ? », vous faites référence à Dulcinée de Toboso, la femme imaginée de toutes pièces par don Quichotte.

Si ce roman histoire a traversé les siècles c'est d'abord parce qu'il est considéré comme le premier roman moderne de l'Histoire de la littérature mondiale. Il mélange l'aventure, la satire, l'effet comique et la critique sociale tout en racontant une histoire qui se tient de bout en bout sur plus de mille pages.

L'intérêt majeur de don Quichotte reste son rapport au réel. Il ne cesse de déformer la réalité afin qu'elle coïncide avec son fantasme. Une auberge se profile à l'horizon? Il est convaincu qu'il s'agit d'un château. Il se réveille dans ladite auberge entourée d'outres de vin? Il les détruit une à une, s'imaginant qu'il s'agit d'ennemis dont il fait couler le sang (le vin). Il rencontre des prostituées? Il estime qu'elles sont des dames de la noblesse semblables à celles de ces romans sur la chevalerie.

À force de conviction dans ses délires, il finit même par influencer Sancho Panza, qu'il mène par le bout du nez. Ce dernier aura la certitude qu'il gouvernera un archipel alors qu'il s'agit, de nouveau, d'une divagation parmi tant d'autres.

Conclusion :
L'ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche est un classique qui a marqué la littérature. Il reste un indéboulonnable roman connu à travers le monde et par plusieurs générations de lecteurs. Je lui accorde beaucoup de qualités mais aussi quelques défauts. Est-ce dû à ma méconnaissance des codes culturels hispaniques ? Ce roman m'a, parfois, paru long et répétitif. le ressort des aventures de don Quichotte est le même à chaque évènement et cela peut finir par lasser le lecteur une fois l'effet de surprise passé. Tout ceci n'est qu'une appréciation personnelle après tout.

À bientôt. 😉
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Ça m'a barbé, saoulé ! Mais j'ai lu les deux tomes jusqu'au bout !
Bon, d'accord, c'est un des premiers romans modernes ;
Bon, d'accord, c'est un classique incontournable ;
Bon, d'accord, dans « Jacques le fataliste », je crois, Diderot reprend le style « Don Quichotte » ;
Bon d'accord, même Zorro reprend les personnages ;
Et même jusqu'à Laurel et Hardy ou Sherlock Holmes et Watson !
Mais je suis « passé à côté », comme on dit ici.
Et puis cette chimère, ce fantasme perpétuel à propos de Dulcinée qui n'a rien à faire de lui !
Il y a aussi cette semi-crédibilité de Sancho, qui est fasciné par les délires de Don Quichotte, comme la proie par un naja, mais qui se dit sans-doute : « Quand même, il décanille un petit peu « 😊
.
Pauvre Don Quichotte.
Il y a quand même un moment qui m'a fait éclater de rire, c'est la charge des moulins à vent !
Mais c'est tout.
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Publié en Espagne au début du XVIIème siècle, Don Quichotte de la Manche, se révèle être un roman des plus plaisants, même lu plusieurs siècles après sa publication.

A l'origine, il s'agissait d'une critique de la société espagnole qui prend la forme d'une critique des romans de chevalerie et des moeurs de la noblesse. Lu dans d'autres temps et d'autres lieux, ce roman est devenu une sorte de métaphore qui n'est pas sans faire penser au roman le Joueur d'échecs de Stefan Zweig. le parallèle est certes osé, mais aujourd'hui nous pouvons y trouver comme une mise en garde à l'encontre des passions qui risquent de devenir dévorantes.

Même plusieurs siècles après sa parution, le texte est limpide et plaisant. Il se lit d'une seule traite, d'autant que le texte intégral regroupe les deux parties, qui étaient scindées à l'origine. Les personnages suscitent des sentiments qui ne cessent d'évoluer. Ainsi le principal intéressé suscite à la fois de la pitié, de la colère (lorsque qu'il envoie Sancho faire son sale travail et surtout prendre des coups), de l'agacement et à nouveau de la pitié. Il en est de même pour Sancho Pança (ah ses proverbes, que du bonheur).

Il est impossible de s'ennuyer ici, d'autant que le texte est découpé en courts chapitres avec une petite avant-première de ce qui va suivre. Difficile de rester insensible... Il est impossible de lâcher le texte en court de route. La langue est proche de la nôtre (aussi faut-il saluer l'excellent travail de traduction qui relève ici de l'art).

Il s'agit d'un grand classique de la littérature mondiale qui saura vous faire passer de bons moments. Lire ce roman lors d'un voyage en Espagne n'est pas un prérequis, mais cela pourra encore renforcer l'immersion.
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Il y a déjà longtemps que j'ai lu ce livre mais j'en garde un très bon souvenir, c'est un roman, un conte, une aventure initiatique. c'est facile à lire, on est entrainé par cette histoire aux multiples rebondissements et on suit avec grand plaisir les aventures de ce "chevalier à la triste figure"
Un grand classique à ne pas rater.
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George Steiner disait : « demandez à un homme s'il préfère Tolstoï ou Dostoïevski et vous connaitrez le secret de son coeur ». A l'appui de son assertion il faisait, évidemment, une brillante démonstration sur le caractère inconciliable des philosophies de ces deux géants.
J'aurais peut-être l'air de brasser du vent, tel un moulin, à risquer une analogie, mais lisant Don Quichotte, riant d'abord comme rarement, des frasques de ce sympathique hurluberlu, m'émerveillant de son style et par lui, de celui de Cervantes, qui parviennent, l'un et l'autre, à se renouveler malgré une certaine répétition des situations, je me suis soudain pris à penser que si ce roman avait marqué l'histoire, s'il avait fait date, c'est peut-être qu'il invitait aussi, chacun, à prendre un parti.

C'est au chapitre XXII, pour ma part, que j'ai cru lire que la question m'était posée. Et plus encore, que j'ai cru comprendre que j'étais peut-être moins partisan de Cervantes ou de certains de ses lecteurs, qui voient en lui le pourfendeur de l'esprit d'antant que du héros à la triste figure, bientôt Chevalier aux lions.
Bien sûr il m'amusa encore : comment la marionnette de Miguel, quoique celui-ci fut, comme l'on sait, manchot depuis la bataille de Lépante, pourrait-elle lui échapper ? Comment l'artiste, pourrait-il lui céder le beau rôle ? Et pourtant, me semble-t-il : c'est lui qui le tient. A tout le moins, je lui accorde.
Don Quichotte serait le premier des romans modernes, s'évertuant par mil aventures et mises en scènes grotesques, à faire d'un chevalier un pauvre fou, transformant ses aventures en un récit picaresque (de l'espagnol « picaro » qui signifie « misérable »). Je vois, pourtant, la seule noblesse qui vaille dans ces valeurs d'honneur et d'amour dévoué, de don de soi et de sacrifice que porte haut notre Don Quichotte ; de désintérêt pour l'avoir et, malgré une certaine grandiloquence, de mépris pour la rationalité, pour le pleutre calcul des chances, pour le cynique individualisme et le « plein de soi » qu'incarne Sancho Pansa, dont le nom même est le symbole d'une seule quête. Comment ne pas s'attendrir pour Alonso Quichano dont l'amour est une fidélité à toute épreuve ? Comment ne pas louer la bravoure de cet hidalgo dont la seule mission n'est pas d'amasser les victoires à bas prix et les fortunes à bon compte, mais de servir la justice par monts et par vaux, aux profits des plus humbles et des déshérités ? Comment railler, avec les générations suivantes, cet âge qu'on dit Moyen, ces siècles que l'on salit, jusqu'en faire des siècles obscurs entre brillante Antiquité et glorieuse Renaissance lorsque, précisément, de part et d'autre, l'homme n'y fut jamais moins libre, jamais plus asservi par des maîtres tyranniques ; quand, encore, ces "sociétés", gargarisées du nom de civilisations ou d'empire, furent le théâtre d'une seule entreprise : la conquête et son cortège de violences sans foi ni loi et d'injustices criantes ; l'exact inverse de la chevalerie ?

Oui, j'ai pensé à George Steiner et aussi à Georges Duby, et son Guillaume Maréchal, "le meilleur chevalier du monde", modèle de vertu chevaleresque lorsque celle-ci régnait encore. Mais à l'heure où Miguel de Cervantès rédige sont Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, la roue a déjà tourné : la curialisation de la noblesse est en cour, et avec elle l'avènement de l'État militarisé, le célèbre monopole de la violence légitime au profit d'une classe riche, et la construction, même, de ses appareils idéologiques (institutions culturelles), des décomptes (registres), l'harmonisation progressives des poids et mesures (unification), des langues et des cultures (standardisation), etc.
Quel projet est donc le plus fou : celui de voir dans des moulins à vent, manifestation d'une proto-industrialisation, des géants qui écraseront l'homme et épuiseront la terre et que Don Quichotte estime qu'il faut à tout prix terrasser, ou celui de n'y voir que de simples et inoffensives machines permettant de mécaniser le travail ? Les luddites, quelques années plus tard, comprendront fort bien l'enjeu, lorsque les moulins cèderont la place aux machines tueuses de bras. Quel spectacle est le plus navrant : celui de voir un homme seul (ou tout comme) chercher à renverser le sort de misérables condamnés aux galères ou celui de nous voir nous habituer à ces situations d'enchainement d'hommes par d'autres hommes ? Croyons-nous vraiment que nous sommes plus libres, égaux et fraternels derrière nos écrans, endettés, reliés au travail par un lien de subordination (et aujourd'hui confinés pour nous prémunir d'un virus) ou sont-ce les serfs, les marchands ou forgerons, qui logeaient à 10 dans une masure, certes, chauffée au feu de bois et parfois allant nus pieds, mais sur lesquels aucune banque n'avait d'emprise (et pour cause), pas davantage que sur un lopin de terre qu'ils pouvaient exploiter en propre (ou en commun) pour faire pousser de quoi être autonomes ? Et qui oeuvraient, sans surveillance, ou guerroyaient bien moins de jours dans l'année que nous n'en passons à travailler ? Sommes-nous plus éduqués par une presse aux mains de milliardaires que ne l'est Don Quichotte par son ouvrage de chevalerie ? N'est-il pas aussi "éveillé" que nous lorsqu'il comprend qu'Homère, était homme de son temps et que telle doit être la poésie, nous qui regardons Cervantès comme indépassable ?

Michel Onfray me semble avoir tort de faire de Sancho le véritable héros du texte : Sancho, aussi sympathique puisse-t-il parfois être, est dans l'avoir, le gain, l'accumulation, la préservation de soi avant tout, une raison toute orientée vers l'intérêt personnel, bassement égoïste, platement égocentrée, ce qu'il appelle (Onfray) : le bon sens. Or, le « bon sens » n'existe pas ! C'est le sens dominant (il devrait le savoir), un sens/un point de vue qu'on ne questionne pas, ou plus, ou qu'on aimerait ne plus voir questionné : et que l'on impose, donc, comme une évidence, la seule réalité possible. Pourtant, quelle est la vertu d'un Sancho qui, enfin gouverneur, fuit ses responsabilités et n'entend rien d'autre que gouverner sa panse ? Comment prétendre le comparer à celui qui donnerait sa vie pour celle qu'il aime ? Pour des condamnés ? Pour défendre son nom bien plus que son crouton ?

Cervantès, en se gaussant de Don Quichotte, participe de (parachève ?) cette entreprise d'imposition d'une nouvelle « vertu », d'un nouvel « esprit », d'une nouvelle ère : l'avènement de l'homme pour soi, de l'homme qui se suffit, qui est sa propre vérité, et dispose du monde plutôt qu'il n'y cherche sa place. Par son roman il participe à l'entreprise d'imposition de ce que ce doit être qu'être "digne", "grand", "vrai", "vertueux" ; et pour mieux le faire comprendre, il stigmatise, il voue au ridicule, l'âme chevaleresque - ses valeurs ancestrales, ses principes irrationnels, ses vains combats, ses amours folles, ses gloires immatérielles, ses hiérarchies célestes, ses représentations illuminées. La modernité serait, elle, devrait s'attacher à être : tout l'inverse.
Eh bien je suis du côté d'Alonso Quichano, le chevalier Don Quichotte, et contre la modernité qui écrase l'homme qu'elle prétend libérer. Je sais malgré tout, pourtant, le meilleur gré au siècle d'« or » (dont on oublie qu'il fut volé, et capté par une poignée seule de riches dominants dont l'esprit fut rien moins que chevaleresque), et à son enfant Miguel Cervantes de m'avoir offert cette lecture magistrale.
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L'auteur bien sûr est le maître de la satire quand il nous décrit ces deux héros à contre courant dans leur costumes trop larges pour Don Quichotte et trop étroit pour Sancho. Il est cependant aussi un admirable observateur de la société de sont temps qu'il nous décrit avec ses travers guindés.
Mais l'art véritable de Cervantes, c'est que, à travers de ses moqueries, il nous les fait aimer ces deux pauvres pantins qui comme nous, traversent leur époque se sentant investis d'une quête mais sont toujours une guerre ou deux en retard.
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Le roman narre les aventures (ou plutôt les mésaventures) de Alonso Quichano, auto-nommé Don Quichotte de la Manche.

Don Quichotte est un noble espagnol aimant plus que de raison les romans de chevalerie et qui, du jour au lendemain, se prend pour un chevalier errant et sitôt son armure, aussi factice que sa nouvelle identité, assemblée, part sur les routes pour éradiquer le mal en ce monde.

Il rencontrera Sancho Panza, paysan de son état, qui bien que sachant son nouveau maitre fou à lier, le suivra dans sa quête et son délire dans le seul but de manger à sa faim.

Peu importe la réalité à Don Quichotte. Un homme le rosse et le lendemain, il narre son prodigieux combat face à la multitude.

De plus, son oeil interprétant le monde autour de lui, les auberges deviennent des châteaux, les paysannes deviennent des princesses, les moulins deviennent des géants aux nombreux bras.

Il se croit aussi persécuté par de puissants magiciens et amoureux d'une dulcinée irréelle.

Que dire de ce grand classique ?

Moderne, en tout cas pour son époque, tant dans le genre que dans la forme (Cela m'a d'ailleurs grandement facilité la lecture).

Drôle, de par les actions du héros et ses réflexions entrainés par sa vision empreinte de folie sur le monde extérieur.

Magnifique, car même si le fond est soigné, la forme n'est pas laissée pour compte, et ce malgré le passage de la traduction :

"Belle et noble dame, j'aimerais pouvoir payer de retour l'insigne faveur que vous me faites en dévoilant à mes yeux votre beauté sans égale. Mais la Fortune, qui jamais ne se lasse de persécuter les gens de bien, m'a jeté dans ce lit, moulu et brisé, de sorte qu'il me sera impossible, malgré tout le désir que j'en ai, de satisfaire le vôtre. A cette impossibilité s'en ajoute une autre plus grande encore: c'est la fidélité que j'ai promise et jurée à l'incomparable Dulcinée du Toboso, unique dame de mes plus secrètes pensées. Sans cet obstacle majeur, je ne serais pas assez sot pour laisser passer cette heureuse occasion, que dans votre immense bonté vous avez daigné m'offrir".

J'imagine qu'il doit être certainement plus plaisant de le lire en VO mais ma maitrise de la langue de Cervantes ne me permet pas d'en profiter.

Profond, car au travers du regard du héros, l'auteur se livre à un véritable étude sociologique.

En effet, la position décalé du personnage lui offre certainement une place privilégié pour analyser ses contemporains.

Il est curieux aussi de voir que si le personnage de Sancho évolue, du paysan assez basique au gentilhomme cultivé, Don Quichotte, lui, ne dévie pas d'un iota de sa trajectoire, restant fidèle à lui même jusqu'à son brutal retour à la réalité.

Au final, ce fut pour moi une excellente découverte et un tout aussi excellent moment de lecture.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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Ma petite victoire de l'année, m'attaquer à un monument de la littérature classique! En fait, une fois le roman ouvert, il a été très facile d'y entrer et d'en tourner les pages, du moins au début. On rencontre immédiatement ce drôle, totalement incroyable et attachant hurluberlu qui, échauffé par ses lectures de romans de chevalerie dont il se repaît jours après jours, prend la décision ultime de se faire lui-même chevalier errant, ce qui consiste à partir sur les chemins et y trouver des combats à mener pour que justice soit gardée tout en louant et priant sa bien-aimée. Celle-ci, toute trouvée, est la paysanne Aldonza Lorenzo, rebaptisée pour l'occasion et à son insu: Dulcinée du Toboso.
Prenant le pauvre bougre Sancho Panza ("qui n'avait pas grand chose dans la cervelle") comme écuyer après lui avoir promis de lui céder la gouvernance d'un archipel dès sa première victoire, il part donc sur les chemins, se laissant guider au gré des envies de Rossinante, son vieux cheval. Sancho Panza, ne doutant pas que son heure de gloire arrivera bientôt, le suit fidèlement. Ainsi commence l'errance riche en rencontres de nos deux compagnons, l'un totalement aveuglé par ses visions irréalistes de la chevalerie et le deuxième petit-à-petit entraîné dans ses fantasmes loufoques tout en essayant de le raisonner.
Alors franchement, c'est drôle et j'ai bien ri à la lecture des aventures de Don Quichotte qui prend des auberges pour des châteaux et des servantes pour des princesses, des moulins pour des géants et des troupeaux de bêtes pour des armées (pauvres bêtes qu'il attaquera avec fureur et courage). Les deux hommes iront de bagarres en bagarres et leurs descriptions sont dignes des meilleurs films muets du genre.
Mais il n'y a pas que ça. Au moment où je commençais à de demander si les presque six cents pages ne seraient qu'une succession de ces mésaventures burlesques arrivent d'autres personnages dont le curé qui par ses ruses et sa bonté tentera de ramener Don Quichotte chez lui, l'aubergiste auquel Don Quichotte n'apportera que des malheurs, ainsi que de jeunes amoureux dont on aura conté l'histoire. Cette deuxième partie se compose essentiellement de récits d'amours contrariés et de guerres contre les Turcs. J'ai eu un peu plus de mal à entrer dans ces récits, un peu déçue, avant d'y trouver mon compte et de découvrir plus profondément les différentes classes sociales du dix-septième siècle et des règles qui régissent les unions maritales.
Il y a tout dans ce roman: de l'aventure, de l'humour, de l'honneur, de l'incroyable, de l'amour, de la violence, de l'amitié, de la poésie. En fait, j'aurais aimé les rencontrer, ces personnages, pour pouvoir les observer à loisir et peut-être même entrer les bonnes grâces de ce valeureux et courageux chevalier.
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Don Quichotte, je ne sais pas comment décrire exactement ce que j'ai ressenti.
J'ai ri. Oui, dès les premiers chapitres. J'ai levé les sourcils en me disant: non mais "What the fuck?". Je trouve sincèrement Don Quichotte attachant. Au delà de sa folie littéraire, de son absurdité, je trouve que son refuge dans le monde de la chevalerie est compréhensible (folle, moi, pas du tout!).

Les seuls reproches que je peux faire sont le style (enfin tout dépend de la traduction) qui peut rebuter, et certains chapitres répétitifs. Cependant, par l'humour (car je le redis, j'ai sincèrement rigolé à la lecture), je trouve que ce roman est marquant, dans le sens positif du terme.
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