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EAN : 9782917817094
176 pages
Editions La Contre Allée (06/10/2011)
3.62/5   8 notes
Résumé :
« Elle aurait voulu que nous n’assistions pas à son inquiétante apathie, au présage sans remède d’un final de dévastation.
Qui s’accompagne, et elle n’échappait pas à la règle, d’une ineffable vocation pour la cruauté. Le terrain des détails domestiques constitue le champ de bataille où s’affrontaient ses forces à elle et celles des autres. À elle.
Elle, c’est ma mère, elle était en train de mourir depuis qu’un an auparavant elle avait fait une chute d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

N°566 Avril 2012

CES VIES-LA Alfons Cervera. Éditions la contre-Allée

Le décès d'un parent est souvent l'occasion de relations longtemps cachées sur son parcours, sur sa vie. Chacun apporte son témoignage, on libère la parole, on fait valoir des convictions, on exhibe des preuves, des photos, des papiers, on pose des questions qui appellent des réponses, des commentaires parfois. Des légendes souvent patiemment tissées s'effondrent d'un coup et des affirmations trouvent soudain leur justification. Tous ces secrets de famille révélés en un jour écornent ou renforcent l'image du défunt.

Quelques temps après la mort de sa mère, l'auteur qui est aussi le narrateur, participe un colloque Grenoble sur le thème "Témoins et témoignages, mémoire individuelle et collective". C'est pour lui l'occasion de revenir sur les dernier jours de cette femme dont une chute apparemment sans gravité avait réveillé une tumeur qui allait l'emporter. Pendant un an et demi, elle avait subi patiemment soins et examens médicaux , comme si la mort, avec elle, avait pris son temps. Elle s'était accrochée à la vie tout en appelant la mort de ses voeux. L'auteur se souvient des signes inquiétants survenus avant son décès, de cette longue agonie, de ses silences, de ces moments d'absences, de cette lente progression de la maladie, de la peur qu'on ne peut maîtriser, peur de l'inconnu, du moment fatal et incontournable, peur de souffrir, de mourir [pourtant il cite opportunément Thomas Berhnard " Je ne comprends pas la peur de la mort parce que mourir est aussi normal que manger "], peur de l'au-delà, du néant ou de l'inconnu, peur d'être enterrée vivante. La mort guette et elle est patiente. Bien entendu elle inaugurera une longue période d'oubli que ceux qui restent combattront avec leurs moyens. Cervera a choisi l'écriture pour exorciser à la fois cet oubli et ce deuil. L'ouverture de cette succession révèle aussi des documents dont il n'avait jamais entendu parler, qui attendaient sans doute depuis des années et qui concernaient son père mort depuis 16 ans d'un infarctus. L'un disait qu'il avait été condamné à 12 ans de prison en 1940 et l'autre, de 1952, annulait cette condamnation et ce un an après la fin de la guerre civile espagnole qu'il avait faite dans le camp républicains ! Pourtant, il n'aurait jamais été emprisonné. Autour de cet événement, le mystère s'épaissit au cours du récit d'autant que la vieillesse et la maladie ont gommé la mémoire de ceux qui l'ont connu. Nous apprendrons plus tard que ce père a simplement été condamné sur dénonciation, après le conflit, pour avoir participé à l'attaque d'une maison où étaient conservées des reconnaissances de dettes de tout le village. Cette condamnation a été commuée en exil intérieur. Lui qui était boulanger au village de Los Yesares dut partir pour Valence où il se fit laitier. Cet épisode familial est, pour Cervera, à travers le souvenir de son père, l'occasion de prendre à son compte la mémoire des vaincus de cette guerre meurtrière qui ensanglanta le pays et engendra, même après la fin du conflit, haine, exil et assassinats sommaires.

J'ai bien aimé ce texte écrit d'une manière nostalgique et mesurée, simple et parlante à la fois["  Nous construisons nos vies sur l'échafaudage de nos souvenirs"], sans que je sache exactement si cette impression est due au style de l'auteur ou la qualité de la traduction.[ Sans vouloir faire offense aux auteurs en général, certaines traductions, tout en restant fidèles au texte original, sont de véritables recréations ; au cas particulier cela n'a d'ailleurs pas dû être très facile puisque j'ai noté au milieu du roman, une phrase sans ponctuation, qui fait un chapitre entier, court, certes, mais quand même !] Qu'importe d'ailleurs, lire est un plaisir chaque fois renouvelé surtout quand le texte sert si bien notre belle langue française.

J'ai appris aussi, de la part de Cervera qui confesse ne jamais se séparer d'un cahier où il note tour ce que lui inspire l'instant, les aphorismes sur l”écriture " Écrire est un acte héroïque, un labeur impossible, une erreur, la seule écriture descente est celle du silence", "Lire est une autre forme d'écriture, une autre erreur". J'adhère assez à cette analyse de l'écriture, ce qui est du domaine du non-dit et le sera toujours à cause de l'impossibilité de s'exprimer ou par la non-volonté de le faire, à cause de motivations qui resteront à jamais secrètes parce que l'art de la parole écrite n'est pas forcement libératrice et ne doit en aucun cas être quelque chose qu'on fait pour plaire aux autres. Elle peut être un exorcisme mais elle reste toujours en retrait de ce qu'on voudrait dire et qu'on ne dira jamais, sans doute parce que la douleur qu'on porte en soi est trop forte et que tenter de l'exprimer est à la fois désespéré et inutile. Pire peut-être ? Cet exercice est souvent un pauvre cautère et il est illusoire de penser que le lecteur puisse s'y retrouver ou s'y reconnaître. Il est quand même paradoxalement nécessaire parce qu'il est le vecteur de la mémoire.

Alfons Cervera (dont il est déjà question dans le n° 564 de cette chronique) est un de ces écrivains du renouveau littéraire espagnol. Il a choisi de faire sien le combat contre l'oubli en portant la parole des vaincus de la Guerre civile, des bannis, des morts et de leur redonner une mémoire que la dictature franquiste avait si longtemps étouffée.Ce roman est le deuxième publié en français.
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Hervé GAUTIER - Avril 2012.
http://hervegautier.e-monsite.com 
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Le livre que j'ai eu entre les mains était sobre, à la couverture légèrement rugueuse. Pas de belle photo, d'illustration ou de papier glacé puis cartonné. Non, juste une reliure presque brute, minimaliste qui m'a semblé parfaite après avoir lu les deux premiers chapitres.
Le genre autobiographique est porteur (vendeur - il joue sur le côté voyeurisme qui sommeil en chacun de nous même si l'on s'en défend) même si bien avant cette avalanche de titres actuels, on lisait tout autant de récits possédant une large part véridique et personnelle de leur auteur. On le disait, mais à demi-mot, on restait pudique, on laissait un voile transparent. Aujourd'hui, on communique essentiellement sur ce point.
Bon dans ce roman autobiographique donc, rien d'impudique ne vous sautera aux yeux (pas de révélations sulfureuses en vue), rassurez-vous, on est dans une demi pénombre, celle de la fin d'une vie qui en bouleverse une autre.

Il ne faut pas être allergique au mode pavé, non pas que ce livre soit trop imposant avec 217 pages, mais en revanche, les chapitres sont écrits d'une traite, sans aucun retour à la ligne. C'est assez dense, contact, un peu comme le résumé d'une existence justement qu'il est bien difficile de rendre sur papier. 90 ans, c'est long, mais court également. D'ailleurs la richesse d'une vie ne se mesure pas en années, mais de part son contenu.
Teresa est maintenant partie, mais elle reste encore là. Elle est plus présente que jamais dans l'esprit de l'un de ses fils, deux semaines après sa mort.

A noter, j'ai même eu un chapitre entier sans aucune ponctuation, là c'était limite trop. L'indigestion m'a guetté, mais heureusement cela n'a point duré.
Déjà que l'auteur mélange les lieux, les moments de vie de chacun entre le passé, le présent… Il faut s'accrocher un peu.
Son style n'est pas mauvais, mais on ressent bien toute la confusion qui règne en lui après cette perte. Pour un peu, on est dans "Chronique d'une mort annoncée" que je n'avais pas vraiment aimé (je parle du livre, pas du film). Alfons Cervera se répète, revient sur des éléments déjà vu. Je pense que l'ouvrage aurait gagné à être plus court encore car il lasse un peu le lecteur. Au lieu de devenir sympathique, on envie de le secouer un peu. Oui, c'est dur de vivre justement des moments comme cela, oui, le passé peut nous péter à la figure, mais la vie continue. Alors vous me direz que chacun a sa "méthode" pour faire son deuil et je serais entièrement d'accord avec vous, mais là, on est dans un ouvrage qui est destiné à être lu donc cela me fait sans doute plus réagir.

Voilà un ouvrage traduit de l'espagnol qui a pour cadre en partie une ville que je connais assez bien pour y avoir effectué mes études universitaires : Grenoble.
Sans doute est-ce un avantage pour moi car je visionne parfaitement le jardin de ville, la maison de Stendhal avec sa terrasse et sa treille et bien d'autres coins et recoins. Ce qui n'en n'est pas un en revanche, c'est ma mauvaise connaissance de l'oeuvre de l'auteur classique. J'ai mes bases, mais guère plus. Heureusement, les allusions restent humaines essentiellement ou portent sur les plus grands de ses classiques donc je maîtrise encore.

Reste que la lecture de ce livre n'est pas évidente. Non pas que le style fut difficile comme je l'ai déjà évoqué, mais disons que cette fois-ci le thème n'est pas novateur (L'auteur le reconnait volontiers lui-même dans un passage sur l'écriture, les livres et la lecture) et même cet ouvrage peut vous "plomber" un brin le moral. le récit du décès d'un proche (même d'autrui), en général, cela ne vous incite pas à aller faire la fiesta ?
Et puis, cette présentation peu aérée du texte lui-même induit une lourdeur que l'on ressent déjà dans les propos de l'auteur qui n'éprouve pas que de la haine pour la mort. Il se traine comme un boulet parfois. Il revient sur les 18 derniers mois de sa mère et là aussi c'est lent, pesant, car elle décline, elle s'enlise avant de s'éteindre. Bref, une fin de vie peu reluisante (y en a-t-il d'ailleurs ?) En cela, on éprouve bien les mêmes sensations qu'Allons Cervera. On est lourd, on se traine aussi. Les pages se tournent, mais lentement, au rythme de cette agonie qui semble choisie par la victime elle-même, Teresa.

Il sera question de beaucoup de choses dans cet ouvrage écrit durant un voyage de quelques jours en France d'Alfons Cervera.
On y parlera de la mémoire, des tours et détours qu'elle peut prendre.
On y parlera des maisons et des trésors qu'elles renferment, mais aussi de tous ces objets inutiles depuis des lustres et que l'on garde, entassés pour quel usage ? Pour qui ? On ne sait plus vraiment, mais on les garde, ils rassurent, ils sont l'âme de la demeure comme le soulignera alors l'auteur.
On y parlera de maladie, de la peur.
On y parlera aussi du temps, des temps, celui que l'on mesure et ceux qui nous échappent.
On y parlera de la mort, ce terme de la vie sur terre. le titre même de l'ouvrage fait références encore à l'existence, à celles de ces êtres chers, mais déjà on sent qu'ils ne sont plus.
D'ailleurs je pense que l'auteur se préoccupe beaucoup de sa propre disparition sans vraiment y penser. C'est assez logique, il se retrouve seul, ses parents sont décédés maintenant et donc dans la logique des choses, le prochain sur la liste, c'est lui-même. On se pose alors beaucoup de question sur cet aboutissement qu'est la mort. On le craint car on ignore ce que cela implique réellement. le néant ? Autre chose ? C'est l'inconnu et surtout c'est la fin de notre vie qui même si elle n'est pas parfaite, nous tient à coeur !

Voilà donc une lecture qui ne conviendra pas au gens pressés, à celles et ceux qui ne connaissent pas la lenteur, celle que l'on nous impose parfois et qui nous broie. C'est un livre qui m'a touché car je connais hélas la maladie d'un proche (mon père), la lente descente aux enfers d'un autre encore plus proche (mon grand-père).
Certaines phrases ont trouvé un écho en moi et pas seulement parce que la géographie de Grenoble n'a pas beaucoup de secret pour moi (mais cela a été indéniablement un plus).
Je ne peux pas dire que cette découverte littéraire m'a laissé de marbre. Elle ne m'a pas réjouie dans le sens où j'ai un peu cafardé à chaque fois que j'en lisais une partie, mais elle ne m'a pas non plus déplu. Je suis très mitigée et pour la noté, je reste embêtée.
Je crois que je suis aussi confuse que peut l'être ce livre.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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L'opération Un éditeur se livre #4 de Libfly permet de découvrir les différentes collections de la maison d'édition La Contre Allée. Après le dernier des juges de la collection Un singulier pluriel, j'ai donc reçu Ces vies-là de Alfons Cervera, collection La sentinelle dont le but est de porter « une attention particulière aux histoires et parcours singuliers de gens, de lieux, mouvements sociaux et culturels ».

Résumé : L'auteur nous livre ici une autobiographie, où il s'exprime sur la fin de vie de sa maman. Il profite d'un voyage à Grenoble deux semaines après le décès de sa maman pour écrire en quelques jours son ressenti après cette perte. Il raconte avec émotions et vérité les 18 derniers mois de la vie de sa mère qui se savait condamnée car atteinte d'une tumeur. L'auteur explique comment sa mère a arrêté de marcher, puis de parler et enfin de manger jusqu'à se laisser mourir. Il nous raconte également comment il a tenté de mettre à profit ces derniers mois pour essayer d'en apprendre plus sur la vie de ses parents et de comprendre certaines ombres du passé familial. Il tente de comprendre tout cela en posant des questions à son entourage mais aussi à cette mère peu bavarde et peu expressive en matière de sentiment.

Mon avis : L'auteur nous livre ici un témoignage émouvant et presque « à chaud » sur les derniers mois de la vie de sa mère. Il s'agit ici d'une réflexion sur différents sujets. Bien sur il s'interroge sur la vie et la mort, sur les différentes façons de mourir car son père est mort brusquement d'un arrêt cardiaque tandis que ca mère se meurt un peu plus chaque jour jusqu'à s'éteindre complètement. Il va jusqu'à s'interroger sur ce qu'il aurait fait si l'euthanasie était autorisée, car il souffre forcément de voir sa mère dépérir un peu plus chaque jour, chaque heure. Il se demande également sur ce qu'il y a après la mort, mais sans jamais aller dans le religieux.

Mais on retrouve également dans ce livre un vrai travail d'introspection de l'auteur qui mène une réflexion sur son écriture, sur ses lectures aussi.

Il semble que ce récit ait été écrit sur seulement quelques jours lors d'un voyage professionnel à Grenoble et il en profite pour faire un parallèle avec la vie de Stendhal, notamment sur les ressenti de celui ci face a la mort de sa mère quand il avait 7 ans par exemple. Si vous connaissez Grenoble, vous y retrouverez la Bastille, la maison du grand-père de Stendhal. Il parle également d'une chocolaterie. (mais pas de charcuterie*)

J'ai eu du beaucoup de mal à lire ce livre notamment a cause de la mise en page. Il y a des chapitres mais pas de paragraphes, seulement des blocs de plusieurs pages sans interruption. Il n'y a pas de coupure entre les moments où il raconte le passé ou ses sentiments et ceux où il raconte son séjour à Grenoble par exemple. Il y a également de nombreux dialogues mais ceux-ci ne sont pas clairement identifiés, ils sont complètement intégrés au texte et du coup il n'est pas facile de comprendre ce qui fait vraiment partie de la conversation et ce qui fait partie des « didascalies ». Et il n'est pas toujours aisé de savoir qui parle.
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Après le dernier des juges, Ces vies-là d'Alfons Cervera est le deuxième ouvrage que je lis dans le cadre de l'opération Un éditeur se livre, mis en place avec le site Libfly.

Ce livre, contrairement au dernier des juges est classé comme un roman, fait partie d'un autre versant de cette maison d'édition, la collection la sentinelle qui propose de " nous dévoiler une attention particulière aux histoires et parcours singuliers de gens, lieux, mouvements sociaux, et culturels."

L'histoire qui nous est racontée dans Ces vies là est celle de son auteur, Alfons Cervera, journaliste, universitaire et poète espagnol (que je ne connaissais absolument pas), et surtout celle de sa mère.

Car, en fait, Ces vies là est clairement du domaine de l'auto fiction, un genre trés prisé en France (dont Christine Angot est la figure de proue) et qui fait visiblement des émules au delà des Pyrénnées. Ici, à travers ce court récit, Cervera raconte l'agonie de sa mère, à travers les derniers moments qu'elle a traversé, suite à une chute dans un escalier qui va précipiter son décès.


Au-delà de la fin de vie de la mère, l'auteur nous parle également de lui, de ses doutes, de ses affinitésH_Alfons cervera -littéraires et autres-, et nous propose également une visite guidée de Grenoble, où il séjournait lors de la rédaction de cet ouvrage.

Bref, sur un sujet maintes fois visité (rien que récemment l'acteur Charles Berling a écrit un livre dont le thème est trés similaire) , j'ai eu quelques difficultés à m'accrocher à ce livre car à mon sens, Cervera n'arrive pas à insuffler la dose d'universalité inhérente à ce genre de récit. La langue est belle, certes, et le travail du traducteur certainement exempt de tout reproche, mais sincérement, je suis toujours resté extérieur aux flots de mots qui défilaient devant mes yeux.

Les sujets abordés m'ont semblé trop élitistes pour fédérer, et surtout, j'ai eu une nette impression de redite, ce qui m'a le plus géné. En effet, certaines phrases reviennent plusieurs fois dans le récit (notamment sur les papiers de condamnation de son père), j'imagine que ce mécanisme est là pour nous démontrer que ce sont des pensées obsèdant l'auteur, mais pour ma part, j'ai eu eu le sentiment d'avoir un disque rayé qui m'a vite plongé dans une douce torpeur, pas forcément désagréable, mais forcément pas bien passionnante.

Ce qui est sûr, c'est que j'avais plus adhéré au premier ouvrage de cette opération, et pourtant au départ, je serais plus attiré par les romans que les essais. D'un autre coté, comme je lis plus de littérature que de document, je suis aussi plus exigeant et plus en recherche d'originalité sur des sujets trop balisés. Evidemment, j'attendrais avec impatience de découvrir le 3e livre de cette opération car l'administratrice de Libfly nous a annoncé que le prochain ouvrage sera totalement différent, et pour moi cette promesse est vue comme une aubaine, allez savoir pourquoi)).
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ces vies-là" pourraient être nos vies. Alfons Cervera décrit avec beaucoup de pudeur la perte d'êtres chers et, en particulier, des parents. Ayant perdu récemment un proche, j'ai été très émue et touchée par certains passages de ce livre. L'auteur nous livre ses sentiments personnels mais se réfère à des auteurs célèbres. de belles citations ponctuent ce livre. J'en ai d'ailleurs noté quelques unes. "Nous vivons non seulement dans nos rêves mais aussi dans les rêves des autres" Cortazar. ou "ce que j'aime le plus, c'est rêver" Stendhal. Il y a d'ailleurs de beaux passages sur Stendhal et sa relation avec ses grands parents à Grenoble et de belles pages sur la fin dans les neiges de Port Bou de Walter Benjamin. J'ai beaucoup aimé ce mélange de sentiments très personnels et ses référence littéraires qui lui viennent au gré de balades dans l'hiver grenoblois. L'auteur se questionne sur son métier d'écrivain, sur son rôle de fils et de frère. Il questionne la mémoire individuelle et collective. Une écritue fluide nous entraîne vers nos propres questionnements. La lecture de cet ouvrage m'a donné envie de découvrir les autres livres de cet auteur. Je voulais aussi souligner la qualité d'impression du livre ainsi que sa typographie qui permet une aisance de lecture. Un livre découverte et une lecture qui reste longtemps en esprit.

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critiques presse (1)
Actualitte
15 octobre 2014
Le style est oppressant, répétitif, brusque, parfois presque brutal. Le propos fait d'innombrables et perturbants allers-retours entre Grenoble et l'Espagne, entre aujourd'hui et de nombreux hiers, entre la mère, le frère et le père.
La mort est omniprésente, oppressive, suffocante, inexorable, attendue, subie, rejetée, désirée. Elle imprègne toutes les pages du livre.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle aurait voulu que nous n’assistions pas à son inquiétante apathie,
au présage sans remède d’un final de dévastation. Qui s’accompagne, et
elle n’échappait pas à la règle, d’une ineffable vocation pour la cruauté. Le
terrain des détails domestiques constitue le champ de bataille où s’affrontaient
ses forces à elle et celles des autres. À elle.
Elle, c’est ma mère, elle était en train de mourir depuis qu’un an auparavant
elle avait fait une chute dans les escaliers et commencé à mourir de
peur. Juste de peur. La tumeur allait venir plus tard, comme viendraient
plus tard les papiers qui parlaient de la condamnation de mon père à une
peine de prison, dont je n’ aurais jamais soupçonné l’existence. »
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Ecrire est un acte héroïque, un labeur impossible, une erreur, la seule écriture descente est celle du silence"
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Je ne comprends pas la peur de la mort parce que mourir est aussi normal que manger
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Nous construisons nos vies sur l’échafaudage de nos souvenirs
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Lire est une autre forme d'écriture, une autre erreur
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Video de Alfons Cervera (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alfons Cervera
Dans le cadre des Bruits d'Espagne 2019, rencontre avec l'écrivain espagnol (valencien) Alfons Cervera qui revient sur l'état de la démocratie aujourd'hui en Espagne. Animation et traduction Domenge Blanc
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